Mardi 23 août, à 13 h 40, s’élancera la quatrième étape de la 77e édition de la Vuelta a Espana.
Vitoria Gasteiz – Laguardia : 152.5kilomètres pour un vrai morceau de Pays Basque. 2 215 mètres de dénivelé positif situés dans les deux derniers tiers de l’étape.
Une incertitude sur le scénario de course
La Jumbo-Visma se doit protéger au mieux les intérêts de Primoz Roglic. Après avoir fait un ping-pong entre coéquipiers au Pays-Bas avec le maillot rouge de leader. L’heure est peut-être à la libération du poids de la course. Il est vrai que les équipes de sprinteurs ne prendront guère le relai à l’entrée sur le territoire espagnol, tant les étapes ne leur conviennent guère. Quand bien même le final conviendrait au slovène, c’est probablement dans un contrôle passif que l’équipe néerlandaise sera attendue. Afin de laisser le poids de la course sur les équipes intéressées par le gain d’étape ou par le maillot de leader au classement général.
Un départ simple ne devrait certes pas favoriser la bataille pour prendre le large. Mais si la prise d’échappée n’était pas si musclée que ça ? Pour cause, l’équipe Ineos Grenadiers compte dans ses rangs Ethan Hayter qui trouve un final qui est à sa mesure. Situé à 13 secondes d’Eduardo Affini, le britannique peut rêver de son premier maillot de leader sur un Grand Tour par le jeu des bonifications à l’arrivée et au sommet du Puerto de Herrara. En face, la Quick Step Alpha Vinyl de Julian Alaphilippe et Remco Evenepoel a pléthore de prétendants en son sein à la victoire d’étape. Bien qu’on puisse estimer que le champion du monde ait les faveurs de l’équipe belge. Situés à 14 secondes, les hommes de Patrick Lefévère ont aussi un shot sur le maillot de leader. Qui dit Espagne, dit équipe espagnole ! Quelle autre équipe espagnole devrait-on voir rouler, si ce n’est la Movistar ? Un final qui scie à Alejandro Valverde qui tirera sa révérence à la fin de la saison. Cette Vuelta est un dernier baroude d’honneur pour l’icône espagnole du peloton. Nulle doute que la Movistar fera tout pour faire gagner Bala une dernière fois sur son Grand Tour national et lui permettre de clôturer sa carrière de la plus belle des manières. Ne pas la voir se mettre en ordre de marche pour son coureur emblématique serait une surprise.
D’autres équipes peuvent rêver d’accrocher une victoire d’étape avec des hommes rapides ou punchy à l’arrivée. La UAE émirates avec Joao Almeida, Juan Ayuso ou même des late attackers comme Marc Soler, Brandon McNulty a myriade d’options tactique. Les Bora Hansgrohe avec Sergio Higuita, Jai Hindley et Wilco Kelderman sont dans la même position même si le colombien a la préférence (à raison au vue de son Tour de Pologne et plus globalement de sa saison avec ses caractéristiques déjà connues). La Bahrain Victorious si l’on parle de puncheurs doit miser sur Santiago Buitrago qui surfe sur une vague en ce moment, à moins que Fred Wright ne soit le lapin que l’équipe Bahrainiste ne tire de son chapeau. Pour ne citer que ces équipes.
Sinon il faudra profiter du surnombre dans les pourcentages moins pentus ou de la descente pour tenter le coup de l’homme en solitaire. Avec un sommet à 15 kilomètres de l’arrivée, tous les espoirs sont permis. Et c’est un final véritablement dynamique qui attend les coureurs du peloton.
Le kilomètre final est sans appel, il faudra avoir du tonus pour espérer gagner l’étape.
Attention cependant à ne pas le voir trop beau. Des profils à la Mads Pedersen, s’ils sont encore présents pourraient rêver de cette victoire d’étape. L’arrivée pour le danois et ses collègues sprinteurs est au sommet des plus forts pourcentages d’Herrara, et non à Laguardia.
Il n’y a qu’à juger de la vitesse à laquelle des amateurs passent les plus gros pourcentages de ce kilomètre final pour se convaincre des chances de ses plus grosses cuisses.
Une étape de tous les possibles où bon nombre de coureurs (Patrick Bevin, Quentin Pacher, Jesus Herrada, Samuele Battistella, Robert Stannard, et cetera) peuvent se voir lever les bras à l’arrivée. Ce qui rend la course d’une part incertaine et d’autre part excitante.
PREDICTION
Mads Pedersen, le sprinteur qui peut y croire
Wilco Kelderman, parmi les leaders dans une Herrara sélective, toujours abonné aux places, mais jamais vainqueur
Brandon McNulty, l’homme naviguant sous les radars. Le gros moteur qui peut jouer du surnombre et qu’on a déjà vu à pareille fête en début de saison ou à Saint-Haon-Le-Vieux sur le Dauphiné 2021 dans un sprint punchy derrière Sonny Colbrelli et Alex Aranburu.
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Vendredi 19 août, à 18 h 30, s’élancera le départ de la 77ᵉ édition de la Vuelta a España sous la forme d’un contre-la-montre par équipe.
Un retour du contre-la-montre par équipe en guise d’ouverture après celui de 2019 à Torrevieja. Introduite en 2002 à Valence, la formule de l’épreuve chronométrée collective a connu depuis lors quatorze fois l’étape inaugurale sur le Tour d’Espagne, et ce, de manière quasi ininterrompue jusqu’en 2019. Une moyenne de 17.3 kilomètres au cours des deux décennies passées qui ont fait du cérémonial CLM par équipe, une distinction notable avec le Tour de France et le Giro d’Italia.
heure de départ
équipe
COMPOSITION D’équipe
18:30
Burgos-BH
Jetse Bol Oscar Cabedo Jose Manuel Diaz Jesus Ezquerra Angel Madrazo Daniel Navarro Ander Okamika Manuel Penalver
18:34
Intermarché Wanty Gobert Matériaux
Jan Bakelants Louis Meintjes Gerben Thijssen Julius Johansen Jan Hirt Rein Taaramae Domenico Pozzovivo Boy Van Poppel
18:38
Israel Premier Tech
Michael Woods Patrick Bevin Chris Froome Daryl Impey Itamar Einhorn Carl Fredrik Hagen Alessandro De Marchi Omer Goldstein
18:42
Groupama-FDJ
Thibaut Pinot Fabian Lienhard Jake Stewart Bruno Admirail Quentin Pacher Miles Scotson Rudy Molard Sebastien Reichenbach
18:46
Arkéa Samsic
Daniel McLay Anthony Delaplace Thibault Guernalec Elie Gesbert Simon Gugliemi Lukasz Owsian Clement Russo
18:50
Cofidis
Jesus Herrada Davide Cimolai Thomas Champion Jose Herrada Davide Villella Bryan Coquard Ruben Fernandez Remy Rochas
18:54
Euskatel-Euskadi
Mikel Bizkarra Luis Angel Mate Xabier Mikel Azparren Joan Bou Mikel Iturria Gotzon Martin Ibai Azurmendi Carlos Canal
18:58
EF Education Easypost
Rigoberto Uran Hugh Carthy Merhawi Kudus Mark Padun Jonathan Caicedo Esteban Chaves Julius van den Berg James Shaw
19:02
Bike Exchange Jayco
Simon Yates Luke Durbridge Michael Hepburn Lawson Craddock Lucas Hamilton Callum Scotson Kaden Groves Kelland O’Brien
19:06
AG2R Citroën Team
Ben O’Connor Clement Champoussin Antoine Raugel Jaakko Hanninen Bob Jungels Nans Peters Nicolas Prodhomme Andrea Vendrame
19:10
Bahrain Victorious
Mikel Landa Edoardo Zambinini Fred Wright Santiago Buitrago Gino Mader Wout Poels Luis Leon Sanchez Jasha Sutterlin
19:14
Lotto Soudal
Thomas De Gendt Cedric Beullens Filippo Conca Steff Cras Jarrad Drizners Kamil Malecki Harry Sweeny Maxim Van Gils
19:18
Alpecin Deceuninck
Tim Merlier Xandro Meurisse Lionel Taminiaux Robert Stannard Jay Vine Jimmy Janssens Oscar Riesebeek Gianni Vermeersch
19:22
Kern Pharma
Roger Adria Urko Berrade Hector Carretero Francisco Galvan Raul Garcia Pierna Pau Miquel Jose Felix Parra Vojtech Repa
19:26
DSM
Thymen Arensman Mark Donovan Henri Vandenabeele Marco Brenner John Degenkolb Joris Nieuwenhuis Nikias Arndt Jonas Iversby Hvideberg
19:30
Bora Hansgrohe
Sam Bennett Jai Hindley Matteo Fabbro Wilco Kelderman Sergio Higuita Danny Van Poppel Jonas Koch Ryan Mullen
19:34
UEA Emirates
Marc Soler Joao Almeida Pascal Ackermann Juan Ayuso Brandon McNulty Juan Sebastian Molano Ivo Oliveira Jan Polanc
19:38
Astana Qazaqstan
Miguel Angel Lopez Alexey Lutsenko Vincenzo Nibali Harold Tejada Yevgeniy Fedorov David de la Cruz Vadim Pronskiy Samuele Battistella
19:42
Trek Segafredo
Julien Bernard Mads Pedersen Juan Pedro Lopez Antonio Tiberi Alex Kirsch Daan Hoole Dario Cataldo Kenny Elissonde
19:46
Ineos Grenadiers
Richard Carapaz Carlos Rodriguez Dylan van Baarle Luke Plapp Ben Turner Ethan Hayter Pavel Sivakov Tao Geoghegan Hart
19:50
Quick Step Alpha Vinyl
Julian Alaphilippe Remi Cavagna Remco Evenepoel Pieter Serry Dries Devenyns Fauso Masnada Ilan Van Wilder Louis Vervaeke
19:54
Movistar
Alejandro Valverde Enric Mas Carlos Verona Neilson Oliveira Jose Joaquin Rojas Mathias Norsgaard Gregor Muhlberger Lluis Mas
19:58
Jumbo Visma
Primoz Roglic Edoardo Affini Sam Oomen Sepp Kuss Robert Gesink Mike Teunissen Chris Harper Rohan Dennis
⬆️➡️⬅️↗️⬅️S↖️⬆️S⬆️⬅️⬆️➡️⬆️➡️↖️↩️⬅️↖️➡️🔃⬇️⬅️↙️⬇️↙️↙️⤴️➡️➡️⬅️⬅️⬆️↗️⬆️↗️, voilà le cheatcode que les meilleurs devront maîtriser pour sortir auréolé du premier maillot rouge de l’édition 2022, sur les épaules du premier coureur franchissant la ligne au sein de l’équipe victorieuse, à l’issue du préambule néerlandais.
Soixante-quatorze petits mètres de dénivelé positif pour un effort solitaire plat comme la main. Quelques parties pavées sans trop de passages techniques grâce aux larges avenues d’Utrecht.
Un départ de Kinepolis au Jaarbeursboulevard
100 mètres : premier virage pour aborder…
… la ligne droite de Croeselaan pendant 1.4 kilomètres.
1.5 kilomètres : large virage à gauche …
… pour prendre Vondellaan.
1.8 kilomètres : une courbe rapide et roulante qui se négocie sans aucun problème
1.9 kilomètres : un nouveau tournant à gauche pour débouler sur une nouvelle large avenue :
la Bleekstraat
2.2 kilomètres : il faudra savoir gérer les courbes…
… avec tout le mobilier urbain environnant.
2.3 kilomètres : virage à droite
Au delà de la technicité de la première partie de la route, il faudra savoir comment négocier les parties pavées pouvant être rendues dangereuses par temps humide. Quand bien même le pavé y est propre.
A l’image des précédentes, la courbe à 3 kilomètres se négocie sans encombre.
Idem pour le S situé quelques mètres plus loin…
… qui mène au Malienbaan.
3.5 kilomètres : tournant à droite
4.2 kilomètres : rond-point qui débouche…
… sur une nouvelle partie pavée.
4.4 kilomètres : relance rapide à gauche…
… pour prendre le Bilstraat
5.3 kilomètres : tournant à droite
… pour un nouvel épisode d’ « éviter le pavé autant que faire se peut, volume 2 ».
5.6 kilomètres : virage à droite après une courbe, la relance semble inévitable.
5.7 kilomètres : les apparences sont parfois trompeuses encore une fois. Le plan suggère une courbe plus brupte qu’elle ne l’est en réalité…
… qui débouche sur le Blauwkapelseweg pour 500 mètres.
6.3 kilomètres : de manière inévitable, le rond point sera à négocier dans le sens de la direction.
Place aux grosses cylindrées sur le Kardinaal de Jongweg…
… où le groupe prendra de la vitesse sur quelques portions en faux plat descendant…
… avant de récupérer le Brailledreef.
8.5 kilomètres : d’avenue en avenue, le tournant à droite est rapide…
… pour récupérer le Einsteindreef
9.7 kilomètres : demi-tour pour reprendre l’Einsteindreef dans le sens inverse.
puis le Marnixburg
13.5 kilomètres : virage technique à droite
13.6 kilomètres : légère courbe sans incidence…
… qui permet de récupérer le Vleutensebaan.
14.6 kilomètres : de légères courbes…
… mais des courbes propres.
Où les coureurs prendront le Centrumboulevard…
… et le Busbaan Parkwijk.
17.5 kilomètres : n’est qu’une parfaite illustration de ces nombreuses courbes et virages se négociant sans avoir les mains sur les freins.
17.7 kilomètres : mais cela n’empêche pas d’avoir quelques relances en cours de route.
Cette fois, c’est le Rijksstraatweg qui sera traversé pendant 1.1 kilomètre.
18.8 kilomètres : à droite
19.2 kilomètres : et puis à gauche
Un revêtement rugueux en empruntant la voie de bus.
20.2 kilomètres : c’est large pour prendre à gauche
20.7 kilomètres : idem pour cette courbe.
La Dominee Martin Luther Kinglaan signe le glas de la fin…
… sur une longue avenue…
… avant une bifurcation à 200 mètres de la ligne d’arrivée.
Vue depuis la ligne d’arrivée
Selon toute vraisemblance, bien que les prévisions météorologiques aient leurs lots d’incertitudes, la pluie devrait s’abattre sur Utrecht en fin d’après-midi. Les premières équipes partantes seront les moins biens loties. Ce sera donc sur une route détrempée qu’elles évolueront. La majorité des modèles s’accorde à dire que les précipitations cesseront à 19 h. En près d’une heure, la route aura le temps, si ce n’est de sécher entièrement, de le faire partiellement.
Concernant le vent, en ville son impact est minoré et quand bien même aura-t-il une influence sur les boulevards plus à découvert. Les faibles différences n’entrainent aucun avantage pour les premiers comme les derniers partants. C’est donc essentiellement vers la pluie qu’il faudra se tourner pour déterminer le vainqueur potentiel.
Si un quatuor (ou éventuellement un quintete) semblait se détâcher. Les Bike Exchange Jayco avec un départ à 19h02 ne bénéficieront pas des conditions les plus optimales par rapport aux derniers partants. Avec des moteurs comme Luke Durbridge, Michael Hepburn, Lawson Craddock et Callum Scotson, l’équipe a toutes les qualités requises pour briller. Sans doute, l’apport de Marco Pinotti, transfuge de l’équipe CCC, n’est pas sans être à l’origine des résultats de l’équipe sur le Giro d’Italia. Il est vrai que l’italien a été l’artisan des succès de la BMC dans la discipline. Coupler de tels rouleurs avec un sprinteur comme Kaden Groves, adepte de la piste, ne devrait certainement pas être vu d’un mauvais oeil. Et encore plus avec Kelland o’Brien, qui est avant tout un poursuiteur par équipe, et sera une des chevilles ouvrières du groupe. Simon Yates et Lucas Hamilton n’ont pas à rougir dans un tel collectif. La plus équilibrée des équipes sur le papier.
TORREVIEJA, SPAIN – AUGUST 24: Steven Kruijswijk of The Netherlands and Team Jumbo-Visma / during the 74th Tour of Spain 2019, Stage 1 a 13,4km Team Time Trial from Torrevieja – Salinas de Torrevieja to Torrevieja / TTT / #LaVuelta19 / @lavuelta / on August 24, 2019 in Torrevieja, Spain. (Photo by Tim de Waele/Getty Images)
Une météo qui sera plus favorable aux trois équipes qui apparaissent comme les grandes favorites de ce contre-la-montre par équipe, dont la Jumbo-Visma à la pancarte. Non contente de jouer à domicile, l’équipe néerlandaise devrait pouvoir compter sur l’expérience de Rohan Dennis, qui au-delà d’être un maître du tempo a été le rougeage essentielle sur la route des titres obtenus à la BMC. Globalement, l’équipe n’est pas sans expérience dans le domaine. Bien que compte tenu des circonstances, les automatismes avec les uns et les autres ne soient pas totalement établis. Avoir dans ses rangs, Primoz Roglic dont on connait toutes les qualités lorsqu’il s’agit d’efforts individuels et dont les ambitions au Classement Général sont affichés est nécessairement un plus indéniable. Pour l’épauler dans sa quête d’un quatrième maillot rouge, Eduordo Affini dont on attendait que son plein potentiel s’exprime sur le TT Bike. Mais aussi Mike Teunissen, Chris Harper et Robert Gesink qui apportent une homogénéité globale à l’effectif, en plus d’un supplément d’expérience en la matière.
TORREVIEJA, SPAIN – AUGUST 24: Remi Cavagna of France and Team Deceuninck-QuickStep / during the 74th Tour of Spain 2019, Stage 1 a 13,4km Team Time Trial from Torrevieja – Salinas de Torrevieja to Torrevieja / TTT / #LaVuelta19 / @lavuelta / on August 24, 2019 in Torrevieja, Spain. (Photo by Tim de Waele/Getty Images)
Leur principal adversaire doit être la Quick Step Alpha Vinyl qui sur le papier à la meilleure somme d’individualités ; et il n’y a qu’à les citer pour s’en rendre facilement compte. Remco Evenepoel, Rémi Cavagna, Julian Alaphilippe, Ilan van Wilder pour ne citer qu’eux. Seulement additionner les individualités ne fait pas tout. Il faut avant tout que le groupe soit compact. Une crainte que l’on peut avoir. Gardons toute critique sur les performances en demi-teinte de Cavagna et la pseudo-forme du double champion du monde. Ce qui est à craindre pour les belges, c’est la place de son leader au sein du groupe. On sait que Remco est un coureur ultra aérodynamique, compacte sur un vélo mais plus petit que ses coéquipiers. Si le coureur de derrière devra faire au mieux, c’est surtout le coureur de devant qui devra le freiner pour ne pas que les relais du jeune prodige belge ne vienne désorganiser le groupe, et même pire le faire imploser.
BRUSSELS, BELGIUM – JULY 07: Dylan van Baarle of The Netherlands and Team INEOS / during the 106th Tour de France 2019, Stage 2 a 27,6 Team Time Trial stage from Bruxelles Palais Royal to Brussel Atomium / TTT / TDF / #TDF2019 / @LeTour / on July 07, 2019 in Brussels, Belgium. (Photo by Tim de Waele/Getty Images)
Une unicité que les Ineos Grenadiers affichent tout autant, quand bien même l’effectif serait moins qualitatif dans l’effort individuel. Avoir Luke Plapp et Ethan Hayter en guise de moteur permet d’apporter cette puissance que les Dylan van Baarle, Ben Turner, Pavel Sivakov et Tao Geoghegan Hart peuvent suivre sans le moindre doute. Ici, leurs leaders Richard Caparaz et Carlos Rodriguez freineront naturellement les grosses cylindrées de l’équipe, tout en amenant une harmonie au sein du groupe.
ABU DABI, UNITED ARAB EMIRATES – FEBRUARY 24: Alexander Kristoff of Norway and UAE Team Emirates / Fernando Gaviria of Colombia and UAE Team Emirates / Rui Alberto Faria da Costa of Portugal and UAE Team Emirates / Vegard Stake Laengen of Norway and UAE Team Emirates / Daniel Martin of Ireland and UAE Team Emirates / Oliviero Troia of Italy and UAE Team Emirates / Diego Ulissi of Italy and UAE Team Emirates / skyline / Landscape / during the 5th UAE Tour 2019, Stage 1 a 16km Team Time Trial Stage from Al Hudayriat Island to Al Hudayriat Island / TTT / #UAETour / on February 24, 2019 in Al Hudayriat Island-Abu Dabi, United Arab Emirates. (Photo by Justin Setterfield/Getty Images)
Dans l’ombre des quatre grands se tapit la UAE Emirates. Mine de rien, les émiratis ont une cohérence globale qui ressemblerait presque à celle des Bike Exchange. Joao Almeida et Brandon McNulty sont évidemment les fers de lance de l’effectif. Mais l’expérience de la piste pour Ivo Oliveira, les qualités de sprinteurs de Pascal Ackermann et Sébastian Molano, le talent déjà vu de Jan Polanc, Juan Ayuso et Marc Soler en font une équipe qui n’a pas vraiment à se soucier ni de son leader, ni de son élément le plus faible.
Compiègne – Roubaix : 257.7 kilomètres pavés de 55 kilomètres de mauvaises intentions, répartis en trente secteurs. Ce n’est pas sans raison que le Monument est surnommé « l’Enfer du Nord ». Avec un dénivelé positif de seulement 1 304 mètres, le relief n’est guère la raison qui vient à faire la différence sur le parcours qui a forgé les légendes de la Reine des Classiques depuis 1896. Garin, Coppi, Merckx, Bobet, Duclos-Lassalle ou encore Hinault y ont marqué l’histoire du sport cyclisme de leur empreinte. La nature du revêtement est source d’usure et de sélections tout au long des près de six heures de course. Année après année, les organismes des participants y sont de la même et insatiable façon éprouvés.
sous les pavés la plaque
Hors du macadam, un peu plus de 20 % du tracé est parcouru sur des blocs de granite, plus ou moins irréguliers. Tantôt poussiéreux quand le temps est radieux, tantôt savonneux quand le temps est pluvieux.
numéro de secteur
nom du secteur
longueur du secteur
pente moyenne
distance de l’arrivée
difficulté du secteur
30
Troisvilles – Inchy
2200 m
– 1.1 %
161.4 km
★★★☆☆
29
Viesly – Quiévy
1800 m
– 1 %
154.9 km
★★★☆☆
28
Quiévy – Saint-Python
3700 m
1 %
152.3 km
★★★★☆
27
Saint-Python
1500 m
1.2 %
147.6 km
★★☆☆☆
26
Haussy sur Écaillon – Saint Martin sur Écaillon
800 m
1.1 %
141.1 km
★★☆☆☆
25
Saint Martin sur Écaillon – Vertain
2300 m
0.7 %
136.8 km
★★★☆☆
24
Capelle sur Écaillon – Ruesnes
1700 m
2.3 %
130.4 km
★★★☆☆
23
Artres – Quérénaings
1300 m
-0.6 %
121.4 km
★★☆☆☆
22
Quérénaing – Maing
2500 m
-1.4 %
119.6 km
★★★☆☆
21
Maing – Monchaux sur Écaillon
1600 m
0.2 %
116.5 km
★★★☆☆
20
Haveluy – Wallers
2500 m
– 0.1 %
103.5 km
★★★★☆
19
Trouée d’Arenberg
2300 m
– 0.7 %
95.3 km
★★★★★
18
Wallers – Hélesmes
1600 m
– 0.1 %
89.3 km
★★★☆☆
17
Hornaing – Wandignies Hamage
3700 m
– 0.1 %
82.5 km
★★★★☆
16
Warlaing – Brillon
2400 m
0 %
75 km
★★★☆☆
15
Tilloy lez Marchiennes – Sars et Rosières
2400 m
– 0.1 %
71.5 km
★★★★☆
14
Beuvry la Forêt – Orchies
1400 m
0.1 %
65.2 km
★★★☆☆
13
Orchies
1700 m
– 0.6 %
60.2 km
★★★☆☆
12
Auchy lez Orchies – Bersée
2700 m
0.5 %
54.1 km
★★★★☆
11
Mons en Pévèle
3000 m
0.3 %
48.6 km
★★★★★
10
Mérignies – Avelin
700 m
0.3 %
42.6 km
★★☆☆☆
9
Pont Thibault – Ennevelin
1400 m
0 %
39.2 km
★★★☆☆
8
Templeuve (l’Épinette)
200 m
0.8 %
33.8 km
★☆☆☆☆
Templeuve (Moulin de Vertain)
500 m
– 1.1 %
33.3 km
★★☆☆☆
7
Cysoing – Bourghelles
1300 m
– 0.1 %
26.9 km
★★★☆☆
6
Bourghelles – Wannehain
1000 m
0.3 %
24.4 km
★★★☆☆
5
Camphin en Pévèle
1800 m
– 0.1 %
19.9 km
★★★★☆
4
Carrefour de l’Arbre
2100 m
0.1 %
17.2 km
★★★★★
3
Gruson
1100 m
– 0.5 %
14.9 km
★★☆☆☆
2
Willems – Hem
1400 m
0.3 %
8.2 km
★★★☆☆
1
Roubaix (Espace Charles Crupelandt)
300 m
– 0.7 %
1.4 km
★☆☆☆☆
★☆☆☆☆ = Facile – ★★☆☆☆ = Plutôt facile – ★★★☆☆ = Difficile – ★★★★☆ = Très difficile- ★★★★★ = Extrêmement difficile
Au départ de l’Oise, ce n’est qu’au bout de 96.7 kilomètres, une fois rentré dans le département du Nord, que les premiers pavés font leur apparition. Comme à l’accoutumée, le secteur de Troisvilles-Inchy ouvre le bal. D’évidence, si loin de l’arrivée, le secteur long de 2 kilomètres 200 n’est absolument pas décisif. Cependant, les premiers écrémages par l’arrière débutent. Révélateur, il est une indication pour les leaders. A savoir, si ce sera une grande journée ou un calvaire à subir. Durant près de 60 kilomètres, tout n’est qu’affaire de placement et d’élimination par l’arrière.
Haveluy – Wallers (km 154.2)
Crédits Photo : Twitter Paris-Roubaix
Situé juste avant la mythique Trouée d’Arenberg, le secteur de Haveluy-Wallers fait l’objet d’une attention toute particulière. Le rythme y est tellement élevé que les premières cassures ont lieu. La guerre de position en vue de la Trouée, 11 kilomètres plus loin, est y intense. Cependant, les regards sont éminemment tournés vers le secteur suivant.
Trouée d’Arenberg (km 162.4)
Crédits Photo : Twitter Paris-Roubaix
Loin de l’arrivée (95.3 kilomètres), la Trouée d’Arenberg est un mythe de Paris-Roubaix depuis 1968. A son amorce, la tension est palpable. Les 500 premiers mètres correspondent à l’approche de la passerelle et se font en descente (- 2.2 %) sur un pavé extrêmement disjoint, en piteux état et sur une route parcemée de trous. Une fois passée, un équilibre précaire se met en place. Garder une distance de sécurité pour éviter d’être pris par le coureur qui nous précède et conserver le maximum de vitesse possible pour ne pas se faire déborder. Une obligation : prendre le haut du pavé. A gauche, le bas-côté est pris la boue. A son opposé, les spectateurs stoppés par un ruban de sécurité. 1 900 mètres, la Drève des Boules d’Hérin commence à rendre mieux. Le pavé s’étant progressivement enherbé. Les barrières vont leur retour et sonne le glas de la fin.
Mons en Pevèle (km 209.1)
Crédits Photo :Nord Découverte
Situé à moins de 50 kilomètres de l’arrivée, il est le secteur majoritairement choisi pour faire la différence depuis son introduction en 1978. Un secteur qui créé des drames comme la chute de Fabian Cancellara en 2016 ou des nombreuses chutes sur le Tour de France 2018.
Carrefour de l’Arbre (km 240.5)
Crédits Photo : Twitter Paris-Roubaix
Après le Carrefour de l’Arbre, si le groupe de tête n’a su faire de différence ou s’entendre favorisant un regroupement. C’est le jeu du surnombre qui prime. L’équipe la plus représentée est à cet égard l’équipe récompensée.
un dimanche en enfer
Attendu depuis 2002, la pluie fait son retour du côté de Paris-Roubaix. Trop souvent épargné, cette fois sans l’ombre d’un doute les coureurs s’élanceront sous la pluie. La pavé sera humide, ce qui le rend glissant. Les secteurs seront boueux, ce qui augmentent la difficultés. Une délicatesse déjà constatée par l’état du pavé, du fait des allers et venus des engins agricoles qui malmènent les secteurs au cours de l’été et de l’automne.
Un vent favorable de Ouest-Sud-Ouest qui devrait favoriser un déclenchement de la course de loin. D’autant qu’il s’intensifiera au cours de la journée pour culminer à 29 km/h.
Avoir un vent de côté permet de faire des cassures plus aisément. Attention danger dans les secteurs intermédiaires. Hornaing et Tilloy pourraient en devenir des secteurs clés.
une rivalité sempiternelle
Crédits Photo : Eurosport
Chaque génération à son lot de rivalité. La décennie passée fut marquée par l’opposition farouche, sur les flandriennes, entre Tom Boonen et Fabian Cancellara. Une polarisation de l’adversité maintes fois vu et revu : Hinault et Lemond, Anquetil et Poulidor, Merckx et De Vlaeminck ou encore Coppi et Bartali. Depuis maintenant six ans, Wout van Aert et Mathieu van der Poel s’opposent dans les sous-bois. Une rivalité qui les a poussé à se partager les titres de champion du monde de cyclo-cross dans les catégories jeunes, espoirs et professionnels. Désormais, les antagonistes sont poussés à s’affronter sur la route. Depuis qu’ils pratiquent la compétition sur route, le belge et le néerlandais se sont rencontrés par quarante-cinq occasions chez les professionnels. Un matchup qui a tourné, à l’image des terrains boueux, à l’avantage de MVDP. Terminant vingt-sept fois devant WVA, avec un total de neuf victoires à la clé.
Crédits : ProCyclingStats
La lutte exacerbée entre les deux a pris une dimension particulière à l’occasion de la saison 2020. Amenés à se rencontrer sur les preuves World Tour, les deux phénomènes ont marqué à leur manière la fin de saison sur les courses d’un jour. Si le Tour des Flandres est une image parfaite de l’émulation que génére ce duel perpétuel.
— Mathieu Van der Poel (@mathieuvdpoel) June 12, 2019
Cette relation indissociable ne fait pas naître qu’une reconnaissance respective. Les contre-exemples sont légions. Gent-Wevelgem a débuté cette série de match sur le terrain et en dehors. Dans le final des rues de Welvelgem, les deux comparses se sont littéralement roulés dessus avant de se renvoyer la faute dans les médias. Leurs adversaires ont ainsi pu parfaitement tirer profit du marquage des deux hommes. Un schéma qui n’a cessé de se reproduire depuis lors ; que ce soit à la Primavera (Milan San Remo), dans le final du Creuzot au Tour de France ou même lors du pénultième tour du circuit urbain de Louvain au Mondial dans les Flandres, le week-end dernier.
Wout van Aert 🇧🇪 Mike Teunissen 🇳🇱 Dylan Groenewegen 🇳🇱 Edoardo Affini 🇮🇹 Timo Roosen 🇳🇱 Nathan Van Hooydonck 🇧🇪 Pascal Eenkhoorn 🇳🇱
L’équipe Jumbo-Visma aligne Wout van Aert en fer de lance. A l’image de 2019, l’équipe qui célèbrera le centenaire de son sponsor pourra compter sur Mike Teunissen en éventuel Plan B (en cas de nouvel incident de son coéquipier). Gardons que les gros moteurs de Edoardo Affini, Timo Roosen, Nathan van Hooydonck et Pascal Eenkhoorn seront d’une aide particulier pour placer WVA dans les meilleures conditions.
Mathieu van der Poel 🇳🇱 Tim Merlier 🇧🇪 Silvan Dillier 🇨🇭 Jonas Rickaert 🇧🇪 Jasper Philipsen 🇧🇪 Senne Leysen 🇧🇪 Oscar Riesebeek 🇳🇱 Gianni Vermeersch 🇧🇪
MVDP n’est pas le seul crossman de la Alpecin Fenix. Gianni Vermeersch a toutes les qualités pour faire parler de ses talents lorsque le terrain est boueux et glissant. Un Paris-Roubaix humide n’est pas pour lui déplaire. Être coéquipier de Mathieu van der Poel offre son lot d’avantages et d’inconvénients. L’inconvénient majeur est d’être réduit à un rôle de coéquipiers au service de son leader. L’avantage certain repose sur l’effet de marquage entre leaders. Un second couteau peut tirer son épingle du jeu. Un des bénéfices du surnombre quand la course amène tout à chacun à se retrouver esseulé. Fort de sa place de 2 en 2018, Silvan Dillier tentera d’apporter sa pierre (et non son pavé) à l’édifice. Là où Jasper Philipsen tentera le pari impossible de la passe de 5. Lui qui a gagné ses quatre dernières courses.
le wolpack toujours en chasse
Crédits : Deceuninck Quick Step
S’il est une équipe qui a marqué la dernière décennie, c’est bien la Deceuninck Quick Step. La stratégie du Wolfpack est simple : être une hydre à plusieurs têtes. L’avantage numérique offre indéniablement un atout tactique dans le final. C’est grâce à ce surnombre que Philippe Gilbert est le dernier tenant du titre. Grâce à la présence d’Yves Lampaert, Nils Politt n’a absolument rien pu faire pour contrer les attaques des hommes de Patrick Lefévère. Encore plus prononcé depuis la fin des années Boonen, le cumul de leaders a permi à la DQS de placer un homme sur le podium de chaque édition 2012. Depuis la retraite de Tommeke, la pluralité de leaders est la grande force de l’équipe.
Yves Lampaert 🇧🇪 Zdeněk Štybar 🇨🇿 Florian Sénéchal 🇫🇷 Kasper Asgreen 🇩🇰 Bert Van Lerberghe 🇧🇪 Davide Ballerini 🇮🇹 Tim Declercq 🇧🇪
Patrick Lefévère est un homme d’expérience. Si l’ancien coureur belge n’est plus directeur sportif mais manager d’équipe. Son expérience et sa vision ont une influence indéniable sur ses coureurs, notamment lors des classiques. Depuis 1980, Pat’ officie dans le peloton professionnel pour pas moins de 38 Paris-Roubaix à son actif.
editions
eQuipe dirigée
meilleur coureur sur paris roubaix
Position
1980
Marc – IWC – VRD
Jacques Osmont
20
1981
Capri Sonne – Koga Miyata
Marc Demeyer
5
1982
Capri Sonne – Campagnolo – Merckx
Gregor Braun
3
1985
Lotto
Jozef Lieckens
7
1986
Lotto – Emerxil – Merckx
Marc Sergeant
7
1987
Lotto – Merckx
Marc Sergeant
7
1988
TVM – Van Schilt
Noël Segers
20
1989
Domex – Weinmann – Eddy Merckx
Jan Goessens
21
1990
Weinmann – SMM – Ulster
Thomas Wegmuller
7
1991
Weinmann – Eddy Merckx
Carlo Bomans
3
1992
GB-MG Maglificio
Franco Ballerini
11
1993
GB-MG Maglificio
Franco Ballerini
2
1994
GB-MG Maglificio – Bianchi
Fabio Baldato
2
1995
Mapei-GB
Franco Ballerini
1
1996
Mapei-GB
Johan Museeuw
1
1997
Mapei-GB
Johan Museeuw
3
1998
Mapei – Bricobi
Franco Ballerini
1
1999
Mapei – Quickstep
Andrea Tafi
1
2000
Mapei – Quickstep
Musée Johan
1
2001
Domo – Farm Frites
Servais Knaven
1
2002
Domo – Farm Frites
Johan Museeuw
1
2003
Quickstep – Davitamon
Servais Knaven
7
2004
Quickstep – Davitamon
Johan Museeuw
5
2005
Quickstep – Innergetic
Tom Boonen
1
2006
Quickstep – Innergetic
Tom Boonen
2
2007
Quickstep – Innergetic
Tom Boonen
6
2008
Quickstep – Innergetic
Tom Boonen
1
2009
Quickstep – Innergetic
Tom Boonen
1
2010
Quickstep – Innergetic
Tom Boonen
5
2011
Quickstep Cycling Team
Sylvain Chavanel
38
2012
Omega Pharma – Quick-Step
Tom Boonen
1
2013
Omega Pharma – Quick-Step
Niki Terpstra
3
2014
Omega Pharma – Quick-Step
Niki Terpstra
1
2015
Etixx – Quick Step
Zdeněk Štybar
2
2016
Etixx – Quick Step
Tom Boonen
1
2017
Quick-Step Floors
Zdeněk Štybar
2
2018
Quick-Step Floors
Niki Terpstra
3
2019
Deceuninck – Quick Step
Philippe Gilbert
1
Gardien de quatorze victoires sur l’Enfer du Nord avec ses coureurs, il est le recordman absolu de la maîtrise de la petite Reine. Aucune équipe n’a su égaler son bilan qui s’étale sur les vingt-six dernières années. Tantôt en jouant sur les egos capables de triompher sur les classiques avec Franco Ballerini et Johan Museeuw dans les années Mapei, tantôt en s’organisant derrière un leader unique comme Tom Boonen dans les années Quickstep – Innergetic.
Même si 902 jours se sont écoulés depuis la dernière édition, le cru 2021 n’ échappera pas à ce qui a déjà été observé au cours des trois dernières éditions qui eu la chance de ne pas être reportés. Un quatuor de leaders est aligné. Florian Sénéchal en vue depuis la Vuelta a Espana rêvera d’accrocher un nouveau pavé à son palmarès. Plus gros que celui glané chez les juniors. Le Nordiste a l’énorme avantage de connaître chaque millimètre du parcours. Savoir où et quand virer à la vitesse maximale. Où prendre des risques et pousser à la faute les adversaires. Mais ce n’est pas sans pression que le coureur le plus régulier des classiques pavées s’aligne. La forme à ne pas en douter est la meilleure possible, affûté comme jamais Séné est prêt.
Pourtant la concurrence est féroce en interne. Kasper Asgreen, vainqueur du Tour des Flandres, pourrait se voir tirer le gros lot. Impressionnant sur le mondial, le danois aura été vu tôt dans la course. Peut être un peu trop mais quoi qu’il en soit, la Danish Dynamite était costaud. A tel point, qu’il était difficilement imaginable de l’imaginer pourtant malade.
Yves Lampaert n’est pas en reste. Mué au statut d’équipier de luxe pour Wout van Aert, le belge est en grande forme et fin prêt à accrocher lui aussi un nouveau Monument à son palmarès. Vainqueur sur le Tour de Grande-Bretagne, la bonne impression s’est confirmée sur la Primus Classic.
Une aussi bonne condition perceptible pour Zdeněk Štybar. Sans nul doute, le plus expérimenté du Wolfpack. Le tchèque, multiple champion du monde de cyclo-cross, aura le temps pour avantage. Et pourrait enfin gagner le trophée tant rêvé, tant convoité. Les trois derniers nommés seront marqués mais la pancarte ne sera-t-elle pas plus sur les épaules du français ? Envisageable, il faudra passer entre les goûts. Faire parler de sa maîtrise du vélo, les crossmen en sont avantagés. Les astres semblent s’aligner pour Styby.
Un plateau relevé
Avoir déplacé en octobre Paris-Roubaix, ouvre à un éventail de coureurs différents le Monument. Les flandriens ont moins de pavés accumulés dans les jambes avant d’y participer. La fatigue de la saison peut se faire ressentir mais surtout situ juste après le mondial, le panel de leaders en forme est plus important.
Dylan van Baarle 🇳🇱 Gianni Moscon 🇮🇹 Michał Kwiatkowski 🇵🇱 Owain Doull 🇬🇧 Luke Rowe 🇬🇧 Leonardo Basso 🇮🇹 Michał Gołaś 🇵🇱
Les Ineos Grenadiers pourraient jouer trois cartes. Bien que celle de Gianni Moscon puisse être discutable.
Dylan van Baarle, récent médaillé d’argent au Championnat du Monde, arrive en forme et prêt à en découdre. Au printemps, tout au long des flandriennes, il n’aura jamais quitté le Top 10. Allant même chercher la victoire sur A travers les Flandres. Mais le coureur le plus excitant reste Michal Kwiatkowski. Il est d’ailleurs surprenant de constater qu’à 31 ans, le polonais participe à son premier Paris-Roubaix. La question de l’expérience se pose. Pas de la capacité. Au cours des dernières semaines, le Pole n’a eu de cesse de préparer l’événement avec minutie. Attaquant dans les secteurs pavés du GP de Denain. Comme une répétition du récital qu’il pourrait livrer dimanche. Encore une fois, cette semaine, lors du Eurométropole Tour, Kwiatko a été vu tenter. Que ce soit de durcir dans le Col de la Croix Jubaru comme à l’arrivée, dans un coup du kilomètre (late attack) désespéré pour éviter le sprint et surprendre les purs sprinteurs. Attention de ne pas se méprendre, l’inexpérience n’est pas total. Il est bon de rappeler qu’en 2014, sur le Tour de France, il avait su intégrer le Top 10 de la difficile étape d’Arenberg Porte du Hainaut. Où il a pu faire connaissance avec les pavés du Nord, notamment sous des conditions climatiques exécrables qu’il devrait une nouvelle fois retrouver. Un outsider à ne pas méestimer.
Paris-Roubaix sera ma dernière course de l’année, je n’aurais rien à perdre.
michal kwiatkowski
Matej Mohorič 🇸🇮 Marco Haller 🇦🇹 Heinrich Haussler 🇦🇺 Sonny Colbrelli 🇮🇹 Marcel Sieberg 🇩🇪 Jonathan Milan 🇮🇹 Fred Wright 🇬🇧
Comment ne pas citer la Bahraïn Victorious, quand on voit la forme outragueuse de Sonny Colbrelli. L’italien sur un nuage brille partout. La tactique de marquer à la culotte MVDP et WVA au mondial n’étant pas payante. Le champion d’Europe devra revoir sa stratégie si les deux monstres viennent à se marquer.
Jonas Rutsch 🇩🇪 Sebastian Langeveld 🇳🇱 Michal Valgren 🇩🇰 Tom Scully 🇳🇿 Stefan Bissegger 🇨🇭 Julius van der Berg 🇳🇱 Mitchel Docker 🇺🇸
La EF Education Nippo fêtera dignement la retraite dde Mitchel Docker. Deux néophytes de Paris-Roubaix débuteront : Jonas Rutsch et Michal Valgren. Le danois est parmi les coureurs les plus en vue en fin de saison. Troisième du championnat du monde, les courses en Italie ne lui ont pas résister. Mais quid d’une course comme la Reine des Classiques. Il partagera le leadership avec Stefan Bissegger, deux Top 10 chez les espoirs. Pour gagner Paris-Roubaix, il faut être un gros moteur. Grâce à ses résultats en contre-la-montre, la Swiss Dynamite a de quoi faire sur les pavés. C’était d’ailleurs un objectif affiché lors du début de saison. Avec l’envie de briller sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Sur la première, le suisse aura surpris son monde en faisant montre de puissance sur les monts flandriens. Un indice comme quoi, il pourrait être le prochain Fabian Cancellara. Une question légitime qui se pose tout autant pour Filippo Ganna. La forme est au rendez-vous. Pas totalement ridicule sur le Tour du Benelux, sans être transcendant. C’est avec précision que Bissegger prépare l’échéance. Sur le final de l’Eurométropole, il aura été vu. Allant jusqu’à travailler pour que Valgren fasse le jump sur le groupe de tête dans la dernière des difficultés. Un autre outsider de taille, sans doute sous les radars, qui appréciera le mauvais temps.
Greg Van Avermaet 🇧🇪 Oliver Naesen 🇧🇪 Lawrence Naesen 🇧🇪 Stan Dewulf 🇧🇪 Gijs Van Hoecke 🇧🇪 Damien Touzé 🇫🇷 Michael Schär 🇨🇭
L’équipe AG2R Citroën La Mondiale a comme depuis le début de saison, une équipe solide sur le papier. Mais tellement décevante dans les faits. GVA est loin d’être en condition et Naesen ne trouve pas le petit truc en plus. Le coureur le plus intéressant à observer sera sans doute Stan Dewulf, bien que ce dernier ait dit se mettre au service des deux premiers.
Peter Sagan 🇸🇰 Daniel Oss 🇮🇹 Maciej Bodnar 🇵🇱 Max Schachmann 🇩🇪 Juraj Sagan 🇸🇰 Jordi Meeus 🇧🇪 Nils Politt 🇩🇪
La Bora Hansgrohe aligne encore du lourd. Peter Sagan est la naturelle tête d’affiche mais ses coéquipiers ne sont pas en reste. Notamment, le dauphin du dernier vainqueur: Nils Politt. L’allemand a montré être en forme sur son tour national, au GP de Wallonie où il aura été le coureur qui attaque le plus avec Campy et au mondial. De bonnes augures en vue de l’objectif du week-end. Quid d’un Jordi Meeus sur les pavés ?
Hugo Houle 🇨🇦 Ben Perry 🇨🇦 Davide Martinelli 🇮🇹 Yevgeniy Gidich 🇰🇿 Yevgeniy Fedorov 🇰🇿 Dmitriy Gruzdev 🇰🇿 Gleb Brussenskiy 🇰🇿
Qui est sérieusement emballé par la Astana Premier Tech ?
Tous les yeux tournés sur Christophe Laporte, véritable pourfendeur de classiques chez la Cofidis Solutions Crédits.
Stefan Küng 🇨🇭 Arnaud Démare 🇫🇷 Jake Stewart 🇬🇧 Ramon Sinkeldam 🇳🇱 Olivier Le Gac 🇫🇷 Fabian Lienhard 🇨🇭 Miles Scotson 🇦🇺
La Groupama-FDJ n’a pasà rougir. Arnaud Demare montre du mieux et surtout Stefan Küng devrait s’éclater sous un Paris-Roubaix pluvieux.
Boy van Poppel 🇳🇱 Taco van der Hoorn 🇳🇱 Pieter Vanspeybrouck 🇧🇪 Baptiste Planckaert 🇧🇪 Tom Devriendt 🇧🇪 Wes Kreder 🇳🇱 Aimé De Gendt 🇧🇪 Kévin Van Melsen 🇧🇪
Côté Intermarché Wanty Gobert Matériaux, le nom le plus cité est à raison Taco van der Hoorn. Animé par une rage de ne pas avoir été sélectionné pour le mondial des Flandres, le néerlandais est sans cesse vu à l’attaque, avec son lot de réussite. Une année couronnée de grands succès pour l’ancien de la Jumbo. Littéralement impressionnant, il n’est pas rare de voir des attaquants « matinaux » pousser loin la chanson. C’était le cas notamment de Silvan Dillier lors du sacre de Peter Sagan en 2018 ou encore de Matthews Hayman en 2016. S’il est un moteur capable de pareil exploit, c’est bien TvdH.
Sep Vanmarcke 🇧🇪 Hugo Hofstetter 🇫🇷 Jenthe Biermans 🇧🇪 Mads Würtz Schmidt 🇩🇰 Jenthe Biermans 🇧🇪 Tom Van Asbroeck 🇧🇪 Rudy Barbier 🇫🇷
Chez Israël Start-Up Nation, Sep Vanmarcke monte en puissance. Mais un Mads Würtz Schmidt ou même un Hugo Hofstetter ne sont pas à mettre de côté. D’autant que le belge attire le mauvais œil sur lui.
Philippe Gilbert 🇧🇪 John Degenkolb 🇩🇪 Florian Vermeersch 🇧🇪 Tosh van der Sande 🇧🇪 Sébastien Grignard 🇧🇪 Frederik Frison 🇧🇪 Harry Sweeny 🇦🇺
Belle équipe que la Lotto Soudal mais une préférence pour Florian Vermeersch.
Iván García Cortina 🇪🇸 Imanol Erviti 🇪🇸 Juri Hollmann 🇩🇪 Gabs Cullaigh 🇬🇧 Mathias Norsgaard 🇩🇰 Sebastián Mora 🇪🇸 Lluís Mas 🇪🇸
La Movistar comptera sur IGC, malchanceux au mondial avec une crevaison au plus mauvais moment. Attention au petit Mathias Norsgaard capable de tout.
Luke Durbridge 🇦🇺 Jack Bauer 🇳🇿 Rob Stannard 🇦🇺 Alex Konychev 🇮🇹 Chris Juul-Jensen 🇩🇰 Barnabás Peák 🇭🇺 Sam Bewley 🇳🇿
Une équipe dynamique du côté de la Bike Exchange mais pas nécessairement des plus plaisantes pour un Paris-Roubaix.
Jasha Sütterlin 🇩🇪 Søren Kragh Andersen 🇩🇰 Cees Bol 🇳🇱 Nils Eekhoff 🇳🇱 Nikias Arndt 🇩🇪 Max Kanter 🇩🇪 Casper Pedersen 🇩🇰
Une DSM pétrie de talents. N’y allons pas par quatre chemins. Avec une place de deux chez les juniors, une victoire chez les espoirs, tous les regards sont tournés vers Nils Eekhoff qui peut avoir tendance à souffler le chaud et le froid mais a des résultats convainquant… Assez pour se laisser séduire.
Victor Campenaerts 🇧🇪 Max Walscheid 🇩🇪 Dimitri Claeys 🇧🇪 Simon Clarke 🇦🇺 Giacomo Nizzolo 🇮🇹 Michael Gogl 🇦🇹 Reinhardt Janse Van Rensburg 🇿🇦
Une obligation pour les coureurs de la Qhubeka NextHash. L’équipe est en difficulté, les courses pour se montrer se font rares. Victor Campenaerts apparaît être LE coureur du moment pour l’équipe sud africaine. Mais qui sait, avec les soucis de l’équipe actuelle, le surplus de motivation devrait être présent pour tous. (même si l’on sait que Michal Gogl a signé avec la Alpecin Fenix pour deux ans).
Edward Theuns 🇧🇪 Mads Pedersen 🇩🇰 Jasper Stuyven 🇧🇪 Quinn Simmons 🇺🇸 Ryan Mullen 🇮🇪 Alex Kirsch 🇱🇺 Toms Skujiņš 🇱🇻 Kiel Reijnen 🇺🇸
Le grand objectif de Mads Pedersen qui pourra compter sur Jasper Stuyven chez la Trek Segafredo. Un belge qui pourra jouer sa carte d’autant que l’inconnu demeure sur la récupération de la chute du danois au mondial. Si le champion du monde 2019 s’est pas gêné, ne jamais oublier que par temps pluvieux : il est l’un des meilleurs du monde.
Matteo Trentin 🇮🇹 Alexander Kristoff 🇳🇴 Sven Erik Bystrøm 🇳🇴 Fernando Gaviria 🇨🇴 Rui Oliveira 🇵🇹 Vegard Stake Laengen 🇳🇴 Mikkel Bjerg 🇩🇰
Du côté de UAE-Team Emirates, Alexander Krisstoff ambitionne de gagner. Mais en a-t-il les capacités, lui qui regarde en arrière. Matteo Trentin pourrait être la meilleure carte, si le norvégien n’est pas en jambe.
Côté Arkéa Samsic, les ambitions sont mesurées pour Sébastien Hinault. Amaury Capiot, Bram Welten, Christopher Noppe et Benjamin Declercq seront les flandriens endurcis. Quand Connor Swift essayera de mettre à profit ce qu’il a appris au Tro-Bro Léon.
Jens Debusschere 🇧🇪 Bert De Backer 🇧🇪 Jonas Van Genechten 🇧🇪 Cyril Lemoine 🇫🇷 Luca Mozzato 🇮🇹 Quentin Jauregui 🇫🇷 Jérémy Lecroq 🇫🇷
La B&B Hotels p/b KTM n’a pas de tête forte. Bert de Backer fera partie des coureurs protégés de par son expérience sur la Reine des Classiques comme Jens Debusschere. Mais le premier mettra, surtout à la fin de l’épreuve, un terme à sa carrière. Luca Mozzato lui surfera sur la forme du moment quand l’essentiel des regards seront portés sur Jérémy Lecroq. Le français, onzième de Gent welvelgem, voudra réitérer pareil exploit. Bien que les supporters les plus vaillants scandent le nom du nordiste, Quentin Jauregui, qui a repris la compétition, il y a de cela un mois à cause d’un problème au genou.
Anthony Turgis 🇫🇷 Niki Terpstra 🇳🇱 Edvald Boasson Hagen 🇳🇴 Dries Van Gestel 🇧🇪 Geoffrey Soupe 🇫🇷 Adrien Petit 🇫🇷 Florian Maitre 🇫🇷
La Total Energies compte en ses rangs un ancien vainqueur. Niki Terpstra, non sélectionné pour le mondial en raison d’une méforme, ne devrait retrouver miraculeusement les jambes qu’il n’a plus depuis son départ de la Deceuninck Quick Step, en 2019. Doté d’un quatrième vélo, comme le disait Kevin Desmedt (mécanicien de l’équipe), Anthony Turgis est un leader naturel sur les classiques pavés. D’autant plus après le travail fourni pour l’équipe de France à Louvain. Une tâche rondement menée, qui a débouché sur le sacre de Julian Alaphilippe et un doublé historique pour le cyclisme français. Adrien Petit arrive en troisième position dans la hiérarchie des hommes de Jean-René Bernaudeau.
Eduard-Micael Grosu 🇷🇴 Clément Carisey 🇫🇷 Dušan Rajović 🇷🇸 Evaldas Šiškevičius 🇱🇹 August Jensen 🇳🇴 Pierre Barbier 🇫🇷 Julien Trarieux 🇫🇷
Objectif montrer le maillot pour la Delko..
Timothy Dupont 🇧🇪 Arjen Livyns 🇧🇪 Ludovic Robeet 🇧🇪 Stanisław Aniołkowski 🇵🇱 Laurenz Rex 🇧🇪 Tom Wirtgen 🇱🇺 Tom Paquot 🇧🇪
De même pour la Bingoal Pauwels Sauces WB où Arjen Livyns est loin de ses jambes du printemps. Ludovic Robeet coureur le plus en forme de l’équipe a toute les qualités pour aller chercher un Top 15.
Antwerpen – Leuven : 268.3 kilomètres à encaisser au cours d’une journée somme toute usante à la limite de l’exténuante. Portée par un cumul de dénivelé positif à 2562 mètres selon les organisateurs, 2250 mètres selon La-Flamme-Rouge. La vérité, sans doute, entre les deux. C’est-à-dire plus proche des 2406 mètres, « avec des cathédrales pour uniques montagnes ». Un point de détail que le futur champion du monde ne s’encombrera pas sur un parcours spécial alternant circuit urbain et circuit flandrien. Un itinéraire valonné dans le plat pays, qu’est celui de Jacques Brel. Un clin d’oeil pour l’histoire du maillot irisé, qui fêtera son centenaire dans la nation du vélo. Un peuple belge détenteur du record de victoires (26) sur la course d’un jour que tout coureur souhaite accrocher à son palmarès, pour marquer de son emprunte l’histoire des forçats de la route à deux roues. Pour faire parti d’une caste à part, pour faire parti de ceux qui ont eu l’unique privilège de porter le maillot arc-en-ciel durant une année calendaire… de septembre à septembre. Et rejoindre les grands noms au panthéon du cyclisme : Van Looy, Merckx, Gimondi, LeMond, Hinault, Zoetemelk, Freire, Bettini et bien d’autres.
De mémoire, jamais un championnat du monde n’a proposé une alternance des circuits qui composent la route à parcourir. Traditionnellement, le tracé d’un mondial est soit composé d’un circuit local à parcourir x fois selon la distance (73 éditions entre 1927 et 2021), soit d’une étape en ligne (1928 à 1931), soit d’une étape en ligne plus ou moins longue précédent un circuit (2010 à 2013 et 2016 à 2019) ou enfin d’une succession de circuits (1950). C’est vers un format inédit et totalement atypique que le 100e anniversaire des Championnats du monde va se dérouler. Le parcours peut se découper entre trois parties distinctes :
53 kilomètres entre ligne entre Antwerp et Louvain,
un circuit urbain de 15.5 kilomètres dans Louvain,
un circuit flandrien de 32.18 kilomètres autour d’Overijse.
Le final se déroule avec ladite alternance de circuits se découpe comme suit : 1,5x le circuit de Louvain, 1x le circuit flandrien, 4x le circuit dans Louvain, 1x le circuit flandrien et 2,5x circuit de Louvain.
Habituellement (93 % des mondiaux jusqu’à ce jour), le finale des Championnats du Monde se déroule sur un unique circuit local. Les organisateurs en Flandre ont décidé de rajouter un circuit plus sélectif que le circuit local sur lequel se trouve la ligne d’arrivée. C’est ainsi que le comité d’organisation a opté pour une boucle autour d’Overijse, dans la région de Druiven, traduisible par les Raisins, en référence à la spécialité locale qui a donné l’inspiration au drapeau de la ville.
La boucle commence par le Smeysberg (700 mètres à 8,8 %, max 16 %) à Huldenberg.
Une courte ascension non pavée qui signe l’entrée d’un enchainement de difficultés tout aussi brèves, usantes et sélectives par endroit par la raideur de la pente. Un potentiel destructeur pour l’heure qui n’aura fait que des sélections par l’arrière avec ses pentes maximales.
A peine trois kilomètres plus loin, le Moskesstraat (550 mètres à 8 %, max. 18 %)
Loin d’être inconnue des flandriens les plus assidus puisqu’elle aura été une des difficultés clés de la Flèche Brabançonne (De Brabantse Pijl) en 2020 avec l’attaque de Mathieu van der Poel. Des pavés que le peloton aura arpanté sur l’édition de cette année remporté par Tom Pidcock devant Wout van Aert mais aussi sur le Druivenkoers Overijse (le Grand Prix des Raisins) glané par Remco Evenepoel, il y a de cela quelques semaines.
S’en suit la descente vers Overijse avant de débuter le Taymansstraat (738 mètres à 5,5 %, max. 18 %) par un virage en S autour de l’Eglise de Saint-Martin d’Overijse.
Vers Eizer, c’est le Bekestraat (439 mètres à 7,5 %, max. 15 %) que le peloton devra emprunter.
Une montée étroite et pavée (non visible sur la photo) où le positionnement est primordial.
Une fois à Tervuren, précisément dans la sous-municipalité de Duisbourg, c’est le Veeweidestraat (480 mètres à 5,2 %, max. 12 %).
Le circuit flandrien se clôt par un second passage dans le Smeysberg, avant d’entreprendre le retour vers Louvain.
Un circuit urbain qui est rendu technique par les nombreuses relances. Plus d’une trentaine de virages qu’il faudra négocier. Des nombreuses chutes qui ont été observées chez les juniors, éliminant le prodige national Cian Uijtdebroeks des prétendants au titre ou celle ayant gêné Romain Gregoire au pied de la cote du pressoir permettant à Per Strand Hagenes de faire le trou et de s’envoler vers un sacre mondial mérité.
Le placement y est ainsi primordial pour ne pas être piégé. Les courses juniors et espoirs ont montré qu’un avantage de plus de quinzaine de secondes n’offre guère de visuel à un groupe de chasse et ainsi donne un avantage à un groupe de tête organisé. Tout l’intérêt pour une échappée de s’entendre et que des éléments qui l’a compose ne saute pas des relais créant de ce fait une désorganisation comme Daan Hoole a pu le faire chez les espoirs.
4 kilomètres du circuit local : le Keizersberg (290 mètres à 6,6 %, max. 9 %), qui n’aura nullement été décisif jusqu’à présent et à raison compte tenu de sa très courte distance.
7.25 kilomètres du circuit local : après avoir longé le canal Louvain-Dyle, c’est à un faux plat qui se dresse sur la route, à savoir le Decouxlaan (975 mètres à 2,5 % en moyenne, max. 6 %). Sans l’ombre d’une difficulté mais qui ajoute de l’exigence physique au fur et à mesure des répétitions et des secteurs sans repos possibles.
9.85 kilomètres du circuit local : en bout de la Nieuwe Mechelsesteenweg, les coureurs tournent sur la droite pour prendre la montée clé des courses amateures.
Une montée qui s’aborde sur une voie se rétrécissant qui impose de virer en tête, pour ne pas se faire piéger d’une attaque d’un puncheur dès le pied.
Le Wijnpers (360 mètres à 8 %, max. 9 %), la troisième côte du circuit local. Une cote du pressoir qui aura été le secteur clé des attaques décisive de Per Strand Hagenes chez les juniors homme, de Filippo Baroncini chez les juniors homme. Une fois le sommet franchi, les coureurs doivent aborder 2.2 kilomètres de rocade, direction Kapucijnenvoer puis tourner à gauche.
Situé à 13.65 kilomètres du parcours et donc à moins de 2 kilomètres de l’arrivée au dernier passage, la Sint-Antoniusberg (230 mètres à 5,5 %, max. 11 %) est la dernière des occasions pour faire basculer la course. Zoe Bäckstedt et Kaia Schmid s’y sont extirpées du groupe de tête sur la course juniors dame. Une dernière difficulté où Katarzyna Niewiadoma aura tenté son va-tout chez les élites dames.
La cote de Saint Antoine est courte, étroite et pavée. Les deux bandes de bitume aux extrémités offrent un bien meilleur revêtement qui favorise un groupe/peloton encore plus allongé.
It might not have lasted but it was a glorious attack
Une fois sur la Geldenaaksevest, il ne reste que 700 mètres à parcourir. En cas de sprint, il est impératif de virer en tête pour aborder dans de bonnes positions les 250 derniers mètres.
une prime aux attaquants ?
Les risques de précipitation sont de 24 % pour la journée de dimanche. C’est vers un mondial sec qu’il faut se diriger selon toute vraisemblance. Sur un circuit urbain technique, l’absence de chaussée mouillée enlève un facteur de nervosité supplémentaire.
Le vent d’à peu près 15 km/h devrait souffler depuis le sud-ouest. Ce qui implique un vent favorable dans le Taymansstraat et au sommet du Bekestraat. Un vent de côté dans les deux dernières ascensions du circuit flandrien et de dos sur le retour vers le circuit local. Une prime aux attaquants somme toute qui pourrait être encouragés à tenter des mouvements de loin. Concernant le circuit urbain de Louvain, le plus embêtant est le vent défavorable sur la rocade qui suit la cote du pressoir.
Rien de plus beau que de briller à la maison. La pression personnelle, du collective, médiatique et populaire qui en découle est le pendant d’une course à domicile. Rien de plus compliqué donc que de lever les bras chez soi. C’est la tâche à laquelle s’attachera la Belgique. D’autant que Wout van Aert est le favori légitime tout désigné sur un parcours cousue-main pour l’homme à tout faire de la Jumbo-Visma.
Du côté de Sven Vanthourenhout, les consignes sont claires : tout pour WVA. La sélection belge est construite autour d’une tactique : faire de Wout van Aert le prochain champion du monde. Pour se faire le scénario privilégié est un sprint (réduit). La tactique belge sera de verrouiller un maximum la course, de neutraliser au mieux les offensives et si jamais que Wout van Aert fasse partie du groupe de tête mais accompagné afin de ne pas porter tout le poids de la course.
La meilleure défense c’est l’attaque, oui, mais le scénario idéal pour moi en ce moment est d’aborder le finale en « mode économie d’énergie »
Wout van aert en conference de presse
Evidemment, Tim Declercq et Yves Lampaert sont désignés pour travailler en tête de peloton. Jasper Stuyven pour apporter son expérience local, lui le louvaniste. Dylan Teuns et Tiesj Benoot pour leur patte flandrienne. Les deux éléments qui apparaîssent clés sont Victor Campenaerts qui aura montré un gros niveau au cours du dernier mois. Déjà en vue sur le Tour du Benelux, Campy aura été un des grands artificiers et un soutien de taille pour Remco Evenepoel dans sa quête d’une médaille d’argent au Championnat d’Europe. Peut être même que sans son souci mécanique, le belge aurait pu permettre à son compatriote de faire la différence sur Sonny Colbrelli. Inarrêtable sur le Tour de Wallonie, il n’aura fait que confirmer sa forme à 100 % à l’approche de Flanders 2021. Attentio, cependant le vivier belge est tellement dense que la course pourrait basculer la tactique d’un sens comme dans l’autre. Quid de la réaction du collectif si Wout venait à se faire piéger ? N’y a-t-il pas de plan B dans les tiroirs .
C’est en se tournant vers la starlist qu’on pourrait penser que la Belgique aligne deux leaders. La présence de Remco Evenepoel n’est pas sans poser quelques questions :
Comment R.Ev peut aider au mieux Wout van Aert a devenir champion du monde ?
Ses ambitions personnelles ne seront-elles pas une épine dans le pied de la Belgique ?
A la seconde question, il est bon de rappeler que si le jeune prodige a un égo digne de son talent. Il sait à l’occasion le mettre de côté pour se muer en coéquipier de luxe. Ainsi a-t-il sacrifier ses chances en 2019 au Yorkshire, en attendant Philippe Gilbert victime d’une chute. La vraie problématique étant sur la première question. La réponse est semble-t-il évidente : en faisant ce qu’il sait faire de mieux. Profiter de ses qualités de rouler, partir en solitaire et forcer les autres nations à travailler, avec sur leur porte-bagage Wout van Aert qui n’aura qu’à s’économiser. Une tactique à double tranchant, puisque qui voudra emmener Wout van Aert sans broncher ? D’autant plus problématique que Remco Evenepoel est dans une large majorité battu au sprint, s’il est accompagné. Sur le circuit de Louvain, la stratégie semble formatée elle aussi. Utiliser la forme de Remco pour contrer toutes les attaques. Sauter sur tout ce qui bouge et ne pas collaborer pour permettre à ce que le groupe Van Aert fasse la jonction, en étant à l’origine d’une désorganisation.
Quoi qu’il en soit, l’objectif pour les belges sera de ne pas de reproduire le fiasco du mondial de Renaix, en 1963. Où Evenopoel serait dans la peau du traître Benoni Beheyt et WVA dans celle du favori incontesté Rik Van Looy. Hasard ou coïncidence, ces deux derniers sont originaires d’Herentals… Comme un clin d’oeil à l’Histoire, gageons que ça ne finisse pas en pied de nez.
Niveau pression ? Depuis les jeunes catégories, Wout van Aert est habitué à cette tension que créer un objectif mondial. Triple champion du monde de cyclo-cross de 2016 à 2018, en bon belge c’est tout naturellement que « la pression, il l’a boit ». Mais à y regarder de plus près, il n’a pas plus grand ennemi et adversaire que lui-même. Dans le final d’Imola, en 2020, le groupe de chasse derrière Julian Alaphilippe comptait entièrement sur le travail de Wout van Aert. Un schéma qui s’est une nouvelle fois reproduit aux Jeux Olympique de Tokyo, cet été, où la chasse de Richard Carapaz reposait sur les épaules du belge. Logique, tant le pensionnaire de la Jumbo-Visma est dominateur sur ces événéments. Est-ce donc un hasard que ces courses d’un jour au plus haut rang mondial se résument à un tous contre un ? Est-ce bien étonnant que depuis le Championnat d’Europe de cyclo-cross à Rosmalen en 2018, Wout van Aert enchaîne les places d’honneur et plus précisément les médailles d’argent. Un goût de l’argent retrouvé aux mondiaux de CX, à Bogense, en 2019 et à Ostende, au cours de l’hiver 2021. Mais aussi aux contre-la-montre d’Imola et du week-end dernier.
A l’image des classiques plus décousues, WVA n’est en rien obligé d’attendre un sprint et pourrait faire partie des mouvements de course, avec tous les inconvénients tactiques que cela implique. C’est pourquoi, il est un si grand favori. Personne ne souhaite l’emmener au sprint. Mais au vue de sa forme, il sera compliqué de se débarasser du belge.
42 | Pascal Eenkhoorn 43 | Sebastian Langeveld 44 | Bauke Mollema 45 | Oscar Riesebeek 46 | Mike Teunissen 47 | Dylan Van Baarle 48 | Mathieu Van der Poel 49 | Danny Van Poppel
Si la forme et la hiérarchie du printemps étaient respectées, Mathieu van der Poel serait sur le même plan que son adversaire de toujours. De ses aveux, Wout reste le grand favori. Gêné par des problèmes de dos, sa participation aux mondiaux s’est fait attendre et il a fallu attendre le dernier moment pour avoir la confirmation de sa présence. Son retour s’est fait de la meilleure des manières. Signant un succès devant Taco van der Hoorn à l’Epic Port d’Antwerp. Confirmant sa forme lors de la Primus Classic, c’est à cause d’une crevaison que MVDP a été éliminé du groupe de tête. Une reprise qui par une victoire d’entrée n’est pas sans montré le gros niveau du néerlandais. Koos Moerenhout a toute la confiance en son coureur qui trouve un terrain taillé sur mesure pour lui dans les monts de la Flèche Brabançonne qu’il a déjà dompté par le passé. Après une journée usante, peu de coureurs sont plus rapides au sprint que MVDP. A la faveur du schéma des hommes juniors et espoirs, la cote du pressoir pourrait permettre à Van der Poel de faire parler de son explosivité. Comme il l’avait fait face à Julian Alaphilippe sur les Strade Bianche.
Quand bien même, la forme ne lui permettrait pas de faire partie des hommes du final. La présence de Mathieu van der Poel est de bonne augure pour les équipes désireuses d’utiliser le circuit flandrien pour dynamiter la course… La dynamiter de loin. Mais aussi pour être au service du collectif. Principalement autour de Dylan van Baarle, toujours présents pour les Ineos Grenadiers au cours du printemps dans les courses flandriennes. Mike Teunissen, rapide au sprint pourrait être un fer de lance comme une touche personnelle si la forme est ascendante comme elle l’a été depuis quelques mois. Et si la Belgique réussissait son opération verrouillage ? Danny van Poppel avec la forme affichée depuis l’Egmont Classic Race pourrait rêver d’une médaille après six podiums en quatorze jours de course.
A regarder les bookmakers, les trois têtes d’affiche des classiques du printemps sont de nouveaux en tête des pronostics. Julian Alaphilippe forme le triumvirat de l’année 2021 quand les courses se déroulent en territoire belge. Et pourtant, le parcours est loin de convenir au mieux aux qualités du champion du monde sortant. Le scénario de rêve à l’image de MVDP serait de faire la différence dans le Wijnpers. En a-t-il les capacités ? Rappelons qu’Alaf n’a pas réussi à battre WVA cette année sur une course d’un jour. Mais si la France ne vient pas pour défendre mais remettre un titre en jeu, ne faut-il pas se demander s’il n’y a pas meilleure carte pour le clan tricolore ?
Clément Russo, Remi Cavagna, Valentin Madouas et Arnaud Demare devraient être assignés à un rôle de coéquipier non protégé. Pourquoi pas avoir des opportunités mais sans bénéficier d’un collectif soudré autour d’eux. Les rôles d’Anthony Turgis et Benoit Cosnefroy seront sans doute similaires. En permettant à la France de durcir tôt la course dans le circuit flandrien. Après sa victoire sur la Bretagne Classic et une médaille de bronze sur les Championnats d’Europe, Cosnefroy a été un poil plus décevant sur le Tour du Luxembourg. Mais ses qualités de puncheurs devront nécessairement être mis à profit et en avant notamment dans le Moskestraat. Christophe Laporte fort de son succès au Tour de Wallonie arrive avec le plein de confiance. Mais le scénario le favorisant est un sprint réduit… dans une configuration qui ne lui scie pas vraiment.
La véritable arme de Thomas Voeckler, une sorte d’atout dans sa poche doit Florian Sénéchal. Le français de la Deceuninck Quick Step après une victoire sur la Vuelta a Espana a construit toute sa deuxième partie de saison pour les échéances à venir : Mondial et Paris-Roubaix. Jamais le nordiste n’a paru si affûté. Un constat criant sur la balance : – 4 kilos. Sur un nuage lors de la Primus Classic, le parcours dans les Flandres convient parfaitement aux qualités de Flo’ Séné qui semble-t-il a ce statut d’homme protégé.
Au delà du trio du printemps, un homme pourrait avoir le statut de coureur de l’année face à Wout van Aert. Sonny Colbrelli est très clairement dans la forme de sa vie. Se mettant en lumière sur des terrains du moins au plus vallonnés. Tellement transcendant que le nouveau champion d’Europe au cours des sept dernières courses compte un général du Tour du Benelux à son actif et n’a tout simplement pas quitté le Top 2…
J’aimerais arriver dans un petit groupe sans Wout van Aert
sonny colbrelli a cyclingnews sur zoom
Etonnamment on aura pu se dire qu’après tant de victoires insolentes, l’italien n’aurait pas peur d’aller au sprint face à l’ogre belge. Les hommes de Davide Cassani comptent donc faire partie des dynamiteurs pour piéger Wout van Aert. Sur le papier, il faudra résoudre la hiérarchie entre Colbrelli, Matteo Trentin et Giacomo Nizzolo qui auront les faveurs en cas d’arrivée pour hommes rapides. Mais des classics men expérimentés comme Gianni Moscon et Davide Ballerini pourrait tirer les marrons du feu.
34 | Mark Cavendish 35 | Ethan Hayter 36 | Tom Pidcock 37 | Luke Rowe 38 | Jake Stewart 39 | Ben Swift 40 | Connor Swift
A regarder la Vuelta a Espana, Tom Pidcock n’est pas l’adversaire redouté qu’il a été lors du printemps pour Wout van Aert, où il lui aura contesté le sprint lors de la Flèche Brabançonne et où il aura été départagé à la photo finish sur l’Amstel Gold Race. Mais des bruits du peloton, le britannique s’est préparé parfaitement dans le peloton faisant des exercice spécifique de fractionné en vue de ce mondial. Sur un parcours où il peut faire parler de son punch, Pidcock est donc un favori légitime après un printemps réussi.
Il faudra composer avec un coleadership. Ethan Hayter s’aligne avec des ambitions après un Tour de Norvège et de Grande Bretagne au sommet. Le tout étant que le londonien est sur le papier une option sprint dans une course dont on ne sait comment la lire et comment elle finira.
S’il est un collectif qui rivalise sur le papier avec celui de la Belgique, c’est bien l’équipe du Danemark. Cinq coureurs sont protégés. D’abord, les deux sprinteurs à savoir Mads Pedersen qui semblait monter en puissance chez lui et en Norvège et Magnus Cort Nielsen, pourfendeur de trois victoires d’étape sur la dernière Vuelta. Mais à regarder de plus près, ce dernier n’a jamais été un adepte des courses d’un jour. Se mettant en lumière, sur les courses par étape où il faut se bonifier avec le temps.
Enfin, les trois électrons libres : Michael Valgren, Kasper Asgreen et Mikkel Honoré. Fort de deux succès, en Italie, en deux jours, dont un devant Sonny Colbrelli, Valgren est le nom cité de tous. Depuis 2018 environ, le coureur de la EF Education Nippo est toujours en forme en fin de saison. Brillant sur les GP au Canada, il s’est clairement montré sur les derniers mondiaux. Ce qui en fait naturellement un candidat qui affiche ses ambitions avec conviction. Kasper Asgreen était costaud au Tour du Benelux mais loin d’être rassurant même plutôt décevant. Le contre-la-montre de dimanche avec une quatrième place à une pincée de secondes du podium le replace en haut de l’échiquier. A se souvenir du printemps, il était le grand homme fort. Vainqueur par coup tactique du surnombre de la deceunick Quick Step sur l’E3 et du Tour des Flandres en battant au sprint MVDP dans un configuration où la victoire semblée perdue d’avance. Mikkel Honoré est probablement le coureur le plus intringuant de cette sélection. Véritablement sous les radars comparé à ses quatre autres compatriote, le coureur de la Deceuninck pourrait profiter de sa forme. Mais aussi d’être sous-estimé pour aller glaner une médaille si ce n’est un titre mondial. Pour rappel, depuis son championnat national, sur les courses d’un jour et au classement général des courses par étape, il n’a quitté le Top 5. Une prouesse qui montre la condition du coureur du Wolfpack.
DES CHAMPIONS historiques
88 | Stefan Bissegger 89 | Silvan Dillier 90 | Marc Hirschi 91 | Stefan Küng 92 | Fabian Lienhard 93 | Michael Schär
Marc Hirschi après un Tour du Luxembourg semble être proche de retrouver son niveau de 2020. Sur un parcours urbain qui peut mettre en avant les puncheurs dans la cote du pressoir, l’helvète a toutes les qualités pour faire parler son explosivité. Seulement, la statistique est contre lui puisqu’aucun champion du monde espoir n’a réussi à convertir son titre chez les professionnels.
18 | Luka Mezgec 19 | Matej Mohoric 20 | Domen Novak 21 | David Per 22 | Tadej Pogaçar 23 | Jan Polanc 24 | Primož Roglič 25 | Jan Tratnik
Même problématique pour Matej Mohoric, leader désigné à la sortie du Tour de France par Tadej Pogaçar. Un exploit qui serait triple puisque le slovène entrerait dans l’histoire en étant le premier coureur à devenir champion du monde chez les juniors, les espoirs et les élites. Une prouesse à la hauteur du bonhomme, qui trouve un terrain à sa mesure et la forme montrée au Benelux était plus que rassurante.
159 | Erik Baska 160 | Juraj Sagan 161 | Peter Sagan 162 | Patrik Tybor
Pour l’histoire, Peter Sagan pourrait devenir le premier coureur à détenir quatre titres mondiaux
LE FACTEUR (UNO-)X
99 | Sven Erik Bystrom 100 | Odd Christian Eiking 101 | Markus Hoelgaard 102 | Alexander Kristoff 103 | Vegard Stake Laengen 104 | Rasmus Tiller
S’il est une équipe qui a fait parler d’elle sur les classiques du printemps, c’est bien la Uno-X. Formation norvégienne par excellence, elle a des coureurs qui se seront montrés à leur avantage très récemment. A l’image de Tiller Rasmus qui aura joué de malchance sur l’Epic Port d’Anvers en crevant par deux fois mais en revenant en costaud. Un viking qui sera accompagné de son coéquipier au cours de la saison : Markus Hoelgaard. Rapide mais pas autant qu’Alexander Kristoff qu’on ne peut éliminer sur une course supérieure à 250 où il fait partie des meilleurs du monde. Une épine potentielle pour WVA en cas de sprint, si le norvégien est présent.
CEUX QUI VEULENT PROFITER DU CHAOS
58 | Roger Adria Oliveras 59 | Alex Aranburu 60 | Imanol Erviti 61 | Ivan Garcia Cortina 62 | Gorka Izagirre Insausti 63 | Carlos Rodriguez Cano 64 | Gonzalo Serrano Rodriguez 65 | Antonio Jesus Soto Guirao
Une formation guère ambalante sur la forme montrée.
66 | Luke Durbridge 67 | Caleb Ewan 68 | Nathan Haas 69 | Michael Matthews 70 | Nick Schultz 71 | Miles Scotson 72 | Robert Stannard 73 | Harry Sweeny
En cas de sprint, l’équipe misera sur Michael Matthews régulier sur les podiums du mondial et qui fêtera son anniversaire ce dimanche
74 | Esteban Chaves 75 | Fernando Gaviria 76 | José Tito Hernández Jaramillo 77 | Sergio Andrés Higuita 78 | Alvaro José Hodeg 79 | Juan Sebastián Molano 80 | Nelson Soto Martinez 81 | Rigoberto Urán
Un parcours trop dur pour les sprinteurs et trop facile pour les grimpeurs sud-américains.
82 | Pascal Ackermann 83 | Nikias Arndt 84 | John Degenkolb 85 | Nils Politt 86 | Maximilian Schachmann 87 | Georg Zimmermann
Séduisante sur le papier pour tenter de dynamiter les choses notamment avec Nils Politt
94 | João Almeida 95 | Nelson Oliveira 96 | Rui Oliveira 97 | Rafael Reis 98 | Andre Rodrigues De Carvalho
Almeida a un terrain à sa convenance mais il ne faudra pas se faire piéger comme à Trento.
117 | Stanislaw Aniolkowski 118 | Cesare Benedetti 119 | Maciej Bodnar 120 | Michal Golas 121 | Michal Kwiatkowski 122 | Lukasz Owsian
Michal Kwiatkowski est prêt pour un doublé avec ce qu’il a montré au GP de Denain.
Une équipe emballante sur le papier et des coureurs en forme. Le parcours ne semble idéal que pour Quinn Simmons mais que ce soit Lawson Craddock ou Matteo Jorgensen, il y a de quoi faire avec la forme affichée récemment.
Contrairement aux courses femmes et espoirs, les élites hommes pourraient être inspirés par des offensives de loin notamment dès le premier passage sur la boucle flandrienne. Afin de saper au mieux le travail de l’équipe belge. Peu d’équipe, si ce n’est aucun, hormis la Belgique ne désire avoir un sprint d’une trentaine-quarantaine d’unités. Les Pays-Bas se sont cassés les dents par deux fois à tenter de favoriser un sprint, trébuchant dans le kilomètre final. Le parcours urbain a montré qu’il est possible de se faire piéger et qu’il est rendu extrêmement technique, voire un peu trop au vue des nombreuses chutes. Le parcours flandrien a de quoi tenir ses promesses avec de nombreux écrémages par l’arrière mais surtout s’il n’y a pas de temps morts au sommet des difficultés. Des temps morts qui ont permis des regroupements. Avec autant de nations prêtes à en découdre la tâche sera rude pour Wout van Aert. Le belge va devoir selon toute vraisemblance sortir de sa zone de confort et faire la course. Dans une telle configuration, il devra être à la fois le plus fort mais aussi le plus malin pour aller lever les bras. Car une nation sur-représentée peut profiter du surnombre pour aller l’emporter et à ce jeu, les danois pointent en pôle position. Quid des jeux d’équipes ? On sait que les sélections nationales peuvent faire cohabiter des coureurs adversaires au cours de l’année. C’est pourquoi, il n’est pas rare de voir des coureurs ne pas collaborer dans des groupes de contre parce qu’un coéquipier est à l’avant. Tel fut le cas de Pogacar aux JO lorsque McNulty s’est extirpé du groupe de tête avec Carapaz. Dans un tel cas, l’avantage est clair pour les équipes comme la Deceuninck Quick Step et les Trek Segafredo… Une nouvelle épine dans le pied de Wout van Aert qui n’aura guère de coéquipiers de la Jumbo-Visma comme alliers de circonstance. Une aubaine pour le Wolfpack qui sait à merveille gérer les classiques flandriennes et saura s’organiser si WVA est piégé.
Knokke-Heist – Bruges : 43.3 kilomètres aux fins de sacrer le prochain champion du monde de l’effort individuel, porteur du maillot irisé durant la saison 2022. Un cumul de dénivelé positif porté à 78 mètres selon les organisateurs mètres (23 mètres selon La-Flamme-Rouge).
un contre la montre pour les rouleurs
Départ en bord de mer du Nord pour débuter le CLM des championnats du monde 2021 dans les Flandres.
1.5 kilomètres : premier virage serré à négocier en tournant à droite.
Quelques mètres plus loin à la sortie d’une route à sens unique, un nouveau virage à aborder…
… pour prendre la deuxième sortie (tout droit) au rond-point.
2.3 kilomètres : tournant vers la Lippenslaan
300 mètres plus loin : tournant à droite.
2.8 kilomètres : un rond-point à négocier.
100 mètres plus tard : 500 mètres de ligne droite à parcourir sur la Koningslaan.
3.6 kilomètres : suivre la route principale pour…
… longer un premier carrefour giratoire…
… puis un second.
3.8 kilomètres : c’est parti pour 2.3 kilomètres de billard sur la Natiënla 49.
6.1 kilomètres : légère biffurcation
6.6 kilomètres : un virage rapide
7.3 kilomètres : rien de technique
Toute une campagne exposée à travers pendant une bonne dizaine de kilomètres pour rejoindre le circuit de Brugge.
18.3 kilomètres : c’est le début du segment Oostkerke-SintKruis en tournant à droite.
Un secteur qui débute en longuant le canal de Schipdonk.
13.8 kilomètres : première indication du temps intermédiaire et passage à la rive ouest…
… direction Dubzele sur près de 3.5 kilomètres.
17.2 kilomètres : la route se rétrécit pour laisser place aux flux aller-retour de la boucle de Bruges Harbour.
17.7 kilomètres : entrée de ladite boucle de 11.7 kilomètres en prenant à droite.
18.3 kilomètres : tournant à gauche rapide
5.4 kilomètres en suivant le canal de Boudewijn.
… avant d’opérer un demi-tour vers le nord à 23.7 kilomètres.
5.6 kilomètres pour développer toute sa puissance.
29.3 kilomètres : avant de tenir la droite…
… puis de prendre à droite à 29.8 kilomètres…
… et de suivre la route principale vers Damme.
33.4 kilomètres : un petit twist and turn (virages en S) après avoir signé en route le second temps intermédiaire.
Un peu plus de 1.5 kilomètres à parcourir pour rejoindre Damme.
34.9 kilomètres : dont l’entrée se fera sur un « tapis pavé » (de bonne ou mauvais intention sur 200 mètres).
35.1 kilomètres : reprise des pavés à la sortie du pont du canal de Damme.
Un canal que les concurrents suivront durant 4.7 kilomètres pour arriver à Dampoort.
39.8 kilomètres : Virage à droite pour accéder au canal de Brugge-Oostende.
Malgré un terre plein central en entrée de changement de direction, la largeur de la route offre une opportunité pour ne pas perdre de vitesse.
Entrée des 3.3 derniers kilomètres
40.6 kilomètres : tournant à droite…
… sur une Julius en Maurits Sabbestraat moins large.
41 kilomètres : dernier tournant…
… un 90°C arrondi, rapide mais qui offrira une dernière relance.
2.2 derniers kilomètres qui file droit.
Pour fuser sur les 200 derniers mètres, sur une voie unique mais sans aucune conséquence.
En à peine deux heures et demi entre le premier départ à 14h30 et la dernière arrivée (estimée) à 16h55, les changements météorologiques devraient être mineurs. Que ce soit les modèles Arome comme Arpège, aucune précipitation n’est à prévoir, du moins pas avant 21 heures. Ce sont donc sous des conditions sèches que chacun des participants devraient s’élancer.
Cependant, si le vent ne semble pas s’intensifier sur la majorité des modèles. La légère brise d’à peine 10 km/h devrait changer légèrement de direction. Un changement à l’avantage des derniers partants. Un vent marin, potentiellement, plus de face au départ et plus fort d’environ 2 km/h par rapport à l’intérieur des terres.
UN QUATUOR POUR UN PODIUM ?
Départ : 16:05:30
Champion du monde en titre, Filippo Ganna peut espérer garder sa couronne. Le maître du temps était assis sur le trône de manière indéboulonable. Remportant tous les chronos auxquels il a participé de son titre de champion national 2020 (21 août) au CLM d’Al Hudayriat Island au UAE Tour (22 février) ; soit une série de huit contre-la-montre d’affilée. Sur la période 2020-2021, l’italien compte 17 participations à des efforts individuels pour 14 podiums dont 11 victoires.
La bête à rouler des Grenadiers est un homme pointilleux qui sait parfaitement répondre présent et être à 100% en vue de ses objectifs. Ainsi, Top Ganna a dominé de la tête et des épaules les CLM du Giro d’Italia. Tout comme il aura été l’artificier du sacre olympique de la poursuite par équipe sur piste à Tokyo. L’Italie comptait un débours de 0.867 secondes au troisième kilomètres. C’est sous l’impulsion de Pippo que l’Italie a comblé ledit retard et finit avec 0.171 secondes d’avance sur les Danois. Un exploit à la hauteur du talent du meilleur poursuiteur de l’histoire. Quatruple détenteur du record du monde en individuel. Le championnat d’Europe sera sa seule ombre au tableau récente où Stefan Küng aura renversé la vapeur passant d’un retard de 4 secondes à l’intermédiaire à une avance de 8 secondes sur la ligne
Départ : 16:02:30
Récemment à Trento, le suisse a remis les pendules à l’heure. Après une troisième place l’an passé, nul doute que le sacre européen de King Küng l’aura remonté comme un coucou. Il est vrai que question contre-la-montre pour pur rouleur Stefan Küng n’est pas en reste. Gardien de belle place d’honneur tout au long de la saison comme à San Benedetto del Tronto ou à Laval sur le Tour de France. Ce dernier contre-la-montre où il aura bûché face à seulement un Tadej Pogacar stratosphérique en produisant malgré tous ses meilleurs chiffres.
Résultats des contre-la-montre entre 30 et 50 kilomètres de Stefan Küng
Les longues distances ne sont pas pour le désavantager et son historique en atteste. Ajoutons à cela que sa base de supporters est encore plus importante en Belgique qu’en son pays d’origine. Porté par une partie de la foule, le spécialiste de la discipline de la Groupama-FDJ peut prétendre à plus qu’une médaille sur ce mondial.
Départ : 15:07
Des spécialistes, Remco Evenepoel est un véritable ovni. Le jeune prodige de la Deceuninck Quick Step appréciait ce type d’exercice long et roulant avant son accident au Tour de Lombardie. Désormais de retour, son excellente troisième place au CLM de Trento démontre que R.Ev is back. Gardien de deux podiums sur les chronos nationaux sur pareille distance. C’est aux mondiaux du Yorkshire que Remco s’est illustré. Un long chrono de 54 bornes, dominé par Rohan Dennis. Mais avec une médaille d’argent le neopro, il y a de cela deux ans, finissait devant Ganna. Un résultat qui montre son gros moteur. Et pourtant à regarder son gabarit, Evenepoel ne laisse pas entrevoir le monstre de watts qu’il est. 60 kilos annoncé pour 1m71. Le belge est bien loin des 72.46 kilos pour 1m83 de moyenne des spécialistes engagés demain.
Mais il compense à merveille par un aérodynamisme presque sans égale en étant parfaitement gainé et posé sur la machine ; portant de fait au minimum son CdA.
Départ : 16:04
S’il faut parler d’opposé en terme de gabarit, son compatriote est une grosse cuisse en puissance. Prophète en son pays, Wout van Aert est un des coureurs les plus attendus. Évidemment, d’aucuns ne contestera que son objectif principal est de devenir champion du monde sur route. Mais pour se faire le belge doit être en forme. Récent vainqueur du Tour de Grande Bretagne en remportant pas moins de quatre étapes, WVA aura la lourde tâche d’assumer son rôle d’archi-favori. Une pression démesuré qu’il a l’habitude de porter sur ses épaules depuis les catégories jeunes en cyclo-cross. Une discipline dont il se partage les titres mondiaux avec Mathieu van der Poel. Avec un seul chrono par équipe, il est le spécialiste qui a le moins préparé l’exercice de tous les favoris. Ce qui le place hiérarchiquement en dessous dans la hiérarchie. Mais qu’à cela ne tienne, avec la forme qu’il tient et avec le matériel Jumbo-Visma à la pointe en la matière. Wout van Aert est assurément un client qui sera porté par tout un peuple
DES NATIONS CANDIDATES AUX TITRES
Si Stefan Küng est pour beaucoup la meilleure carte pour les helvétiques, Stefan Bissegger est l’autre métronome suisse. Parmi les hommes forts spécialistes de la discipline, le coureur de la EF Education Nippo s’est illustré cette année. Seulement, la « Swiss Machine » devra faire face à un obstacle de taille : la distance. Si la question pouvait être posée pour le Championnat d’Europe où il lui en manquait face aux grosses cylindrées, le constat est encore plus criant sur le double de distance dans les Flandres. Au cours de sa carrière, Bissegger n’aura parcouru plus de 30 kilomètres en effort individuel que six fois dont seulement deux chez les professionnels. Saint Emilion a 44 secondes du vainqueur et 12 du podium mais a surtout montré ses limites dans le temps où sur des chronos pour spécialiste il peut connaitre une potentielle baisse de régime. Bien qu’il ait fini à une meilleurs places que ses temps intermédiaires, l’écart s’est creusé après le second intermédiaire :
T1 : 19 secondes de Wout van Aert, 6 secondes de Kasper Asgreen et 7 secondes de Jonas Vingegaard
T2 : 30 secondes de Wout van Aert, 6 secondes de Kasper Asgreen et 9 secondes de Jonas Vingegaard
Arrivée : 44 secondes de Wout van Aert, 23 secondes d’Asgreen et 12 secondes de Jonas Vingegaard
L’Italie aligne ses deux pistards à savoir Filippo Ganna et Eduardo Affini. Ce dernier retrouve un semblant de sa superbe en ayant signé chez les Jumbo-Visma. Un candidat au podium potentiel, tout comme Matteo Sobrero. Mais si ce dernier, beau frère de Filippo Ganna, pourra profiter des précieux conseils lors des reconnaissances. Le parcours ne semble pas assez punchy, en étant dépourvu de suffisamment de relances.
Wout van Aert et Remco Evenepoel se doivent d’apporter une médaille ou deux sur leur terre. Galvanisés par la foule, l’exploit de voir les deux coureurs sur le podium est réel.
DES NATIONS CANDIDATES AUX PODIUMS
Avec ce qu’on montré Kasper Asgreen et Mikkel Bjerg tant au Benelux qu’au Championnat d’Europe, l’optimisme d’un médaille pour le Danemark s’est envolé.
Mentalement débloqué Rémi Cavagna est au porte de toucher les étoiles. Mais gare de ne pas explosé en plein vol. Le parcours malheureusement n’est pas assez technique pour espérer quoi que ce soit de Benjamin Thomas qui a réussi sa saison après des médailles olympiques.
Un parcours qui manque de vallons pour les deux américains que sont Lawson Craddock et Brandon McNulty.
La bête à rouler des Deceuninck Quick Step sort d’une Vuelta où il aura exposé son gros moteur. Josef Cerny pourrait profiter de la surcompensation d’après Grand Tour sur une distance qu’il apprécie.
DES TOP 10 ESPÉRÉS
Est-ce trop long pour Tom Scully ?
Même problématique pour Jan Tratnik, là où c’est probablement pas assez technique pour Tadej Pogaçar.
Andreas Leknessund est décevant, un coup d’éclat n’est pas à espérer.
Carlos Rodriguez Cano s’est montré être un adversaire redoutable pour Tobias Halland Johannessen au Tour de l’Avenir. Il est temps de voir une pépite éclore.
Jos Van Emden se fait vieux pour performer au plus haut rang mondial.
Michal Kwiatkowski aurait aimé plus technique.
Tobias Ludvigsson souffle le chaud et le froid.
Depuis quand Tony Martin a-t-il fait un contre-la-montre à fond convaincant ? Maximilian Richard Walscheid en tant que sprinteur aimera des chronos plus courts.
Ethan Hayter et Dan Bigham viseront un Top 10 qui serait un beau résultat.
La même chose pour Marcus Christie et Ryan Mullen.
Ainsi que pour Stefan de Bod qui était convaincant dans l’ensemble de la première partie aux Jeux Olympiques. Là où Ryan Gibbons aimerait un chrono plus technique.
Sanxenxo – Castro de Herville :202.2 kilomètres avant une conclusion du Tour d’Espagne au contre-la-montre de Saint-Jacques de Compostelle. Un cumul de dénivelé positif affichant un non moins exigeant 4199 mètres dans une étape profilée « classique ». Une dernière occasion pour les baroudeurs d’aller chercher une victoire d’étape. Des ambitions confrontées à celles des membres du classement général qui chercheront à gagner du temps et/ou chercher un accessit avant le CLM du lendemain.
UNE DERNIÈRE CHANCE À SAISIR
Plusieurs éléments viennent se confronter dans cette dernière étape en ligne, où les intérêts des uns et des autres viennent s’entrechoquer.
D’abord, nombre sont les équipes qui seront à la recherche de leur dernière occasion de glaner une victoire d’étape avant une épreuve chronométrée dont elles ne pourront prétendre au gain à l’issue de l’effort individuel. Alto Castro de Herville prend une signification particulière pour les baroudeurs, qui y voit leur dernière chance de lever les bras.
Ensuite, l’étape offre un total de 28 points à distribuer au classement de la montagne. Si les deux premières places sont trustées par les coureurs de la DSM (Michael Storer 59 points et Romain Bardet 54 points). Les adversaires ne sont pas hors jeu pour autant. Primoz Roglič compte 11 points de retard sur le détenteur du maillot à pois. Tandis qu’à la fois Rafal Majka et Damiano Caruso quant à eux totalisent 33 points au classement de la montagne, soit 26 points de retard. Si l’opération paraît compromise pour ces deux derniers. Une chasse aux points les obligeant à prendre la totalité des points de la journée. La mission n’est pas impossible pour le coureur de la Bahreïn-Victorious dont la marge de manoeuvre est réduite à une non-présence des deux coureurs de la DSM aux avant-postes. Pour rappel, les sommets de première catégorie offre 10, 6, 4, 2 et 1 points aux cinq premiers. Quand les deuxième et troisième catégories n’ouvrent les points qu’aux trois premiers.
Une porte ouverte où l’italien pourrait se faufiler en profitant de l’usure créée par l’énorme chasse opérée par la Team DSM hier où dans un effort vain et non appuyé des autres équipes, les coureurs de Matthews Winston se seront littéralement cramés. A l’image du français à bout en fin d’étape.
Si certains pensent que la course au maillot du meilleur sprinteur puisse rentrer en jeu. Fabio Jakobsen ne devrait pas craindre les délais sur l’étape du jour. En effet, au delà de 40 km/h, les délais seront de 22 % du temps du vainqueur. Ce qui donne plus d’une heure de débours accordée (environ 66 minutes pour 40 de moyenne ou encore 63 minutes pour 42 de moyenne). Gardons nous des hypothèses que la Jumbo-Visma serait donc inspirés de mettre le porteur du maillot vert hors délais afin de récupérer son maillot dont Primoz Roglič est deuxième du classement par points.
Après une quinzaine de kilomètres, les coureurs du peloton seront confrontés aux premières difficultés du parcours escarpé du jour avec une série de difficultés non répertoriées.
Un enchaînement où l’échappée du jour devrait se former.
Un relief exigeant qui devrait être favorable aux attaquants de prime abord. Cependant, les routes y seront larges, ce qui ne devrait pas faciliter le contrôle. Un point qui peut impliquer des relances constantes en tête du peloton pour qui aura loupé le coche.
Enfin, d’apparence si les DSM n’ont besoin de relancer sans cesse pour mettre à l’avant Michael Storer et/ou Romain Bardet. Tout porte à croire que l’échappée a de grandes chances d’aller au bout. D’autant que stratégiquement, dans la bataille pour le classement par équipe, les Bahraïn-Victorious seraient bien inspirés de mettre des pions devant pour creuser l’écart au classement par équipe. Pour cause, les bahraïnis ne disposent que de 4 minutes 01 sur la Jumbo-Visma. Lors que l’on sait que le temps est pris sur les trois premiers de l’étape. Le danger est présent à la veille du contre-la-montre final.
Et pourtant, les hommes de Gorazd Štangelj ont aussi d’autres intérêts. Jack Haig pointe à 1:43 du podium. Techniquement au dessus de Miguel Ángel López en contre-la-montre, l’australien pourrait rêver gagner du temps sur les coureurs de la Movistar dans une étape piégeuse. Gino Mäder quant à lui est à 3:05 du maillot blanc. Les déclarations d’Egan Bernal pourrait encourager les coureurs de la Bahraïn à prendre le peloton en main comme ils l’ont fait à El Gamoniteiru. Une course durcie pourrait être favorable aux deux leaders de l’équipe médiatique de l’année.
La course au podium est une chose. Avec une équipe Movistar décimée, les Ineos Grenadiers pourraient tout autant tenter le coup. Mais la manoeuvre est délicate car si MAL et Mas doivent composer avec uniquement Imonal Erviti, José Joaquín Rojas et Nelson Oliveira. Les britanniques ne sont guère mieux lotis avec Tom Pidcock, Pavel Sivakov et Salvatore Puccio pour seuls compagnons d’Adam Yates et du vainqueur du Giro d’Italia. Placer un pion à l’avant pour tenter quelque chose sur le circuit final pourrait être une manoeuvre gagnante en cas d’offensive. Mais il faudra compter sur les autres pour mener la chasse. Une chasse qui peut être assurée tout autant par le membres du Top 12 dans la défense d’une place au GC. Ainsi si Félix Grosschartner était amené à faire partie de l’échappée, une équipe comme les Intermarché Wanty Gobert Matériaux seraient amenés à rouler pour défendre la position de Christian Odd Eiking. Le même constat peut être fait avec David de la Cruz qui forcerait à la Cofidis Solutions Crédits et les Bahraïn Victorious à rouler. Un raisonnement similaire si Gino Mäder prenait le large avec une Jumbo-Visma en ordre de marche éventuelle pour Sepp Kuss. Cela étant dit, quatre équipes parmi le Top 8 s’illustrent. Seuls les Ineos sont pour l’heure bredouilles en terme de victoires d’étape. Une hérésie pour une équipe qui prétendait à la victoire finale et en est bien loin. Les Grenadiers pourraient être avec les Bahraïn, l’équipe du jour cherchant à durcir une journée physiquement exigeante en troisième semaine.
Le final commencera avec l’enchaînement de l’Alto de Valichán (6.6 kilomètres à 5.4 %), l’Alto de Mabia (5.9 kilomètres à 5.7 %) et l’Alto de Mougiás (9.7 kilomètres à 6.1 %).
Une longue descente vers Baiona avant d’entamer le final.
L’Alto de Prado (5.5 kilomètres à 6.2 %) pourrait voir les premières escarmouches au sein du peloton de leaders. Avec un sommet à 23 kilomètres de l’arrivée, l’endroit est parfait pour tenter de faire exploser le peloton avec cela est maintes fois vu sur les classiques du printemps et de l’automne.
Des routes étroites et un mur à 12.5 % à passer sur 600 mètres à Murxido. Un terrain parfait pour y lancer une offensive.
… de redescendre rapidement vers le final du jour.
L’Alto de Herville, une arrivée inédite sur la Vuelta. 9.7 kilomètres à 4.7 % ne devraient pas être de taille à rebuter les leaders qui sont de véritables grimpeurs patentés.
Débutant par un mur long de 1.8 km à 9.9 %, le placement sera vital sur des routes étroites.
Si les quatre derniers kilomètres se radoucissent et sont à moins de 5 %, les 200 derniers mètres sont explosifs avec près de 10 %.
UN DERNIER TOUR ET PUIS S’EN VA
Baroudeurs non rassasiés, une DSM qui ne lâchera pas tant que ses grimpeurs ne sera pas devant et une Bahraïn-Victorious entre deux objectifs, et leaders qui souhaitent se replacer au GC avant le ITT, le rythme pourrait s’avérer infernal sur les 50 premiers kilomètres de course. Une étape au potentiel dynamique qui ne laisse guère de places au doute, une course il y aura. Si se forme tardivement, les 100 derniers kilomètres sont une invitation à faire exploser le final de l’étape. Toute la question est de savoir qui a la surprise générale comptera le peloton pour maintenir l’échappée à distance. Comme la DSM l’a fait hier, la Bahreïn-Victorious la veille et les Jumbo-Visma l’avant-veille.
Dans une étape profilée comme un Liège-Bastogne-Liège en Galice, selon les propres mots de l’organisateur, Egan Bernal à son mot à dire. Il est vrai que le profil se rapproche d’un Tour de Lombardie mais encore plus d’un Giro dell’Emilia où le colombien s’est déjà illustré. Le potentiel du vainqueur du Tour de France 2019 sur ce type de relief était déjà connu quand chez Androni – Sidermec – Bottecchi, il avait pris la deuxième place du Giro dell’Appennino. Son point de référence restant le Memorial Alfredo Martini en Toscane où la course y est décousue. Mais s’il doit prendre des références récentes cette année sur le Trofeo Laigueglia s’est illustré avant de confirmer tout le bien que l’on peut penser du vainqueur sortant du Giro d’Italia sur les Strade Bianche.
Auteur d’une attaque lointaine au Lac de Covalonga suivi de seulement Primoz Roglič, le vainqueur du Tour de l’Avenir 2017 a démontré tout le panache qu’on l’a déjà vu faire preuve sur l’étape de l’Iseran comme de Cortina d’Ampezzo. Un goût de l’attaque qu’il a retrouvé dans le finale de l’Alto d’El Gamoniteiru, suivi une nouvelle fois seulement de Roglič. Un tempérament bien trempé qu’il n’a aucune raison de laisser de côté sur une étape où il peut aller chercher un accessit. A 4:43 de Primoz Roglič et 1:50 du podium, le Grenadiers n’est en rien une menace. Bernal à toutes les raisons de profiter de sa montée en puissance pour ramener aux britanniques, ce petit plus qu’ils n’ont obtenu jusqu’à présent sur la Vuelta 2021.
Si la Bahreïn-Victorious est amenée à vouloir durcir la course pour Jack Haïg comme l’a déjà, l’australien trouve un terrain à sa mesure. Le final par ses airs punchy n’est sans doute pas pour déplaire au leader de substitution. 5 de Balcon de Alicante et 4e au Mur de Valdepenas de Jaén, son sprint explosif était déjà souligné à la Fosse-aux-Loups et a la Ruta del Sol, que ce soit l’an passé qu’il y a deux ans. Au même titre, on peut ajouter son travail pour Yates à l’étape des murs de Saturnia sur le Tirreno Adriatico de 2020 pour se laisser convaincre.
Si l’on mentionne le Trofeo Laigueglia et une chance que les échappées se disputent la guerre, il est un puncheur qui doit avoir coché l’étape du jour. Capable de briller devant comme avec le peloton de leaders, Mauri Vansevenant, l’homme « pendule » (surnom donné à sa façon de se dandiner sur le vélo) doit être la carte Deceuninck Quick Step. Inutile pour les hommes de Wilfried Peeters et de Davide Bramati toute la garde autour de Fabio Jakobsen pour rallier l’arrivée dans les délais puisque l’étape est classée catégorie 5 soit haute montagne. Des délais de 22% qui ouvrent une porte aux puncheurs du Wolfpack. Andrea Bagioli aura laissé des plumes en cours de route sur l’étape de la veille. Bien plus que le belge aidant son sprinteur à ne pas être hors délais, dans une étape qui n’a pas débranchée. Capable de faire des shows comme à la Flèche Wallonne où sans sa chute il aurait pu faire la nique au peloton. Vansevenant retrouve un peu de Belgique en Galice.
Laredo – Santa Cruz de Bezana : 180 kilomètres pour entamer la troisième semaine de la Vuelta. Une étape sur le papier qui est l’une des dernieres occasions pour les sprinteurs mais avec un dénivelé positif de 2275 mètres, l’étape sera loin d’être plate.
UNE DERNIÈRE OCCASION POUR LES SPRINTEURS DE S’EXPRIMER
eTape
nombre De points distribués
16
50, 30, 20, 18, 16, 14, 12, 10, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2 aux 15 premiers
17
20, 17, 15, 13, 11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 aux 15 premiers
18
20, 17, 15, 13, 11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 aux 15 premiers
19
30, 25, 22, 19, 17, 15, 13, 11, 9, 7, 6, 5, 4, 3, 2 aux 15 premiers
20
20, 17, 15, 13, 11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 aux 15 premiers
21
20, 17, 15, 13, 11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 aux 15 premiers
D’emblée, force est de constater qu’un total de 160 points seront distribués aux grands maximum (sans compter les 100 points des cinq sprints intermédiaires). Fabio Jakobsen possède 86 points sur son Dauphin, Magnus Cort Nielsen qui apparaît comme la menace principal du maillot avec Primoz Roglič, gardien de 92 points de retard. Le néerlandais serait bien inspirés d’assurer son maillot avec 50 points de la victoire pour naviguer sur du velours. De prime abord, la pensée première serait de se dire que laisser filer une échappée ferait le jeu de Jakobsen mais par le jeu des bonifications et de la dangerosité de MCN sur cette étape et sur l’étape 19 voire même la 20. Le Wolfpack devrait donc être parmi les équipes qui contrôleront pour un sprint dès le départ. Mais pour se faire Deceuninck Quick Step aura besoin d’allier pour annihiler toutes les ambitions des plus téméraires.
Des vaillants portés par le vent de dos. Pour sûr, la Groupama-FDJsera de ceux qui miseront sur leur sprinter. La résistance du français a été mise à rude épreuve lors de l’étape de Córdoba mais il était parmi les derniers sprinteurs purs à résister jusqu’au passage les plus compliqués d’Alto del 14%. Sur une étape à sa portée avec le souvenir d’un Tour 2018 où il aura attendu la troisième semaine pour s’imposer (18e étape), Arnaud Demare devrait avoir le soutien de son équipe, entièrement bâti autour de lui. La question est plus délicate pour les DSM. Qui se verrait peut être avoir un jour de repos avant deux étapes où l’étape sera sur la sur-offensive. Cela dit, Alberto Dainese a montré ne pas être loin de lever les bras pour la première fois sur un Grand Tour. Mais surtout être le sprinteur capable de rivaliser avec Jakobsen, en l’absence de Jasper Philipsen et grâce aux lacunes de Nono.
Les équipes comme la Bike Exchange et les UAE émirates seront probablement inspirées pour mettre la main à la pâte. Seulement à partir de l’Hijas, à 75 kilomètres de l’arrivée.
Mais l’aide ne sera pas pavée de bonnes intentions. Puisque Jakobsen a montré plusieurs fois quelques faiblesses lorsque le relief s’escarpe. Pire encore, après avoir déclaré se sentir émoussé. Lors du final de l’étape de Villanueva de la Serena, le maillot vert a été incapable de tenir les roues de son train. Explosant à l’amorce du dernier kilomètre.
Le point positif pour le néerlandais, ce sera le vent de face dans les 50 derniers kilomètres. Qui devrait naturellement freiner les véhémences. Quid du travail de sape que les Australiens et les émiratis auront entamé.
Les routes sont mal plates, ce qui offre un terrain parfait pour user les grosses cuisses a l’image de San Cipriano (non répertoriée), situé à 55 kilomètres de l’arrivée. Une difficulté surmontable mais comme l’a montré l’étape de Suances l’an dernier. Une difficulté qui à l’image des repechos de fin (Vispieres, Mar, Pedroa, Perujo ou encore Valdearenas) ont pour but d’émousser les hommes rapides. A l’image de Sam Bennett qui y avait été mis en difficulté dans Sans Cipriano avant d’exploser à 26 kilomètres de l’arrivée.
6.6 kilomètres de l’arrivée : entrée d’un secteur extrêmement sinueux.
3.6 kilomètres de l’arrivée : virage à gauche, le placement soit déjà être opéré avant la barrière fatidique des trois kilomètres.
Bien que serpentant, le final s’opère sur une route principale.
Ce n’est qu’à 700 mètres de l’arrivée que l’obstacle principal se dressera face aux coureurs. Un virage en épingle qui devrait allonger le peloton et anéantir toutes les chances de ceux qui seront mal placés.
Pendant 100 mètres, la roue sera étroite. S’il y a un endroit où tenter le coup du kilomètre, c’est donc à 700 mètres de l’arrivée.
400 mètres de l’arrivée : tournant sans visuel.
Le même constat à 200 mètres de l’arrivée.
FABIO JAKOBSEN MALMENÉ
Bien que le maillot vert fêtera ses 25 ans à l’arrivée de l’étape comme au départ, le peloton n’est pas prêt de lui cadeau. Il en va de même pour Ángel Madrazo, résident de Santander. Le local de l’étape aura sans doute à cœur de briller sur des routes qu’il connait par cœur. Santa Cruz de Bezana n’est qu’à 8.5 kilomètres de sa ville natale. L’espagnol connait le final comme sa poche bien qu’il ait l’habitude de parcourir le repecho de Valdearenas dans le sens inverse (selon ses entraînements Strava).
A l’image d’un SammyBe souffrant à Suances, Fabio Jakobsen devrait subir une montée de lactique, potentiellement fatale. La Bike Exchange devrait courir de manière agressive afin de se débarrasser du plus grand nombre de sprinteurs purs. Toute la question est de savoir pour qui les australiens vont courir. A en croire le travail tout au long du Tour de France et de cette Vuelta, Michael Matthews devrait une nouvelle fois profiter du travail de Luka Mezgec.
Nous avons été bloqués à environ quatre kilomètres de l’arrivée, et le virage à trois kilomètres de l’arrivée était le point où vous ne pouviez pas vraiment remonter après cela.
Nous nous sommes perdus là-bas, d’une manière ou d’une autre, j’ai trouvé RobStannard avec environ deux kilomètres à parcourir et j’ai pensé que Matthews était sur ma roue. Mais c’était dur, j’étais comme un kamikaze dans les virages, j’essayais juste de monter là-haut. Je savais qu’il n’y avait pas de temps pour monter autre chose que d’aller à fond dans les virages.
Dégageant une force sur l’étape de Valdepeñas de Jaén pour placer son sprinteur dans les meilleures conditions avant le mur final, Mezgec impressionne de par sa forme. Sur l’attaque de Jay Vine dans le final de Córdoba, il aura été au sacrifice au revenir sur l’attaque au kilomètre du coureur d’Alpecin Fénix. Plus récemment sur le dernier sprint, il aura montré être un sprint de premier rang malgré son travail de poisson pilote. Un résultat honorable tant on sait qu’il était le plus rapide du deuxième groupe derrière celui du train Deceuninck Quick Step dont seul s’est extrait Alberto Dainese dans les 300 mètres finaux.
Dans un final tout aussi tortueux où les trains de leaders et de sprinteurs notamment de la DQS imprimeront un gros tempo. Le placement sera primordial, même vital. Plus qu’à l’accoutumée. Une tare pour Michael Matthews qui souffre de problèmes de placement. Luka Mezgec pourrait profiter d’une nouvelle mésaventure de Bling-Bling pour avoir à jouer sa carte. Si cela n’est pas déjà l’option privilégiée. Le slovène a montré qu’il était un meilleur gage sur les sprints plats à l’image de celui des Champs-Elysées où en emmenant Matthews, il aura fini devant sa sprinteur et même aux portes du podium. Le placement de Mezgec est souvent sans rien n’a redire. Il devrait habilement virer dans les dix premiers à 700 mètres de l’arrivée. Ses aptitudes dans un sprint long pourrait l’aider quand on voit les courbes à 400 et 200 mètres. Des courbes qui invitent à l’anticipation. Et quand bien même, la dernière des courbes peut permettre à un poisson pilote comme lui, à l’instar de Michael Morkov a fini dans le Top 10 et même sur le podium.
Le danger pour la Deceuninck repose sur une absence de Jakobsen dans le final. Alors que Cort Nielsen sprintera pour la victoire. Il sera alors de bons tons de prendre le maximum de points que le danois ne prendra pas. Florian Sénéchal est l’option numéro 1. Mais la masterclass serait de faire le sprint pour la seconde place. La courbe à 700 mètres invite à la cassure. Josef Cerny apparaît comme le coureur idéal pour tenter le coup. Mais son utilisation à deux kilomètres de l’arrivée jusque la flamme rouge, l’élimine des candidats. Zdenek Stybar quant à lui est le poisson pilote de Flo’ Sénéchal. Surprenant deuxième à Córdoba, Andrea Bagioli pourrait profiter de son explosivité de puncheurs pour faire le trou quand ses coéquipiers feront la cassure et profiteront des 100 mètres de route a une voie pour faire rideau et propulser l’italien vers la victoire. Une opération « masterclass » qui aurait pour effet de priver potentiellement les deux premières places à MCN si ce n’est plus.
Jaén – Córdoba : 175 kilomètres d’un final en Andalousie qui aura vu le peloton professionnel maintes fois sur la Vuelta comme sur la Ruta del Sol. Pas moins de 91 fois ville-étape au cours de son histoire, une terre qui » pue le vélo » somme toute. Un dénivelé positif de 2018 mètres qui est dans les standards de ce qu’ont présenté les étapes andalousiennes par le passé.
Une résistance presque exceptionnelle aux sprinteurs ?
Si la Jumbo-Visma a contrôlé à surprise ou non, l’étape de la veille. C’est que Primoz Roglič avait une arrivée qui était cousue-main. Seulement, l’étape du jour est bien différente. L’Alto del 14% ne permet pas de faire suffisamment de dégâts au sein des leaders du classement général et le final plat implique que bien des hommes rapides peuvent mater le slovène. Il serait plus que surprenant que les Killers Wasps mettent la machine en route sur parallèle étape. C’est donc aux mains des Intermarché Wanty Gobert Matériaux de Christian Odd Eiking que le peloton sera remis et que la chasse des échappées incombera. L’objectif donc pour les hommes de Jean François Bourlart est que des hommes peu dangereux au GC ne s’immiscent dans le groupe de tête pour pouvoir laisser filer l’écart. Les précédentes échappées ont montré une tendance au replacement en tête du classement pour la victoire finale.
eDitions
course
Difficulté du final
type De victoire
vaiNqueur
2016
Ruta del Sol
San Jeronimo
Sprint réduit
Nacer Bouhanni
2014
Vuelta
San Jeronimo (seulement 5 kilomètres) + Alto del 14% (avec un replat)
Sprint réduit
John Degenkolb
2011
Vuelta
San Jeronimo (seulement 5 kilomètres) + Alto del 14% (avec un replat)
Sprint réduit
Peter Sagan
2010
Ruta del Sol
Aucune
Sprint réduit
Oscar Freire
2009
Vuelta
2x San Jeronimo
Solitaire
Lars Boom
2009
Ruta del Sol
Aucune
Sprint massif
Gert Steegmans
2008
Vuelta
San Jeronimo
Sprint réduit
Tom Boonen
2008
Ruta del Sol
Aucune
Sprint massif
Alessandro Petacchi
2007
Ruta del Sol
Aucune
Sprint massif
Tom Boonen
2006
Vuelta
Aucune
Sprint massif
Paolo Bettini
2006
Ruta del Sol
Aucune
Sprint massif
Alessandro Petacchi
2005
Vuelta
San Jeronimo
Sprint en petit comité (7)
Leonardo Bertagnolli
2005
Ruta del Sol
Aucune
Sprint massif
Alessandro Petacchi
2003
Vuelta
San Jeronimo
Solitaire
David Millar
2003
Ruta del Sol
Aucune
Sprint massif
Oscar Freire
Pourtant, l’histoire montre la ville d’Andalousie est prisé des hommes rapides. Bien souvent, malgré l’enchaînement des difficultés dans le final, un sprint réduit est attendu. Seulement voilà, 2021 est une année au cru exceptionnel. Le Giro, le Tour de France et même la première semaine de la Vuelta ont vu un nombre considérable d’échappée aller au bout. Aucune équipe ne souhaite prendre la chasse à son compte. Pourtant, il est un élément qui doit faire pencher la balance en faveur d’un énième sprint sur une étape où bon nombre attende une échappée. L’abandon, la veille, de Jasper Philipsen ouvre des portes pour le classement par points du meilleur sprinteur. Les adversaires de Fabio Jakobsen ont une occasion en or de refaire leur retard sur le néerlandais de la Deceuninck Quick Step. Hors de question donc pour les hommes de Patrick Lefevere de rouler quand des incertitudes planent autour de la capacité du maillot vert à passer les difficultés. Mieux vaut laisser filer l’échappée et en faire partie avec les puncheurs mis aux avant-postes. Une problématique tout autre pour la Bike Exchange de Michael Matthews, des UAE émirates de Matteo Trentin et des EF Education Nippo de Magnus Cort Nielsen. Bien que ces trois nommés puissent tenter le coup en prenant la poudre d’escampette, il est sans doute plus aisé pour leur équipe de contrôler de concert une journée pareille. D’autant que le dernier nommé a été clair en interview. Après deux jours de suite en échappée, il serait bon de faire du jus. Hors de question donc de prendre l’échappée. Les hommes de Jonathan Vaughters ont deux choix : miser sur leur autre élément à l’avant de la course ou miser sur un sprint réduit dans le peloton avec Magnus Cort Nielsen. A la surprise générale, si les DSM ne rouleront certainement pas pour Alberto Dainese et continueront leur démarche offensive qui leur a réussi tant avec les doubles succès de Michael Storer. Il en est tout autre pour Arnaud Démare qui peut très bien résister à l’enchaînement Sans Jeronimo – Alto del 14 %. Les Groupama-FDJ peut donc être des alliés de circonstances improbables.
Une montée de Jeronimo, longue (13.2 kilomètres) mais roulante (3.3%).
L’Alto del 14% est tout aussi roulant : 5.7 % sur 7.3 kilomètres. Mais c’est au proche du sommet qu’il faut se méfier avec une portion d’un kilomètre à deux chiffres. Où Alejandro Valverde et Adam Yates avaient attaqué à la surprise générale dans le peloton lors du dernier passage en 2014.
Cette fois, cependant, la descente vers Córdoba sera inédite…
… et le chemin pour rallier l’arrivée plus court. Ce qui peut donner une prime aux attaquants.
Attention cependant, le final offre 10 kilomètres de boulevard favorable à une chasse.
Le vent défavorable, bien que léger, dans la dernière ascension pourrait profiter aux sprinteurs.
UNE PRISE DE RISQUE ASSUMÉE
La majorité se dirigera vers une échappée, sans doute à raison. La minorité vers un sprint réduit. Je serai de ces derniers. Encore plus fou, j’ose le pari Arnaud Demare. Si jadis, des sprinteurs lourds comme Tom Boonen ou Lars Boom y ont survécu, le français est un tout autre grimpeur. Il est vrai que Nono n’est pas en reste quand il s’agit de grimpette. La véritable interrogation demeure sur l’alto del 14 %. A n’en pas douter, dans un tel scénario, les puncheurs tenteront de durcir la course comme elle l’avait été pour Michael Matthews en 2016. Le placement sera primordial mais l’an passé Demare a démontré que les courts passages punchy peuvent être surmontés. Notamment en Wallonie avec la cote de Cheratte (1 kilomètre à 8.4%) ou même la cote de Beffe (1.6 kilomètres à 8.7 %). Galvanisé par son anniversaire (30 ans) aujourd’hui, le seul point noir au tableau repose sur son train. L’abandon de Jacopo Guarnieri est une demie bonne nouvelle. En manque de jambe, l’italien n’a su être le dernier relai qu’il fallait pour le français. Ramon Sinkeldam au contraire à montrer beaucoup de forme. Mais son métier n’est pas celui de poisson pilote. Si le néerlandais survit, il devrait sprinter contre nature en étant en position 1 contre la position 2 originel. Rares sont les sprints où Sinkeldam a emmené Demare et il ne devra pas y reproduire les mêmes erreurs. A l’image de l’EuroEyes Classic d’Hambourg en 2019 où il a déposé Arnaud Demare à 500 mètres de la ligne d’arrivée. Gagne d’une victoire non assurée. La forme est là pour le frenchy mais en tant que sprinteur dépendant de son train, Nono devra sprinter plus à l’instinct. Bonne nouvelle, si sprint réduit l’apanage des sprinteurs sera moins fourni et Nono aura « moins » à frotter. Quand on sait que c’est le défaut que Ignatas Konovalovas réussi à effacer, il n’y a plus qu’à.
Si Michael Matthews est le grand favori, Matteo Trentin dans la polyvalence est son principal ennemi. A l’avant, sans cesse en chasse des points des sprints intermédiaires. L’italien de l’équipe émiratie a désormais la main mise sur les étapes où les hommes rapides peuvent briller. L’abandon de Juan Sebastian Molano lui laisse carte blanche et surtout une occasion rêvée pour opérer une remontée au classement par points dont il occupe la neuvième place et où il pourrait fort d’un succès remonter à la troisième place. L’énorme avantage de l’ancien champion d’Europe est qu’il peut briller tant en échappée que dans le peloton.
A cœur vaillant, rien d’impossible. Piet Allegeart n’est que rarement nommé et pourtant il est de ces hommes rapides, sur les sprints plats de cette Vuelta, qui peuvent passer les difficultés. Et si l’on en doute, il n’y a qu’à voir sa deuxième place à la photofinish au Tro Bro Leon pour s’en convaincre. Le belge est un coureur en forme et endurant. Pas déméritant sur les classiques belges, il peut aussi cocher les deux cases… Avec cependant plus de réserve.
Roquetas de Mar – Ricón de la Victoria : 189 kilomètres pour se mettre en jambe dans une deuxième semaine marquée par la remontée vers la Castille et Léon en passant par les Estrémadures. Un cumul de dénivelé positif de 2350 mètres sur une étape en bord de mer qui invite à prendre en compte les sprinteurs les plus polyvalents n’est guère anodin. Une journée somme toute casse-patte avec bon nombre de repechos jalonnant les deux premières du parcours.
Une incertitude sur qui reposera le poids de la course
Comme à l’accoutumée, la Jumbo-Visma doit protéger au mieux les intérêts de Primoz Roglic. Doit-elle prendre la chasse à son compte dans une étape de près de 200 kilomètres alors que le final est trop simple pour qu’une majorité de leaders doit mis en difficulté. Le slovène n’y gagnerait qu’une poignée de secondes. C’est donc une nouvelle fois dans le rôle d’un contrôle passif, c’est-à-dire dire d’un filtrage d’hommes non dangereux au classement général, que les Killer Wasps sont attendus. Afin de laisser le poids de la course sur les équipes intéressées par le gain d’étape. Seulement, rares sont ces équipes. D’ordinaire, les équipes de sprinteurs seraient à mentionner. Cependant, le Muro de Almáchar est bien trop dur (5 kilomètres à 8.3 %) pour qu’une équipe de sprinteurs contrôlent une journée entière dans l’espoir que son homme rapide passe la difficulté. Quid des sprinteurs polyvalents ? L’option tactique est limitée. Beaucoup dans le peloton comprendront que la chance des échappées est réelle, c’est une longue bataille qui s’annonce. Le nombre d’unités composant le groupe de tête peut très vite s’affoler. Les équipes telles que la Bike Exchange de Michael Matthews, la Deceuninck Quick Step d’Andrea Bagioli, les UAE émirates de Matteo Trentin, les Astana Premier Techd’Alex Aranburu et les EF Education Nippo de Magnus Cort Nielsen ont toutes un intérêt à organiser le filtrage puis la chasse des fuyards. Seulement, chaque équipe peut aussi ne pas miser sur ces sprinteurs polyvalents qui ne sont pas garantis de passer le Puerto de Almáchar avec un peloton de leader. Pour cause, la difficulté est longue, près de 10 kilomètres à 5 %. Mais les cinq derniers kilomètres sont une incitation à un tempo élevé. D’autant, que le Mur est suivi d’une descente technique pour rallier l’arrivée. Des équipes comme celle du maillot rouge ou les Ineos Grenadiers voudront aborder cette partie descendante en tête. De craintes de ne subir des cassures par l’arrière et peut-être même être à l’initiative dudit morcellement du peloton en opérant une descente rapide. L’option serait donc de prendre part à l’échappée en mettant leur sprinteur polyvalent à l’avant. Seulement, le jeu d’équipe sera primordial. D’aucuns ne souhaitera dans cette configuration emmener Michael Matthews sur le porte-bagage. L’aussie sera attaqué de toute part. Pourra-t-il à lui seul contrecarrer toutes les velléités en tête de course ? Ses coéquipiers sont contraints de l’accompagner pour se sacrifier.
Certes, Almáchar est plus long que la Gallisterna (Championnat du monde 2020l, ou Durbize (étape 4 de Paris-Nice 2020) mais Matthews a montré une forme si impériale et des capacités d’escalade rares sur l’étape de Cullera qu’il n’est pas inenvisageable que l’australien puisse survivre avec les leaders. L’option tactique des BEX devrait sûrement de miser sur un sprint réduit plutôt qu’en échappée. Et pourquoi pas trouver des alliés de circonstances en chemin avec des équipes ayant loupé le coche.
Une journée au bord du littoral méditerranéen implique d’être exposé au vent marin. Il convient de répondre à plusieurs questions :
Peut-il y avoir des bordures ? Si les conditions le permettent.
Quelles sont les conditions pour qu’il y ait des bordures ? Il faut des zones exposées au vent à un vent latéral (de préférence trois quart dos) et un vent d’au moins 20-25 kilomètres par heure
Les conditions sont-elles réunies pour qu’il y est des bordures ? Le bord de mer en question est truffée de zones à découvert. La première des conditions est présente. Le vent sera plus de côté que trois quart dos. La deuxième est à moitié remplie. Quant à la dernière, le vent sera de guère plus de 10 kilomètres/heure. La troisième condition n’est pas remplie.
La journée n’en sera que moins nerveuse au sein du peloton
La difficulté principale (https://www.veloviewer.com/segments/16453224) se compose en trois parties. D’abord, l’approche du mur par un faux plat montant irrégulier. Mais attention au premier kilomètre, pas loin de fleurter avec les deux chiffres.
Ensuite, le Mur long de 5 kilomètres pas près de 8.5 %. 14% à sa pente maximale, une vraie difficulté pour puncheurs patentés. La longue ne fait guère de doutes sur le fait que les leaders au lendemain d’une journée de repos de voudront se tester les uns, les autres et pourquoi pas mettre en difficulté un rival au classement général. Avec un sommet à 16 kilomètres de l’arrivée, le tempo devrait y être infernal.
Enfin, une descente technique, scabreuse longue de près de 14 kilomètres. Ce qui ne laisse que deux kilomètres de plat pour rallier la ligne d’arrivée.
Si le vent est léger, il ne sera guère favorable. Ce qui pourrait avoir comme incidence de favoriser les sprinteurs les plus polyvalents mais surtout de retarder les velléités.
AU PARADIS DES PUNCHEURS / GRIMPEURS ?
A Cullera, Andreas Kron, était censé être la carte numéro 1 des Lotto Soudal. Le belge devait être à l’avant. Il aura même insisté pour être dans l’échappée mais aura loupé la bonne, avec beaucoup de frustration à l’arrivée… Et une faim de loup.
Nous avons quelque chose à régler dans l’équipe. En tant qu’équipe, nous n’avons pas couru comme il fallait au départ. J’ai été le seul à essayer et j’ai essayé pendant 20 kilomètres. Je l’ai fait, mais j’ai dépensé trop d’énergie. Personnellement, j’aurais voulu y prendre part, parce que je suis certain que j’aurais pu battre Magnus. Nous allons patienter et voir dans les prochains jours.
Andreas Kron, arrivée étape 6 de la Vuelta 2021
I morgen tager Vuelta a España hul på løbets anden uge – den Andreas Kron har set særligt frem til.
Le danois a un oeil particulier sur la deuxième semaine. C’est celui qu’il vise en particulier, c’est pourquoi il n’est pas étonnant qu’il soit le seul coureur à voir repérer le final du jour. Ce qui assurément est un avantage. Le jeune de la Lotto possède toutes les qualités pour y briller. Tant devant qu’au sein du peloton. Excellent puncheurs, il doit basculer parmi les hommes de tête. Excellent rouleur, il peut anticiper les mouvements et même accompagner l’anticipation d’autres que lui. Bon sprinteur, il peut s’imposer aisément au sein d’un comité réduit si l’écrémage du mur et de la descente n’a pas été suffisant.
Deux coureurs vont s’aligner parmi les locaux de l’étape : Alvaro Cuadros et Luis Ángel Maté. Si le premier a montré un intérêt pour cette étape et l’envie d’être à l’avant. Le second pourrait s’offrir tout autant un baroude d’honneur. D’autant qu’il a hâte d’être sur ces terres.
J’ai de très bonnes sensations et je veux me battre, ça doit être notre Vuelta, me battre dans les échappées et gagner une étape.
Puerto Lumbreras – Alto de Velefique : 188 kilomètres pour une arrivée hors catégorie sur la Vuelta. Un cumul de dénivelé positif porté à 4725 mètres. Une journée importante à la veille de la première journée de repos. Mais la question est de savoir si nous n’assisteront pas à une course dans la course ? A moins que les leaders ne se disputent la part du gâteau dans l’une des rares arrivées au sommet.
UNE INDÉCISION CERTAINE QUANT AU SCÉNARIO
Il est édifiant de voir la différence de conduite de Primoz Roglič par rapport à l’accoutumé. En effet, le slovène laisse filer volontairement les secondes et les minutes pour les échappées. Quitte à en perdre le maillot rouge comme sur l’étape du Picón Blanco.
Quelle que soit ma situation au classement lundi quand nous serons en repos, je devrai m’en accommoder. Il est vrai que nous avons une grande étape de montagne demain (dimanche). Mes coéquipiers ont montré hier (vendredi) qu’ils étaient super forts. J’ai aussi de bonnes jambes en ce moment et on va assurément se battre.
Primoz roglic
Loin de se mettre en chasse de chaque bonification comme l’année dernière, cela pourrait être une indication que le numéro 3 mondial est en gestion. Une gestion compréhensible vu son manque cruel de préparation. Mais une indication aussi que Rogla est sur la défensive, craignant une troisième semaine dont il est toujours en baisse de régime. La Jumbo-Visma devrait ne pas contrôler la course. Du moins de manière offensive pour courir après le gain d’étape avec son leader. Movistar apparaît dès lors comme la seule équipe capable de prendre la chasse à son compte. Toutes les interrogations planent autour de l’influence de la perte d’Alejandro Valverde dans leur plan. Le plan ordinaire aurait été de mettre des pions à l’avant pour servir de relais mais c’est maintenant Carlos Verona qui doit suppléer l’abandon du vétéran. Un dernier rempart en forme comme l’a montré l’étape de Balcón de Alicante mais qui doit compter sur le soutien plus appuyé d’Imanol Erviti, José Joaquín Rojas, Nelson Oliveira et Johan Jacobs. Une équipe espagnole bien seul tan les Ineos Grenadiers ont dans le viseur les semaines à venir et que Bahraïn-Victorious doit faire face aux faiblesses apparentes de Mikel Landa. Dans ces conditions, les échappées ont une nouvelle fois toutes leurs chances. Mais les grimpeurs n’auront pas un terrain favorable pour s’extirper du peloton.
Une cinquantaine de kilomètres avec un léger vent de coté seront à parcourir avant de frapper une pied de la première difficulté dont les vingt premières sur l’A7. Quasiment en rectiligne, il est compliqué de s’extirper du peloton lorsque ce dernier nous a en ligne de mire tout le temps et qu’aucun obstacle ne freine les relances en tête de celui-ci.
Une entrée dans Huércal Overa qui pourrait permettre à un groupe d’essayer de prendre une poignée de secondes d’avance
Auquel cas, ce seront les pentes d’Alto Collado Venta Luisa, 29 kilomètres à 4.4 % de répertoriés qui devront faire la différence. Un long col somme toute roulant où les rouleurs auront toute leur chance.
La montée de Velefique (13.2 kilomètres à 6.4%) sera le juge de paix de la journée. Une ascension dont le pied est le plus difficile.
Une montée où comme on l’a vu en 2009, il est ardue de faire de grands écarts tant elle est roulante.
UNE ÉCHAPPÉE À PRIVILÉGIER
Qui dit échappée loterie favorisant plutôt des profils de rouleur dit Jan Tratnik. Un rouleur certes mais qui a montré des qualités de grimpeurs sur les derniers Giro.
Dans les costauds à Picón Blanco Oscar Cabedo est des équipes invitées, celui qui offre une des plus belles résistances comme on a pu le voir lors du Tour de Burgos.
Parmi les belles surprises de l’arrivée de deux jours auparavant Christian Odd Eiking figure parmi les coureurs ayant fini avec une partie des leaders notamment le groupe Giulio Ciccone. En forme avant de prendre le départ de la Vuelta, le Norvégien possède la puissance nécessaire pour faire partie d’un groupe de costaud et à montrer toutes les qualités pour passer les bandes de montagne. Du moins, une bande si roulante. A moins que celle-ci ne soit trop longue ? Mais au vue des jambes affichées, l’espoir est permis.
Si GC Day, souvenir de 2017 où l’étape de l’Observatorio Astronómico de Calar Alto emprunté le même col. Une étape remportée par le colombien qui est sur-offensif à l’image de son équipe en ce début de Vuelta.
Requena – Cullera : 158.3 kilomètres pour la reproduction de l’arrivée de la Volta a la Comunitat Valenciana édition 2020 qui a vu s’imposer Tadej Pogacar devant Alejandro Valverde et Dylan Teuns. Une arrivée punchy pour puncheurs à n’en pas douter après une journée relativement plate. Seulement 901 mètres de dénivelé positif dont un cinquième repose sur les deux derniers kilomètres de l’étape du jour.
Un schéma 2021 qui se reproduit ?
Que ce soit sur le Giro comme sur le Tour de France, la part belle était donnée aux échappées et l’étape du jour pourrait donner lieu à la reproduction de ce schéma. Désormais la Trek Segafredo est détentrice du maillot de leader du classement général. En effet, le maillot rouge est sur les épaules du français Kenny Elissonde. Ce dernier possède 5 secondes sur Primoz Roglič. Hors de question donc, de contrôler une journée pour favoriser un scénario où l’échappée est reprise sur une arrivée, extrêmement favorable au slovène. Dans le même temps, la Jumbo-Visma n’a guère envie de récupérer le maillot pour se libérer de son poids si tôt dans la course. A quoi bon s’en être débarrassé sur les pentes du Picón Blanco pour le récupérer si tôt ? Les autres équipes de leaders ont-elles envie de rouler pour offrir des bonifications sur un plateau à Primoz Roglič qui s’est battu bec et ongles l’an passé pour ces maudites secondes. D’autant que demain, la première étape de montagne frappera. Chaque éléments de support à leur(s) leader(s) doivent être préservés. Effectivement, l’étape 7 à Balcón de Alicante offre 3707 mètres. La Movistar serait bien avisée de ne pas rouler pour Bala, quand bien même l’étape du jour lui conviendrait à merveille. La mission des Trek sera de filtrer au mieux les échappées pour que le temps puisse filer sans craintes. Fort heureusement, l’équipe est plus forte que la malchanceuse Intermarché Wanty Gobert pour jouer ce jeu. La bataille peut être longue pour que le fameux bon de sortie soit accordé. Fort heureusement, le vent sera de face pour mener jusque la cote méditerranéenne, que le peloton touchera au kilomètre 100.
1.9 kilomètres à 9.4 % et des pentes de 14 % au plus haut, l’arrivée de Cullera est régulière dans les pourcentages à deux chiffres. Il faut donc être explosif pour y briller.
Une montée qui s’aborde par un rétrécissement ce qui oblige à être en tête de crainte de ne subir l’élastique qui se tend et se casse.
Une montée que l’on peut facilement juger sur cette vidéo.
Un scénario de leaders n’est pas à exclure, les courtes zones à bordures pourrait oser le rythme en tête de peloton et favoriser un retour du peloton, notamment sous l’impulsion des Ineos Grenadiers que l’on a vu alerte hier.
Des zones courtes d’à peine plus de 5 kilomètres mais favorables à une scission.
UNE VÉRITABLE LOTERIE
Sep Vanmarcke trouve un terrain à sa mesure. Gros moteur, il pourrait être moins usé que ses compagnons d’échappée. Sa forme est bonne comme on l’a vu sur le départ du CLM où il visait le KOM ce jour là. La chute d’hier est selon toute vraisemblance sans conséquence.
La Lotto Soudal se veut offensive sur cette Vuelta. Les noms réguliers d’Andrea Kron et Harm Vanhoucke reviennent régulièrement mais Maxim van Gils n’est pas en reste après ses bons résultats sur la Klasikao et en Wallonie ne peut l’écarter.
Andrea Bagioli, puncheur à n’en pas douter de la Deceuninck Quick Step possède un petit matelas qui pourrait lui permettre un bon de sortie. Cochant à la fois la case échappée que peloton, il est sans doute le coureur obvious à raison pour l’étape du jour.
L’échappée dite « pimpim » pourrait être la bonne nouvelle du jour du côté de la Trek Segafredo. On sait les équipes invitées sur l’offensive. C’est probablement alors sur Jonathan Lastra du côté de la Caja Rural qu’il faut se pencher. Frottant avec les meilleurs puncheurs à la sortie du printemps, l’espagnol trouve enfin un terrain à sa mesure pour montrer toute son explosivité.
Santo Domingo de Silos – Picón Blanco : 202.8 kilomètres pour la première arrivée au sommet de la Vuelta. Un cumul de dénivelé positif porté à 2787 mètres dont près d’un quart seront gravi lors de l’ascension finale (647 mètres). Placé en troisième journée, les pentes abruptes de la montée de la province de Burgos devrait assurément être le théâtre des premières joutes entre les leaders.
Les premières arrivées au sommet promises aux leaders du classement général en?
D’ordinaire, les premières explications au sommet sont un rendez-vous pour les leaders. La journée devrait être marquée par un vent de face / trois quart face. Des conditions qui rendent compliquées la tâche des échappées. D’autant que le départ devrait permettre un filtrage plus ou moins facile. Quatre équipes retiennent l’attention et devraient avoir un œil vers l’arrivée au sommet. Les Movistarsont ces troubles-fêtes qui par toute occasion devraient rouler. Évidemment la pole position est trustée par la Jumbo-Visma qui aura pour mission de protéger au mieux les intérêts de Primoz Roglic et pourquoi pas de Sepp Kuss au classement de la montagne. Une situation de protection assez similaire avec les Ineos Grenadiers en protection de son trident de leaders capable de dynamiter le final. Et enfin la Bahraïn-Victoriouspour Mikel Landa. Quoi que ce dernier ait plus dans le viseur la troisième semaine. Rien n’indique que son caractère offensif ne soit pas intéressé par un gain d’étape et intrinsèquement de temps dès la première semaine.
7.6 kilomètres à 9.1 % et des pentes de 18 % au plus haut, le Picón Blanco est loin d’être une ascension facile.
Une montée qui s’aborde par des routes étroites, ce qui devrait rendre l’approche encore plus nerveuse. A supposer que les bonifications aient été attribuées à l’échappée au cours de l’Alto de Buccos.
L’étroitesse des routes sera perpétuelle, tout au long de la montée qui se fera à découvert donc exposée au vent.
Un vent plutôt défavorable dans les derniers hectomètres qui devraient favoriser des regroupements et un regroupement à l’approche des deux derniers kilomètres si des offensives tôt il y a.
UN MAILLOT ROUGE À CHAHUTER
Le leader de la Jumbo Visma, Primoz Roglic, arrive avec un maillot de leader qu’il désirera consolider. Des leaders, il est celui qu’il ne faut pas emmener au sprint en cas de comité réduit. Dans un final sélectif, l’écrémage par l’arrière ne devrait avoir raison de lui. Certes, des incertitudes planes sur sa durabilité lors des étapes montagneuses après son abandon sur le Tour de France et sur les Jeux Olympiques. Mais sans enchaînement, l’étape se résume à une course de cote. Un effort proche de contre-la-montre en sorte où il a démontré que les pépins physiques ne le touchent que très peu.
Les Ineos Grenadiers ont vraisemblablement l’embarras du choix pour briller lorsque le pente s’élève. L’un des perdants de la veille est Adam Yates, qui aura perdu 31 secondes en étant gêné par la chute à 4 kilomètres de l’arrivée de Burgos, sans pour autant être pris dedans. Parmi les équipes qui voudront mettre la pression sur la Jumbo-Visma, les britanniques sont en tête de liste. Toute la question est le sens tactique. Imprimer un tempo pour esseuler au maximum les adversaires du trident Grenadiers ? Trois équipes semblent armer pour contrer ce type d’opération. Quid du dernier relai laissant place à ce trio? Comment opérer ? Simon Yates doit-il dès maintenant opérer la remontada du temps perdu ou doit-il s’armer de patience et attendre un sprint réduit où il est un des hommes les plus explosifs. Richard Carapaz peut autant être cette électron libre. Mais comme à Burgos, le vent défavorable devrait freiner les véhémences. Il est vrai que l’on a vu pas mal d’attaques être reprise et les leaders attendre les portes du dernier kilomètre pour s’attaquer réellement.
Parmi les équipes capables de faire basculer la Vuelta, la Bahreïn-Victorious surfe sur la vague 2021. Avec une équipe forte autour de Mikel Landa, le basque a toutes les armes pour faire du Picón Blanco un enfer. D’autant qu’il aura été toujours placé et une fois vainqueur au sommet de la terrible ascension. Cela étant dit, un sprint réduit ne le favorise guère et se sont bien ses coéquipiers qui font meilleures figures. A ce jeu, Jack Haig le plus polyvalent des Bahreïnien a son mot à dire. Il n’est qu’à se rappeler de l’étape de la Fosse aux Loups où il aura pris la 4e place derrière un Julian Alaphilippe vainqueur en solitaire mais surtout derrière Primoz Roglic et Michael Matthews. Gêné lui aussi par la chute, la perte de temps n’a rien de rédhibitoire et l’australien ne perd en rien son rôle de plan B en cas de défaillance de Landissimo. Le Dauphiné aura montré tout le bien que l’on peut penser du transfuge de la Mitchelton-Scott.
Dans le groupe des leaders derrière Bardet et le groupe Landa, Geoffrey Bouchard aura été à Burgos sur la lignée de son année : toujours dans une forme étincelante. Une excellente nouvelle pour Clément Champoussin pour trouve un coéquipier de luxe pour l’épauler le plus longtemps possible. Le niçois s’est montré sur l’étape final du Tour de l’Ain, un regain d’énergie bienvenu après un printemps teinté de déception à la suite d’une carence en fer. Cependant, les deux français semblent encore un peu juste que ce soit en forme qu’en potentiel pour rivaliser dans un groupe de leaders. Il faudra donc anticiper.
Si la même force collective est démontré comme sur le Tour de Burgos mais aussi sur le Tour de France et le Giro d’Italia alors l’équipe a les armes pour prendre la course à son compte. Mark Padun, Wout Poels, Gino Mäder, Damiano Caruso et Jack Haig sont des aides précieuses pour Mikel Landa. La question est de savoir qui pour se sacrifier et qui pour faire office de plan B. Majoritairement préservé à Burgos, Mark Padun pourrait potentiellement bénéficier de la perte de temps qu’il a subi dans la chute à 4 kilomètres de l’arrivée à Burgos, tout comme Jack Haig. Si la question de Wout Poels en support est immédiatement répondue. Les attentes futures autour de Gino Mäder pourrait lui permettre de se conserver un peu. 2e du Giro, Caruso est tout désigné pour porter le rôle d’équipier de luxe et partir au sacrifice comme il l’a toujours fait et l’aurait fait en Italie sans la chute de son leader.
Une montée dont les pourcentages siéent à Maximilian Schachmann mais trop longue. Quoi qu’aider par le vent de face. Félix Grosschartner devra faire mieux qu’en 2020 où il avait souffert sur les pentes du Pićon Blanco.
Outrageux sur les pentes sévères de l’Angliru, Aleksandr Vlasov a déçu sur le même type de pourcentages sur le Giro. Monte Zoncolan et Sega di Ala ont été de véritables déception. Là où il a légèrement plus rassuré sans convaincre à Alpe si Mera. Dommage qu’Oscar Rodriguez soit réduit au rang de domestique, alors que le potentiel est tout autre qu’un Vadim Pronskiy d’une grande aide sur le Giro. A l’instar d’un Omar Fraile grimpant comme il ne l’a jamais fait sur le Tour de France. Sans atteindre le niveau de Izagirre, limités à prendre le large pour espérer lever les bras.
Une équipe qui se doit et se veut offensive. Guillaume Martin trustera les places dans le peloton des leaders et probablement que sa fougue feront qu’il fera partie de ceux qui porteront les premières banderilles. Mais que ce soit Rémy Rochas, les frères Herrara ou Fernando Barceló, les Cofidis Solutions Crédits ont de quoi avoir des électrons libres à chaque étage de la course.
Surpris mais pas tant par le CLM d’Andrea Bagioli, le caractère explosif de Picón Blanco correspond parfaitement aux qualités de puncheurs de l’italien, qui doit tirer lui aussi profit du vent de face. De retour à la compétition en juillet après une opération du genou, le jeune puncheur de la Deceuninck à rassurer au Tour de l’Ain. L’équipe belge sera en recherche de gain d’étape, c’est tout naturellement que ses coureurs se porteront à l’offensive. Trop long pour Zdenek Stybar et Florian Sénéchal, trop dur pour Josef Cerny, la meilleure carte sur le papier est James Knox. Mais le britannique est en deçà des espérances cette saison. À moins que Mauri Vansevenant, nous fasse du Vansevenant. Gageons que son Tour du Pays Basque a montré toutes les qualités de grimpeurs qu’il a démontré au fil du printemps, notamment sur des montées punchy comme celle d’Ermualde ou d’Arrate.
A l’image du Giro et du Tour de France, les EF Education Nippo vont bloc en début de Grand Tour derrière leur leader. Ce sera une nouvelle fois, le cas pour Hugh Carthy qui trouve une ascension explosif qui est cousue main pour ses capacités au vue de son pédigrée. Sa perte de temps de la veille peut l’inciter à récupérer les seconds perdues mais le vent de face n’est guère une bonne nouvelle pour une offensive lointaine comme l’on observe à chaque année au Tour de Burgos. Ceci étant si bon de sortie est permis dans l’équipe, une offensive de Simon Carr pourrait être la meilleure option. Tant le franco-britannique (désormais) a impressionné sur les routes de la Clasica San Sebastian.
Quid de l’équipe Groupama-FDJ qui a une équipe entièrement bâti autour d’Arnaud Demare. Sur le Giro d’Italia, les hommes de Marc Madiot, l’an passé, n’étaient guère autorisés à s’échapper afin de se préserver pour les étapes aux sprints. Un schéma qui pourrait être reproduit à l’identique dans une première semaine extrêmement favorable aux sprinteurs. Mais si ce n’est pas le cas alors Rudy Molard apparaît être la seule et unique carte pour aller chercher un résultat.
Un train Ineos qui devra mettre en route comme ils l’ont fait par le passé sur les pentes du Picón Blanco. Toute la question repose sur la tactique adoptée par le trio Egan Bernal – Adam Yates – Richard Carapaz
Une équipe qui mise sur les étapes est bien la Intermarché Wanty Gobert Matériaux. Sa meilleure carte pourrait être Rein Taaramäe dont le Tour de République Tchèque aura presque été couronné de succès. Jan Hirt y a montré une bonne forme mais en tant que grimpeur diesel, une course de cote ne devrait pas être à son avantage. Simone Petilli y a montré être un support de qualité mais c’est dans un coup à la Thyon 2000 que les observateurs l’attendent. Évidemment Louis Meintjes est plus que quiconque l’option GC mais a toujours subi au cours des trois dernières années sur les pentes terribles du Pićon Blanco.
Les arrivées au sommet ne seront guère le cheval de bataille de l’équipe israélienne. Mais s’il y avait un nom à donner ce serait James Piccoli qui devra faire le même numéro de résistance qu’à Villarodrigo pour espérer un accessit sur une étape qui ne semble pas propice aux échappées.
Défense du maillot rouge à tout prix et si Sepp Kuss était préserver pour défendre son maillot de meilleur grimpeur ?
Une équipe résolument portée sur l’offensive avec comme meilleure chance Steff Cras mais surtout Matthews Holmes, Harm Vanhoucke et Maxim van Gils
Alejandro Valverde mène la chasse après une victoire d’étape. Mais devrait être réduit au rôle de gregario pour Enric Mas et Miguel Angel Lopez qui ont montré tout deux leur classe sur les pentes de la montée à la frontière de la Cantabrie et de la Castille et Léon.
Auteur d’une montée agressive sur le Tour de Burgos, Mikel Nieve est sans nul doute le meilleur élément. Mais le vent de face pourrait permettre à des garçons plus polyvalents et donc rapides de faire partie du groupe. C’est le cas entre autre de Nick Schultz, de Robert Stannard et surtout de Lucas Hamilton qui devra retrouver son niveau de Paris-Nice pour espérer quelque chose.
Vainqueur de l’étape 3 de Burgos, c’est désormais avec une petite pancarte que Romain Bardet s’aligne sur cette étape. Pur grimpeur et adepte des pourcentages abruptes à n’en pas douter si l’on se rappelle de sa victoire sur l’altiport de Peyragudes. Chris Hamilton paraît trop juste et Michael Storer pourrait être réduit à un rôle d’assistant de luxe pour le français avant d’avoir sa carte.
Après avoir surpris son monde, tout le monde attend que Fabio Aru puisse partir en retraite sous les honneurs après des saisons difficiles chez la UAE Emirates, en deçà de son niveau chez Astana. Avec les jambes de Burgos, l’italien sera une carte plus rassurante qu’un Sergio Henao qui y a souvent bûché.
Giulio Ciccone ambitionne de se battre au classement général et qui pourrait être le grand gagnant d’une montée plutôt neutralisé par le vent de face. Tant l’italien possède une explosivité au sprint, qui pourrait lui permettre de décrocher un premier succès sur le Tour d’Espagne. Kenny Elissonde et Juan Pedro Lopez seront là pour l’épauler dans sa mission. Quinn Simmons lui ne cesse de perdre du temps en vue des prochaines étapes.
Quatre noms : un leader en la personne de David de la Cruz qui a montré par le passé bien aimer cette montée et trois grimpeurs, à savoir Rafa Majka, Jan Polanc et Joe Dombrowski.
Jay Vine ne cesse d’impressionner et sera assurément à observer tout au long de la Vuelta. 5e à Lagunas de Neila sur des pentes à deux chiffres, l’australien passé professionnel chez les Alpecin Fénix grâce à Zwift trouve un terrain à sa mesure au vue de ce qu’il a démontré récemment.
L’équipe régionale qui assurément voudra se montrer aux avants-postes…
… tout comme la Caja Rural où c’est une véritable loterie de dégager un nom au jour le jour.
Un loterie moins hasardeuse avec les Euskatel Euskadi, trois noms se dégagent sur ce type de finish : Mikel Biskarra, Joan Bou et Martín Gotzon. Cela semble trop dur pour un Luis Ángel Maté vieillissant et un Antonio Jesús Soto trop court.
Etre un coureur polyvalent ne sera pas de trop lorsque l’on parle d’effort individuel dans Burgos et notamment autour des contreforts du Château de Burgos.
Dès le départ, les coureurs qui s’élanceront sur ce court CLM (seulement 7.1 kilomètres) devront faire face à la non moins célèbre ascension du Mirador del Castillo (2.1 kilomètres à 3.4 %). Puisse que les routes empruntant la Carretera del Castillo ne seront guère celle empruntée lors du Tour de Burgos à l’occasion de la première étape dont l’arrivée a été glanée par Plackaert récemment et Grosschartner en 2020.
Dès 600 mètres, un premier tournant et le début de l’Alto del Castillo.
Une courte section pavé en arrivant devant l’Eglise de San Esteban.
Mais surtout deux portions punchy d’une centaine de mètres à la pointe du Mirador.
Puis à l’approche du sommet de la butte de Burgos sur laquelle repose le Château.
Suivi d’une descente courte, sinueuse mais peu technique où certains pourront gagner des secondes précieuses.
Surtout dans le twist and turn au bas de la descente…
C’est en récupérant l’Avenue Cantabria que les rouleurs trouveront un terrain à leur mesure sur les trois derniers kilomètres du contre-la-montre d’ouverture. De véritables boulevards à ciel ouvert où toute la puissance des grosses cuisses devra être développée.
Une similarité sur l’Avenue Reyes Catolicis où le vent donc aura son influence, n’étant guère freiné par l’agencement urbain.
1.5 kilomètres de l’arrivée : la fin de la partie favorable aux meilleurs rouleurs et le début d’une partie finale composée de nombreuses relances…
… sur des routes parfois étroites.
1.3 kilomètres de l’arrivée : virage à droite.
1 kilomètre de l’arrivée : nouveau virage à droite.
700 mètres de l’arrivée : virage à gauche…
… pour prendre une allée à sens unique.
400 mètres de l’arrivée : dernier léger tournant qui se prend dans encombre…
… pour débouler sur les deux derniers mètres.
PRIMOZ ROGLIC EN ULTIME FAVORI ?
Fraîchement sacré champion olympique de la discipline, le slovène s’aligne comme le grandissime favori du jour. Sur un tracé véritablement cousue main, le coureur de la Jumbo-Visma pourrait très vite gagner une nouvelle victoire d’étape et parfaire un peu plus sa statistique : jamais Rogla n’a perdu un contre-la-montre sur le sol espagnol.
Pourtant la courte distance offre des opportunités à ses adversaires en resserrant les écarts. Sur une distance prologue, tout est affaire de détail. C’est pourquoi et encore plus aujourd’hui, Primoz Roglic n’a pas course gagné.
QUI SONT LES ADVERSAIRES DE ROGLIC ?
La météo a, dans les contre-la-montre, une influence plus ou moins grande. Pour celui du jour, son impact sera sans nul doute indéniablement. Situé en fin de journée, les premiers partants auront des conditions plus désavantageuses.
Avec
Un vent bien plus puissant que pour les derniers partants. Cela aurait pu été un avantage dans l’Alto del Castillo. Mais cette dernière ascension est dans une zone entièrement boisée donc protégée du vent. A l’opposé, sur les deux grandes avenues entre 3 et 1.5 kilomètres de arrivée, le vent sera défavorable et les zones seront exposées. Avoir moins de vent est donc primordial. Ajoutons que les températures seront élevées mais plus douces pour les derniers partants.
Ce sont sans doute vers les derniers partants qu’il faut se tourner tant pour la gagne que la composition du podium.
Maximilian Schachmann (départ 20:18) : décevant sur le contre-la-montre de Tokyo aux Jeux Olympiques, l’allemand de la Bora Hansgrohe trouve un effort solitaire à sa mesure. A la fois excellent puncheur, Schachmann est tout autant un bon sprinteur ce qui lui offre toutes les qualités requises lors des nombreuses relances. Mais aussi possède des skills en descente qui peuvent lui permettre d’être moins sur la retenue dans la courte portion descendante. Plus proche d’un profil à la Saint Amand Montrond, bien que plus court, où il avait pris la deuxième place.
Mads Würtz Schmidt (départ 20:36) : coureur en forme et en vue sur le Tour de Burgos, les derniers chronos des deux dernières années ne sont pas fameux. Effet Covid ? Peut être. Mais à regarder de plus près, le danois est une véritable bête à rouler chez les amateurs et pas des moindres. Dans la confiance, après deux victoires cette saison. C’est un énième coureur qui a toutes les qualités requises.
Florian Vermeersch (départ 20:29) : si Tom Pidcock fait partie des favoris des bookmakers, c’est notamment dû à ses qualités de cyclo-crossman qui lui offre à la fois les qualités techniques et d’explosivité nécessaires pour ce type de prologue. Des qualités que Florian Vermeersch a montré à la fois par le passé et cette année notamment, que ce soit sur le champion national que sur le prologue du Tour de Suisse.
Concernant, le Classement Général si Primoz Roglic s’aligne en favori et en grand favori pour remporter une troisième Vuelta d’affilée. Il est optimiste de ne pas le voir payer un contre coup en fin de Grand Tour. Malheureux sur le Tour de France, le slovène n’a eu guère de temps que ce soit pour faire des courses que pour s’entraîner. Si le manque de rythme de course est un point d’interrogation qui ne peut être répondu après sa chute sur le Tour de France. Le manque de jour d’entraînement peut être criant pour un coureur qui a du mal à finir ses Grands Tours. Face à lui deux armadas s’alignent à savoir la Ineos Grenadiers et les Bahraïn Victorious. Cette dernière devrait être concentrée sur un podium voire une victoire finale de Mikel Landa. Ce qui ferme un peu plus de porte à un classement annexe contre le classement par équipe qu’ils ont chassé sur le Tour de France parce que justement il n’avait pas de classement général en ligne de mire. La première offre une véritable armada mais sur le papier, à mon sens, Adam Yates trouve une Vuelta presque cousue main qui rappellerait presque celle gagnée par son frère Simon. Egan Bernal peut ambitionner de rentrer dans le club fermé des vainqueurs des trois Grands Tours et Richard Carapaz se pose en électron libre une fois de plus. Gardant un oeil sur Jack Haig pour une éventuelle couverture, si un problème devait arriver à Landa.
Une énième étape sur le papier promise aux baroudeurs mais après étape de la veille, les sprinteurs se mêleront-ils encore à la fête ?
Plus courte de près de 70 kilomètres, l’étape offre de meilleure chance de contrôle grâce notamment à un dénivelé positif total de 2762 mètres soit 1641 de moins que la veille. Les sprinteurs sont censés se réjouir… Hélas !
Le départ pourrait tout changer. Le plan des équipes pourraient vite devenir un « sauve qui peut ».
Un fort vent de nord ouest soufflera. Jusque Vecino, situé à 22.6 kilomètres du départ, le peloton aura vent de côté.
Dans une zone totalement à découvert, le peloton devrait s’étirer sous l’impulsion des équipes comme la Deceuninck Quick Step avait pu le faire à Guadalajara , l’an passé.
Naturellement sous un rythme élevé, d’une part l’échappée ne devrait pas réussir à se former. Mais d’autre part, le peloton devrait se scinder en plusieurs groupes.
Bordures, vous avez dit ? Vous avez raison. L’étape pourrait vite s’emballer et revenir sur un groupe avec des équipes de leaders collaborant main dans la main pour mettre hors jeu des leaders piégés. L’étape pourrait vite s’emballer à l’image de Aramon Formigal en 2016.
Un conseil ? Mieux vaut ne pas se préparer à ce qu’il y ait bordures, il vaut mieux la créer de concert avec la DQS : Bora Hansgrohe et Movistar 👀.
Après la chasse restera tout aussi compliquée, avec un vent trois quart face…
… sur des portions tout aussi exposés…
… jusque Linares de Riofrio.
Où les coureurs seront dans des zones moins exposées mais sinueuses et descendantes. Ce qui n’est pas sans compliquer la tâche d’un peloton cherchant à recoller le groupe de tête.
La première difficulté du jour est longue mais roulante. De quoi maintenir un tempo élevé si la mise à l’écart se poursuit ou laisser filer l’échappée si regroupement.
Cela étant dit, bien inspiré pourraient être les trouble-fêtes dans une descente vraiment technique.
Le panorama y sera magnifique pour le téléspectateurs, peut être un peu moins pour les coureurs qui n’auront le temps d’en prendre plein les mirettes.
Ni une, ni deux en son pied le début de l’Alto el Robledo commencera. Une longue ascension dont les derniers 5 kilomètres sont les plus durs. Suivi d’une descente absolument pas technique et située trop long de l’arrivée, il est très peu question d’y voir quelques mouvements.
Mais c’est attention à l’enchainement de Serradilla del Llano et Serradilla del Arroyo…
… qui se fera sur des routes étroites, étirant le groupe. Un secteur où la tension sera de mise en vue de l’arrivée finale.
A l’image de la veille, la descente finale est peu technique, favorable à un train en marche vers Cuidad Rodrigo.
Mais encore une fois sur des routes peu larges qui créant de la tension, devrait élever le rythme dans le groupe des leaders.
L’échappée doit y avoir été reprise. Au risque de ne pas se disputer la victoire grâce au fort vent de dos qui est à l’avantage des fuyards.
Le sprint final est classique avec 500 offrant un boulevard aux hommes les plus rapides.
Explications des picks sur le replay de l’émission RedSportsBE
Plus étape de la 75e édition du Tour d’Espagne, l’étape du jour semble sourire une nouvelle fois aux échappées, mais pourquoi ?
230 kilomètres à parcourir, on pourrait presque comparer l’étape à une classique avec 4403 mètres de dénivelé positif. Une journée totalement usante rendue d’autant plus compliquée par les conditions climatiques dantesques.
Guère plus de 10 degrés, une pluie omniprésente, un vent fort et de face toute la journée… Une journée pour un danois ? Sans doute que Soren Kragh Andersen et Mads Pedersen aurait apprécié cette étape.
Les 48 premiers kilomètres promettent une énième bataille longue et âpre pour prendre l’échappée où les puissants comme Rémi Cavagna tenteront de faire la différence. Une différence compliquée à faire si une équipe n’est pas représentée à l’avant comme sur l’étape de la veille. Une différence d’autant plus complexe avec le vent de face.
La décision de laisser partir la bonne échappée devrait probablement se faire dans les quasi 22 kilomètres séparant Frieila et le sommet de l’alto de Carcedo, deuxième difficulté répertoriée du jour. Au vue de l’opportunité, le groupe pourrait être conséquent et assez hétérogène au niveau des profils le composant.
L’échappée formée, une fois de plus rares sont les équipes qui mèneront la chasse. Hormis, la Deceuninck Quick Step peu de noms peuvent être dégagés. Mais cela implique de ne pas être représenté à l’avant pour l’équipe belge et de miser sur Sam Bennett. Un pari risqué dans une journée si complexe, qu’il est plus profitable de mettre des hommes à l’avant. L’hypothèse d’une équipe chassant repose donc encore sur une équipe non représentée à l’avant mais à l’image d’hier, il sera compliqué d’aller chercher un groupe de costauds ayant pris la poudre d’escampette.
La sélection dans le groupe et le rythme dans l’échappée ne devrait s’intensifier que dans la dernière difficulté à l’alto de Paterne dont le pied est situé à 31 kilomètres de l’arrivée.
La question que l’on aurait pu se poser en regardant le profil est de savoir si un coureur pourrait profiter de la descente qui s’en suit pour couvrir les 18 kilomètres restants.
Cependant au delà d’être une technicité nulle, la descente offre des boulevards où il est impossible de faire des différences. Exception faite entre hommes encore frais et hommes cuits.
Un final pour costauds, un final promis sans doute à un comité réduit, un final se courant comme une classique. Toute pointe vers une journée qui devrait profiter à un vieux briscard. Un coureur d’expérience qui saura être à la fois rapide mais aussi malin en courant à l’énergie.
Comment de ce fait ne pas pointer le doigt sur Luis León SÁNCHEZ ? Puni et mis à la planche en ayant loupé la bonne à Ourense, les coureurs d’Astana n’ont eu que peu de soutien. Le mot au briefing devrait être clair : impossible de ne pas être représenté aux avants-postes. Alex Aranburu a deux occasions avec demain pour briller et l’espagnol est le plus rapide des coureurs de l’équipe Kazakh. Mais l’option la meilleure sur le papier semble être l’arrivée de vendredi. LLS a une bien belle occasion de se montrer. Déjà à l’avant sur l’étape de l’Angliru, il était des derniers survivants d’une échappée condamnée dès le départ. A 36 ans, le palmarès du champion d’Espagne est bien étoffé. Gardien de 49 victoires professionnelle, c’est un briscard avec un sens affiné de la course lui permettant de décrocher 4 victoires sur le Tour de France en carrière. On aura souvenir de son travail titanesque pour porter Jakob Fuglsang vers la victoire sur les pentes de l’alto de La Cubilla, l’an passé, tout en décrochant la 3e place. Dans un groupe d’échappée, il fait partie des hommes les plus dangereux au sprint avec sa pointe de vitesse qui lui aura un joli mano à mqno l’an passé avec Alejandro Valverde sur le championnat national. Véritable gros moteur, le condition de départ sur le plat peuvent lui permettre de s’extirper et ses qualités de grimpeurs de sortir du peloton dans les difficultés. Un coureur qui coche à somme si ce n’est trop de cases toutes les cases pour ne pas être vu comme un favori à la victoire du jour où il faudra être un vrai renard.
Quand on parle de renard, on mentionnera l’inévitable Rui Costa. C’est écrit à l’avance, le portugais sera à l’avant dans une telle journée. Les conditions climatiques sont à son avantage lui qui aura bien figuré au mondial du Yorkshire. Mais si les conditions climatiques sont aussi exécrables qu’à Harrogate, c’est vers le 5e qu’il faut se porter.
Le danois Michael Valgren est assurément avantagé par les conditions : l’étape est longue, l’étape est exigeante, l’étape est sous une pluie diluvienne, l’étape est venteuse.
Valgren on his contract situation: ‘Think I need a win before I can sign anything’ #LaVuelta20
Pressenti depuis une semaine chez les EF Education First, Michael Valgren n’est toujours pas pour l’heure sans contrat pour la saison à venir. Une situation d’instabilité professionnelle accentuée par les déclarations de Bjarne Riis qui n’a pas trouvé de sponsors pour l’équipe NTT Pro Cycling en vue de 2021 signant la mort de l’équipe. Dans un entretien à une TV danoise, le coureur de la NTT admettait qu’aujourd’hui et demain sera sans doute ses dernières chances de s’illustrer avec une quasi-obligation de gagner. Le va-tout le plus prolifique semble être sur une journée de classicmen comme le départ de l’étape du jeudi qui sera donné à 10h50. Des conditions climatiques faisant penser à la Bretagne Classic où Valgren faisait partie des hommes costauds dans le final et surtout en vue. Sans doute pas le fruit du hasard, si Valgren est allé chercher une place d’honneur (5e) sur les pentes d’Aramon Formigal dans une journée marquée par… la pluie. Marquant les flandriennes mais encore plus les ardennaises avec de nombreuses prestations dont une victoire sur l’Amstel Gold Race, le classicman a du répondant pour l’arrivée à Puebla de Sanabria.
Une longue étape dont le final rappelle celui de Suances. Les sprinteurs les plus polyvalents seront-ils à la fête ? Primoz Roglic peut-il encore tirer son épingle du jeu ? Ou les échappées ont-ils une voie royale ?
204 kilomètres, une étape longue. 3057 mètres de dénivelé positif, une journée casse-patte. Voilà ce qu’on peut tirer de prime abord des chiffres de la journée.
Ce qui saute aux yeux, c’est qu’au delà du départ en cote, les quasi 143 premiers kilomètres et si ce n’est la très large majorité du circuit est en « up and down ». Ça ne fait que monter descendre, ce qui rend à la fois le départ dynamique et mais toute la journée difficile à contrôler. Les équipes de leaders ont-elles intérêt à contrôler ? Pour que soit Primoz Roglic leur refasse la nique, soit emmener sur un plateau les sprinteurs polyvalents… Cela semble peu probable. Les équipes de sprinteurs au vue du dernier kilomètre punchy ne sont pas sûres de faire passer leur homme rapide. Très peu d’équipes, si ce n’est aucune n’a en vérité d’intérêt à contrôler une telle journée. D’autant que le départ favorise une échappée fournie.
D’autant que le vent portera le groupe de fuyards ce qui n’est pas sans compliqué la chasse de la bonne échappée du jour. Un vent modéré à fort en rafale qui portera les coureurs de dos / trois quart dos toute la journée.
Les 34 kilomètres finaux se feront sur un circuit. La cote de Abelaira semble à la fois légèrement trop simple pour tenter de s’extraire et éviter un sprint en comité réduit. Cela dit avec le vent, un ou plusieurs rouleurs seraient inspirés de profiter de cette difficulté pour sortir du groupe de tête et se débarrasser des sprinteurs/puncheurs.
Le kilomètre final impose d’avoir des qualités de puncheurs indéniables pour profiter des forts pourcentages.
Un bon positionnement y est indéniable. Les routes étant peu larges. Malheureusement, rentrant sur un domaine le visuel des derniers 500 mètres est impossible. La voiture Google n’étant pas rentrée dans ledit domaine.
La voie semble tracée pour les équipes disant de bons puncheurs / grimpeurs / sprinteurs polyvalents et étant en sur-nombre dans l’échappée.
Jamais deux sans trois, après avoir tenté à Villanueva de Valdegovia et à Suances, Rui Costa fait une nouvelle fois figure de favori. Constamment à l’attaque, le champion du Portugal est en recherche d’une victoire d’étape. Vraiment en jambe sur le chrono de la veille, le coureur de la Team-UAE Emirates a selon toute vraisemblance comme à l’accoutumé bien digéré la journée de repos. Dans une échappée fournie et en surnombre, le portugais sait se cacher… parfois trop à mon goût. Raton pour les uns dont moi, malin pour les autres. Il ne faut pas lui retirer son sens de la course. Dans un final qui lui scie à merveille, Rui Costa peut reproduire une Jaww.
En face, si on devait miser sur une équipe en surnombre. Beaucoup serait candidate : les Astana avec plusieurs puncheurs, la Deceuninck Quick Step dans le même cas mais aussi la Movistar cherchant à consolider le prix par équipe. Cependant, la préférence va vers l’équipe des masterclass que ce soit sur le Tour de France que le Giro d’Italie. La Team Sunweb a souvent été à l’avant et souvent en surnombre. Le final convient à Robert Power qui aura montré de belles choses à Aramon Formigal et à Thymen Arensman qui aura fait un temps canon sur la montée du Mirador de ézaro hier. En 7’34 », le jeunot prend le 12e temps le plus rapide devant des monstres. Un indice de forme et que sa porte de vitesse peut être compléter par de belles aptitudes en montée.
Un contre-la-montre très probablement décisif dans une troisième semaine plus légère. La Vuelta peut s’y gagner assurément au lendemain d’une journée de repos.
Un contre-la-montre en apparence pour les rouleurs mais ne cacherait-il pas quelques pièges ?
Les presque 32 premiers kilomètres sont à l’avantage des gros cuisses. Plat, c’est un terrain de jeu pour les rouleurs qui peuvent y faire péter les watts.
D’autant que le vent sera fort et de face, une large majorité du circuit. Ce qui est un élément favorisant d’autant plus les spécialistes qui savent rester gainés pour ne perdre aucune sur ces portions côtières de la Galice. Un vent au plus fort entre 15 et 16h.
Le Murito de Ézaro est une abomination : 1.8 kilomètres à 14.1% pour un maximum de 23.9%. Tout indique que les grimpeurs peuvent y reprendre du temps.
Le changement de vélo y sera autorisé dans une zone dédiée. Un changement à la Bergen, avec un vélo sur place et non sur la galerie de la voiture suiveuse. La poussette du mécanicien est autorisé sur un espace donné. Mais est-ce le changement de vélo est profitable sur une difficulté de 7 minutes.
L’endroit choisi est avant le rétrécissement dans le début des pourcentages ascendant, juste après un virage. Un élément qui aura tendance à ralentir les coureurs. S’il apparaît comme peu bénéfique de changer de vélo sur une partie plate comme à Bergen où on perd tout le bénéfice de la lancée à 50 km/h. Dans le cas précis, la perte de vitesse est déjà enclenchée. Bien entendu, l’endroit idéal aurait été une centaines de mètres plus loin. Mais il apparaît sur de telles pentes de se délester du kilo supplémentaire du vélo de CLM par rapport au vélo traditionnel. Tout comme celle d’un roue lenticulaire dont le bénéfice est nul voire négatif au vue du poids dans une montée.
Pour se faire une idée de la difficulté de la pente, voici la dernière arrivée au sommet du Murito de Ézaro avec la victoire de Purito mettant près d’une minute sur un Philippe Gilbert.
The #LaVuelta2020 stage 12 TT is tomorrow over 33.7km. Comparisons to the final Tour de France TT are obvious given the route profile (finishing with a climb) but it's going to be quite different for a few reasons, and maybe this time a bike change is essential (thread) 👇
Comme expliqué dans cet excellent thread, la partie plate est sans nul doute la plus décisive. Si le débours peut se contenter en minutes sur celle-ci, le mur final peut voir entre une centaine de secondes à 45. L’objectif est donc de limiter la casse sur le plat et d’écrasser au maximum sur le plat pour les rouleurs afin d’avoir le meilleur matelas possible au pied des 1.8 kilomètres restants.
Selon toute vraisemblance, ce sont les rouleurs qui sont avantagés malgré la difficulté du Mirador pour mettre la daronne à l’abri et faire plaisir à son papy comme dirait Kezah et Freddy.
A l’image de la partie plane du chrono de la Planche des Belles Filles, le mano à mano pour la victoire devrait se situé entre Primoz Roglic et Rémi Cavagna. Le plateau de rouleurs n’étant pas élevé, il n’est pas incohérent de les voir au dessus du lot chez les bookmakers. Cependant, une place reste à prendre sur le trône. Le meilleur élément pour se faire est sans doute Nelson Oliviera qui aura montré beaucoup de forme jusqu’à présent. Le parcours semble lui aller comme un gant en poussant exprimer sa polyvalence que Cavagna n’a pas. Ce n’est pas un hasard si sur un chrono similaire au mondial de Bergen, le portugais avait pris la 4e place à seulement 7 secondes de Christopher Froome. Dans une composition différente mais avec une grosse difficulté au cours du parcours, c’est à la 5e place qu’il avait fini à Innsbruck. Nul doute que le spécialiste de la Movistar le fera à fond pour donner des indications à Enric Mas.
Derrière Roglic, le leader de la Movistar est sans doute, l’homme à battre. Toujours dans le Top 10 des chronos des Grands Tour, que ce soit à Pau en 2019 qu’à la Planche des Belles Filles cette année. Tout le monde a pour référence sur chrono de Torrelavega sur la Vuelta 2018. A 1’50 » de Carapaz et 1’18 » du podium, rien n’est interdit pour Mas qui peut profiter de sa forme tant pour exploser les chronos sur le plat lui qui était 12e sur le deuxième intermédiaire de la Planche des Belles Filles à 1’38 » de Cavagna et 1’18 » de Roglic. Animateur de la montée de l’Angliru, il a démontré qu’il devrait pouvoir avaler le mur.
Mais pour le podium, il devra se confronter à des spécialistes sous les radars comme Will Barta qui aura montré une forme éblouissante en étant régulier sur cette Vuelta mais au delà en prenant une surprenante 25e place à quelques encablures de son coéquipier Jan Hirt sur l’Angliru. Véritable spécialiste, la portion plate est à son avantage tant ses chronos 2020 au Poitou-Charentes et à Tirreno-Adriatico ont montré sa puissance.
PRONOSTICS
Enric Mas podium de la Vuelta 2020 : 3.5 – 0.5% (Unibet)
La voici, l’étape reine de la Vuelta 2020. Une distance de juniors dans les Asturies, seulement 109 kilomètres à parcourir. Mais un final pour hommes forts où nul ne pourra cacher son niveau.
Quatre difficultés à franchir, sur à peine plus de 100 kilomètres. Les sprinteurs doivent redouter les délais du jour. Surtout avec un final au sommet de l’Angliru. Et si vous ne connaissez pas ce monstre des Pyrénées, vous risquez d’apprécier le spectacle.
Avec 41 points… Si ce n’est 21 points à prendre en enlevant les points du sommet de l’Angliru, la mission de Guillaume Martin est de passer en tête la Mozquetta et le Cordal en tête au minima pour être garantie de porter le maillot ce soir. Seulement le départ en faux plat descendant n’est pas sans arranger, une échappée tardive, si ce n’est de gros rouleurs. Requiem de l’étape de la veille pour les Cofidis Solution Crédit ? Très certainement. Échappée de rouleurs sortant sur le plat ou échappée tardive, beaucoup d’éléments qui malgré la courte longueur de l’étape devraient influencer une GC Day avec un rideau tardif. D’autant que les occasions en montagne pour les grimpeurs de briller seront rares en troisième semaine. L’étape du jour apparaît probablement comme un maintenant ou jamais pour les Astana d’Aleksandr Vlasov de permettre au jeune russe de décrocher un assessit de renom.
Au delà d’une Team Ineos Grenadiers qui a tout intérêt à chercher à mettre en difficulté, Primoz Roglic sur les pentes de l’Angliru. Les Astana sont très certainement au vue de la forme affichée de son leader déchu dès la première étape, l’équipe qui devrait prendre en main le peloton rapidement pour n’accorder que peu de temps aux fuyards pour espérer gagner au sommet de l’Angliru.
Le col de Cordal est certes court mais situé à 21 kilomètres de l’arrivée, il peut inspirer les plus téméraires ou les plus suicidaires. C’est ici même juste avant la descente menant au pied de l’Angliru qu’Alberto Contador y avait bâti sa victoire en 2013. Y a voir un train se mettre en place n’est pas à exclure pour écrémer le groupe des leaders mais surtout pour isoler l’ogre slovène. Sans doute à l’image de l’étape du Col de la Loze, les Bahreïn Mérida y tenteront le coup de force.
La descente qui s’en suit est rapide et technique, ce qui permet aux meilleurs descendeurs de reprendre du temps avant le pied du colosse des asturies.
Mais s’il est une évidence, c’est que les leaders miseront leur va-tout sur les pentes de l’Angliru. Plus question de temps exécrable ou non, de vent de face ou de dos, d’équipes ayant un train ou non… les pentes de l’Angliru sont tellement dures qu’elles ne laissent aucune chance au coup de bluff et de moins bien. Grand frère du récent et inédit Col de la Loze sur le Tour de France 2020 (étape remportée par Miguel Angel Lopez) et du Monte Zoncolan sur le Giro d’Italia, l’Angliru est tout simplement monstrueux… inhumain. 12.9 kilomètres à 9.4%, vous place le titan des Pyrénées.
Mais c’est sans doute sa partie finale avec 6.4 kilomètres à 13.1% et une pente maximale à 23.5% qui fera le plus gros des dégâts. Impossible de s’y cacher.
Après ses performances au Col de la Loze, Primoz Roglic est sans nul doute le favori de cette étape dantesque. Que ce soit sur les pentes abruptes du Mas de la Costa ou du Los Machucos, le maillot rouge de cette Vuelta a toujours fait très bonne figure sur les pentes les plus raides des cols qu’il a gravi. Marie Blanque ou même le Pas de Peyrol sur le Tour de France n’en ont été que des prémices. Et sa démonstration sur les pentes du Col de la Loze n’ont fait que confirmer ce que l’on avait déjà vu sur la Vuelta 2019. Cependant, gardien de trois victoires sur cette édition 2020, la victoire pourrait lui échapper au profit d’un leader plus loin au Général. En effet sous le marquage de Tadej Pogacar, Primoz Roglic avait laissé filer la victoire à Miguel Angel Lopez. Et au delà de Primoz Roglic, c’est son coéquipier Sepp Kuss qui avait offert sans doute la victoire au colombien en servant astucieusement de relai à son leader. BIS REPETITA ? Wait and see.
S’il est un leader qui peut tirer profit de cette situation, c’est sans nul doute Aleksandr Vlasov. Auteur d’une attaque tranchante sur les pentes du Moncalvillo, il n’aura pu aller glaner la victoire. La faute à la passe d’arme entre Richard Carapaz et Primoz Roglic. Plus récemment hier, il aura été le meilleur du groupe des leaders finissant à 58 secondes de David Gaudu et sur le point de reprendre Guillaume Martin sur la ligne. Véritable pépite de l’équipe Astana, le jeune russe est un espoir du cyclisme mondial en devenir et assurément un futur vainqueur de Grand Tour. En démonstration sur les classiques italiennes, il aura dompté juste avant le Mont Ventoux d’une main de maître. Profitant de 6’47 » de débours au Classement Général, Vlasov navigue sous les radars.
— Cycling out of context (@OutOfCycling) May 4, 2019
Mais quand on parle de l’Angliru, on parle forcément de Wout Poels qui semble ressusciter au fil des jours. 2e en 2017 derrière Chris Froome, il aura écœuré la montée. En démontre sa cadence inhumaine sur le GIF ci-dessus sur des pentes à 20%. 2e en 2011, il est le vainqueur officiel derrière Juan José Cobo déclassé depuis pour dopage. 6e sur les pentes du Monte Zoncolan en ayant travaillé à bâtir la victoire de Chris Froome en 2018 sur le Giro. Le leader de la Bahreïn Mérida est un adepte des pourcentages les plus élevés en montagne. De son aveu lui-même l’étape du jour est un objectif affiché
« J’aime ces longues montées raides […] En Italie, vous avez le Zoncolan et j’aime beaucoup le grimper aussi. C’est spécial de gravir ces célèbres montagnes. Je me sens bien maintenant et j’attends avec impatience cet Angliru. Une victoire d’étape est dans ma tête. Je suis particulièrement heureux de me sentir à nouveau bien. »
Une étape dantesque d’un week-end probablement décisif sur la Vuelta 2020.
Pas moins de 4 cols de première catégorie offrant un cumul de plus de 5100 mètres de dénivelé positif. Une journée somme toute exigeante où les premiers écarts entre leaders devraient se creuser. A moins que les leaders n’attendent le sommet de l’Angliru dimanche pour s’expliquer.
Pourquoi les échappées ont de grandes chances d’aller au bout ?
Tout simplement parce que le départ est impossible à contrôler. Il faudra être chaud d’entrée. Avec un départ en cote, l’alto de la Campa offre une rampe de lancement parfaite pour les grimpeurs désireux de s’échapper. 6.8 kilomètres à 4.4%, la difficulté de 3e catégorie est trop dure pour que les rouleurs aient une chance de prendre le bon wagon. Les attaques devraient fuser de toute part. Les Ineos Grenadier auront du mal à filtrer et sans doute, le rideau ne sera fait que plus tard lorsque la composition d’échappée sera connue et que des hommes hors du Top 13 du Classement Général seront présents à l’avant. En dessous, l’échappée risque d’avoir que de peu de marge pour espérer aller au bout et ne pas être chassée.
La Ineos Grenadier a-t-elle intérêt à chasser pour le gain de l’étape ?
Pas vraiment. Le problème est que l’étape offre des bonifications à l’arrivée. Primoz Roglic apparaît comme le plus fort de cette Vuelta avec un appétit d’ogre. Nettement supérieur dans l’arrivée à Suances, il a écrasé Richard Carapaz lors de l’arrivée à l’Alto de Moncalvillo. Aller chercher une victoire non bonifiée semble la meilleure option, en préservant la main d’œuvre pour l’ascension finale. D’autant que le point d’orgue de ce week-end est à l’Angliru, col mythique et non moins exigeant des Pyrénées.
Les Jumbo-Visma ont-ils intérêt à glaner une nouvelle victoire d’étape ?
C’est un fait : Primoz Roglic devrait assommer la concurrence sur le contre-la-montre de mardi. L’heure n’est pas à l’offensive, mais à la défense. Les Yellow Warps auraient tout intérêt à adopter la même tactique que lors du Tour de France, en imprimant un train dans la dernière ascension afin d’esseuler au maximum la concurrence. Jusqu’à présent, l’équipe a misé sur un Sepp Kuss offensif mais notamment parce que Primoz Roglic n’était pas le leader de la Vuelta ou du moins été un leader un temps déchu de son trône. La position devrait être plus conservatrice cette fois. Hors de question de placer un relai en tête de course, ayant le maillot de leader. De crainte de se priver d’un main d’œuvre nécessaire dans le final.
Les Movistar ont-ils les clés en main du succès de l’étape ?
Sur les pentes du Moncalvillo, la Movistar a tenté le coup de force. Une opération qui s’est avérée pire qu’un coup d’épée dans l’eau. Une manœuvre totalement improductive. Alejandro Valverde s’est fait péter le caisson et Marc Soler a explosé en cours de route à la suite de l’accélération de sa propre équipe. Dans une étape où les échappées ont de grandes chances d’aller au bout, l’objectif du classement par équipe devrait priver. Ce qui privera nécessairement de la main d’œuvre pour le final. Sans doute, la meilleure option reste de placer les deux leaders pré-cités dans la bonne du jour. Problème, auront-ils le bon de sortie comme cela avait été le cas à Villanueva de Valdegovia ? Sûrement pas.
Nombre sont les raisons d’espérer que les échappées se disputent la victoire. D’autant que lors des étapes de montagne, plus l’échappée est fournie, plus les équipes représentées à l’avant sont nombreuses, plus les chances des fuyards sont grandes. Au delà de 15 coureurs, les chances passent de 45% à environ 75%.
La montée finale est longue : 16.5 kilomètres à 6.5%. Les 5.5 kilomètres sont les plus durs, ce qui implique que c’est ici que tout devrait se jouer pour l’échappée comme pour le groupe des leaders. Avant, cela relèverait de l’anticipation.
8è de l'étape du jour sur @lavuelta, repris à 200m de la ligne… Je garde le maillot de meilleur grimpeur, avant un week-end que j'espère spectaculaire.
Que ce soit en échappée ou dans le groupe des leaders, Guillaume Martin est un candidat. Avec 27 points au classement de la montagne, 43 points distribués aujourd’hui, 41 demain mais sans doute amputés des 15 points de l’Angliru l’étape du jour menant au sommet de Farrapona s’avère plus décisive que demain. La présence du français de la Cofidis est un impératif. Sur-actif en ce début de Grand Tour, Martin a été vu de nombreuses fois à l’avant : 2e à Sabiñanigo et 6e le lendemain sur les pentes du Aramon Formigal. Il n’a pu faire guère mieux qu’une 5e place sur les 5 plus forts dans la montée d’Orduña. Contraint à la late attack sur ce type de final, à l’image du championnat de France à La Haye Fouassière. Porteur d’une attaque tranchante sur les 400 derniers mètres du final de Suances, hier. Il a été mangé par l’ogre vert désormais rouge. 19e du GC à 8’25 », sa marge de manœuvre est grande. Dans une arrivée au sommet, il fait partie du gratin mondial des meilleurs grimpeurs et est donc un candidat redoutable.
Journée cocorico ? Pourquoi pas. Coté AG2R la mondiale, le pitbull Nans Peters pourrait être le coureur dont il faut se méfier. Le français a pour l’habitude de ne jamais rien lâcher. Vainqueur a Antholz sur le Giro 2019 faisant la nique à Estelle Chavez. Peters aura décrocher une victoire de prestige à Loudenvielle sur le dernier Tour de France en se débarrassant astucieusement de Ilnur Zakarin. Pas le meilleur styliste sur un vélo, le coureur ordinaire de Grenoble a l’habitude de ne rien lâcher à l’image de sa montée de Orduña où il aura souffert sans concéder le moindre mètre de retard au sommet.
Véritable coureur diesel, sans doute dû à une cinétique de VO2max lente, Jan Hirt a un terrain parfait pour s’exprimer et faire chauffer le moteur avant une longue montée finale qui peut lui permettre de mettre en route. 2e à Ponte di Legno dans une journée similaire sur le Giro de l’année dernière, le Tchèque apprécie ce type de profil où il peut faire parler ses qualités de purs grimpeurs. Toujours en recherche de contrat pour l’an prochain l’heure se fait présente pour le coureur de 29 ans. Et il convient de se mettre en avant rapidement.
Rares sont les étapes qui ne profitent pas d’un final mouvementé : l’arrivée à Suances en fait partie. Après un déclassement de Sam Bennett sur l’arrivée remporté aisément la veille, la Deceuninck Quick Step pourrait avoir l’envie de rectifier le tir dans une arrivée où elle peut l’emporter avec nombre de coureurs différents.
Sans grande difficulté, l’étape du jour est, tout de même, contrairement aux apparences plutôt vallonnée. Avec un cumul de 2254 mètres de dénivelé positif, la journée est plus casse pattes que le profil ne le laisse penser. Cependant, rien vraiment d’insurmontable pour les purs sprinteurs… du moins jusqu’au final.
Si les 10 premiers kilomètres sont totalement plats, l’enchainement des deux bosses de El Pontarròn et Liendo devraient permettre à la bonne échappée de se dégager et c’est un groupe sans doute de gros rouleurs qui devraient réussir à s’extraire du peloton.
Situé dans la zone côtière de la région de Cantabrie, le vent du littoral Atlantique pourrait avoir une influence sur un final à découvert.
D’autant qu’en plus du panorama, le final n’est jamais plat.
Hélas, Eole le Dieu du vent a fait grâce d’une journée de congé au peloton en disparaissant des radars. Mais cela ne sera sans doute pas sans incidence sur le final. Puisqu’on sait qu’un vent défavorable a tendance à annihiler les attaques. Dès lors, le final pourrait être plus mouvementé et des sprinteurs même polyvalents pourraient en subir les conséquences. Alors qu’un vent de face aurait eu tendance à leur permettre d’être plus aisément dans l’emballage final.
Les échappées iront-ils au bout ?
C’est sans l’ombre d’un doute, la question qu’il convient de se poser. A l’image de Toledo, l’an dernier ce sont les rouleurs qui pourraient réussir à s’extraire le plus facilement. Il est vrai que le groupe composé de 10 coureurs dont Grmay, Dillier, Arnaud, De la Cruz, Cavagna, Craddock et Armirail avait du répondant. Un scénario vu aussi à Oviedo où le groupe de six coureurs dont Pibernik, Puccio, Dillier et Rossetto avait tout autant de qualités. Mais c’était sans compter sur la Bora Hansgrohe, la Deceuninck Quick Step, la UAE-Team Emirates, la Jumbo-Visma, la Mitchelton-Scott et la Trek Segafredo s’entendant de concert pour un final groupé.
Dans un final siant comme un gant à Sam Bennett et Alex Aranburu, la Deceuninck Quick Step comme les Astana apparaissent comme les équipes qui ont le plus intérêt à ce que l’étape aille au bout. D’autant qu’en leur sein que ce soit Andrea Bagioli ou Zdenek Stybar pour la première et Omar Fraile, Luis Léon Sanchez et les frères Izaguire pour la seconde. Le vivier est grand. Alors oui, l’option d’envoyer un homme à l’avant est envisageable mais il est préférable de garder la maîtrise du final avec plusieurs éléments travaillant main dans la main, qu’un homme contre tous les autres en échappée. Les Astana ayant sans doute en mémoire, le loupé de Villanueva de Valdegovia. Une équipe comme la EF Pro Cycling pourrait se joindre à la faite si Michal Woods mais surtout Magnus Cort Nielsen envisage la gagne de cette étape sereinement. Ainsi que la Movistar qui a en son sein Alejandro Valverde qui a montré de belles jambes et qui malgré son statut de doyen du peloton de cette Vuelta a une revanche à prendre à Suances. Pour rappel, une seule arrivée a eu lieu ici même, c’était en 2008. L’espagnol y avait chuté lourdement finissant 56e à 3’23 ». Un débours qui lui coûtera le podium final. La montée de Suances est sur le papier dans les cordes de Bala. Papy pourrait très bien y avoir jeté son dévolu.
Difficile dans ce cas, avec autant de viviers et d’équipes solides de donner beaucoup de crédit à l’échappée.
Comme à l’accoutumé, sur les 5 derniers kilomètres aura lieu inévitablement une guerre de placement. Les leaders cherchant à éviter une cassure et les sprinteurs les plus puncheurs à ne pas être rétrogradé hors de la tête du peloton.
Car ce sont les 1.4 kilomètres finaux qui seront l’objet de toutes les attentions. À 5.9%, la montée ne convient guère aux purs sprinteurs mais ceux qui ont des profils plus puncheurs, si. Ce n’est pas un hasard si le quatuor de puncheurs italiens (Paolo Bettini, Davide Rébellion, Damiano Cunego et Alessandro Ballan) y ont caracolé en tête en 2008.
Moins longue qu’Oviedo, elle est plus simple que Toledo où Sam Bennett y avait pris respectivement la première et deuxième (derrière Cavagna, seul rescapé de l’échappée matinale).
C’est ici dans les plus forts pourcentages à 400 mètres que tout se jouera pour les sprinteurs/puncheurs.
Au bout les 200 derniers mètres dont la dernière ligne droite finale, d’un peu plus de 100 mètres menant à la ligne d’arrivée.
Qui impose de virer parmi les cinq coureurs et même les trois pour espérer lever les bras.
Si tout semble pointer vers un boulevard pour Sam Bennett, le final invite aux attaques. La DQS a plusieurs cordes à son arme. Comme à Guadalajara, l’irlandais ne rompt pas nécessairement et mais peut plier. C’est surtout la Deceuninck Quick Step qui peut miser sur plusieurs chevaux comme en 2019. A ce jeu, une des options serait encore que Stybar lance les hostilités et que Bagioli profite du chaos créer pour tirer son épingle du jeu comme Philippe Gilbert avait su le faire. Lors de l’étape de Sogliano al Rubicone a la Coppi e Bartali, l’italien avait su tirer profiter d’un final pour puncheur. Sa pointe de vitesse est rapide dans un final du même genre remporté à Ceyzeriat sur le Tour de l’Ain. Des qualités de puncheurs que l’on pouvait lui reconnaître chez les amateurs à la ronde de l’Isard.
A vrai dire, l’obstacle principal repose sur Alex Aranburu. Avec la forme que l’espagnol a montré sur les pentes du Puerto de Orduña, le coureur d’autant fait figure d’épouvantail en cas d’arrivée au sprint. La forme est incontestablement au vue de ses performances sur Tirreno-Adriatico notamment à Loreto où dans une étape marquée par l’attaque de Mathieu Van der Poel, Aranburu a su aller chercher une belle 5e place. Rien de vraiment étonnant après sa campagne de classiques italiennes. Que ce soit à Bilbao comme à Igualada, l’an passé, ce qui a toujours pêché avoir l’ancien coureur de la Caja Rural c’est le sens de la course. Mais ses victoires à Burgos en 2019 ou au circuit de Getxo en 2018 prouve indéniablement ses qualités sur un tel final et en font indubitablement un candidat très crédible.
Quand on parle de la 7e étape de ce cru 2020 de la Vuelta, on ne peut que mentionner Rui Costa qui a un final tout autant à sa mesure et qui aura battu au sprint Aranburu dans le groupe des battus. A l’ouvrage en ce début de Vuelta, le portugais est en grande forme. En atteste, sa 3e place à Formigal. Vainqueur de l’arrivée punchy de Jaww en début de saison, les jambes répondent encore présentes. Il apparaît comme une carte sans doute plus convaincante que Alexandr Riabushenko du côté des UAE Team Emirates. Tant malgré sa 3e place à la Coppa Sabatini n’est en rien en gage rassurant sur la forme du biélorusse.
Après une étape mouvementée au lendemain d’une journée de repos, le peloton du Tour d’Espagne se dirige vers une arrivée au sommet exigeante et inédite.
Guère plus de 3000 mètres de dénivelé positif sur la deuxième partie de parcours. Les leaders sont attendus pour une explication sérieuse dans l’ascension finale du jour.
Un départ « facile » de quoi rentre la première heure de course complètement folle comme on a pu le voir que ce soit en première semaine que sur le Giro d’Italie. Nombre sont les équipes avec un effectif mixé. Les équipes ayant misé à logique sur le Tour de France en envoyant leurs meilleurs éléments. Sans doute le poids d’une saison condensée a une influence sur la hargne des échappées et la faiblesse des équipes de leaders à chasser les bons coups. Ce qui explique pourquoi des coureurs comme Alejandro Valverde, George Bennett, Mikel Nieve ou même Kenny Elissonde ont réussi à s’extirper hier et forcé les Ineos Grenadier à partir en chasse.
Une fois n’est pas coutume, le groupe qui devrait s’extraire du peloton sera conséquent.
De quoi complexifier la chasse ?
Éventuellement mais le risque qu’un membre du Top 25 y soit présent et puisse se replacer est omniprésent surtout avec un Guillaume Martin ultra-offensif. Ce qui obligerait les équipes de leaders dont les Ineos Grenadier à prendre en main le peloton et maintenir un écart insuffisant au pied de l’Alto de Moncalvillo pour que la bonne échappée puisse avoir une once d’espoir.
Un écart nécessairement faible avec une première difficulté dont le pied est situé au bout de 113 kilomètres.
Si la Ineos Grenadier dans les conditions pré-citées est l’équipe qui devrait prendre en main le peloton. La Movistar jusqu’à présent vorace devrait une nouvelle fois prendre les reines du peloton pour mener la chasse gardée de l’échappée. D’autant qu’avec Enric Mas 5e du Classement Général a 1’07 », Marc Soler 7e à 1’42 » et Alejandro Valverde qui a réussi à se replacer en 9e position à 2’03 », l’équipe espagnole a un gros coup à jouer. En profitant de ce trident si atypique au sein du peloton.
La montée finale est indigeste : 8.2 kilomètres à 9% avec un maximum à 13.6%. Ce qui fait de la montée, une ascension exigeante et régulière.
Le dernier kilomètre se radoucie, ce qui impose pour tout homme moins rapide que ses adversaires d’avoir fait la différence avant la flamme rouge.
Mais l’explication pourrait être tardive au vue de la complexité de la Moncalvillo dont les attaques ne devraient être légions à cause du vent de face dans cette dernière.
Si la montée finale semble pointée vers une explication entre favoris, la passe d’arme devrait avoir lieu entre les Ineos Grenadier et le train de la Jumbo-Visma qui avec l’abandon de Tom Dumoulin devrait laisser la chasse à leurs adversaires en vue d’imprimer un bon tempo dans la montée finale et éviter les attaques que l’ont a pu voir à Aramon Formigal qui ont causé la perte du maillot de leader de la course à Primoz Roglic. Les forts pourcentages sieds à merveille au slovène, à l’instar d’une montée comme Mas de la Costa ou surtout Los Machucos de la Vuelta 2019.
Cependant, il sera compliqué de se débarrasser de Richard Carapaz. 2e à Arrate, 4e le lendemain et 3e à La Laguna Negra de Vinuesa, l’équatorien a su profiter des circonstances pour ravir le maillot rouge de leader à Primoz Roglic. Désormais sur la défensive, le temps presse avant mardi prochain et le contre-la-montre qui ne lui convient guère et où Roglic peut refaire aisément les 30 secondes de retard. La meilleure défense étant l’attaque, le leader des Ineos Grenadier est très certainement contraint si ce n’est à l’attaque, au moins à tester le leader de la Jumbo-Visma. Cela dit que ce soit sur le Tour de France en septembre ou sur le Giro 2019, l’équatorien ne s’est jamais montré avare d’efforts.
PRONOSTICS
Richard Carapaz podium : 2.05 – 1%(Unibet)
Richard Carapaz et Primoz Roglic podium : 4.1 – 0.5%(Unibet)
Une étape le lendemain d’une journée de repos n’est jamais anodine. Si le tracé de la première étape de la deuxième semaine invite à une journée pour les échappées. La perte de temps de Primoz Roglic lors de l’arrivée maudite de Formigal va-t-elle pousser les Jumbo-Visma à l’offensive ?
2657 mètres de dénivelé positif pour 159.7 kilomètres, rien de bien insurmontable mais le Puerto de Orduña dont le sommet du second et dernier passage est situé à 18 kilomètres pourrait inviter à créer du mouvement au sein des leaders.
Quelles sont les chances des échappées ?
D’abord, il faut s’intéresser à qui a intérêt à chasser et pourquoi ? La Ineos Grenadier est maintenant leader du classement Général avec Richard Carapaz. Et si Dave Brailsford a confié que l’équipe allait désormais plus se tourner vers un cyclisme offensif pour coller avec le temps et cette année 2020 marquée par la réussite des échappées. Notamment des échappées victorieuses pour son équipe sur le Tour avec la victoire de Michal Kwiatkowski mais surtout sur le Giro avec les victoires de Filippo Ganna et de Jhonatan Narvaez, en étant aux portes d’ajouter d’autres bouquets avec Salvatore Puccio, Jonathan Castroviejo et Ben Swift. Toute l’équipe s’est montré à son avantage au moins une fois avec plus ou moins de réussite. Cependant, avec un maillot de leader à défendre, le retour à la réalité pourrait frapper le manager de l’équipe britannique. Chasser le naturel et il revient au galop comme dirait l’autre. Dans une étape qui offre des bonifications à l’arrivée dans un sprint réduit si l’étape venait se jouer entre leaders, la Ineos a tout intérêt à laisser filer les hommes de tête dans un final qui ne sied guère à Richard Carapaz.
Dans ce cas, l’équipe qui arrive en tête de liste en second lieu est la Movistar qui en début de première semaine aura été l’équipe qui dicte la pluie et le beau temps. Cependant, plusieurs ombres viennent noircir le tableau. Leur meilleure chance de victoire en sprint réduit repose sur Alejandro Valverde. Mais les 40 ans de « Papy Bala » se font sentir. Le poids de l’âge se faisant, le champion du monde 2018 n’est plus aussi sanguin qu’à son zénith et il ne compte pour l’heure aucune victoire en 2020. Toujours dominé, la super star de l’équipe espagnole n’a plus de sa superbe. Sans doute, l’équipe doit-elle se recentrer sur un de ses deux autres leaders. Les positions se rapprochant entre Enric Mas et Marc Soler, ce dernier apparaît comme la meilleure carte sur le long terme pour la Movistar après la débâcle de Mas sur les pentes du Formigal. Dès lors en se replacant au GC, Soler a de moins en moins de liberté de mouvement comme il a pu en avoir sur l’étape de Lekunberri qu’il a remporté. Dans ce genre d’étape typiquement pour les échappées, la stratégie des espagnols ne serait-elle pas plutôt d’envoyer des hommes à l’avant pour conforter leur première place au classement par équipe. On sait que la Movistar a dans ses gênes d’aller chercher ledit classement surtout sur son Tour national. Avec 3’37 » sur la UAE-Team Emirates et 8’09 » sur les Ineos Grenadier, l’équipe a une occasion en or de faire un énorme bon en avant. Avec une dotation de 12 500 euros, ce qui équivaut à une 5e place au GC, l’option de facilité semble de défendre le classement en allant chercher des étapes sur tous les terrains.
La Jumbo-Visma apparaît donc comme étant la dernière option de chasse. Mais le final avec les conditions exposées ci-après invite à ne pas tenter le diable qui se résulterait à un probable coup d’épée dans l’eau.
Avec un départ facile, la bataille pourrait s’annoncer encore une fois longue et une équipe ayant loupé le coche, à l’instar de la Education First samedi qui cherchait à tout prix à mettre Michael Woods aux avants-postes, pourrait relancer la chasse sans permettre au peloton de faire rideau facilement.
Le fort vent trois quarts dos ne devrait pas arranger les choses en invitant à une scission tardive. Pas impossible dès lors que la bonne se créer dans la première ascension du Puerto de Orduña qui se fera vent de face. Il faudra être costaud et bon grimpeur pour s’extraire du peloton. Cela devrait d’autant plus faciliter le travail de filtrage des Ineos Grenadier.
Répertorié à 7.8 kilomètres à 7.7%, j’ai pour ma part préféré prendre son pied à la sortie du rond point entre la BI-2625 et la A-2625.
Sa première partie avec ses lacets se fait à l’abri dans la forêt, un avantage pour les purs grimpeurs qui voudront sans doute profiter de cet endroit pour larguer les moins bons grimpeurs mais meilleur sprinteur du groupe.
Cependant, s’en suit une route totalement découverte avec un fort vent de face qui n’incite pas à l’attaque. Les plus forts pourcentages auront lieu dans l’avant-dernier lacets mais le sommet reste loin. Sans doute l’endroit privilégié pour une attaque du désespoir.
Car le chemin reste long jusqu’au sommet avec un tel vent.
Et la descente loin d’être technique, n’est ni la plus pendue, ni la moins exposée. Avec un véritable champ visuel pour un groupe de chasse.
La ligne d’arrivée finale n’offre que peu de surprise. Sur un terrain si plat, il convient d’avoir une belle point de vitesse.
Le constat est sans appel. Avec un final qui n’encourage pas à la scission et invite aux attaques les plus tardives, peu de chance de voir une équipe prendre les responsabilités d’une chasse qui n’offrirait que peu d’avantages.
C’est l’heure de la LOTERIE.
Troisième dimanche, Rui Costa apparaît en tête de liste des favoris de l’étape. D’une part, parce qu’avec les leaders ou en échappée, il fait partie des hommes les plus rapides. D’autre part, parce que l’étape correspond à ses caractéristiques. Le portugais sait grimper et le vent de face dans la montée invite à une montée où il peut s’accrocher en profitant de mouvements tardifs. En bonne position, dans l’alto Elgeta mardi dernier. Sous l’impulsion des leaders, il aura plié dans l’alto de Arrate. Encore une fois, le lendemain c’est sous l’impulsion des leaders qu’il aura plié dans la montée finale pour prendre une belle 13e place du groupe sprintant pour la 12e. Ce qui démontre ses qualités au sprint. Samedi, il aura été longtemps à l’avant en prenant l’échappée du départ chassait par la EF. Mais c’est au bout de 100 kilomètres que la bonne s’est dessinée avec seulement trois éléments et un portugais manquant. Qui aura eu l’occasion de se racheter le lendemain en allant chercher une troisième place honorable au sommet du Aramon Formigal. C’est donc un ancien champion du monde en forme et entreprenant que nous avons pu croiser jusqu’à présent sur la première semaine de la Vuelta. 36e du GC à 24’27 » de Richard Carapaz, le coureur de UAE a son bon de sortie évident. Solide vainqueur d’un sprint punchy à Jaww en Arabie Saoudite en ouverture de saison. Costa s’est montré solide sur les pentes de l’Alto da Fóia au Tour d’Algarve. Gagner à Jebel Hafeet est forcément un indicateur pour les profanes, d’un homme qui grimpe plus que correctement. Mais qui en douterait après ses victoires au sommet en 2017 et ses échappées en montagne sur le Tour l’année dernière.
Sans doute s’il fallait se pencher du côté des Movistar dans le but de garder la tête du classement par équipe, il faudrait compter sur les seconds couteaux. D’emblée un homme rapide comme Imanol Erviti est sans doute à éliminer, tant il est devenu un homme à tout faire sauf briller d’exploits personnels, comme Jorge Arcas. Carlos Verona lui n’a aucune chance en cas de sprint en petit comité. Le Puerto de Orduña semble trop compliqué pour Nelson Oliviera. La meilleure carte semble reposait sur les épaules de José Joaquín Rojas. Véritable expert des échappées, c’est un nom que l’on voit souvent aux avants-postes des Grands Tours. Sa pointe de vitesse parle pour lui et dans un final favorable à un sprint réduit l’espagnol a toutes ses chances. Offensif sur des terrains similaires, il aura il y a de cela trois ans claqué trois podiums sur son Tour national. Un gage de motivation lorsque l’on court dans son pays. Gardien de 83 podiums au cours de sa carrière pour 16 victoires, Rojas est assurément un client s’il fait partie des hommes qui auront pris la bonne.
Parmi les hommes extrêmement incisifs, Rémi Cavagna a été un des hommes maintes fois vu en tête de course. Dans un départ rendu difficile par le vent, un groupe de costauds peut se dégager. Véritable bête à rouler, le français n’a peur de rien et sûrement pas du vent. Loin d’être un piètre grimpeur, rappelons qu’il a maintes fois bien figuré dans des étapes vallonnées comme à la Faun-Ardèche Classic qu’il a gagné en début de saison ou à Morgan Hill en Californie l’an passé. Le français est un showman. C’est dans une attaque en solitaire face au vent comme à Toledo sur la Vuelta de l’an passé que le coureur de la Deceuninck Quick Step s’exprime le mieux. Nul doute que le final roulant ne lui fera pas peur malgré le vent de face s’il survit à Orduña.
Un week-end de rêve transformé en cauchemar. Non content de l’annulation de Paris-Roubaix, la pluie frappe la France dans ce qui aurait pu être la plus belle course de l’année. Mais c’est aussi une autre course d’A.S.O qui est frappé par le sort. Puisque les pouvoirs publics français ont interdit le passage au Tourmalet. Exit le géant des Pyrénées. La Vuelta doit s’en passer.
Théâtre d’un putsch que tout le monde a en mémoire sur la Vuelta 2016, l’étape du jour est un copier-coller de l’étape 15 de cette Vuelta ubuesque où la Team Sky s’est faite piégée au bout de 6 kilomètres par un Contador entreprenant et un Quintana aux aguets. Seul l’ajout du circuit sur les 40 premiers kilomètres est une variante de cette édition. En 2013, Warren Barguil nous signait sa deuxième victoire sur un Grand Tour en se révélant aux yeux du monde.
Une étape qui par deux fois était promise aux échappées. Jamais deux sans trois ?
Avec un départ simple, la bataille sera rude et la bonne devrait se dessiner dans l’un des deux passages de la bosse de Sabinanigo. Toute la question reste de savoir qui chasser ? Sans doute, les Movistar une fois de plus arrivent en tête de liste. Avec un nouveau trident, l’équipe espagnole peut rêver miser sur Mas, Soler ou Valverde dans un final se jouant entre leaders. Jusqu’à présent aux avants postes en assumant le poids de la course, les espagnols sont attendus de pied ferme. La Jumbo-Visma est entre deux chemins, le final correspond parfaitement à Primoz Roglic, l’option pourrait être à l’économie en laissant filer les secondes de bonifications a l’arrivée. Rappelons que Caparaz ne pointe qu’à 12 secondes et Dan Martin qu’à 5. Cependant, à l’image du Tour de France, l’équipe néerlandaise a pour habitude de se comporter en véritable ogre au sortir de la première semaine, juste avant la journée de repos. L’équipe pourrait d’ailleurs être suppléer dans le filtrage de l’échappée par les Israël Start-up Nation qui auraient pour espoir de voir Dan Martin en rose ce soir. L’échappée dans ces conditions n’a que peu de chance d’aller au bout comme au cours des trois premières étapes.
Aramon Formigal est une montée longue mais peu difficile. En vérité, seul son sommet punchy permet une véritable sélection. Problème du jour, le léger vent de face qui devrait retarder les attaques des plus véhéments. Avec une Jumbo en ordre de marche difficile de voir autre chose qu’une explication entre leaders les plus puncheurs.
Accompagné d’un Sepp Kuss de luxe, Primoz Roglic a un boulevard pour aller glaner une deuxième victoire d’étape sur cette Vuelta. Avec un dernier kilomètre où il faut avoir du punch et une certaine pointe de vitesse, le slovène arrive en tête de liste. Le tout étant que lors de la montée de La Laguna Negra de Vinuesa, Sepp Kuss avaient laissé filer Clément Champoussin sur le replat. C’est un groupe de leader tiré par Aleksandr Vlasov qui avait ramené le français à l’ordre dans le kilomètre final. Bis repetita de l’étape 3, Dan Martin et Roglic apparaissent comme les deux hommes à abattre.
Brillant en ouverture de saison sur les Routes d’Occitanie. Le russe Aleksandr Vlasov n’a eu de cesse de confirmer son statut de grand espoir du cyclisme mondial depuis la reprise post-Covid. Extraordinaire sur les classiques italiennes, son niveau n’a jamais faibli sur Tirreno-Adriatico où il pouvait rivaliser avec les meilleurs coureurs mondiaux. Quelle ne fut pas la surprise de le voir lâché avant la montée finale vers Arrate lors de la première étape. Cependant, sa 5e lors de la 3e étape est sans doute un signe que le russe est de retour à son meilleur niveau. Son avantage comme Champoussin, c’est qu’il peut profiter de ses 5’42 » de retard au GC pour placer une attaque sans avoir la crainte d’être marqué à la culotte comme un Richard Carapaz. Et si l’opération n’est pas tenté, ce n’est pas non plus le plus mauvais en terme de pointe de vitesse dans un tel sprint.
PRONOSTICS
Dan Martin et Primoz Roglic podium : 5.52 – 0.25% (Unibet)