Jeudi 2 février 2023, à 12 h 45, s’élancera la deuxième des cinq étape de la cinquante-troisième édition de l’Étoile de Bessèges.
Bagard – Aubais : 164.7 kilomètres où les équipes de sprinteurrs mèneront la bagarre sur les 1703 mètres de dénivelé positif qui façonnent le parcours du jour. Une étape qui se soldera par deux tours de près de 49 kilomètres. Deux passages de la Côte de Clarensac avant de conclure par un final technique où le positionnement sera la clé.
LE CALME APRÈS LA TEMPÊTE
Un vent plus modéré que la veille qui devrait calmer les ardeurs des équipes les plus véhémentes.
UNE ÉTAPE PLUS QUE PIÉGEUSE
La remontée d’Aubais à Clarensac offrira des zones découvertes. Cependant, le vent y sera plutôt défavorable. Ce qui n’est pas pour favoriser les mouvements de course.
Attention tout de même à la sortie de Montpezat où le vent soufflera trois quarts dos. Ce qui promet un final embrassé.
UNE GUERRE DE POSITION IMPITOYABLE
3.8 kilomètres de l’arrivée : un virage rapide qui ne posera aucun problème.
3.4 kilomètres de l’arrivée : un rétrécissement de la chaussée qui devrait tendre encore plus le peloton qu’il ne le sera.
Un final plus sinueux qu’il n’y paraît, n’offrant guère de nombreuses possibilités pour remonter.
Flamme rouge : la route commence à s’élever…
500 mètres de l’arrivée : …sur des routes très peu larges.
250 mètres de l’arrivée : un dernier virage en épingle, qui devrait offrir un sprint à l’arrêt. Y virer dans les quatre-cinq premiers y est primordial pour espérer lever les bras. ATTENTION, ce type de finish offre aussi une occasion pour l’équipe qui mènera de faire le « coup de la cassure ».
Quoi qu’il en soit, il faudra avoir du tonus pour aborder les 100 derniers mètres à 6 %.
BELLEGARDE-SUR-VALSERINE, FRANCE – FEBRUARY 01: Arnaud De Lie of Belgium and Team Lotto Dstny celebrates at finish line as stage winner during the 53rd Etoile de Besseges – Tour Du Gard 2023 – Stage 1 a 162.18km stage from Bellegarde to Bellegarde / #EDB2021 / on February 01, 2023 in Bellegarde-sur-Valserine, France. (Photo by Luc Claessen/Getty Images)
Après une victoire sur le profil qui lui convenait le moins des étapes auxquelles le belge peut prétendre, Arnaud De Lie fait indubitablement figure d’épouvantail pour défendre son maillot de leader du classement général sur l’étape d’Aubais. Surpuissant, le sprinteur de la Lotto Dstny est l’homme le plus rapide du peloton. Son équipe et notamment Jasper De Buyst a su parfaitement aborder les points clé du final de Bessèges pour ne pas rétrograder et aborder le pied de la bosse dans les premiers de cordée. Un défaut de placement qui était un défaut en 2022, a été, à l’heure actuelle, momentanément corrigé. Et si en interview, le Taureau de Lescheret a conscience que le placement sera vital demain. Il est presque écrit que son équipe fera tout pour le placer sur orbite à l’amorce de la fameuse épingle. Nul doute que si De Lie vire dans les trois premiers qu’il sera littérallement imbattable.
BELLEGARDE-SUR-VALSERINE, FRANCE – FEBRUARY 01: (L-R) Mads Pedersen of Denmark and Mattias Skjelmose of Denmark and Team Trek-Segafredo compete during the 53rd Etoile de Besseges – Tour Du Gard 2023 – Stage 1 a 162.18km stage from Bellegarde to Bellegarde / #EDB2021 / on February 01, 2023 in Bellegarde-sur-Valserine, France. (Photo by Luc Claessen/Getty Images)
Mads Pedersen doit une nouvelle fois être son plus grand rival. Contrairement à Arnaud De Lie, le champion du monde 2019 est un as du placement. Ce qui théoriquement lui offre un ascendant sur le jeune wallon. Cependant, Markus Hoelgaard doit suppléer les absences d’un Dan Hoole, mais surtout d’Alex Kirsch qui est l’habituel poisson pilote du danois. La Trek Segafredo ne misera sans doute pas sur Mathias Skjelmose Jensen pour une victoire d’étape. Mais ce dernier bénéficiera assurément du travail de placement de son équipe pour figurer dans le Top 10 de l’étape et grappiller quelques secondes précieuses en vue du classement général final.
BELLEGARDE-SUR-VALSERINE, FRANCE – FEBRUARY 01: Benoit Cosnefroy of France and AG2R Citroen Team crosses the finish line during the 53rd Etoile de Besseges – Tour Du Gard 2023 – Stage 1 a 162.18km stage from Bellegarde to Bellegarde / #EDB2021 / on February 01, 2023 in Bellegarde-sur-Valserine, France. (Photo by Luc Claessen/Getty Images)
Benoit Cosnefroy, troisième homme le plus fort de l’étape de Bessèges, avait abordé parfaitement le pied de la Côte de la Tour. Asurrément, le frenchy devrait profiter du travail de positionnement de son équipe. Cependant, sans doute aurait-il aimé un final légèrement plus corsé.
PLOUAY, FRANCE – AUGUST 28: (L-R) Filippo Fiorelli of Italy and Team Bardiani Csf Faizane’, Axel Laurance of France and Team B&B Hotels P/B Ktm and Wout Van Aert of Belgium and Team Jumbo – Visma sprint at finish line during the 86th Bretagne Classic – Ouest-France 2022 a 254,8km one day race from Plouay to Plouay / #BretagneClassic / #WorldTour / on August 28, 2022 in Plouay, France. (Photo by Bruno Bade/Getty Images)
Parmi les trains les plus en vue à 4 kilomètres de l’arrivée de Bessèges, la Alpecin-Deceuninck était dans la tête de liste. Il est vrai qu’un rouleau compresseur comme Dries de Bondt est un réel avantage. Notamment, pour Axel Laurance doit avoir encore une fois les faveurs pour l’étape du jour. Son explosivité couplée à sa puissance pourrait être une arme redoutable pour faire la nique aux ultra-favoris.
BELLEGARDE-SUR-VALSERINE, FRANCE – FEBRUARY 01: (L-R) Rasmus Tiller of Norway and Uno-X Pro Cycling Team and Anthony Turgis of France and Team TotalEnergies compete during the 53rd Etoile de Besseges – Tour Du Gard 2023 – Stage 1 a 162.18km stage from Bellegarde to Bellegarde / #EDB2021 / on February 01, 2023 in Bellegarde-sur-Valserine, France. (Photo by Luc Claessen/Getty Images)
Anthony Turgis devrait apprécier ce final où son intelligence de placement et son explosivité seront son arme principale. Avec un train composé d’hommes explosifs, la TotalEnergies n’a pas de quoi rougir face aux autres équipes du World Tour.
HERVE, BELGIUM – JULY 24: (L-R) Sander De Pestel of Belgium and Team Sport Vlaanderen – Baloise and Kevin Vauquelin of France and Team Arkéa – Samsic compete during the 43rd Ethias – Tour de Wallonie 2022 – Stage 2 a 176,8km stage from Verviers to Herve 274m / #ethiastourdewallonie22 / on July 24, 2022 in Herve, Belgium. (Photo by Luc Claessen/Getty Images)
Gageons que la Arkea Samsic misera sur un sprint de son polyvalent Luca Mozzato. À l’heure de réfléchir à l’ordre à accorder dans son train, il pourrait être intéressant de mettre Dan McLay en position de poisson pilote et Kévin Vauquelin en P2. Une position préférentielle qui si l’équipe bretonne mène le peloton peut perdre à ce dernier d’aborder l’épingle en tête. De quoi permettre à un astucieux McLay de faire la cassure derrière le français ?
BELLEGARDE-SUR-VALSERINE, FRANCE – FEBRUARY 02: Magnus Sheffield of United States and Team INEOS Grenadiers competes during the 52nd Étoile De Bessèges – Tour Du Gard 2022 – Stage 1 a 160.8km stage from Bellegarde to Bellegarde 161m / #EtoiledeBesseges / #EDB2022 / on February 02, 2022 in Bellegarde-sur-Valserine, France. (Photo by Luc Claessen/Getty Images)
Une stratégie que les Ineos Grenadiers ont déjà utilisé par le passé. Toujours alerte tactiquement, les Britanniques ont plusieurs cartes à jouer : Ben Turner pour une option sprint et Ben Tulett pour le coup de la late attack
BELLEGARDE-SUR-VALSERINE, FRANCE – FEBRUARY 01: Andrea Piccolo of Italy and Team EF Education – Easypost crosses the finish line during the 53rd Etoile de Besseges – Tour Du Gard 2023 – Stage 1 a 162.18km stage from Bellegarde to Bellegarde / #EDB2021 / on February 01, 2023 in Bellegarde-sur-Valserine, France. (Photo by Luc Claessen/Getty Images)
Loin de faire offense aux autres équipes, l’équipe EF Education Easypost a fait parler ses moteurs dans le final de Bessèges. Qui de Nelson Powless pour le coup de la late attack ou d’Andrea Piccolo aura les faveurs de l’équipe ?
PREDICTIONS
Éternel optimiste, mon cœur me guide vers un coup du kilomètre réuni. Qui de mieux que les Grenadiers pour réussir l’exploit ?
Mercredi 1er février 2023, à 12 h 50, s’élancera la cinquante-troisième édition de l’Étoile de Bessèges.
Bellegarde – Bellegarde : 160.71 kilomètres où ce ne sont guère les 799 mètres de dénivelé positif qui feront la différence. Une étape à 96 % identique à celle de l’an dernier. Un total de trois ascensions de la Côte de la Tour à gravir pour s’emparer du premier maillot de leader de cette édition 2023. L’arrivée sera jugée par le versant du final 2022, tant que les deux premiers passages seront abordés par le versant des finaux des années 2021 et 2020.
DES BORDURES INÉVITABLES?
Les modèles sont unanimes, les bourrasques vont souffler dans le Gard.
Avec un vent modélisé de Nord à 32 km/h, l’étape est promise comme chaque année aux nombreux coups de Trafalgar.
UNE ÉTAPE PLUS QUE PIÉGEUSE
Un départ soumis aux grosses tensions puisqu’à peine après 12.9 kilomètres (sortie des Andalouses), la première des nombreuses zones découvertes du parcours fera son apparition. Mais avec le long chemin restant et le fort vent de face dans la remontée vers Montfrin, l’opération ressemble plutôt à du suicide de si loin.
Méfiance à la sortie de Beaucaire (43.6 kilomètres), même s’il restera 114.4 kilomètres à couvrir…
… La zone est exposée à un vent de côté durant plus de sept kilomètres. À noter que malgré le premier passage dans la ville de Bellegarde, la situation pourrait demeurée tendue en redescendant vers l’Étang de Scamandre.
Si la sortie de Saint Gilles peut se prêter au jeu des scissions. C’est bel et bien comme l’an passé, à près de 70 kilomètres de l’arrivée, que la course devrait s’emballer définitivement pour ne jamais redescendre en pression.
Avec une dernière boucle autour de Bellegarde qui devrait permettre au premier groupe de faire un écart sur le(s) groupe(s) qui auraient subi la ou les bordures du jour.
L’évidence n’est donc pas de savoir s’il y aura bordures, mais de trouver l’endroit où elles auront lieu. Aussi osé que cela puisse paraître, il n’est vraiment pas inconcevable de voir la zone de Beaucaire être le lieu du drame pour certains candidats au classement général final. De telle sorte que la course ne retombera jamais en intensité. Et ce, avant même le premier passage de la Côte de la Tour.
UNE APPROCHE REMODELÉE
Seul changement par rapport à 2022, l’approche de la montée finale de la Côte de la Tour sera différente.
4 kilomètres de l’arrivée : un rond-point à prendre plutôt à gauche qu’à droite (selon ma préférence)
1.7 kilomètre de l’arrivée : bifurcation à droite avec un rétrécissement de la route, obligeant à être placé dès ce point.
800 mètres de l’arrivée : virage à gauche pour aborder le pied de la Côte de la Tour.
Une partie raide de 600 mètres à 8.2 % avant d’aborder un rond-point par la gauche voyant la route s’aplanir. Franchir la difficulté de la Côte de la Tour en tête, c’est s’assurer la victoire à 200 mètres de la ligne.
Résumé de l’édition 2022 avec la montée finale au timecode : 1’58 »
VERS UN DUEL DE LIE – PEDERSEN À SENS UNIQUE?
BELLEGARDE-SUR-VALSERINE, FRANCE – FEBRUARY 02: Mad Pedersen of Denmark and Team Trek – Segafredo celebrates at finish line as stage winner during the 52nd Étoile De Bessèges – Tour Du Gard 2022 – Stage 1 a 160.8km stage from Bellegarde to Bellegarde 161m / #EtoiledeBesseges / #EDB2022 / on February 02, 2022 in Bellegarde-sur-Valserine, France. (Photo by Luc Claessen/Getty Images)
Mads Pedersen, vainqueur autoritaire en 2022, avait finement préparé son affaire. En forme à la sortie des stages hivernaux, le danois de la Trek Segafrado n’a jamais aussi bien passé les bosses qu’en 2022. Une forme indécente qui lui a valu de glaner neuf succès et seize podiums au cours de la saison passée. Mais surtout de se faire remarquer sur des courtes montées abruptes comme sur l’Étoile de Bessèges ou à Laguardia sur la Vuelta a Espana plus tard dans la saison. Le seul caillou dans la chaussure du danois est son coéquipier Mattias Skjelmose Jensen. Il est vrai que si Pedersen est un as du vent traversier, la priorité sera d’abord mise sur la protection de son jeune leader. Mais avec des soutiens de taille comme l’expérimenté Julien Bernard ou les robustes Markus Hoelgaard, Tom Skujins, Jacopo Mosca et Otto Vergaerde ; les coups de bordures ne devraient être qu’une formalité. Ne restera plus qu’à Pedersen à faire parler son explosivité sur les pentes de la Côte de la Tour.
LA NUCÍA, SPAIN – JANUARY 22: Arnaud De Lie of Belgium and Team Lotto Dstny celebrates at finish line as race winner during the 39th Clàssica Comunitat Valenciana 1969 – Gran premi València 2023 a 190km one day race from Valencia to La Nucía, on January 22, 2023 in La Nucía, Spain. (Photo by Dario Belingheri/Getty Images)
Mais il sera un adversaire coriace en la personne d’Arnaud de Lie. Le jeune belge, prodige du sprint dans les rangs amateurs n’a pas tardé à faire parler de lui dans le monde professionnel. Néo-pro l’an passé avec pas moins de neuf victoires, le coureur de la Lotto Dstny fait désormais figure d’épouvantail sur les courses auxquelles il s’aligne. D’autant plus après sa victoire inattendues sur la Communauté de Valence, où il aura passé sans encombre l’alto de Bixauca. Le majeur problème du sprinteur belge réside dans sa capacité à rétrograder au sein d’un peloton, ou plutôt à son incapacité à tenir les premiers places. L’obligeant constamment à lancer ses sprints de loin. Une difficulté mainte fois vu qui lui a coûté, par exemple, un titre de Champion de Belgique. Si la Lotto arrive à faire virer de Lie dans les premières positions au pied de la Côte de la Tour, il sera difficile de le mettre en porte à faux. Cependant, il est plus raisonnable de penser le contraire surtout dans un final où les puncheurs et leaders viendront se mêler à la fête. Quid, qui plus est, de ses capacités à ne pas se faire piéger dans le vent traversier ? Tempérons tout de même, rares sont les sprinteurs à se faire éliminer dans les bordures.
QUEBEC CITY, QUEBEC – SEPTEMBER 09: Benoit Cosnefroy of France and Ag2R Citroen Team celebrates winning during the 11th Grand Prix Cycliste de Québec 2022 a 201,6km one day race from Quebec to Quebec / #GPCQM / on September 09, 2022 in Quebec City, Quebec. (Photo by Dario Belingheri/Getty Images,)
Qui dit pentes maximales à 16 %, dit puncheurs. Benoit Cosnefroy ne doit donc pas être mésestimé dans une telle côte. Vainqueur du sprint du peloton sur des pentes légèrement plus douces, en 2020, derrière Alexys Brunel au cours d’une journée marquée par les bordures. » Beubeu » n’a eu de cesse de monter les échelons chez les professionnels. Adepte des débuts de saison tonitruant, il ne lui aura manqué d’une flèche de signalisation au cours du Grand Prix Cycliste de Marseille – La Marseillaise pour figurer dans le groupe de tête. Signe d’une bonne forme dès les premières courses de la saison. Accompagné des flandriens les plus expérimentés (Oliver Naesen et Greg van Avermaet), l’épreuve du vent ne devrait pas être un problème pour le frenchy. L’ajout de Franck Bonnamour dans l’effectif des AG2R Citroën rajoutera la patte dynamique pour un final ultra explosif.
AUBAGNE, FRANCE – MARCH 11: Mathieu Burgaudeau of France and Team Total Energies celebrates at finish line as stage winner ahead of Mads Pedersen of Denmark and Team Trek – Segafredo (L) and Wout Van Aert of Belgium and Team Jumbo – Visma Green Points Jersey (R) during the 80th Paris – Nice 2022, Stage 6 a 213,6km stage from Courthézon to Aubagne / #ParisNice / #WorldTour / on March 11, 2022 in Aubagne, France. (Photo by Bas Czerwinski/Getty Images)
Les TotalEnergies possèdent une armada des plus belles pour réussir là où elle a échoué en 2022. Le nom naturel qui vient immédiatement en tête est celui d’Anthony Turgis, dont l’explosivité n’est plus à démontrer. Avec des objectifs élevés au cours du printemps, le français n’a pas pour habitude d’être à 100 % dès la reprise. Les doutes peuvent donc être permis sur une forme qui devrait être ascendante au fur et à mesure des courses. Si le cadet des Turgis n’est pas au rendez-vous, le collectif possède pléthore de prétendants. Que ce soit par l’explosivitéde Mathieu Burgaudeau, sosie de Julian Alaphilippe tant physiquement que dans ses caractéristiques ; Pierre Latour, leader naturel de l’équipe et logique prétendant à la victoire finale ou Valentin Ferron, en vue sur les pentes du Col de la Gineste dimanche dernier.
CRIKVENICA, CROATIA – SEPTEMBER 30: Axel Laurance of France and Team B&B Hotels P/B Ktm celebrates during the 7th CRO race 2022 – stage 4 from Biograd na Moru to Crikvenica on September 30, 2022 in Crikvenica, Croatia. (Photo by Nel Pavletic/Pixsell/MB Media/Getty Images)
Si c’est Dries de Bondt qui s’est le mieux illustré à Marseille pour les Alpecin-Deceuninck, Axel Laurance doit avoir les faveurs pour l’étape de Bellegarde. Rapide et explosif, le transfuge malheureux de la faillite du projet B&B Hötels KTM, voit un final cousue main pour ses qualités. L’occasion est trop belle pour le coureur désormais inscrit dans l’équipe de développement, rares seront les courses avec l’équipe première. C’est pourquoi Laurance aura sans doute à cœur de montrer toute l’étendue de son talent avant un transfert définitif dans le World Tour dès la mi-saison (au cours de l’été).
BESSÈGES, FRANCE – FEBRUARY 04: Benjamin Thomas of France and Team Cofidis celebrates winning during the 52nd Étoile De Bessèges – Tour Du Gard 2022 – Stage 3 a 155km stage from Bessèges to Bessèges / #EtoiledeBesseges / #EDB2022 / on February 04, 2022 in Bessèges, France. (Photo by Luc Claessen/Getty Images)
Vainqueur du classement général de la cinquante-deuxième édition, la Cofidis vient avec l’ambition de faire tout aussi bien et pourquoi pas la passe de deux avec Benjamin Thomas. Si le final se prête aux qualités du pistard français, la question de sa forme est sur la table. De ces aveux lui-même, dans une interview à retrouver sur Cycling-Times, les objectifs seront cette fois plus tard dans la saison. L’incertitude de sa forme pouvait être soulevée par son absence sur les compétitions hivernales sur piste. Mais en ayant avoué que cette fois, il n’abordera pas l’ouverture de la saison à 100 % pour atteindre son pic de forme pour Paris-Nice et Milan Sanremo. Il est tout à fait concevable d’éliminer » BenTom » des prétendants. D’autant que son objectif visé est sur le contre-la-montre d’Alès. Par qui donc le suppléer ? Une question qui demeurera sans réponse concrète tant Thomas ressemble à la meilleure chance des hommes de Cédric Vasseur.
VAL-REVERMONT, FRANCE – AUGUST 09: (L-R) Stan Van Tricht of Belgium and Team Quick-Step – Alpha Vinyl, Jake Stewart of United Kingdom and Team Groupama – FDJ and Jason Tesson of France and Team St Michel – Auber 93 sprint to win during the 34th Tour de l’Ain 2022 – Stage 1 a 152km stage from Châtillon-Sur-Chalaronne to Val-Revermont / #TDA22 / on August 09, 2022 in Val-Revermont, France. (Photo by Bas Czerwinski/Getty Images)
La Groupama-FDJ attirera naturellement toute l’attention avec la présence de Thibaut Pinot. Pour sa dernière année professionnelle, la tête d’affiche emblématique de Marc Madiot aura pour mission de transmettre aux plus jeunes. C’est pourquoi l’équipe est constituée pour moitié des jeunes néopros issus de la Conti. Mais avant de savoir qui de Jake Stewart ou de Samuel Watson aura les faveurs sur un tel sprint, il faudra d’avantage survivre aux différentes bordures. Qui est un véritable talon d’Achilles pour l’équipe, d’autant que Stefan Küng n’est pas de la partie et que Bruno Armirail, véritable bête à rouler est loin d’être le plus adroit lors que les évantails se forment.
BELLEGARDE-SUR-VALSERINE, FRANCE – FEBRUARY 02: Magnus Sheffield of United States and Team INEOS Grenadiers competes during the 52nd Étoile De Bessèges – Tour Du Gard 2022 – Stage 1 a 160.8km stage from Bellegarde to Bellegarde 161m / #EtoiledeBesseges / #EDB2022 / on February 02, 2022 in Bellegarde-sur-Valserine, France. (Photo by Luc Claessen/Getty Images)
Des défauts dans les bordures qui ne sont pas à mettre dans les rangs des Ineos Grenadiers. Toujours alerte, l’équipe est même à l’origine des coups d’accélérateur lorsque le vent souffle de travers dans les zones exposées. Bien que deux des membres soient issus des rangs juniors (Joshua Tarling et Michael Leonard), l’expérience de Michal Kwiatkowski, Luke Rowe, Ben Tulett et Ben Turner devrait faire parler d’elle. Rapide et explosif, ce dernier devrait avoir les faveurs par rapport à un Kwiatko vieillissant. D’autant plus que le britannique a démarré sa saison sur les chapeaux de roue sur la Ruta del Sol l’an passé.
POLLENSA, SPAIN – JANUARY 27: Louis Barré of France and Team Arkea-Samsic crosses the finish line during the 32nd Challenge Ciclista Mallorca 2023 – Trofeo Andratx – Mirador des Colomer a 160,9km one day race from Andratx to Mirador des Colomer, Pollensa 203m / #ChallengeMallorca / on January 27, 2023 in Pollensa, Spain. (Photo by Dario Belingheri/Getty Images)
Les équipes françaises sont toutes séduisantes de possibilités sur cette Étoile de Bessèges, la Arkea Samsic ne déroge pas à la règle. En l’absence de Nacer Bouhanni, les options sont riches et variées. Bénéficiant de son absence, Luca Mozzato est la carte pour les sprints. Mais rien n’indique qu’il sera l’option privilégiée demain. En effet, si Dan McLay sera affecté au rôle de poisson pilote. Kévin Vauquelin, leader pour le GC, a tous les prérequis pour bien faire. À l’instar de Louis Barré, qui aurait cependant, lui aussi, préféré un final plus sélectif. Intenable à Andratx lors du Challenge Mallorca, l’espoir français ne doit assurément pas être éliminé des aspirants à une victoire d’étape.
MONFORTE DE LEMOS, SPAIN – SEPTEMBER 03: Magnus Cort Nielsen of Denmark and Team EF Education – Nippo celebrates winning during the 76th Tour of Spain 2021, Stage 19 a 191,2 km stage from Tapia to Monforte de Lemos / @lavuelta / #LaVuelta21 / on September 03, 2021 in Monforte de Lemos, Spain. (Photo by Stuart Franklin/Getty Images)
EF Education Easypost répond à la même logique : une pluralité de candidats qui soit manque d’explosivité, soit de vitesse. La logique voudrait que ce soit Magnus Cort Nielsen qui soit le plan A. Les faits en sont tout autre.
Je me bats depuis un certain temps avec un genou qui ne veut pas ce que je veux. Je ne sais pas quand je vais commencer la saison, mais ce ne sera pas à Majorque, où je devais aller
Dès lors, Nelson Powless, vainqueur du GP La Marseillaise, manquera d’explosivité à l’image d’un Andrea Piccolo. Là où le final semble trop dur pour le lourd Stefan Bissegger. Et si Ben Healy tentait le coup du kilomètre si jamais le peloton s’avérait désorganisé et peu fourni ? Alexys Brunel a réussi ce coup en 2020. De quoi inspirer des grosses cylindrées en fonction des forces en présence et des niveaux de forme incertains des uns et des autres. D’autant qu’un Quinn Simmons à très récemment réussi à tenir en respect, au Tour de San Juan, un peloton en chasse.
CHAPELLE-LEZ-HERLAIMONT, BELGIUM – JULY 27: (L-R) Sep Vanmarcke of Belgium and Team Israel – Premier Tech and Matteo Trentin of Italy and UAE Team Emirates compete in the breakaway during the 43rd Ethias – Tour de Wallonie 2022 – Stage 5 a 214,8km stage from Le Roeulx to Chapelle-lez-Herlaimont / #ethiastourdewallonie22 / on July 27, 2022 in Chapelle-lez-Herlaimont, Belgium. (Photo by Luc Claessen/Getty Images)
Mois de février et bordures, tous les ingrédients sont réunis pour que les Belges se mettent en avant. Il est deux noms qui viennent naturellement à l’esprit au sein de la Israêl Premier Tech : l’explosif Dylan Teuns et le trublion Sep Vanmarcke. Le second a pour habitude d’être un nom très en vue sur les premières courses de la saison. Le tout étant qu’il faudra se défaire d’hommes plus rapide sur un tel final.
MARSEILLE, FRANCE – JANUARY 29: (L-R) Pierre-Luc Périchon of France and Team Cofidis, Brent Van Moer of Belgium and Team Lotto Dstny and Jenno Berckmoes of Belgium and Team Flanders – Baloise sprint at finish line during the 45th Grand Prix Cycliste de Marseille La Marseillaise 2023 a 167,9km one day race from Marseille to Septemes les Vallons / #GPLM / on January 29, 2023 in Marseille, France. (Photo by Bruno Bade/Getty Images)
Plus mentions doivent être honorables par équipe :
Flanders Baloise : Jenno Berckmoes ne s’est pas distingué que dimanche dernier, le belge a aussi pris le KOM des reconnaissances de la difficulté au sein du peloton 2023 ;
Uno-X : Rasmus Tiller sur un tel final et Anders Halland Johannessen (Kristoffer Halvorsen étant la carte sur des pentes plus douces) ;
Kern Pharma : Francisco Galvan ;
Bingoal WB : Rémy Mertz pour un sprint, Ludovic Robeet pour la late attack ?
Tudor : Alexander Kamp en plan A, Joel Suter et Petr Kelemen en plan B ;
St Michel Mavic Auber93 : Rudy Barbier trop lourd pour une telle côte ;
Go Sport Roubaix Lille Métropole : idem pour Thomas Boudat, qui a néanmoins la chance de sortir de la piste auréolé de plusieurs médailles ;
CIC U Nantes Atlantique : un final trop dur pour Pierre Barbier ;
Nice Métropole Côte d’Azur : quid de Jean-Louis le Ny qui était la carte à Marseille ?
Dimanche 25 septembre 2022, à 10 h 15 heure locale (02 h 15 CET), s’élancera la quatre-vingt-neuvième édition des Championnats du Monde Elites Hommes.
Helensburgh – Wollongong : 266.9 kilomètres à encaisser au cours d’une des journées les plus longues de l’année. Portée par un cumul de dénivelé positif à 3945 mètres selon les organisateurs. Un détail qui laisse planer le doute sur les chances éventuelles des sprinteurs face aux meilleurs puncheurs-grimpeurs. Pour faire partie d’une caste à part, pour faire partie de ceux qui ont eu l’unique privilège de porter le maillot arc-en-ciel durant une année calendaire… de septembre à septembre. Et rejoindre les grands noms au panthéon du cyclisme pour maintes générations.
DES ABSENTS DE MARQUE
Loin d’avoir une startlist au rabais, de grands noms manquent à l’appel pour ce mondial en Australie pour diverses raisons :
Blessures : à ce jeu, la Slovénie est la grande perte avec l’absence de Primoz Roglic, qui a dû abandonner la Vuelta a Espana sur chute. La Belgique n’est pas en reste avec Tiesj Benoot qui aurait été un coéquipier de luxe pour Wout van Aert et Remco Evenepoel sur un tel parcours.
Décisions budgétaires : voyager à l’autre bout du monde à un coût et certaines sélections, avec l’incertitude d’y faire un résultat, ont décidé de ne pas faire le voyage. C’est le cas notamment de l’Irlande de Sam Bennett, qui semblait avoir retrouvé de sa superbe sur le Tour d’Espagne.
Non sélectionnés : si l’absence de Caleb Ewan à domicile est préjudiciable, la Belgique devant composée sans Dylan Teuns est à la limite de l’aberration face à la sélection de Stan Dewulf. Après une saison plus qu’abouti, le vainqueur de la Flèche Wallonne était prédisposé à se mettre au service de ses leaders. Une absence dont l’avenir, nous dira si elle a pesé.
Méforme : pour bon nombre, arriver à 100 % sur les championnats du monde est une priorité. Tom Pidcock avec un parcours à sa main pouvait rêver de compléter sa chasse au titre mondial, après celui de cyclo-cross à Fayetteville, le 30 janvier dernier. D’autres ayant eu une Vuelta éreintante ont été contraints de décliner l’honneur d’une sélection. C’est le cas du troisième du dernier Grand Tour de la saison, Juan Ayuso et de son coéquipier émirati, Brandon McNulty, mais aussi de Richard Carapaz.
Choix personnel : d’évidence, la sélection danoise est la moins bien lotie dans ce cadre. Champion du monde 2019 à Harrogate et vainqueur de trois étapes de la Vuelta, Mads Pedersen a choisi de consacrer la fin de sa saison à ses obligations familiales. Quand Jonas Vingegaard, vainqueur du Tour de France, lui a fait le choix de la décompression médiatique d’après-Tour. À l’opposé, certains en raison du jetlag qu’impose un aller-retour en Europe, ont fait des classiques italiennes une priorité. C’est le cas de Quinn Simmons et de Matej Mohoric pour ne citer qu’eux.
Géopolitique : d’aucuns n’aura oublié le conflit ukrainien qui alimente les médias depuis plusieurs mois. Les sélections russes et biélorusses se sont vues bannies des épreuves pour des raisons politiques. Aleksandr Vlasov doit donc en subir les conséquences.
Course aux points UCI : trois formations ont fait le choix de mobiliser leurs coureurs pour chasser le plus grand nombre de points afin d’assurer leur maintien. La sélection espagnole est la plus touchée par cette guerre aux moindres points UCI avec des coureurs de Movistar et Codifis étant indisponibles pour la plupart. A ces coureurs s’ajoutent la Lotto-Soudal de Victor Campenaerts.
COMPARAISON N’EST PAS RAISON
Dans un vent de modernité, les championnats du monde 2022 empruntent un format concurrançant le format en circuit. C’est-à-dire une étape en ligne plus ou moins longue, précédent un circuit comme ce fut le cas de 2010 à 2013 et de 2016 à 2019).
225 kilomètres de l’arrivée :e Mont Keira sera gravi à cette seule occasion. A cause de son placement trop tôt dans la course, cette difficulté de 8.7 kilomètres à 5 % ne doit être vu que comme un complément à l’usure de la course. La question n’est donc pas de savoir si un mouvement de course sera lancé dès cette difficulté. La réponse est évidemment non. Mais plutôt de se demander si une équipe y imprimera un tempo plus élevé qu’il ne devrait l’être, pour fatiguer les organismes des concurrents et y entamer un long travail de sape. Ici, la réponse est moins évidente quand on sait qu’une telle stratégie peut être gagnante afin d’user Wout van Aert.
L’épreuve prendra tout son sens sur un circuit urbain de 17.1 kilomètres à parcourir douze fois.
Des tours du circuit urbain que les coureurs entameront au bout de 61.9 kilomètres de course.
Juste après la ligne de départ, un premier tournant avec un des nombreux rond-point du circuit à franchir.
Un mobilier urbain avec lequel le peloton doit composer et qui a pour effet de tendre le peloton par intermittence.
Tout comme ces nombreuses relances qui obligeront les nations à toujours être bien placées pour ne pas subir la tension du peloton sur le circuit et éviter d’être piégées par les mouvements de course.
Un circuit qu’on aura constaté mal-plat, sur les contre-la-montre et les courses dans les catégories juniors – espoirs.
Ces dernières courses ont montré des opportunités et des mouvements gagnants « sur le plat », tous les yeux sont tournés vers l’enchainement Mount Ousley – Mount Pleasant.
Un Mount Ousley qui a été vu et revu lors des épreuves individuelles et collectives chronométrées puisqu’elle était la difficulté du circuit qui les accueillaient.
Cependant, c’est bien du Mount Pleasant qu’il faut se méfier. Un kilomètre en pallier, mais avec une pente moyenne vertigineuse frôlant les deux chiffres.
Un terrain parfait pour une attaque nucléaire des puncheurs. Un mouvement qui pourrait s’avérer glorieux. Romain Bardet déclarait dans l’Equipe, à juste titre, qu’avec seulement cinq secondes au sommet, une attaque d’un groupe de trois-quatre coureurs pourrait être victorieuse. Une affirmation qui s’est vérifiée sur la course espoirs avec Vacek et Fedorov qui ont basculé avec ce crédit sur un peloton qu’une quinzaine d’unités.
Au dernier passage, il ne restera que 7.85 kilomètres pour rallier la ligne d’arrivée. Un effort court et intense et surtout un terrain compliqué pour mener une chasse organisée.
L’espoir des sprinteurs pourrait être de comparer le Mount Pleasant au Challambra Crescent, difficulté utilisée par la Cadel Evans Road Race. La majorité des éditions disputées entre 2015 et 2020 ont vu pour résultat final un sprint réduit d’une vingtaine d’unités. Un optimisme à tempérer par trois paramètres. Premièrement, par le placement de la course dans le calendrier, qui joue un rôle prépondérant sur la forme de nombreux coureurs. Si le mondial est le dernier grand rendez-vous pour de nombreux coureurs sélectionnés avec leur Nation. Le lancement de la saison dans l’hémisphère sud est le début de la prise de rythme à la sortie de la préparation hivernale. Deuxièmement, par une distance réduite en ouverture de saison. » Seulement » 170 kilomètres contre 90 kilomètres de plus en fin de saison pour les mondiaux. Troisièmement, à cause du dénivelé positif total, corollaire de la longueur de la course. Avec 1735 mètres de moyenne, la Great Ocean Road Race ne fait guère face à Wollongong et ses près de 4000 mètres.
Si le circuit de Wollongong devait avoir une analogie récente, Bergen serait le meilleur parallèle ; du moins le plus proche. Avec une courte difficulté aux pentes abruptes en plein milieu d’un parcours urbain favorable à un groupe de chasse. Rendant le scénario illisible ou tout du moins flou entre les grimpeurs/rouleurs, puncheurs et sprinteurs.
Pourtant, il ne fait aucun doute que le Mount Pleasant est légèrement plus raide que Salmon Hill. À noter que le circuit des Mondiaux 2022 comporte une répétition de plus de sa difficulté phare, ce qui tendrait à expliquer les 158 mètres de dénivelé positif supplémentaire par rapport à l’édition 2017.
UN CAPRICE DES DIEUX ?
Si la météo a été des plus capricieuses pour les courses juniors-espoirs et devrait l’être tout autant pour les courses féminines juniores et élites, les précipitations ne devraient pas frapper la course masculine.
Si sur un circuit urbain, le vent est à minorer, il est deux paramètres qu’il est indispensable de prendre en compte :
le vent sera favorable dans le Mount Pleasant ;
le sprint s’abordera avec un vent côtier, plutôt de côté.
UNE COMPOSITION BELGE EN[WOUT]ANTE ?
Peu importe les années, peu importe le circuit, Wout van Aert serait le favori légitime tout désigné sur un parcours cousue-main pour l’homme à tout faire de la Jumbo-Visma.
Flanders 2021 aura été une catastrophe. La stratégie du leader unique n’aura pas eu les effets escomptés. L’après-course n’aura été qu’une farce par médias interposés. C’est avec un esprit revanchard et une cohésion « retrouvée » que la sélection belge s’aligne en Australie. Parmi les sélections alignant 8 coureurs, la Belgique fait figure de favorite avec Wout van Aert et Remco Evenepoel dans ses rangs.
Du côté de Sven Vanthourenhout, les consignes sont claires : le tout pour WVA est révolu. Du côté des coureurs, l’objectif est évident : faire que la Belgique soit championne du monde, peu importe le coureur qui ira chercher le titre. Quand bien même un co-leadership émergerait. Malgré cette envie de cacher le plan belge, en faisant surgir notamment Quinten Hermans en possible plan B, voire Jasper Stuyven ou Yves Lampaert. La tactique belge est lisible de tous. Les hommes de Vanthourenhout doivent et devront verrouiller un maximum la course, neutraliser au mieux les offensives et tout faire pour que Wout van Aert soit le plus frais possible en vue du dernier passage du Mount Pleasant.
La présence de Remco Evenepoel, cette fois, ne pose pas autant de questions que l’an passé. Pour aider au mieux Wout van Aert et faire travailler les autres nations, R.Ev devra être offensif et jouer sa carte personnelle. Ce n’est donc pas une question de savoir si le jeune prodige à la permission de le faire, mais de savoir quand et s’il aura les jambes de le faire. Impossible pour les autres nations de laisser Remco, faire le coup de Liège-Bastogne-Liège. Laisser le coureur de la Quick Step Alpha Vinyl faire ce qu’il sait faire de mieux, c’est-à-dire partir dans un raid solitaire serait un suicide. D’autant qu’aucune nation ne voudra prendre la responsabilité d’emmener Wout van Aert sur son porte-bagage.
Une tactique qui comporte son lot de défaut puisque malgré ses progrès en termes de punch, Evenepoel est censé dans une large majorité être battu au sprint, s’il est accompagné. En vérité, le plan devrait être d’utiliser Remco pour contrer toutes les attaques, sauter sur tout ce qui bouge et ne pas collaborer pour permettre à ce que le groupe Van Aert fasse la jonction, en étant à l’origine d’une désorganisation. Avec deux options possibles, soit que Wout van Aert arrive en solitaire dans une attaque à la Cap Blanc Nez, soit en misant sur un sprint réduit. Mais surtout d’éviter au maximum un sprint en petit comité où il aura été usé avant de l’aborder, et où il a prouvé par le passé être souvent battu. L’inconnu demeure maintenant à ce que Remco ne manque pas de jus après son succès sur la Vuelta.
Bien qu’habitué à la pression que créer un objectif mondial depuis tout jeune, Wout van Aert doit supporter un sacré poids. Ses résultats sur les grands objectifs, ont démontré qu’il n’est pas plus grand ennemi que lui-même. À Imola, en 2020, le groupe de chasse derrière Julian Alaphilippe comptait entièrement sur son travail. Un schéma qui s’est une nouvelle fois reproduit aux Jeux Olympique de Tokyo, l’été dernier, où la chasse de Richard Carapaz reposait sur les épaules du belge. Logique, tant le pensionnaire de la Jumbo-Visma, qui a prolongé jusqu’en 2026, est dominateur sur ces événements. Est-ce donc un hasard que ces courses d’un jour au plus haut rang mondial se résument à un tous contre un ? Est-ce bien étonnant que depuis le Championnat d’Europe de cyclo-cross à Rosmalen en 2018, Wout van Aert enchaîne les places d’honneur et plus précisément les médailles d’argent. Un goût de l’argent retrouvé aux mondiaux de CX, à Bogense, en 2019 et à Ostende, au cours de l’hiver 2021. Mais aussi aux contre-la-montre d’Imola et du contre-la-montre des Flandres. Un goût amer qui lui aura imposé d’éviter une épreuve individuelle qu’il aura pu remporter. Une fuite en avant d’un titre mondial qu’il pourrait regretter, tant on se rappelle qu’il avait aussi évité un titre mondial quasi-assuré à Fayetteville, pour se préparer au mieux pour les Monuments du printemps, dont il est reparti bredouille.
TOUS UNIS CONTRE LA BELGIQUE
Après deux titres mondiaux consécutifs grâce au doublé de Julian Alaphilippe, la France arrive sans pression à Wollongong. La France remet le titre en jeu, rien de plus. Si la lumière a été faite par le meilleur puncheur du monde, c’est bien l’ombre de Thomas Voeckler qui a le plus fait parler d’elle lors de ces deux titres. Pour cause, le sélectionneur français a joué de malice par des trouvailles tactiques surprenantes, parfois déroutantes. À Imola, le coup de bluff était de faire croire à une équipe de France qu’elle se voyait trop belle. À Louvain, la tactique était de faire croire à la folie en lançant les grandes manœuvres d’une distance rarement vue. Cette fois, le coup de bluff semble tourner autour de Benoit Cosnefroy. Appelé de dernière minute, le successeur longtemps désigné de Julian Alaphilippe dans le domaine du punch ressemble de plus en plus à un leader qu’on essayerait de dissimuler.
Benoit a déclaré en janvier qu’il ne voulait pas de Coupe du monde en tant qu’assistant d’Alaphilippe. Avec [ce dernier] moins en forme que d’habitude et Benoit qui a gagné au Québec, on lui aura donné des garanties qu’il pourra remonter dans la hiérarchie.
stan dewulf en conférence
Mais si cette fois, la stratégie de Voeckler était plus perfide. Les deux dernières années, le sélectionneur a toujours réussi à masquer un leadership unique et une sélection fédérée à la cause de son leader. Mais si cette fois, l’objectif était tout autre. Et si la France n’avait pas un leader, ni même un co-leadership, mais une pluralité de leaders ?
Sur le papier, non content d’avoir neuf coureurs (car le champion du monde en titre ne fait pas partie des quotas imposés), la France a une véritable armada offensive. Et à n’en pas douter le meilleur effectif. La sortie prématurée de Julian Alaphilippe de la Vuelta et ses récentes déclarations vont dans le sens d’une condition physique approximative. Les probabilités que Loulou ne soit pas à 100 % le jour-J sont élévés. Même si le double champion du monde en titre est l’un des meilleurs du monde lorsqu’il s’agit de préparer un événement. Sa sortie de la Vuelta était peut-être une aubaine. Une sortie que certains jugeront opportunistes. Mais une sortie qui dans tous les cas se restera pas anodine sur le résultat de dimanche.
Évidemment pour pallier une méforme de sa tête d’affiche emblématique, la France peut compter sur Benoit Cosnefroy, qui n’a jamais paru aussi fort de sa vie. Les indications données sur son travail titanesque en Flandre n’étaient qu’une confirmation de tout le bien qu’on pouvait penser de lui après sa victoire à la Bretagne Classic et sa médaille de bronze aux Championnats d’Europe. Cette année a été encore plus marquante avec un goût d’inachevé à l’Amstel Gold Race et à la Flèche Brabançonne. Sa victoire à Québec est un nouveau step-up que le normand devrait au plus vite confirmer.
Valentin Madouas séduisant sur les classiques, sur le Tour de France et plus récemment au Limousin et Luxembourg offre un éventail tactique très large à l’équipe de France. Si on considère qu’à la fois Romain Bardet et Christophe Laporte peuvent aussi apporter leur pierre à l’édifice.
L’énorme avantage du clan français, c’est que le champ des possibles est si large que l’équipe est illisible. Alors, lançons-nous un défi : celui de trouver le plan Voeckler :
Quatrième tour : laisser Bruno Armirail lancer la première estocade sur le plat ;
Cinquième, sixième, septième, huitième et neuvième : laisser Quentin Pacher, Romain Bardet et Pavel Sivakov attaquer à tour de rôle et suivre les coups ;
Dizième et antépénultième tour : attaque de Valentin Madouas dans le Mount Ousley ;
Onzième et avant-dernier tour : attaque de Julian Alaphilippe dans le Mount Pleasant ;
Douzième et ultime tour : attaque de Benoit Cosnefroy dans le Mount Pleasant ;
Sprint : jouer la carte Christophe Laporte ou Florian Sénéchal suivant la forme et l’usure de la course.
Après le Grand Prix de Montréal, les rapports de force ont changé entre Wout van Aert et Tadej Pogacar. Le slovène a montré une fois de plus qu’il est l’un des plus rapides du monde, si ce n’est le plus rapide dans un sprint en petit comité quand la course a été harassante. Laruns sur le Tour de France 2020 et Liège-Bastogne-Liège 2021 en sont les meilleurs exemples. Parmi les meilleurs du monde dans les pentes abruptes, Pogacar fait partie de ses épouvantails qui adoreront durcir la course dans le Mount Pleasant. Le problème majeur de Pogi réside dans la faiblesse de son équipe. La Slovénie n’a absolument pas les armes pour lutter face aux grandes nations. Alors pourquoi ne pas utiliser Jan Tratnik de manière offensive pour profiter des mouvements de course sur le circuit. Des mouvements qui peuvent s’avérer victorieux tant qu’il est compliqué d’être bien organisé sur un tel circuit.
A chaque grand événement, il est deux questions qui ressortent :
Mathieu van der Poel sera-t-il aussi fougueux ?
Quel est la forme de MVDP ?
Je ne peux pas contrôler l’opposition et le parcours de la Coupe du monde, mais je peux me contrôler. Et je suis prêt pour ça.
Mathieu van der poel en conférence de presse
À la première interrogation, le néerlandais aura répondu avec maturité. Un constat assez criant, tant on voit l’offensive petit-fils de Raymond Poulidor courir de plus en plus intelligemment. Comme un chien-fou qui a compris qu’il était vain de chasser les voitures.
À la seconde, il n’y a juste qu’à observer ses données. Sur trente minutes, une heure et deux heures, elles n’ont jamais été aussi bonne que sur les Strade Bianche 2021 qu’il a remporté haut la main. La présence du prodige néerlandais est de bonne augure pour les équipes désireuses d’utiliser le circuit de Wollongong pour dynamiter la course. Un potentiel dynamique que les Pays-Bas peuvent utiliser tant avec Dylan van Baarle, qui a déjà montré être l’un des meilleurs du monde dans les courses d’usure (vainqueur de Paris-Roubaix et 2e à Louvain). Qu’avec Bauke Mollema, dans un parcours qui semble cousue-main pour un pitbull comme lui, ne lâchant jamais le morceau.
Nous ne sommes pas favoris
daniele bennati sur le site de la fédération italienne
Une équipe italienne toujours présente lors des grands rendez-vous. Une des nations parasites de ce mondial. Pourquoi parasite ? Parce que les ambitions du sélectionneur Daniele Bennatti sont mesurées. Avec l’objectif de bien figuré dans le Top 10. Mais avec des leaders de la trempe d’Alberto Bettiol, toujours en excellente condition sous la bannière Azurri. L’équipe a fière allure. Matteo Trentin en co-leader est au moment phare de sa saison où il brille année après année quand l’automne approche. En forme sur le Luxembourg, le coureur de la UAE émirates a envoyé de bons signaux en vue de Wollongong. Un constat similaire qui peut être fait avec Andrea Bagioli au Canada. Accompagnés de coéquipiers qui ne sont pas en reste sur les courses aoûtienne et septembrale, l’Italie est une équipe qui peut surprendre par son potentiel dynamique sur un circuit comme celui-ci.
Avec l’absence de Tom Pidcock, la Grande-Bretagne est privée de son fer de lance. Si l’équipe applique la même stratégie que chez les espoirs, alors Ethan Hayter devrait être la carte maîtresse. Attention sur un circuit pareil à corriger un défaut qui pourrait coûter cher à la figure de proue des Britanniques : le placement. Il est vrai qu’Hayter à une facheuse tendance comme Yates à être placé en queue de peloton. Une équipe avec de nombreux coureurs rapides comme Jake Stewart, Fred Wright ou Ben Turner qui aura pour objectif de s’immiscer dans tous les coups.
Comme toujours Magnus Cort Nielsen est un coureur attendu sur les courses d’un jour après ses performances sur les grands Tours. Mais à regarder de plus près, ce dernier n’a jamais été un adepte des courses d’un jour. Se mettant en lumière, sur les courses par étape où il faut se bonifier avec le temps.
Mais qu’à cela ne tienne Mathias Skjelmose, Jakob Fuglsang et Mikkel Honoré auront toutes les cartes en main pour profiter des mouvements de course. Avec une préférence pour ce dernier qui au-delà de trouver un terrain à sa mesure pour faire parler son moteur et dans le moment de sa saison où il est bien souvent le plus en forme.
Après une deuxième place amère sur le contre-la-montre, Stefan Küng peut être considéré comme la tête d’affiche de la sélection helvétique. Une affirmation qu’il aurait été difficile de tenir l’an passé. Mais force est de constater que le suisse a fait des progrès gigantesques dans les difficultés comme celle du circuit urbain de Wollongong. Un format de course qui pourrait se rapprocher du style de course plutôt ardennais dont il n’est pas en reste. Avec un Mauro Schmid en coleader évident tant sa forme a été convainquante sur les dernières courses. Le coureur de la Quick Step pourrait profiter de ces mouvements de course lui aussi pour faire parler son moteur.
La nation la plus amputée de ce mondial qui devra faire avec les moyens du bord. Si la course semble se diriger vers une usure trop dure pour Ivan Garcia Cortina, le Marc Soler de la Vuelta pourrait aller chercher un titre à la manière. De la même façon qu’il a gagné à Bilbao.
Neilson Powless en chasse gardée avec le groupe des leaders et attendant le bon moment dans les deux derniers tours. Magnus Sheffield dans un rôle plus offensif, tel est le plan des Américains qui devraient être appliqué.
Des Vikingsqui miseront sur un sprint d’Alexander Kristoff, ce dont on peut raisonnablement douter. Mais Andreas Leknessund et Tobias Foss ne devraient pas se priver pour tenter crânement leur chance. De gros moteurs capables de tenir la dragée haute à un peloton qu’il ne faudra pas laisser filer trop long de crainte de n’être revu.
Pour gagner Michael Matthews devra espérer un scénario à la Mende. Coureur plutôt défensif qu’offensif, il est évident que personne ne souhaitera l’emmener au sprint. La solution est de courir sans doute contre-nature pour Bling-Bling. Pourra-t-il reproduire sa durabilité face aux attaques des puncheurs comme il l’a fait dans le Poggio ? La question demeure en suspens pour celui qui veut montrer qu’il n’est pas qu’un sprinteur.
VINI VIDI BINI
Même si l’usure de la course pourrait avoir raison de Binian Girmay, la sélection érythréenne misera sur un all-in de son « history maker ». Premier coureur de couleur à être médaillé sur des mondiaux l’an passé, premier à gagner une classique et et à gagner une étape d’un Grand Tour. Un talent exceptionnel pour une destinée sans pareille. Bini fait rayonner le sport africain. Un futur champion du monde a n’en pas douter, un champion du monde qui ferait plaisir pour l’histoire et la personne appréciée qu’il est dans le peloton. Un coureur que personne n’a envie d’emmener au sprint, surtout après une journée asommante.
Sans doute trop facile pour un Nairo Quintana, la meilleure ressemble à un Sergio Higuita dans une course qui pourrait facilement faire penser à Liège-Bastogne-Liège dont il a pris la cinquième place cette année.
Almeida a un terrain à sa convenance, mais il ne faudra pas se faire piéger comme à Trento l’an passé. Une chose est certaine après la Vuelta : la forme est présente.
PREDICTIONS
La France est attendue pour faire le show, mais contre toute attente, ce sera l’Italie qui lancera en premier la course de loin. Un peloton que la Belgique se fera un plaisir de maîtriser. Peter Serry et Stan Dewulf seront lourdement mis à contribuer, mais préserveront au mieux leurs coéquipiers qui n’en n’auront que la tâche plus aisée. Soudain, c’est l’heure : l’attaque de Remco Evenepoel. Seulement problème, Tadej Pogacar a suivi le mouvement accompagné d’une poignée de coureurs, à près de 50 kilomètres de l’arrivée. Les choses rentrent dans l’ordre, la course est décousue. Mais jamais un groupe n’obtient le crédit nécessaire. Au dernier passage du Mount Pleasant, c’est un groupe d’une trentaine d’unités qui se présente. Tadej Pogacar porte un coup de poing que seul Mathieu van der Poel arrive à suivre. Derrière, c’est la débandade. Les coureurs explosent un à un comme des pop-corns. Le remake du Tour des Flandres est en marche. Le duo semble filer vers la victoire. Le peloton est désorganisé… Battu. Mikkel Honoré sort de ce qu’il en reste à 4 bornes de l’arrivée. Mais c’est trop tard. Mathieu van der Poel ne se fait pas avoir par le sprint long de Tadej Pogacar, qui abdique sur la ligne. Pogi se contente d’une médaille d’argent et devient le deuxième coureur de l’Histoire à finir sur le podium d’un Grand Tour, d’un Monument et des Mondiaux la même saison… Après Remco Evenepoel. Faisant de Wollongong, un mondial à part dans l’histoire du cyclisme moderne.
Mathieu van der Poel
Tadej Pogacar
Mikkel Honoré
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Marseille – Marseille : 176.98 kilomètres pour ouvrir la saison 2022 sur le territoire français. Accompagné d’un total d’un peu plus de 2900 mètres de dénivelé positif, la reprise s’annonce musclée pour une bonne partie du peloton professionnel à la sortie des stages hivernaux et du Challenge Mallorca.
UNE COURSE SANS CESSE PLUS ATTRAYANTE ?
Une fois n’est pas coutume, la crise sanitaire aura eu un impact indéniable sur l’ouverture de la saison. Si d’ordinaire, l’hémisphère austral signe les premiers coups de pédale du peloton professionnel avec un dossard épinglé sur le dos ; notamment grâce au Santos Down Under Tour et à la Vuelta San Juan, initialement prévus durant la deuxième quinzaine de janvier. L’annulation des courses méridionales contraint une nouvelle fois le monde de la petite reine à revoir ses plans. C’est donc tout naturellement que les courses européennes bénéficient d’un plateau plus attrayant. Et bien que pour son 43e anniversaire, le Grand Prix La Marseillaise soit en concurrence avec le Trofeo Playa de Palma, dernière des épreuves du Challenge Mallorca, la liste des engagés 2022 jouit d’une concurrence plus relevée qu’à l’accoutumée comme la précédente édition.
Édition 2021 du GP La Marseillaise
L’accent est particulièrement mis par les coureurs français qui y voient la première occasion de marquer des points et potentiellement prendre la tête de la Coupe de France. Une entrée en matière avant la série de courses qui jalonne le mois de février (Étoile de Bessèges, Tour de Provence et des Alpes Maritimes et du Var, Faun-Ardèche et Drôme Classic).
Edition
Type de victoire
Enchaînement final
ÉCART au Sommet de la dernière difficulté
2021
Sprint réduit (32 unités)
Route des Crètes – Col de la Gineste
/
2020
Sprint groupé (4 unités)
Route des Crètes – Col de la Gineste
26 secondes
2019
Échappée matinale (2 unités)
Pas d’Oullier – Col de la Gineste
1 minute 30
2018
Sprint groupé (9 unités)
Route des Crètes – Col de la Gineste
1 minute 30
2017
Sprint groupé (9 unités)
Route des Crètes – Col de la Gineste
1 minute
2016
Sprint groupé (2 unités)
Route des Crètes – Col de la Gineste
30 secondes
2015
Sprint massif
Col des Bastides – Col de la Gineste
36 secondes
2014
Sprint massif
Col des Bastides – Col de la Gineste
40 secondes
2013
Sprint réduit (39 unités)
Col des Bastides – Col de la Gineste
20 secondes
2012
Sprint réduit (15 unités)
Col des Bastides – Col de la Gineste
/
2011
Solitaire
Col des Bastides – Col de la Gineste
3 minutes
Avec l’introduction de la Route des Crètes, les puncheurs et grimpeurs ont su profit de cette dernière pour remodeler le schéma presque traditionnel du sprint (massif ou réduit). Profitant de ladite difficulté pour mettre les sprinteurs et leurs équipes en difficulté. Exception faite de 2021, qui a vu un vent puissant de face annihiler toutes les tentatives d’attaque et réduire à néant les chances des plus téméraires.
Pour le cru 2022, les organisateurs ont décidé de bouger une nouvelle fois les lignes. Si l’augmentation de la distance de 25 kilomètres est conservée, le place de la route des Crètes sera l’innovation de cette année. Un changement contraint par le souhait de la municipalité de Cassis, d’éviter un second passage. La symbolique difficulté sera ainsi empruntée dans le sens Cassis-La Ciotat. Mais aussi trouvera son placement chamboulé. Exit un sommet à 28 kilomètres, c’est désormais à 47.5 kilomètres que le « juge de paix » trouvera sa place. Une nouvelle que les sprinteurs doivent accueillir à bras ouverts.
2.8 kilomètres à 9.6 %, pour sa partie la plus ardue, la bataille sur le papier s’annonce corsée. Si seulement le sommet n’était pas jugé si loin de l’arrivée.
Désormais le Pas d’Oullier s’érigera sur le chemin de…
a montée de la Gineste
Une ascension, longue dont les pentes sont douces, qui est à l’image du sommet de la précédente : entièrement exposée au vent. Si le vent y souffle de manière défavorable (de face), alors les sprinteurs ont une chance d’annihiler les offensives adversaires. Si à l’opposé le vent est favorable (de dos), alors la montée peut s’avérer, par l’exigence du parcours, sonner le glas de chance de victoire sur le Boulevard Michelet pour les hommes les plus rapides .
Éole du côté des Sprinteurs ?
Le final sera marqué, selon toute vraisemblance, par le même vent que l’an passé.
Un fort vent de face qui devrait freiner les ardeurs des plus véhéments et permettent aux équipes de sprinteurs d’organiser une chasse plus prompte.
DES ARMADAS WORLD TOUR PRÊTENT À EN DÉCOUDRE
“The whole team rode an excellent race. I started sprinting with around 350 metres to go which was too soon and I misjudged it.” @MATTEOTRENTIN
D’aucuns aura en mémoire, Matteo Trentin lançant à plus de 300 mètres, nez au vent, le sprint en 2021. C’est dans un esprit revanchard que l’italien s’aligne un an plus tard. Et le moins que l’ont puisse dire, c’est que la UAE émirates a mis les petits plats dans les grands pour l’occasion. Si l’ancien champion d’Europe est la carte sprint de l’équipe, les émiratis comptent bien avoir plusieurs cartouches à exploiter suivant les scénarios. Ainsi un coureur comme Diego Ulissi pourrait profiter de ses qualités de puncheurs pour espérer régler un petit sprint groupé. A l’image d’un Alessandro Covi qui aura déjà pris du rythme sur les terres espagnoles avec le Challenge Mallorca. Et si le sprint est privilégié, les qualités de rouleurs d’Ivo Oliveira, Vegard Stake Laengen et du transfuge Alexys Brunel ne seront pas de trop pour tirer le peloton vers un sprint certain. Même si l’on pourrait espérer du français qu’il nous gratifie d’un raid en solitaire comme il a pu le faire en 2020 sur les routes de Belgrade. Une chose est certaine, le nordiste sera scruté de près pour sa rentrée. Et si sprint il doit y avoir, Joël Suter en étage supplémentaire à la fusée émiratie rajoute une force de frappe non négligeable.
Les courses que je mets dans mon viseur sont toutes des courses d’un jour. Ce sera un peu une nouvelle aventure par rapport aux deux dernières années [… ] Si je regarde mon CV, ce qui manque, c’est une victoire dans une course d’un jour. Une grande course d’un jour, c’est ce dont je rêve et ce que je vais essayer de réaliser
Magnus Cort Nielsen, à La télévision danoise
71 Alberto Bettiol 🇮🇹 72 Owain Doull 🇬🇧 73 Jens Keukeleire 🇧🇪 74 Magnus Cort Nielsen 🇩🇰 75 Michael Valgren Hundahl 🇩🇰 76 Lukasz Wisniowski 🇵🇱 77 Tom Scully 🇳🇿
Si l’on cherche la carte sprint du côté de la EF Education-EasyPost, c’est vers Magnus Cort Nielsen qu’il convient de se pencher. Seulement, le danois a annoncé sur Instagram avoir loupé une semaine de stage. Malade début janvier, la préparation n’a pas été des plus optimales donc. Ce sont probablement vers les plans B qu’il convient de se tourner pour les hommes de Jonathan Vaughters. Alberto Bettiol en tête de liste. Ses problèmes intestinaux derrière lui, l’italien se sent renaître. Le couteau entre les dents, le vainqueur du Tour des Flandres 2019 est prêt à en découdre. Mais au vue de la météo, la tâche s’annonce rude. Une tâche tout aussi difficile pour Michael Valgren Hundahl qui n’a pour habitude de briller si tôt dans la saison. Si les incertitudes planent sur MCN, il convient probablement de se tourner en premier lieu vers Owain Doull avant d’émettre l’hypothèse Jens Keukeleire, véritable artificier de la victoire de son sprinteur dans le final de Cordoba.
Crédits Photo : Instagram daryl.impey
41 Daryl Impey 🇿🇦 42 Rudy Barbier 🇫🇷 Hugo Houle 🇨🇦 43 Patrick Bevin 🇳🇿 Derek Gee 🇨🇦 44 Patrick Boivin 🇨🇦 45 Itmar Einhorn 🇮🇱 46 Mads Würtz Schmidt 🇩🇰 Guy Sagiv 🇮🇱 47 Tom Van Asbroeck 🇧🇪 Edo Goldstein 🇮🇱
Que de noms rapides du côté de la Israël Premier-Tech. A en croire les plans, l’équipe aura pour chef de file Daryl Impey. Si l’on se refère aux forces passées, il est vrai que le sud africain réussi toujours brillamment son entrée. Assez logique en somme pour un coureur de l’hémisphère sud dont la reprise est située plus tôt dans la saison. Cependant sans Down Under, la question peut se poser d’un niveau de forme moins étincelant. Si tel est le cas Mads Würtz Schmidt ou Patrick Bevin, deux solides sprinteurs bons grimpeurs pourraient faire figure de palliatifs.
51 Tony Gallopin 🇨🇵 52 Alex Kirsch 🇱🇺 53 Bauke Mollema 🇳🇱 54 Mads Pedersen 🇩🇰 55 Toms Skujins 🇱🇻 56 Edward Theuns 🇧🇪 57 Otto Vergaerde 🇧🇪
Une force de frappe plus discutable pour la Trek-Segafredo…
Il n’est pas déraisonnable de penser qu’à la fois Mads Pedersen et Edward Theuns ne survivront pas aux difficultés. Dès lors, l’équipe se reposera sur Tony Gallopin, de retour parmi les seins de feu la Radioshack et Bauke Mollema. Seulement, le premier devra conjurer le sort. En effet, le français a pour habitude d’être en condition à la reprise mais n’a plus fait un Top 10 sur l’épreuve depuis 2018.
81 Thomas De Gendt 🇧🇪 Philippe Gilbert 🇧🇪 82 Filippo Conca 🇮🇹 83 Steff Cras 🇧🇪 Cédric Beullens 🇧🇪 84 Sébastien Grignard 🇧🇪 86 Viktor Verschaeve 🇧🇪 87 Xandres Vervloesem 🇧🇪
Malade il y a quatre jours, Philippe Gilbert sera tout de même le fer de lance de l’équipe Lotto Soudal. Problème étant, le vétéran entame sa dernière saison professionnelle qu’il entend couronner de succès au printemps. D’ordinaire, le belge sait monter en pression en vue de ses objectifs. Pas de raison vraisemblable de le voir briller trop tôt dans la saison. Les cartouches risquant d’être dégainées plus tard dans la première partie de saison.
21 Guillaume Martin 🇨🇵 22 Bryan Coquard 🇨🇵 23 Alexandre Delettre 🇨🇵 24 Anthony Perez 🇨🇵 25 Hugo Toumire 🇨🇵 26 Rémy Rochas 🇨🇵 27 Benjamin Thomas 🇨🇵
Si une équipe pourrait être entièrement dévouée à son sprinteur, c’est bel et bien la Cofidis. Bryan Coquard est probablement le sprinteur qui fait figure d’épouvantail dans la startlist actuel. Certes, des grimpeurs patentés pourraient avoir leur chance plus tôt dans la course. Mais ces derniers à l’image d’un Guillaume Martin sont destinés à arriver en solitaire pour avoir un espoir de lever les bras. Avec Benjamin Thomas en plan B mais surtout en poisson pilote, le Coq a de grandes chances de mettre la balle au fond.
1 Benoît Cosnefroy 🇫🇷 2 Lilian Calmejane 🇨🇵 3 Clément Champoussin 🇨🇵 4 Geoffrey Bouchard 🇨🇵 5 Lawrence Warbasse 🇺🇲 6 Antoine Raugel 🇨🇵 7 Paul Lapeira 🇨🇵
Gardien de trois des quatre dernières éditions, AG2R Citroën La Mondiale se rêverait de faire la passe de trois. Le tout étant que les terres et ciel sont réduits à des tentatives, probablement veines, d’éviter un sprint massif comme réduit. A la fois Lilian Calmejane et Benoît Cosnefroy seront sur le front pour mener cette guerre. Rapides, ils ne le sont normalement pas face aux purs sprinteurs. Mais après le coup de Aurélien Paret-Peintre l’an passé : qui sait ? Et si le salut venait du néo-pro Antoine Raugel ? Beaucoup de points d’interrogation mais assurément une équipe qui tentera son va-tout pour dynamiter la course.
Dans le même esprit, la Groupama-FDJ de retour de stage à Teide alignera une équipe qui comptera sur Thibaut Pinot, deuxième ici même en 2016 et Quentin Pacher, transfuge de B&B pour profiter de la Route des Crètes.
S’il est une équipe qui a montré sa force lors de la Clàssica Comunitat Valenciana, c’est bel et bien la Arkéa Samsic. Et pourtant, trop sûre de ses forces, l’équipe bretonne aura pris les mains du peloton et la tête du sprint bien trop tôt. Ce qui aura, sans l’ombre d’un doute, coûté la victoire à Amaury Capiot. Qu’à cela ne tienne, en ayant réussi à placer Thomas Boudat dans de très bonnes positions l’an passé. Il faudra réitérer un aussi bon travail pour briller en pareille société.
Attraction de l’hiver avec le transfert retentissant de Péter Sagan, les TotalEnergies sont de ceux à avoir un plan mixte. Si Edvald Boasson-Hagen semble désormais trop lourd pour passer outre les difficultés, Julien Simon a le profil idéal pour miser sur sa polyvalence. Cependant, le rennais manque sans doute de ce petit quelque chose pour faire la différence.
111 Jonathan Hivert 🇨🇵 112 Alan Boileau 🇨🇵 113 Franck Bonnamour 🇨🇵 114 Thibault Ferasse 🇨🇵 115 Alexis Gougeard 🇨🇵 116 Quentin Jauregui 🇨🇵 117 Victor Koretzky 🇨🇵
Définitivement avoir perdu Bryan Coquard est une perte de chance énorme pour le sprint de la B&B Hotels – KTM. Mais pourtant, l’équipe pourra compter sur le phénomène de l’année 2021. Franck Bonnamour est attendu pour transformer l’essai. Semi-rapide, le français n’a rien à jalouser aux meilleurs. Une demie-vitesse dont peuvent se targuer Thibaut Ferasse ou même Alan Boileau. Supérieur à ce que peut donner le tourangeau Jonathan Hivert. Il sera évidemment des plus intéressants de garder un œil sur les premiers pas du VTTistes Victor Koretzky, qui doit avoir à la fois la caisse et l’explosivité nécessaire pour tenter quelque chose.
Les facteurs X
He did it. They did it.
Norway 🇳🇴 with back-to-back GC victories at @tourdelavenir and five stage wins.
Johannes, Søren, Ådne, Jonas, Anders, Tobias, Stig, Arne Gunnar and the rest of the staff.
Équipe phare de l’année 2021, les norvégiens de la Uno-X ont réussi à obtenir le crédit qu’ils méritaient. C’est donc avec plaisir que la communauté se réjouit de voir leur invitation fleurir sur les plus grandes courses du printemps. Il est aisé de détacher le sprinteur de l’équipe. La pépite du monde armateur Kristoffer Halvorsen n’avait su transformer l’essai chez la Sky-Ineos. Et pourtant, réussira-t-il à passer outre les difficultés ? C’est la question que l’on peut légitimement se poser. Mais tant Rasmus Tiller que Tobias Halland Johannessen peuvent faire parler de leur polyvalence. Et lorsque l’on parle de diamant brute, ce dernier n’est pas en reste. Deuxième du Baby Giro, vainqueur du Tour de l’Avenir, le grimpeur norvégien n’est pas qu’aérien. Il est aussi rapide, ce qui lui assure une place de choix cette saison. Même en ayant le statut de neo-pro.
We are pleased to announce that Georg Zimmermann 🇩🇪 has extended his contract with the team until the end of 2024! @g_immermann will start his second season with us tomorrow in the GP de La Marseillaise 🇫🇷
61 Théo Delacroix 🇨🇵 62 Aimé De Gendt 🇧🇪 63 Tom Devriendt 🇧🇪 64 Hugo Page 🇨🇵 65 Simone Petilli 🇮🇹 66 Baptiste Planckaert 🇧🇪 67 Georg Zimmermann 🇩🇪
Sans Baptiste Planckaert, les Intermarché Wanty Gobert Matériaux devront probablement compter sur le fluctant Georg Zimmermann. Capable d’exploit sans pareil comme de passer au travers. Quoi qu’il en soit, l’équipe a montré être prête à en découdre pour conserver son statut World Tour avec des coureurs en forme sur le Challenge Mallorca. Quoi d’étonnant pour une équipe belge qui a l’habitude d’avoir ses coureurs notamment du plat pays en forme dès la reprise ?
121 Milan Menten 🇧🇪 122 Louis Blouwe 🇧🇪 123 Cériel Desal 🇧🇪 124 Remy Mertz 🇧🇪 125 Tom Paquot 🇧🇪 126 Johan Meens 🇧🇪 127 Luc Wirtgen 🇱🇺
Des mots de Rémy Mertz, les leaders de la Bingoal Pauwels Sauces WB seront Milan Menten et Tom Paquot. Certaines réserves peuvent être émissent sur le premier du fait de sa chute au cours du stage de l’équipe. Face à quelques points d’interrogation à son sujet, les faveurs devraient revenir au second. Qui a montré une belle pointe de vitesse dans le Doubs. Terminant derrière Dorian Godon réputé pour être rapide et Binian Girmay, récent vainqueur au Trofeo Port Alcúdia.
J’espère participer et montrer que j’ai passé un bon hiver. À part quatre jours de grippe intestinale, j’ai pu tout terminer parfaitement, même si nous avons eu des problèmes de corona avec l’équipe au camp d’entraînement.
Arne Marit, à l’In de leiderstrui
131 Arne Marit 🇧🇪 132 Lindsay De Vylder 🇧🇪 133 Alex Colman 🇧🇪 134 Jens Reynders 🇧🇪 135 Aaron Van Poucke 🇧🇪 136 Kenneth Van Rooy 🇧🇪 137 Ward Vanhoof 🇧🇪
La Sport Vlaanderen Baloise voudra sans doute miser sur son sprinteur Arne Marit qui a montré tout son talent à l’automne dernier. Notamment en gagnant au Morbihan devant le Coq et Elia Viviani, ce qui démontre un tant soit peu la vitesse du jeune belge. En soutien, Kenneth Van Rooy devrait être un parfait coéquipier capable de remplacer Marit en cas de défaillance.
🇨🇵 El domingo abrimos un nuevo frente en el #GPLM2022, primera salida del año en suelo francés, donde presentamos un potente bloque.
161 Francisco Galván Fernandez 🇪🇸 162 Martí Márquez Roman 🇪🇸 163 Danny Van der Tuuk 🇳🇱 164 Daniel Alejandro Mendez Norena 🇨🇴 165 Ibon Ruiz Sedano 🇪🇸 166 Savva Novikov 🇷🇺 167 Pau Miquel Delgado 🇪🇸
Idem pour la Kern Pharma avec Francisco Galván Fernandez
🔁 Changement de compo ! Tony Hurel remplacera Yoann Paillot pour le #GPLM2022 : – Romain Cardis – Nicolas Debeaumarché – Tony Hurel – Anthony Maldonado – Flavien Maurelet – Stéphane Rossetto – Morné Van Niekerk pic.twitter.com/NpAJPdMFvF
181 Thomas Boudat 🇨🇵 182 Clément Carisey 🇨🇵 183 Maxime Jarnet 🇨🇵 184 Jérémy Leveau 🇨🇵 185 Tom Mainguenaud 🇨🇵 186 Evaldas Siskevicius 🇱🇹 187 Valentin Tabellion 🇨🇵
Avec le dauphin de l’épreuve l’an passé, en la personne de Thomas Boudat, les Go Sport – Roubaix Lille Métropole ne font assurément pas le déplacement pour trier les lentilles. Un coureur qui pourra profiter à la fois de son bloc hivernal et de la piste pour être en grande forme d’entrée, avec le couteau entre les dents.
191 Jordan Jegat 🇨🇵 192 Louis Barré 🇨🇵 193 Yaël Joalland 🇨🇵 194 Maël Guégan 🇨🇵 195 Mathias Le Turnier 🇨🇵 196 Emmanuel Morin 🇨🇵 197 Tom Paquet 🇱🇺
Pour les U Nantes-Atlantique, l’expérimenté Emmanuel Morin pour rêver Top 10. Les talentueux espoirs Louis Barré et Yaël Joalland tenteront de démontrer toute la valeur de l’effectif dont l’équipe amateure ayant obtenu récemment le label continental.
On aura une équipe portée vers l’avant avec l’idée d’avoir toujours 2-3 leaders aguerris capables de faire un top 10 ou 15
Nicolas vogondy directeur Sportif de Nice a Ouest France
201 Maxime Urruty 🇨🇵 202 Kévin Besson 🇨🇵 203 Jonathan Couanon 🇨🇵 204 Tristan Delacroix 🇨🇵 205 Jean Goubert 🇨🇵 206 Paul Hennequin 🇨🇵 207 Andrea Mifsud 🇨🇵
Objectif montrer et mouiller le maillot pour les coureurs de Nice Métropole Cote d’Azur.
152 coureurs se disputant le maillot tricolore de Champion de France sur le parcours d’Epinal à travers 242,9 kilomètres : un fictif de 10.9 kilomètres suivi de seize tours de 14.5 kilomètres. Avec 4766 mètres de dénivelé positif, le parcours s’annonce usant et nul doute que les sprinteurs auront toutes les difficultés du monde à s’imposer. Cette année le titre devrait revenir à un puncheur ou un grimpeur.
jouer sur le surnombre ou etre obligé à anticiper
Le circuit final est composé de deux difficultés principales à savoir :
La difficulté principale par le Chemin de la Fontaine Goeury à peine plus de 2 kilomètres à près de 6 %. Situé dans le dernier tour à 6.5 kilomètres de l’arrivée, sa répétition usante devrait comme chez les amateurs et les femmes faire un écrémage progressif.
Plutôt excentré de la ville sur un circuit très urbain qui n’offre guère de répit.
Une mise à mal et un parcours casse patte illustrée par un faux plat d’un kilomètre juste après la difficulté principale.
La montée de l’arrivée qui offre un dernier kilomètre pour puncheurs.
Une difficulté à l’image du parcours : urbain au possible qui relève toute l’exigence du parcours comme nombre de relances.
Un temps menaçant mais dont la pluie ne devrait s’abattre qu’à la fin du championnat (fin estimé aux alentours de 16h50). Le peloton ou du moins ce qu’il en restera devrait être épargné par la pluie.
A l’image de Florent Castellarnau chez les amateurs qui aura animé le dernier tour du champion et longtemps résister à un groupe de contre, l’anticipation est la clé de la réussite et de la désorganisation des équipes sur-représentées. A ce titre, on pense aisément à Julian Alaphilippe. Véritable homme de championnat, Loulou n’aura guère réussi à s’imposer les dernières années. Quand bien même, le champion du monde aura réussi à animer chacun d’entre elles.
Encore une fois, toute la mesure sera de déjouer le surnombre d’équipe comme la Groupama-FDJ qui aligne dix neuf coureurs contre seulement trois pour la Deceuninck Quick Step. Ce qui réduit drastiquement la marge tactique de l’équipe d’Alaphilippe. D’ailleurs, les hommes de Marc Madiot ne sont pas les seuls à pouvoir user du nombre puisque la AG2R Citroën La Mondiale alignera dix-sept coureurs, seize pour les B&B Hotels P/B KTM, quinze pour les Total Direct Energie, quatorze pour les Arkea Samsic, etc.
Si Julian Alaphilippe est le favori logique sur un tel parcours, le nombre pourrait jouer en sa défaveur une fois de plus. Gardienne de sept des dix derniers titres, la Groupama-FDJ s’aligne comme la grandissisme favorite de l’épreuve. David Gaudu sur un parcours qui lui scie bien pourrait faire parler toutes ses qualités de puncheurs qui lui ont valu de bien places sur la Flèche Wallonne. Mais sans doute marqué comme un Alaphilippe, un second couteau pourrait s’en sortir. Champion de France amateurs à Vesoul en 2016, Valentin Madouas a sans nul doute le parcours de rêve pour réitérer l’exploit chez les professionnels cette fois. Sa pointe de vitesse au sprint pourrait être la clé en cas de sprint en comité réduit comme c’était le cas chez les amateurs et les femmes mais aussi sur le circuit exigeant de La Haie-Fouassière.
L’opposition préférée vient sans doute des Arkea Samsic qui aligne le Champion de France sacré, il y a deux ans de cela, à la Haie-Fouassière, à savoir Warren Barguil. Mais le breton partagera le leadership avec un homme en forme. Elie Gesbert qui de retour du Covid affiche des jambes de feu avec une victoire au Tour d’Algarve et une bonne route d’Occitanie. Champion de France junior en 2013, le breton aura aussi ravi la médaille de bronze au champion d’Europe la même année derrière son coéquipier.
Dans la chasse aux trois chiffres, un nom se démarquera. Ce sera Anthony Perez qui aura montré une santé de fer avec une quatrième place malgré avoir été mis au charbon pour Guillaume Martin sur le Mercan Tour et en vue sur le Dauphiné. Le coureur de la Cofidis trouve un terrain punchy parfait pour exprimer toutes ses qualités. Rapide au sprint, il ne faudra guère l’emmener.
Avis sur le Championnat d’Italie : Alessandro Covi (UAE en force sur un terrain punchy) Avis sur le Championnat de Belgique : Mauri Vansevenant (sans grande conviction)
Deuxième course du tryptique ardennais, la Flèche Wallonne est réduit depuis 2003 à une course de cote où le Mur de Huy en est le juge de paix. Une montée finale qui donne tout le prestige de la classique hutoise, qui rythme avril depuis son introduction en 1983. Sur un parcours de 193,6 kilomètres avec une boucle de 31,8 kilomètres à parcourir deux fois.
Introduite dans le circuit final en 2014, il a fallu attendre l’année suivante pour que son couple indémodable avec la cote de Cherave remplace le duo côte d’Amay (1.6 kilomètres à 6 %) – côte de Villers-le-Bouillet (1.3 kilomètres à 6.5 %).
Situé à 9.7 kilomètres de l’arrivée, le chemin des gueuses offre une opportunité pour ceux désirant anticiper l’arrivée finale.
La boucle introduite en 2020 fait part au chemin des gueuses remplaçant la désormais regrettée côte de Cherave. Une modification qui « simplifie » somme toute le final. Les Gueuses étant situées à près de 10 kilomètres de l’arrivée en son sommet contre les seulement 6 kilomètres au sommet de son prédécesseur. Et dont le graphique montre des pentes plus « abordables ». Si le but en 2015 était d’offrir un final plus dynamique en plaçant Cherave en pénultième difficulté. La modification apportée l’an passé tant à éliminer les attaques qui ont des chances d’aller au bout. A l’image de Maximilian Schachmann en 2018. Pour favoriser un final explosif à Huy comme il est coutume.
Est-il nécessaire de présenter le monstre belge ? 1.3 kilomètres à 9.7 % selon les organisateurs, vous place parmi les géants du cyclisme moderne. Une seule obligation, aborder le Mur dans les premiers de cordée.
Plusieurs manières d’aborder le Mur de Huy :
anticiper la montée : un action de bravour comme Rigoberto Uran l’an passé ;
attaquer avant les 500 mètres : un aveu de faiblesse comme Igor Astarloa en 2006 ;
attaquer à 400 mètres : un excès de confiance dès les plus forts pourcentages comme Matthias Kessler en 2007 ;
attaquer à 300 mètres : porté par l’adrénaline juste après le virage Claude Criquielion comme Philippe Gilbert en 2011 ;
attaquer à 200 mètres : le moment idéal vers la petite chapelle face à Notre-Dame de la Sarte Calvaire où la majorité s’écrase quand il faut remettre une dent comme Alejandro Valverde et Julian Alaphilippe ont eu l’habitude d’y placer leurs accélérations décisives.
Anticiper le Mur de Huy est souvent résumé à une attaque suicide. Quand bien même Maximilian Schachmann était à quelques 250 mètres de faire la nique aux favoris. La montée du chemin des Gueuses se fera avec un vent plutôt de côté. Mais au sommet en virant sur Bellegrade, c’est un vent défavorable qui attendra le suicide squad. Avec des Deceuninck Quick Step misant sur Julian Alaphilippe, des Movistar emmenant un Alejandro Valverde dans une forme presque juvénile, des Jumbo-Visma avec en tête d’affiche Primoz Roglic, des UAE émirates avec le tenant du titre Marc Hirschi et le prodige slovène Tadej Pogacar mais aussi une armada Ineos Grenadiers pouvant gagner avec moulte cartes, des Israel Start-up Nation engageant l’homme des pourcentages à deux chiffres Michael Woods et même les AG2R Citroën La Mondiale avec le puncheur de poche Benoit Cosnefroy ou les Groupama-FDJ avec l’explosif David Gaudu. Nombre sont les équipes fortes qui peuvent miser sur un comité de puncheurs/grimpeurs pour ravir Huy. Dès lors, la chasse ne devrait pas être parasitée et l’explication se faire une énième fois entre hommes forts.
— Quick-Step Alpha Vinyl Team (@qst_alphavinyl) April 19, 2021
Avec le champion du monde dans ses rangs, gardien de deux victoires à Huy et deux places de dauphin du Bala en quatre participations, la Deceuninck Quick Step vient avec une équipe solide autour de Julian Alaphilippe. Si le leadership semble désigné. Il est vrai que Mauri Vansevenant après son show en échappée l’an passé et son phénomènal Amstel Gold Race, dimanche dernier malgré l’accumulation des pépins, peut être remis en question. D’autant que Julian Alaphilippe sur le sommet du dernier passage du Cauberg n’a pas paru si bien.
Il est des raisons d’espérer d’abord parce que l’AGR est l’ardennaise qui correspond le moins au frenchy. Avec un Cauberg placé si loin de l’arrivée, plusieurs angles peuvent être vu pour la méperformance d’Alaphilippe. Contrairement à une arrivée sèche comme Huy, le Cauberg oblige à faire une sélection mais prolongé l’effort. Le champion du monde en titre était donc d’abord obligé de jouer son va-tout dans la montée. Quitte à être au rupteur et exploser au sommet. Ensuite, il avait la possibilité de se tester, observer le niveau de sélection et ne pas prolonger un effort qu’il aurait juger inutile en vue du gain de course. Enfin, parfaire sa condition en vue de son objectif de la semaine ardennaise : Liège-Bastogne-Liège. Ne pas trop en faire et éviter la pancarte qu’a eu Wout van Aert durant tout le printemps et qui lui a fait peser tout le poids de la course sur ses épaules. Une manière aussi de naviguer sous les radars. Puisque si le français sort d’un stage en Espagne après le Tour des Flandres qui lui a fait « manquer de fraîcheur » selon ses propres mots. Il n’est pas meilleur gestionnaire que Julian en vue d’un objectif où il sait être à 100 % le Jour-J. En témoigne, sa supposée méforme à Villard de Lans, sur une fin de Tour 2020 où il semblait à courir. Alors qu’un peu plus d’une semaine après, le français de l’équipe belge était au rendez-vous aux mondiaux d’Imola. Un objectif qu’il a su concrétisé comme les Strade Bianche et le maillot jaune l’était en 2019. Un type d’effort que le français maîtrise sur le bout des doigts.
La place de Mauri Vansevenant pose question. Sera-t-il coleader pouvant pallier à une méforme manifeste d’Alaphilippe ? Sera-t-il un relai de taille à l’image d’un Dan Martin en 2018 ? Ou pourra-t-il dynamiter de loin à l’image de son raid passé ?Un statut de dynamiteur que pourrait tout autant endosser Michael Honoré ou James Knox ?
Une équipe solide sur le papier dont on ne peut dégager un leader clair. Même si l’évidence pointe vers l’homme en forme du moment : Tom Pidcock, vainqueur de la Flèche Brabançonne et deuxième pour 6 millimètres de l’Amstel Gold Race. Sur les traces du printemps extraordinaire de Philippe Gilbert en 2011, le britannique n’est pas loin de se rapprocher sur fameux triplé du grand Phil. Hélas, la victoire de l’Amstel lui manquera tout autant que Liège-Bastogne-Liège. Puisqu’au sommet de Huy, il sonnera l’heure de couper pour le jeune prodige signé par les Ineos Grenadiers. Bien que ne mesurant qu’1m70 pour 58 kilos, Pidcock est un véritable touche à tout… Un coureur capable tant de grimper que de sprinter. Malheureusement du fait de son jeune âge, peu de référence dans les murs (si ce n’est sa victoire par exemple à la Philippe Gilbert chez les juniors) mais son gabarit léger et son explosivité acquise au cyclo-cross lui permettront à coup sûr de briller au sommet du Mur. Pour se faire, il sera entouré d’hommes expérimentés comme Michal Kwiatkowski, Adam Yates et Richard Carapaz qui peuvent tous bien figurer sur ce type d’arrivée. Le premier gardien de quatre Top 10 dans le double de participations sera probablement un allier de choix. Le Mur impose de l’aborder dans les premiers du peloton. Le placement est une des clés de la victoire. Le Pole est un maître dans le placement. Bien qu’Adam Yates apprécie les forts pourcentages. Il n’y a qu’à avoir en mémoire le Tirreno Adriatico 2019 pour s’en convaincre. S’il devait une avoir un coleadership avec Pidcock, Yates serait en tête de liste au vue de son printemps. Mais un grand point d’interrogation demeure après un UAE Tour et un Tour de Catalogne réussit. Le britannique n’est-il pas sur la descendante comme semble le montrer le Tour du Pays Basque ? C’est possible, tant il a souvent eu l’habitude d’être en forme trop tôt. Son rôle pourrait être d’attaquer le Mur dès le pied pour forcer les autres leaders à se découvrir plus tôt et essayer de les mettre dans le rouge trop vite. Quant à l’équatorien, son tempérament parfois fougueux pourrait être une aubaine pour les Grenadiers qui n’aurait qu’à le laisser être un électron libre comme Vansevenant pourrait l’être pour les Deceuninck. Quoi qu’il en soit, l’équipe a sur le papier un train possible dans le Mur rarement vu et une occasion de placer le plus explosif de leur coureur en tête à 200 mètres de l’arrivée. Jouer tactique et/ou assurer un train d’enfer dans les 10 derniers kilomètres pour ne pas perdre la tête du peloton est tout à fait dans leur corde.
— Team Jumbo-Visma cycling (@JumboVismaRoad) April 20, 2021
Désireux de découvrir les ardennaises, les Jumbo-Visma emmène Primoz Roglic en fer de lance des Killer Wasps. Le slovène arrive en grande forme après un Itzulia Basque Country plus que réussi. Le champion de Slovénie s’est montré sous son meilleur jour dimanche, avant de ne subir un ennui mécanique dans la dernière montée du Cauberg. Alors qu’il aura au tour précédent, véritablement fait un travail de titan. Bouchant la vingtaine de secondes d’écart sur le groupe de tête.
Seulement le Cauberg n’est pas Huy. Rogla a montré maintes fois sur les arrivées punchy qu’il était l’un des meilleurs du monde. Mais Biot ou Suances sont outrement plus simple que Huy.
Un point qui n’empêche pas Roglic de voler dans les gros pourcentages. Mais il s’est illustré dans des arrivées pentues plus longues donc avec un effort moins violent puisque plus prolongé et gestionné. Evidemment l’arrivée de San Luca à la fois du chrono du Giro d’Italia que du Giro dell Emilia pourrait être mis en avant. Tout comme sa montée du mur final au chrono du Pays Basque :
Mais n’y a-t-il pas plus explosif que Roglic sur ce type d’arrivée ? La question demeure en suspens. Quid de Jonas Vingegaard chez la Jumbo-Visma ? C’est la question que l’on peut se poser tant le jeune danois impressionne depuis deux ans sur les pentes escarpées. D’abord en Pologne il y a deux ans, avant Pologne en 2019 avant d’imprimer un sacré tempo sur les pentes de l’Angliru l’an passé. La forme est bonne après un Itzulia en tant que coéquipier mais aussi dauphin de Primoz et surtout un campagne Coppi e Bartali plus que réussi. Encore une fois, les néerlandais peuvent jouer sur deux tableaux et il sera intéressant comment ils jouent avec Vingegaard qui peut être au service de son leader, avoir sa carte dans le Mur ou lui aussi jouer de loin comme on l’a vu sur l’Amstel Gold Race ou il sautait sur tous les coups dès que le final s’est emballé à 50 kilomètres de l’arrivée.
Avec le champion sortant dans ceds rangs, les émiratis arrivent en quête du doublé. Seulement, Marc Hirschi mué en coéquipier de luxe pour Tadej Pogacar à sa reprise ne s’est guère montré lorsqu’il en a eu l’occasion dimanche. Ce qui laisse planer un doute sur ses capacités à pouvoir faire le doublé. Qu’à cela ne tienne, Jan Polanc, Davide Formolo, Diego Ulissi et Rui Costa pourrait placer sur orbite la pépite slovène. Tadej Pogacar, vainqueur du dernier Tour de France aura montré toute sa classe dans les pentes à deux chiffres. Marie Blanque, Cullera, Jebel Hafeet, Grand Colombier, et autant de podiums à son tableau de chasse. Problème, sa montée de Huy l’an passé n’a guère était convaincante manquant de tranchant. Avantage cependant, désormais il connaît la montée de quoi savoir un peu mieux la dompter.
👊🧗♀️🇧🇪 Back at it Wednesday at the first of the Ardennes classics, @flechewallonne.
Quintuple vainqueur de la Flèche Wallonne, Alejandro Valverde s’aligne en quarantenaire renaissant. Vainqueur du GP Miguel Indurain, Bala n’a eu de cesse de confirme son retour au sommet après ses podiums à Arrate et Ermualde. Son Amstel a été tout aussi rassurant. A quelques jours de ses 41 ans qu’il fêtera dimanche, à Liège-Bastogne-Liège. Le vétéran espagnol n’a jamais paru aussi jeune. Neuf Top 10 en quatorze participations, place Valverde sur le trône des puncheurs. Une couronne cependant, qu’il apparaît avoir perdu depuis deux ans et son sacre mondial.
— Équipe Cycliste Groupama-FDJ (@GroupamaFDJ) April 19, 2021
Avec trio de leaders, la Groupama-FDJ misera sur Valentin Madouas, Rudy Molard mais surtout sur David Gaudu qui apprécie le Mur de Huy et les gros pourcentages. Le breton qui aura porté les premières estaucades en 2017 à sa première participation. Vainqueur au Pays Basque, le frenchy est en condition. Accroché un podium semble compliqué au vue de la concurrence mais un Top 10 est plus qu’abordable.
Un Jakob Fuglsang dont les grands objectifs de début de saison se présente à lui. Seulement pour le leader d’Astana Premier Tech, le début de saison n’a guère été convainquant et ne pas accroché le bon wagon à l’Amstel Gold Race n’a guère rassuré pour un danois qui arrive dans les vieux âge du peloton.
Les Israel Start-Up Nation viennent avec le maître des pourcentages à deux chiffres. Troisième l’an passé, Michael Woods aura fait trop d’efforts de replacement qui lui auront coûté la victoire. En sera-t-il de même cette année ? Avec autant d’équipes si fortes, la tâche semble ardue pour Rusty Woods, qui semble partout bien avoir récupéré de sa chute au Pays Basque.
@flechewallonne awaits us! 🙌 Let`s see what comes our way after our great race yesterday 💪
Avec Patrick Konrad et ses multiples Top 10, la Bora Hansgrohe a une occasion de briller. Mais il faudra compter aussi sur Maximilian Schachmann et le remuant Ide Schelling. Tous semblent battu d’avance et devraient plutôt anticiper.
Victime d’un léger traumatisme crânien suite à sa chute dimanche, Bob Jungels est forfait pour la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège. La séance d’entrainement réalisée ce lundi a montré qu'il n’avait pas totalement récupéré. pic.twitter.com/EXVEmRNDUc
La AG2R Citroën La Mondiale a un énorme coup à jouer avec Benoit Cosnefroy, dauphin d’Hirschi. Seulement, des problèmes au genou ont retardé le puncheur français. Son objectif de la saison voire d’une carrière repose sur la Flèche Wallonne. Mais le français n’a guère rassuré. Absent de l’Amstel Gold, le français semblait de retour sur la Flèche Brabançonne… Semblait. Suivant Teuns dans le Moskesstraat, ce n’est que dans le Holsthelde que Benoit s’est mis à la planche pour revenir à 5 secondes du trio de tête. Seulement si l’effort pouvait apparaitre rassurant, le fait est que le groupe derrière fasse la jonction avec Dylan Teuns et Benoit Cosnefroy. Que dire de son interview à l’Equipe qui ne laisse qu’un goût amer.
Après une édition 2020 annulée à cause de la crise du coronavirus, la 55e édition de la classique ardennaise d’ouverture retrouve sa place dans le calendrier World Tour. Un retour permis par le Ministre de la Santé, du bien-être et des Sports incluant l’Amstel Gold Race sous le régime des exceptions à la règle pour les compétitions sportives élites et d’obtenir la confiance des maires de Valkenburg aan de Geul, Maastricht et Eijsden-Margraten et de l’autorité régionale de sécurité du Sud de Limburg.
edition
distance
nombre de difficultéS
denivele positif total
2021
215.5 kilomètres
38
2624 mètres
2019
266 kilomètres
35
3489 mètres
2018
261 kilomètres
36
3449 mètres
2017
261.5 kilomètres
35
3283 mètres
2016
264 kilomètres
34
3271 mètres
2015
260.5 kilomètres
34
3510 mètres
2014
254 kilomètres
34
3447 mètres
2013
254.5 kilomètres
34
3452 mètres
Un format différent des précédentes éditions avec un rabottage moyen de 44.5 kilomètres pour une moyenne de 790 mètres de dénivelé positif total en moins. Qui s’explique par l’obligation d’un circuit pour pouvoir contrôler plus facilement l’interdiction du public au bord des routes. Un profil somme toute valonné mais avec des collines moins sélectives que les traditionnels :
Kruisberg : 500 mètres à 7.9 % ;
Eyserboswerg : 1 kilomètre à 8 % où Julian Alaphilippe et Jakob Fuglsang s’était isolé en 2019 ;
Keutenberg : 1.5 kilomètres à 5.1 %.
Le parcours est composé de douze boucles de 16.9 kilomètres comprenant trois difficultés majeures : Geulhemmerberg, Bemelerberg et Cauberg. Une boucle connue pour avoir été le final introduit en 2013 jusqu’en 2016. Avec une légère variable en 2017 en empruntant par le Cauberg sur la boucle de fin en tant que dernière difficulté.
Une boucle finale de 15.9 kilomètres qui est désormais connue de tous puisqu’elle est la même depuis 2018. Exit le Cauberg en juge de paix, le Bemelerberg est une nouvelle fois l’ascension qui doit clôre la journée depuis 2017.
Le Geulhemmerberg (1.4 kilomètres à 4.6 %) dont le pied est le plus dur : 900 mètres à 6.5 % avec une pente maximale à 8.3 %. Que ce soit en 2017 comme en 2018, c’est une cote que Alejandro Valverde aime à exploiter pour faire exploser le groupe de tête.
De quoi user le peloton au fur et à mesure des passages mais vraisemblablement pas un secteur où l’attaque décisif s’y déroulera.
numéro de passage
distance de l’arrivée
Septième
114.5 kilomètres
Huitième
97.5 kilomètres
Neuvième
80.5 kilomètres
Dixième
63.5 kilomètres
Onzième
46.5 kilomètres
Touzième
30 kilomètres
Treizième
13 kilomètres
Le Bemelerberg (800 mètres à 5.3 kilomètres) qui se poursuit par un long plateau en son sommet portant la difficulté à une distance totale à 4.3 kilomètres à près de 2 %.
Une difficulté sur une route serpentante et boisée favorable aux attaques, bien que le plateau au sommet offre un terrain de chasse presque idéal à un groupe organisé.
Numéro de passage
distance de l’arrivée
Septième
108.5 kilomètres
Huitième
91.5 kilomètres
Neuvième
74.5 kilomètres
Dizième
57.5 kilomètres
Onzième
41 kilomètres
Douzième
24 kilomètres
Treizième
6 kilomètres
La Cauberg pouvant aussi être appelé le Gilberg (800 mètres à 7.5 %) était un temps la dernière difficulté de l’Amstel et là où tout se décidait. Son placement en dehors du circuit final à changer la donne.
Véritable le secteur le plus dure, son dernier passage est situé à 17.5 kilomètres de l’arrivée. Ce qui offre une opportunité lointaine mais réduit la marge des puncheurs qui peuvent voir un retour des hommes les plus rapides sur le circuit final.
Mais la boucle finale offre des opportunités aux nombreux coureurs notamment aux seconds couteaux qui souffrent moins du marquage et au contraire peuvent profiter du marquage des leaders entre eux.
D’abord, la descente courte et rapide vers le Geulhemmerberg qui s’opère sur des routes étroites.
Ensuite, la descente dans les champs après ladite difficulté du Geulme où Philippe Gilbert a subi la cassure entre les deux groupes de tête en 2018 et où Daryl Impey a tenté en vain de faire la jonction avec le groupe Valverde.
Enfin, bien que presque plat, il ne faut surtout pas mésestimer les 5 derniers kilomètres. Où Mathieu van der Poel a signé un come-back dans un groupe de chasse s’entendant à la perfection. Après que Jakob Fuglsang à 3 kilomètres de l’arrivée ait rompé la bonne entente en attaquant Julian Alaphilippe. L’écart d’une minute sur le groupe Van der Poel et de 30 secondes sur Kwiatkowski et Trentin y a fondu comme neige au soleil. C’est un terrain idéal qui plus est pour une late attack à la Michael Valgren comme en 2018.
Niveau météo, le vent sera de 16.5 km/h et favorable dans le Cauberg. Ce qui y favorisera les mouvements. Mais le vent de côté plus défavorable au sommet pourrait refroidir les ardeurs des plus téméraires. Compte tenu de la météo, le secteur clé pourrait être dans le Geulme… Problème, c’est la difficulté la moins favorable à un mouvement couronné de succès. Les six derniers kilomètres sont avec un vent nettement défavorable. Ce qui tend à favoriser un scénario au sprint réduit. Il est vrai que les éditions précédentes, avec des difficultés plus dures aux abords du circuit final, ont favorisé des mouvements lointain. Sans pour autant éliminer définitivement un petit groupe au sommet du dernier passage du Bemelerberg. En circuit, les attaques décisives ont tendance à être proche du but et lorsque le plateau s’homogénéise aussi. Tant d’éléments qui tendent à favoriser les hommes les plus rapides. A moins comme en 2018, à ce qu’une équipe profite de son surnombre et du marquage des gros leaders pour tirer son épingle du jeu.
C’est pourquoi malgré des indicateurs qui montrent Wout van Aert sur la pente descendante, le belge de l’équipe Jumbo-Visma est le grand favori. D’aucuns ne peut contester que le double vice-champion du monde commence à être sur la réserve.
Wout van Aert voor de Amstel Gold Race: "Ik ga eruit halen wat er nog in zit en zondagavond drink ik een pintje en gaat de fiets een week aan de kant"https://t.co/THrLnDIqjDpic.twitter.com/aO1vd4ByGL
Mais tout le monde souhaiterait un palmarès si garni malgré une fatigue naissante. Il est à noter que nombre de fois, WVA sera apparu comme l’un des plus forts si ce n’est le plus fort. En disparaissant dans le final ou en trébuchant. C’est le cas à l’E3 Saxo Bank Classic, au Tour des Flandres et plus récemment à la Flèche Brabançonne, battu au sprint par Tom Pidcock. Seulement dans ces trois cas, le champion de Belgique de contre-la-montre était seul dans le final et a dû accumuler les efforts superflus d’un marquage de prêt et d’une stature de leader incontesté. Sur l’Amstel, WVA n’aura jamais été aussi bien entouré et profitera de l’appui des deux hommes en forme de la formation. Qui ont composé le podium final du Tour du Pays Basque ; à savoir Primoz Roglic et Jonas Vingegaard. Ces deux derniers sont des alliers de taille pour Wout van Aert qui pourra passer en posture d’homme qui attend un sprint réduit. Une position somme toute défensive. Les efforts superflus du passé doivent être fait par le slovène et le danois. Qui doit contrôle les offensives en sautant dessus. Quand WVA n’a plus qu’à suivre les roues. Une position qu’à connu le belge à Gent-Wevelgem. Sa seule victoire sur les classiques mais surtout la seule fois où il était épaulé dans le final (par Nathan Van Hooydonck). Evidemment, le leadership est partagé. Si Wout van Aert reste la carte maîtresse d’un sprint réduit dont il peut être le maître en évitant les efforts de trop vu dans le passé. Primoz Roglic et Jonas Vingegaard coche les cases de bons voire très bons coureurs dans l’exercice individuel. Ce qui en fait des candidats en cas de late attack. Profitant d’être sous les radars grâce à la stature du belge. Mais aussi d’hommes explosifs donc plus ou moins rapide au sprint dans un comité réduits de 3 à 5 coureurs. Le marquage que Wout van Aert devrait subir parmi les leaders, ce qui l’élimine assez nettement des prétendants à la gagne est la force de ces deux coéquipiers. Le mood mental de Wout van Aert prêt pour sa dernière course avant la coupure nécessaire est plutôt à une bonne place plus que la gagne coûte que coûte. Ce qui ouvre d’autant plus les possibilités des deux comparses. N’oublions pas que si les bosses du circuit ne conviennent pas totalement à Roglic, rien ne l’empêche de faire la même late attack qu’à Tre Valli Varesine. le slovène ne s’empêche jamais rien. Le fait est que l’équipe Jumbo-Visma sera nécessairement au contrôle de la classique ardennaise d’ouverture. Au début du millénaire, l’ancien Rabobank était l’équipe locale qui faisait la fierté de tout un peuple et qui avait l’habitude de contrôler pour Michael Boogerd. Gardien de sept podiums en dix éditions entre 1998 et 2007. Une prestance sur la classique locale que l’équipe cherchera à retrouver avec ses étrangers, cette année.
Oui parmi les favoris des bookmakers, on ne peut que citer des coureurs attendus comme Julian Alaphilippe et Marc Hirschi qui seront en répétition et en peaufinage avec la Flèche Wallonne de mercredi et de Liège-Bastogne-Liège, dimanche prochain. Le placement du Cauberg si loin de l’arrivée n’est pas pour les servir. D’autant plus que le suisse des UAE émirates n’a pour l’heure pas montré grand chose sur l’Itzulia Basque Country.
Pour être honnête, je ne sais pas vraiment où j’en suis. Je me sens bien, mais si c’est assez bon pour gagner, je ne sais pas. Peut-être que je suis trop prudent, on verra dimanche à l’Amstel.
Marc Hirschi
Vraisemblablement, un flou chez le coureur qui doit être à 100 % pour réitérer ses sprints réduits presque imbattables de la saison passée. Après un début de saison décalé, le rythme sera sans doute atteint pour Hirschi qui accumule désormais treize jours de course en deux courses d’une semaine en Espagne. La question est de savoir si cela sera suffisant ? Quand on pense qu’un Alaphilippe cumule seize jours de course depuis février et devrait être proche des 100 % pour l’objectif de son début de saison : Liège-Bastogne-Liège. Mais les deux meilleurs puncheurs du monde devront se confronter à une lutte interne. Mauri Vansevenant ayant un statut d’homme protégé chez la Deceuninck Quick Step et Matteo Trentin qui sera l’autre atout côté émiratis. Ces deux derniers étant sans doute sur un sprint réduit si plat plus rapide que les deux premiers.
Si comme dans l’esprit d’Hirschi et le mien, un groupe doit se disputer la gagne alors le surnombre est probablement la clé. La Astana Premier Tech après ses démonstration au Pays Basque arrive en tête de liste. Jakob Fuglsang arrive sur les objectifs de son début de saison. Toujours en vue sur l’Amstel, Fuglsang est tout de même réduit à éviter le sprint réduit. Bénéficiera-t-il des largesses d’un marquage ? Sans doute que non, et ce malgré un état de forme plutôt décevant et un début de saison assez effacé. Mais les Astana ont deux cartes qui se sont montrés au delà d’être ultra offensif véritablement en forme. L’enchainement des montées typiquement basque les aura mis en condition. C’est donc naturellement qu’il faut à la fois mentionner Alex Aranburu et Omar Fraile. Si ce dernier n’est pas l’option sprint, le basque est rapide en comité réduit et peut à l’instar d’un Valgren foudroyer le groupe d’une late attack victorieuse. Une position qu’Alex Aranburu peut adopter comme d’attendre un sprint réduit. Auteur de la descente qui a causé le retard de Tadej Pogacar sur Primoz Roglic lors de la dernière étape. L’avoir vu aux avants-postes à ce stade de la course malgré le rythme prouve que l’espagnol au delà d’être en excellente forme et extrêmement polyvalent. Sa victoire à Sestao potentiellement prévisible ne l’était pas dans la manière. On aurait pu attendre du basque qu’il attend un sprint réduit. Ce qui n’a pas été le cas. Le coureur est imprévisible. Il peut donc bénéficier de cette fougue en cas de final mouvementé qui le placerait en bonne position. Comme son équipe peut profiter du surnombre pour soit jouer les offensives, soit rouler pour lui et faire confiance en son sprint. Après tout si Pidcock a battu WVA pourquoi Aranburu ne le pourrait pas ? Kasper Asgreen a bien à l’usure eu Mathieu van der Poel.
En parlant de Tom Pidcock, le vainqueur de De Brabantse Pijl s’aligne en tant que figure de proue des Ineos Grenadiers. Son sprint n’est plus à démontrer après ses victoires en massif chez les amateurs mais aussi sa troisième place à Kuurne-Bruxelles-Kuurne et surtout son sprint victorieux face à WVA. Seulement, l’Amstel Gold Race avec ses routes étroites nécessite un placement toujours constant. Ce qui est le poids faible déjà vu de Pidcock sur l’Omloop Het Nieuwsblad. Le britannique peut subir les cassures et enchainer les efforts superflus. Dans un sprint plus plat qu’il y a quelques jours, la marge se réduit pour le multiple champion du monde de cyclo cross chez les amateurs. D’autant que malgré sa victoire, il semblait parfois à la rupture dans les monts de la Flèche Brabançonne. Des points qui viennent en somme noircir le tableau, de la pépite britannique qui a acquis sa première victoire World Tour et est désormais libéré d’un poids.
La liste de prétendants est grande entre hommes déjà en vue comme Greg van Avermaet, Ide Schelling, Dylan Teuns, etc ou d’homme rapide comme Daryl Impey ou Maximilian Schachmann entre autres. Mais s’il y avait un coureur à nommer, c’est sans doute le malchanceux Michael Matthews qui aura sur le mondial d’Imola montré toute sa durabilité sur les courses d’usure.
— Team BikeExchange-Jayco (@GreenEDGEteam) April 16, 2021
Non loin de gagner l’Amstel, il y a quelques années, l’autralien arrive vraisemblablement en forme. Dans le groupe de gagne de Gent-Wevelgem et de Milan San Remo, Bling-Bling pourrait profiter d’une équipe misant sur son sprint et d’un Smith Dion en forme le lançant si tel est le cas.
Un Tour Down Under annulé mais remplacé par le Santos Festival of Cycling réservé aux seuls coureurs australiens. Une Volta a la Comunitat Valenciana qui devait avoir lieu le 7 février mais dont l’organisation est pour l’heure reportée à une date inconnue. Des mesures sanitaires à venir en France et partout en Europe. L’ombre du printemps 2020 plane au dessus de la tête du peloton professionnel. Le nouveau variant du Covid-19 menaçant chaque organisation. C’est dans ce climat délétère que la saison européenne va s’ouvrir dans le Grand Prix La Marseillaise, première manche de la Coupe de France et traditionnelle course d’ouverture sur le territoire français. Une course qui voit son maintien avec les annonces de Jean Castex, vendredi soir. Attention cependant, le monde du cyclisme professionnel marche sur des œufs et rien ne garantie que les prochaines courses échappent au joug du coronavirus.
Un parcours de La Marseillaise classique. Avec les traditionnelles difficultés des Termes, du Pas de la Couelle, du Plateau de la Sainte-Baume, du Col de l’Espigoulier, des Bastides, de la Route des Crêtes et du Col de la Gineste. A ceci près que la 42e édition est longue de 171 kilomètres soit un ajout de 26 kilomètres avec une boucle à effectuer autour de Fuveau. Les organisateurs désireux de redorer le blason perdu de la course d’ouverture depuis la prédominance du peloton dans l’hémisphère sud au moins de janvier, en se rapprochant des distances des semi-classiques printanières.
Un rallongement du parcours inopportun
Le rallongement de la distance du Grand Prix est loin de faire l’unanimité au sein du peloton, à raison. Placé en début de parcours, il ne changera pas la donne tactique de la fin de course où la course devrait comme sur les éditions précédentes se décanter dans les deux dernières difficultés. Un changement qui devrait s’opérer principalement par le biais de la fatigue des organismes. Rares sont les courses usantes de plus de 150 kilomètres à la reprise de la saison.
Une fatigue d’autant plus marquée par les conditions météorologiques prévues dimanche dans le sud de la France. Un vent fort d’une trentaine de kilomètres par heure soufflant de face dans les deux dernières difficultés et trois/quarts face dans les 3 derniers kilomètres.
A l’instar de l’édition précédente, la route des crêtes se présente comme l’un des deux juges de paix de la course. En 2020, c’est ici que le peloton a fait la jonction avec les échappées avant que les hommes forts ne réussissent à s’en extraire.
4.1 kilomètres à 7,5%, la route des crêtes est la plus dure difficulté de la journée. Rien d’étonnant donc d’y voir le plus gros écrémage. Monté en 2018 à près de 23km/h par le groupe qui se disputera la gagne, c’est la difficulté idéale pour mettre les sprinteurs hors jeu. Une opération sans doute compliquée cette année de par la puissance et la direction du vent, véritablement défavorables aux attaques. Permettant dès lors une montée au train et aux sprinteurs de rétrograder au fur et à mesure de la montée.
La descente vers Cassis est courte, peu technique et rapide (approximativement un peu plus de 3 minutes).
7.4 kilomètres à 3.1%, rien de bien méchant. Mais sur les dernières années, c’est l’endroit préféré des puncheurs/grimpeurs pour tenter d’éliminer les hommes les plus rapides du peloton. Une montée sur le Tour de La Provence en 2017 à 37.6 km/h par Mattia Cataneo. D’autant qu’il ne reste guère qu’une dizaine de kilomètres pour rallier Marseille dont la majorité du parcours est en descente. Un écart qui peut tantôt tout de même se combler lorsque le vent souffle et que le peloton est en chasse comme en 2019 où Anthony Turgis accompagné de Romain Combaud comptaient encore 2 minutes d’avance dans le col de la Gineste sur le peloton mal organisé qui finira à 23 secondes des deux échappées matinaux à l’arrivée dans la cité phocéenne. Tantôt ne pas se combler comme l’an passé où les relais au sein du groupe de chasse étaient coupés par les AG2R et n’étaient pu assurés par les Cofidis Solution Crédit qui avaient roulé pour placer Jesus Herrada avec le trio de tête. Et ce malgré un écart de 15 secondes au sommet de la Gineste.
Sans l’ombre d’un doute, la ligne droite finale après un dernier rond-point à 2 kilomètres de la ligne d’arrivée offre un billard pour les hommes les plus rapides. Mais aussi une ligne de mire visuelle pour un peloton en chasse des derniers fuyards.
Un plateau plus relevé pour une course plus attrayante ?
C’est sans doute l’élément qui saute aux yeux lorsque l’on regarde la startlist. Avec des grands noms bien entourés, à l’image de Matteo Trentin et sa chasse gardée chez UAE-Team Emirates, des Lotto Soudal avec Philippe Gilbert (récent papa), Tim Wellens et John Degenkolb en tête d’affiche, d’une équipe Total Direct Energie hétérogène pouvant peser sur la course à tous les étages. Les trois équipes sur qui devraient reposer le poids de la course afin d’emmener au mieux leurs sprinteurs. Avec de telles armadas et un tel mistral, la tache des grimpeurs et des puncheurs semblent ardues pour faire la nique au peloton. C’est pourquoi, la résurgence des sprinteurs n’en est que plus favorisée. Les débuts de saison signent souvent beaucoup d’incertitudes quant à la forme des uns et des autres. Il s’agit d’être prêt à démarrer la saison avec une solide base de foncier mais de ne pas être en forme trop tôt de peur d’aborder la saison des classiques en ayant passer son pic de forme.
A ce titre, parmi les équipes qui semblent aller sur un va-tout de leur sprinteur, la B&B Hôtels p/b KTM a un bon train pour concurrencer les équipes World Tour. Bryan Coquard qui selon ses propres mots, et avec l’expérience, a l’habitude d’être en forme à l’ouverture de chaque saison. A l’image de ses victoires en 2016 et 2019 lors de ses courses de reprise sur les premières étapes de l’Etoile de Bessèges ou même ses accessits au Moyen-Orient en 2017.
J’arrive à vite remettre en route et à directement retrouver un bon niveau. Je suis assidu à l’entraînement, ça paie directement.
Cyril Barthe et Jonathan Hivert (vainqueur ici-même en 2010) auront la tâche d’emmener au mieux le Coq dans la dernière ligne droite. D’autant que le vent est l’atout du sprinteur passe-partout qui a eu l’habitude de commencer ses saisons amateures par les plages vendéennes marquées par son vent marins.
Et si on devait parier ?
🥇 Bryan Coquard Sans doute le meilleur gage parmi les sprinteurs d’un E/W bien côté où la victoire est aux alentours de 17 et donc un podium à 5 🥈 Alexys Brunel La Groupama-FDJ affiche une belle équipe capable du pire comme du meilleur. Parmi les hommes qui en amateur ont eu l’habitude de se mettre en route vite, le français est un bel exemple. Sa victoire sur l’étoile de Bessèges l’an passé en est une démonstration formidable. Véritable rouleur, tenter le baroude pourrait être la clé de sa victoire (34) ou d’une place (9.25) qui le rassurerait quant à ses possibilités de rester chez les professionnels après 2021 (date de la fin de son contrat). 🥉 Kenneth Van Roy Parmi les Pro-Conti, les équipes belges ont bien souvent des coureurs en forme très tôt dans la saison. Le vent, facteur d’une course durci est à l’avantage des hommes du plat pays. Van Roy en guise de sprinteurs surprises pour une belle cote placé (49.5) en est la parfaite illustration.
Aigle-Martigny, nous promettait un championnat du monde comme on n’en a plus vu depuis des décennies. Un mondial pour les purs grimpeurs. Bien loin désormais est le circuit helvétique. En délocalisant la chasse aux maillots arc-en-ciel à Imola, le panel des classicmen vient se placer en trouble-fête pour tous les grimpeurs rêvant d’aborer la tunique tant convoitée.
Un championnat du monde somme toute classique avec une distance de Monuments : 258.2 kilomètres. Un dénivelé positif cependant hors du commun avec pas moins de 5000 mètres, ce qui rend le parcours encore plus exigeant.
Moins fort que lors du contre-la-montre de vendredi et de la course féminine. La météo prévoit des potentielles averses en début d’après suivant les modèles. Mais les averses devraient avoir lieu sur les coups de 16h en accord avec la majorité des modèles. Avec une arrivée prévue entre 16h30 et 17h, les coureurs ne devraient pas échapper à une fin de course rendue compliquée et tendue par la pluie. Coté vent, s’il souffle se sera dans la descente après la dernière difficulté ramenant au circuit automobile d’Imola.
Le circuit de 28.7 kilomètres sera à parcourir neuf fois. Deux difficultés principales le jalonne. La première étant le Mazzolano, long de 2.8 kilomètres à 5.9%. Son premier kilomètre est le plus compliqué à 9.6%. Le restant étant beaucoup plus digeste.
La descente qui s’en suit n’est pas compliquée (hormis sous la pluie) cependant peu de chance de voir des grandes manœuvres décisives dedans.
Les routes menant à Isola offre un boulevard visuel pour un groupe ou peloton en chasse. On le sait, le mondial est couru sans oreille. Le visuel sur les fuyards est donc un point important. Dans les ultimes tours, avoir une avance suffisante pour ne pas être vu est à l’avantage des attaquants.
La seconde difficulté du parcours s’est avérée chez les femmes, le fer de lance de la sélection finale. Il devrait en être de même. Sur le papier, cela ne fait guère de doute. Un sommet situé à moins de 12 kilomètres de l’arrivée. Sa montée est une bénédiction pour les meilleurs puncheurs du peloton. La Cima Gallisterna ne fait que 2.7 kilomètres à 6,4%. Mais avec 1.3 kilomètres à près de 11%. Fortement exposé au vent, sa montée est corsée et propice aux mouvements.
La particularité du parcours est que si la route a été refaite pour l’occasion, la majorité du circuit se fait sur des routes de 3 m de large. Intrinsèquement, cela créera de la nervosité à l’abord des difficultés pour se placer mais aussi étirera le peloton dans ces dernières. La guerre du placement devrait donc faire rage.
La fin du parcours offre une descente menant au circuit d’Enzo e Dino Ferrari où sera jugé l’arrivée. Pas une descente avec énormément de visuel pour qui aura 15 à 20 secondes d’avance. Ce qui favorise d’autant plus les mouvements dans la dernière des difficultés.
Wout van Aert – « I came to fight for the love of the game, unstoppable »
Grand favori désigné de tous, le belge mérite bien sa stature. Gardien de cinq victoires depuis la reprise dont les Strade Bianche, Milan-San Remo et deux étapes sur le Tour. Wout van Aert aura tantôt jouer sa carte personnelle sur les sprints tantôt était un coéquipier de luxe pour Primoz Roglic en montagne. Cela ne l’a pas empêcher de finir le Tour avec du jus. 2e du chrono vendredi avec le temps le plus rapide sur la deuxième partie, une certitude est faite. WVA est encore en forme. L’équipe de Belgique avec un tel monstre est ambitieuse et 100% derrière son leader.
Un statut d’ultra-favori qui n’est pas sans le desservir. Rapide au sprint, personne ne voudra collaborer en tête avec pour l’emmener vers un titre comme on sert un dessert sur un plateau. Pour autant, la Belgique a tout intérêt à profiter de ce marquage. D’emblée, l’évidence est que si la Belgique verrouille la course et y arrive, le boulevard s’ouvre droit devant WVA. L’intérêt de la Belgique devrait être de prendre la course à son compte pour placer sur orbite son leader. Mais Verbrugghe, le sélectionneur belge, a annoncé que ce n’est pas à eux de prendre la course à leur compte.
Un commentaire ? Bonne chance pour justifier ça aux autres sélections qui verront d’un très mauvais œil travailler pour Wout van Aert. Cependant, la Belgique peut faire aller sur un terrain où on ne l’attends pas. Il est établi d’avance que les belges ne laisseront pas des coups partir sans mettre de pions dedans. Mais qui s’attend à ce que Wout van Aert soit a l’offensive. Lui qui n’a juste qu’à être sur la défensive ? Si WVA veut gagner, il doit se débarrasser dans tous les cas de ses adversaires qui tenteront de l’esseuler mais aussi ne collaboreront pas avec lui. Anticiper avant la dernière montée du Cima Gallisterna en attaquant sera nécessairement inattendu et probablement la même stratégie puisque les attaques adverses auront lieu dans cette dernière montée.
Et si le Plan ne fonctionne pas ? Il est un coequipier qui a annoncé être à son service. Tout en maintenant l’ambiguïté autour de ses ambitions. En effet, Greg van Avermaet a eu ces mots :
Il est donc naturel que Wout soit le leader de cette équipe et qu’il reçoive toute l’aide dont il a besoin. Je suis prêt à le lui donner, mais je peux toujours garder la pression loin de Wout. J’ai certainement encore ma valeur dans cette équipe.
C’est certainement dans cette phrase qu’il faut lire que si le champion olympique a une fenêtre de tir, il l’a prendra. Et à défaut travaillera dans le final pour et avec Wout. Sans doute, la meilleure seconde chance belge au vue de la forme en deça de Tim Wellens et Tiesj Benoot.
Les sélections parasites – « Off the leash, out of the cage, an animal »
Il est des nations qui contrairement à la Belgique ont tout intérêt à ce que la course soit dynamiter. Galvanisée à domicile, la Squadra Azura est sûrement l’équipe qui devrait le plus animée la course. D’ordinaire, on aura désigné Vincenzo Nibali comme leader de la Nationale Ciclismo. Cependant, l’italien a été clair. Il arrive sur ce mondial sur la pointe des pieds. Mais est fier de l’équipe nationale qui a plusieurs cordes à son arc. Les seconds couteaux comme Damiano Caruso ou Andrea Bagioli ont un gros coup à jouer. Des italiens, ils sont en grande forme.
Le premier sur le Tour aura montré une grande troisième semaine. A la fois à la planche pour Landa sur les pentes du col de la Loze qu’à l’attaque sur les routes menant à la Roche sur Foron le lendemain. 10e du Tour, il est un des hommes qui sort avec la confiance et la forme.
Le second est un des grands animateurs des Deceuninck sur les courses annexes au Tour. Signant les prémices de ce qu’il a bâti en Italie, en remportant la première étape du Tour de l’Ain au sprint devant Roglic. Bagioli a assuré un vrai rôle de coéquipier sur le Giro dell Emilia. Avant de s’imposer de nouveaux sur les routes de la Coppi et Bartali. Que ce soit en remportant la Ronde de l’Isard que les Monuments espoirs du Lombardie et de la Doyenne. Le jeune italien a montré apprécier ce genre de profil exigeant.
Julian Alaphilippe – « I know I can beat it »
Bergen, Innsbruck, Yorshike… A chaque mondial, Alaphilippe est une figure incontournable des mondiaux où les classicmen ont leur mot à dire. Il est vrai qu’une fois de plus, le parcours est cousu main pour le français. Cependant, bien que son Tour soit teinté de jaune. La troisième semaine nous a montré si ce n’est un Julian Alaphilippe à court de jus, en manque de tranchant. Sans doute qu’à Imola, le cumul de dénivelé lui pèsera dans les cannes. Comme l’enchainement du Gnadenwald (2.6km à 10.5%) à Innsbruck avait eu raison de lui en fin d’épreuve. Mais la perspective d’un temps exécrable peut aussi peser dans la balance. Le français l’a admis l’an passé après Harrogate. Les temps pluvieux et frais ne sont pas ses préférés. Évidemment, pour la sélection française, la stratégie est simple. Si Alaphilippe est l’option numero 1, alors il convient d’avoir une course cadenassée pour économiser son leader. Le francais de la Deceuninck sera alors attendu avec une pancarte énorme pour la dernière montée où tout le monde saura qu’il attaquera. Réussira-t-il son coup comme à les cotes de Mutigny et de la Jallière ou dans le col des Quatre Chemins ? Rien n’est moins sûr.
Encore une fois, désolé de devoir dresser ce constat : Il faudra sûrement attendre un an de plus.
Michael Matthews – « Won’t give up cause I believe it »
Quand on parle de mondial cadenassé, il est un sprinteur qui peut passer les difficultés comme avait passé Salmon Hill, à Bergen. Véritable homme des championnats, ces dernières années son palmarès est effacé par les performances de Sagan.
3e à Bergen, 4e à Doha et 2e à Richmond, Matthews n’est jamais bien loin de viser la cible. Placé dans les ardennaises depuis des années, contrairement aux purs sprinteurs, Bling-Bling a prouvé maintes fois pouvoir tenir sur des reliefs escarpés.
Récemment, Matthews a montré être un des hommes forts de la reprise de la saison. Vainqueur a Plouay, 3e de Milan San Remo, Michael Matthews vient a Imola avec un co-leadership avec Porte. Mais sans nul doute de meilleure référence sur les courses d’un jour. Puisque Richie Porte au cours de ses quatorze années professionnelles aura participé à seulement 59 courses d’un course pour n’en finir à peine plus de la moitié.
Si la Belgique cherche un allier pour verrouiller la course, les sélections françaises et australiennes sont les plus à même de mettre la main à la patte. En cas de sprint en comité réduit, Matthews est sans doute le plus rapide du peloton et n’a rien à envier à Wout van Aert. Gardons à l’esprit que Matthews a fêté sa 30e bougie samedi, une médaille en guise de cadeau ne serait pas démérité.
Michael Woods – « That’s why I’m undefeated »
Quand on parle d’Italie, on ne peut éviter Michael Woods. Véritablement amoureux des classiques italiennes exigeantes, chaque année Woods y performe : Giro dell Emilia, Tre Valli Veserine, Tour de Lombardie, Milan-Turin rien n’y échappe. Décrit comme le frère de Liège- Boston- Liège, le mondial d’Imola devrait tout autant lui convenir. Le canadien n’est d’ailleurs jamais sorti du Top 10 du Monuments qui cloture le printemps des classicmen.
Rusty Woods est un des coureurs les plus en forme du Tirreno-Adriatico. Vainqueur d’une main de maître de l’étape exigeante de Saturnia. Pour triompher cependant, Woods est un des coureurs qui est presque condamné à arriver en solitaire. Il faudra donc pour le coureur de la EF d’être très intelligent. Une qualité qu’il a mainte fois démontré en course.
Et si jamais Wout van Aert venait à gagner malgré tous ces constats pour son premier mondial ? Eh bien ça serait…
PRONOSTICS
Michael Woods podium : 4.5 – 0.75% (Betclic)
Michael Matthews vainqueur/podium : 31/8.5 – 0.25% (Unibet)
Greg van Avermaet vainqueur/podium : 60/20 – 0.25% (Winamax/Betclic)
Andrea Bagioli vainqueur/podium : 86/15 – 0.15% (Pasinobet/Winamax)
Un contre-la-montre en dessous de la moyenne des dix dernières années avec seulement 31.7 kilomètres contre 47.31 kilomètres en moyenne. Un chrono qui se disputera sur le même circuit et la même distance que les féminines. De quoi tirer en quelques leçons.
Sans grande surprise, comme pour les féminines, ce chrono est une affaire de spécialistes. Des gros rouleurs avec un très gros rapport poids/puissance. En somme, les grosses cuisses du peloton. Et les conditions climatiques devraient accentuées ces exigences.
Au niveau précipitation, tous les coureurs devraient être logés à la même enseignement. Passant entre les averses de 14h et celle de 19h. Cependant, si le vent peut être un peu plus clément pour les tout premier partant. Sur la partie aller, le vent ne devrait guère changer une fois stabilisé au alentour de 35 km/h. Tout devrait se jouer sur les rafales peut-être au désavantage des derniers partants. Mais c’est potentiellement pour les tout derniers partants que le vent devrait jouer un rôle sur la fin de parcours. En soufflant un peu moins fort pour les coureurs comme Rohan Dennis en dernier à 15h54. A prendre avec des pincettes, n’ayant pas de données minutes par minutes. Ceci n’est qu’une extrapolation des prévisions heure par heure.
La première partie du parcours se fera sur des routes larges avec un vent de face fort. Comme pour les féminines, les temps au premier intermédiaire devrait donner une hiérarchie qui peut être basculée dans la seconde partie. En effet, après le premier intermédiaire les coureurs retournent vers Imola avec un fort vent de dos. Une seconde partie que Audrey Cordon-Ragot décrivait comme une partie « F1 ». Une partie où les hommes devraient affoler les compteurs tant le vent les poussera.
Très peu de passages techniques hormis la descente qui suit cette ligne droite où Dygert a chuté en prenant une mauvaise trajectoire et en restant sur les prolongateurs sur un virage qui ne lui permet pas de maintenir une telle position. Sur route humide comme aujourd’hui, quelques secondes peuvent être perdues pour qui ne prendra pas les bonnes courbes et sera trop sur les freins.
Sur la fin de parcours, menant au circuit Enzo et Dino Ferrari d’Imola, deux lève-cul qui se passent tout en puissance mais où on a vu chez les féminines qui peuvent jouer un rôle avec les meilleures techniciennes. Un constat que l’on peut dresser avec le duel Reusser-Van der Breggen où la suissesse a perdu du temps principalement dans les virages où il fallait relancer et où elle était plus sur les freins que la néerlandaise.
Reste le circuit automobile avec un faux plat montant à gérer puis une descente et un derniere virage où on a pu voir qu’il était compliqué de bien y virer de façon optimale. Un endroit où on peut grappiller quelques secondes pour finir devant les paddocks.
Ce n’est donc pas un hasard de voir les grosses cylindrées en tête d’affiche des bookmakers.
FILLIPO GANNA EST-IL LE FAVORI INCONTESTÉ ?
Quatruple champion du monde de poursuite individuelle sur piste (2016, 2018, 2019 et 2020), l’italien de la Ineos est aussi le triple recordman du monde du temps sur cette épreuve avec un 4’01″964 d’affiché en début de saison pré-Covid. Récemment, Ganna a pulvérisé le record du chrono traditionnel de fermeture du Tirreno-Adriatico. Fixé par Cancellara à 11’08, Ganna a terminé les 10km en 10’42 ». Développant une moyenne stratosphérique de 580 watts sur les 2 derniers kilomètres. Excusez du peu. Quand on sait que son record du monde de poursuite est estimé à 607 watts, cela explique pourquoi Ganna fait figure de favori incontesté. Seulement depuis qu’il est professionnel, Ganna a participé à 23 chronos, en a gagné 21.74% et fini sur les deux autres places du podium dans 26.09% des cas. Mais la distance moyenne de ses chronos gagnés est de 20.1 kilomètres effectués contre les 24.56 de ceux auxquels il a participé. Ce qui montre que Ganna apprécie les efforts courts et que le chrono du jour, bien que court pour un mondial, semble être un peu trop long pour l’italien.
Le CLM est par le manque de difficulté extrêmement ouvert. D’autant plus, dans cette saison si particulière. Rohan Dennis fait évidemment figure de favori. Malgré son manque de résultats cette année. Battu sur tous les chronos auxquels il a pris part. Seulement, deux coureurs apparaissent en forme et historiquement colle parfaitement à la distance du mondial d’Imola.
Victor Campenaerts est le premier des deux. Sur les 31 chronos qu’il aura disputé sur les trois dernières années, pas moins de 19 podiums pour 5 victoires. Mais c’est surtout une moyenne de 31.38 kilomètres pour les chronos gagnés. Une distance qui est la plus proche parmi tous les participants et favoris. Véritable bet à rouler, plus c’est plat mieux c’est. Campanaerts ne fait que monter en puissance et en battant de 8″ le record du chrono de Tirreno, il s’affiche comme Ganna en candidat à la gagne. Plus frais que les participants du Tour, il bénéficie de l’influe du Tirreno-Adriatico sans la potentielle fatigue post-Tour. Certes, le record sur le Tirreno-Adriatico peut être contrebalancer par la pression atmosphérique plus faible en septembre qu’en mars. Mais c’est un bon indicateur de forme pour celui qui n’aura pas loupé un podium depuis la reprise post-lockdown.
Le second est Tom Dumoulin. Qui n’a eu de cesse de monter en puissance sur le Tour. Gardien du meilleur temps au deuxième intermédiaire du clm de la Planche des Belles Filles, TomDum a retrouvé ses meilleures sensations et surtout ses données de puissance égale à son apogée avec son titre de champion du monde de chrono en 2017. Ce qui prouve une chose. Que tout va bien pour le néerlandais. C’est de tous les coureurs, celui pour qui la distance colle le mieux. Avec une moyenne de victoire sur 32.3 kilomètres et une moyenne de podium sur 31.15 kilomètres. Un effort somme toute optimal pour le coureur de la Jumbo.