
Dimanche 17 avril, à 11 h, s’élancera le départ de la 119ᵉ édition de Paris-Roubaix.

Compiègne – Roubaix : 257.5 kilomètres pavés de 54.8 kilomètres de mauvaises intentions, répartis en trente secteurs, sur un tout petit dénivelé positif (1 304 mètres). Ce n’est guère le relief qui est la raison venant faire la différence sur le parcours, qui a forgé les légendes de la Reine des Classiques depuis 1896. Mais la nature du revêtement, source d’usure et de sélections tout au long des près de six heures de course. Année après année, les organismes des participants y sont, de la même et insatiable façon, éprouvés. Surnommé l’Enfer du Nord, le Monument n’aura jamais autant bien porté son nom que lors de l’édition dantesque de l’année passée.
SOUS LES PAVES LA PLAQUE
Hors du macadam, un peu plus de 20 % du tracé est parcouru sur des blocs de granite, plus ou moins irréguliers. Tantôt poussiéreux quand le temps est radieux, tantôt savonneux et boueux quand le temps est pluvieux.
2numéro de secteur | nom du secteur | longueur du secteur | distance de l’arrivée | difficulté du secteur |
---|---|---|---|---|
30 | Troisvilles – Inchy | 2 200 m | 160.9 km | ★★★☆☆ |
29 | Viesly – Quiévy | 1 800 m | 154.4 km | ★★★☆☆ |
28 | Quiévy – Saint-Python | 3 700 m | 151.8 km | ★★★★☆ |
27 | Saint-Python | 1 500 m | 147.1 km | ★★☆☆☆ |
26 | Vertain – Saint Martin sur Écaillon | 2 300 m | 139.3 km | ★★★☆☆ |
25 | Haussy | 800 m | 133.5 km | ★★☆☆☆ |
24 | Saulzoir – Verchain Maugré | 1 200 m | 126.6 km | ★★☆☆☆ |
23 | Verchain Maugré – Quérénaing | 1 600 m | 122.3 km | ★★★☆☆ |
22 | Quérénaing – Maing | 2 500 m | 119.6 km | ★★★☆☆ |
21 | Maing – Monchaux sur Écaillon | 1 600 m | 116.5 km | ★★★☆☆ |
20 | Haveluy – Wallers | 2 500 m | 103.5 km | ★★★★☆ |
19 | Trouée d’Arenberg | 2 300 m | 95.3 km | ★★★★★ |
18 | Wallers – Hélesmes | 1 600 m | 89.3 km | ★★★☆☆ |
17 | Hornaing – Wandignies Hamage | 3 700 m | 82.5 km | ★★★★☆ |
16 | Warlaing – Brillon | 2 400 m | 75 km | ★★★☆☆ |
15 | Tilloy lez Marchiennes – Sars et Rosières | 2 400 m | 71.6 km | ★★★★☆ |
14 | Beuvry la Forêt – Orchies | 1 400 m | 65.2 km | ★★★☆☆ |
13 | Orchies | 1 700 m | 60.2 km | ★★★☆☆ |
12 | Auchy lez Orchies – Bersée | 2 700 m | 54.1 km | ★★★★☆ |
11 | Mons en Pévèle | 3 000 m | 48.6 km | ★★★★★ |
10 | Mérignies – Avelin | 700 m | 42.6 km | ★★☆☆☆ |
9 | Pont Thibault – Ennevelin | 1 400 m | 39.2 km | ★★★☆☆ |
8 | Templeuve (l’Épinette) | 200 m | 33.8 km | ★☆☆☆☆ |
Templeuve (Moulin de Vertain) | 500 m | 33.3 km | ★★☆☆☆ | |
7 | Cysoing – Bourghelles | 1 300 m | 26.9 km | ★★★☆☆ |
6 | Bourghelles – Wannehain | 1 000 m | 24.4 km | ★★★☆☆ |
5 | Camphin en Pévèle | 1 800 m | 19.9 km | ★★★★☆ |
4 | Carrefour de l’Arbre | 2 100 m | 17.2 km | ★★★★★ |
3 | Gruson | 1 100 m | 14.9 km | ★★☆☆☆ |
2 | Willems – Hem | 1400 m | 8.2 km | ★★★☆☆ |
1 | Roubaix (Espace Charles Crupelandt) | 300 m | 1.4 km | ★☆☆☆☆ |
★★★☆☆ = Difficile – ★★★★☆ = Très difficile- ★★★★★ = Extrêmement difficile
Au départ de l’Oise, ce n’est qu’au bout de 96.3 kilomètres, une fois rentré dans le département du Nord, que les premiers pavés font leur apparition. Avant, la bataille s’annonce longue pour prendre l’échappée matinale. En effet, les deuxièmes places de Florian Vermeersch l’an passé, de Silvan Dillier en 2018 ou encore la victoire de Matthew Hayman en 2016 pour les exemples non exhaustifs les plus récents, démontrent que Paris-Roubaix est une des rares courses qui peut se gagner en prenant les devants. Comme à l’accoutumée, le secteur de Troisvilles-Inchy ouvre le bal. D’évidence, si loin de l’arrivée, le secteur long de 2 kilomètres 200 n’est absolument pas décisif. Cependant, les premiers écrémages par l’arrière débutent. Révélateur, il est une indication pour les leaders. À savoir, si ce sera une grande journée ou un calvaire à subir. Durant près de 60 kilomètres, tout n’est qu’affaire de placement et d’élimination par l’arrière.
Haveluy – Wallers (km 153.7)

Situé juste avant la mythique Trouée d’Arenberg, le secteur de Haveluy-Wallers fait l’objet d’une attention toute particulière. Le rythme y est tellement élevé que les premières cassures ont lieu. La guerre de position en vue de la Trouée, 11 kilomètres plus loin, est y intense. Cependant, les regards sont éminemment tournés vers le secteur suivant.
Trouée d’Arenberg (km 161.9)

Loin de l’arrivée (95.3 kilomètres), la Trouée d’Arenberg est un mythe depuis 1968. À son amorce, la tension est palpable. Les 500 premiers mètres correspondent à l’approche de la passerelle et se font en descente (- 2.2 %) sur un pavé extrêmement disjoint, en piteux état et sur une route parsemée de trous. Une fois passée, un équilibre précaire se met en place : garder une distance de sécurité pour éviter d’être pris par le coureur qui nous précède et conserver le maximum de vitesse possible pour ne pas se faire déborder.
Une obligation : prendre le haut du pavé. À gauche, le bas-côté est pris la boue. À son opposé, les spectateurs stoppés par un ruban de sécurité. 1 900 mètres, la Drève des Boules d’Hérin commence à rendre mieux. Le pavé s’étant progressivement enherbé. Les barrières vont leur retour et sonne le glas de la fin d’un des secteurs les plus iconiques du cyclisme transgénérationnel.
Mons en Pevèle (km 208.6)

Situé à moins de 50 kilomètres de l’arrivée, il est le secteur majoritairement choisi pour faire la différence depuis son introduction en 1978. Un secteur qui créé des drames comme la chute de Fabian Cancellara en 2016 ou des nombreuses chutes sur le Tour de France 2018.
Carrefour de l’Arbre (km 240)

Après le Carrefour de l’Arbre, si le groupe de tête n’a su faire de différence ou s’entendre favorisant un regroupement. C’est le jeu du surnombre qui prime. L’équipe la plus représentée est à cet égard l’équipe récompensée.
UN DIMANCHE RADIEUX

Exit les conditions climatiques exécrables de l’édition automnale 2021, la résurgence printanière en 2022 ramène avec elle des conditions météorologiques plus clémentes.
Un vent favorable d’Est, quasi constant de 16 km/h (20 en rafale); qui devrait favoriser un déclenchement de la course de loin.
Le facteur déterminant du vent dans Paris-Roubaix est le vent de côté qui permet de faire des cassures plus aisément. Une fois de plus, cette année, attention danger dans les secteurs intermédiaires. Les secteurs de Wallers (18) à Tilloy lez Marchiennes (15) pourraient en devenir des secteurs clés. Une réflexion similaire peut être apportée au secteur de Mons-en-Pévèle.
UN DUEL TANT ATTENDU

Chaque génération à sa rivalité emblématique. Une polarisation de l’adversité maintes fois vu et revu au cours de l’histoire de la petite Reine : Hinault et Lemond, Anquetil et Poulidor, Merckx et De Vlaeminck, Coppi et Bartali ou encore Fabian Cancellara et Tom Boonen.
Depuis maintenant sept ans, Wout van Aert et Mathieu van der Poel s’opposent dans les sous-bois. Une rivalité qui les a poussé à se partager les titres de champion du monde de cyclo-cross dans les catégories jeunes, espoirs et professionnels. Depuis maintenant trois-quatre ans, les antagonistes sont poussés à s’affronter régulièrement sur route. Si les statistiques sont, selon toute vraisemblance sans appel, en faveur du néerlandais. La lutte exacerbée entre les deux a pris une dimension particulière à l’occasion de la saison 2020. Amenés à se rencontrer sur les preuves World Tour ; les deux phénomènes ou fantastiques, comme certains aiment à les nommer, ont marqué à leur manière la fin de saison sur les courses d’un jour. L’édition covid du Tour des Flandres est une image parfaite de l’émulation mutuelle que génére ce duel perpétuel, lorsque les deux se livrent à un mano-à-mano.
Cependant, le bât blesse là où cette relation indissociable ne fait pas que naître une reconnaissance respective en dehors du terrain. Les contre-exemples sont légions. Gent-Wevelgem a débuté cette série de match sur le terrain et en dehors. Dans le final des rues de Welvelgem, les deux comparses s’étaient littéralement roulés dessus avant de se renvoyer la faute dans les médias. Leurs adversaires ont ainsi pu parfaitement tirer profit du marquage des deux hommes. Un schéma qui n’a cessé de se reproduire depuis lors ; que ce soit à la Primavera, dans le final du Creuzot au Tour de France ou même lors du pénultième tour du circuit urbain de Louvain au Mondial dans les Flandres. Cette saison, la seule rencontre a eu lieu lors de Milan Sanremo où l’entente semblait cordiale entre les deux prodiges dans le final. Une collaboration rare mais qui n’aura pas abouti à la victoire de l’un ou l’autre.
Hélas, la campagne de classiques aura été terni d’abord par l’absence de MVDP en début de saison. Le néerlandais se remettant de sa blessure au dos. Puis par l’absence de WVA sur le Tour des Flandres en raison d’un test positif au Covid pour le belge. Paris-Roubaix fait ainsi figure de clôture de la saison des flandriennes par une joute tant désiré.

22 AFFINI Edoardo
23 LAPORTE Christophe
24 ROOSEN Timo
25 TEUNISSEN Mike
26 VAN DIJKE Mick
27 VAN HOOYDONCK Nathan
Mais pourtant, c’est avec des points d’interrogation autour du poids que Wout van Aert pourrait peser sur la course, que la Jumbo-Visma doit composer. En effet, d’aucuns ne peut contester que les nombreux cas de problèmes cardiaques augmentent pour des raisons diverses, parfois liés au Covid-19. La prudence est de mise du côté des Killer Wasps pour préserver au mieux la santé de leur coureur. C’est donc avec le statut d’équipier que WVA s’aligne, avec pour espoir secret de jouer les premiers rôles. Seulement personne n’est dupe. L’interdiction de publier des données personnelles sur Strava et les capacités physiques extraordinaires du belge, en font nécessairement un leader déguisé. D’autant plus que son statut d’ « électron libre » ne peut être qu’un faux-semblant. Aucune équipe adversaire, aucun adversaire ne lui accordera la marge de manoeuvre nécessaire ; tout Wout van Aert diminué ou non qu’il soit.
Un coureur comme Wout peut toujours jouer un rôle dans le soutien de Christophe Laporte, Mike Teunissen ou Nathan Van Hooydonck – Merijn Zeeman, Directeur sportif de la Jumbo-Visma
Avoir un rôle d’électron libre implique que le collectif néerlandais devra miser sur une course offensive. En somme, répéter la recette qu’il leur a tant réussi depuis l’ouverture de la campagne de classique. Une formule qui, grâce à la puissance collective, pourrait desservir le belge. Pour cause, les différentes attaques de ses coéquipiers ont pour but de permettre à son leader de tirer profit de la situation à l’arrière en laisser les équipes adversaires le soin de mener la chasse. Et d’esseuler un maximum les autres leaders, aux fins de reproduire le même schéma que les Quick Step ont réussi un nombre de fois incalculable par le passé.
Christophe Laporte peut dès lors tirer les marrons du feu, si Wout van Aert est présent dans le final, comme cela a été le cas sur Gent-Wevelgem. Seulement, ses chutes au Ronde van Vlaanderen et sur l’Amstel Gold Race ne sont pas pour rassurer. Si malgré cela, le français est allé chercher une très belle neuvième place au Tour des Flandres. Il faut concéder qu’il ne ressemble qu’à un pion que son équipe peut utiliser le plus près de l’arrivée possible. Les options d’attaques plus lointaines reposent entièrement sur les épaules de Mike Teunissen qui aura exécuté son rôle d’assistan, jusqu’ici comme il se doit, notamment sur l’E3 Harelbeke, en succédant les attaques de Tiesj Benoot. Une version 2019 du néerlandais serait clairement un favori à ne pas écarter aux vues de la puissance collective. Mais la version 2022 n’est pas apparu la meilleure version de lui-même, ce qui peut laisser planer des doutes sur les capacités de Teunissen d’aller décrocher le saint pavé comme trophée. Toute proportion gardée de ses qualités de sprinteurs.
Nathan van Hooydonck est une option d’attaques plus lointaine, à l’instar de ce que l’on a vu au Ronde où il aura secoué le cocotier du peloton dans le Molenberg, à 100 kilomètres de l’arrivée. Equipier de luxe, le néerlandais aura été la cheville ouvrière du succès de Wout van Aert en 2020 à Wevelgem. Pour contrecarrer les plans du puissant collectif des Grenadiers, la Jumbo-Visma doit être à l’initiative. Edoardo Affini, Timo Roosen et Mick van Dijke sont attendus dans la peau de chair à canon, en début d’étape. Mais qui de mieux que Van Hooydonck pour placer les premières banderilles des Jumbo ? Si ce n’est van Hooydonck. Son passé avec l’épreuve n’est pas sans rappeler qu’il passe bien le pavé. Après tout finir deuxième de l’édition remportée en juniors par Mads Pedersen et 5e chez les espoirs en 2017 ne peut laisser que des avis positifs. D’autant que sa pointe de vitesse au sprint n’est tout sauf à mésestimer. Le rendez-vous pris après la Trouée d’Arenberg.

12 DILLIER Silvan
13 LEYSEN Senne
14 MERLIER Tim
15 VAN KEIRSBULCK Guillaume
16 VERMEERSCH Gianni
17 VERMOTE Julien
Tout le monde se réjouira d’un duel au sommet entre les deux némesis, y compris Mathieu van der Poel lui même. Mais pourtant la présence de Wout van Aert est sans doute la pire nouvelle qu’il soit pour MVDP. A l’image de l’Amstel Gold Race, le petit-fils de Raymond Poulidor pourrait se retrouver a devoir sauter sur tous les coups. Pire encore, à l’image des différentes classiques des années passées, il pourrait (et devrait si Wout van Aert est au top de sa condition) marquer de trop près son frère ennemi. Un marquage qui n’a eu de cesse d’enterrer les deux comparses, inséparables dans la victoire comme dans la défaite. Il lui faudra beaucoup d’aide de son collectif pour espérer annihiler toutes les chances d’offensives. Car en définitive, ce n’est pas tant les jambes qui manquent à van der Poel pour glaner son premier Paris-Roubaix mais bien d’être accompagné le plus loin possible. Mathieu van der Poel apparaît clairement comme le coureur le plus fort. C’est avec un bon oeil qu’il verrait une course durcie, à tel point qu’aucune surreprésentation ne sera visible. Dans une configuration de confrontation des individualités, MVDP devrait prendre l’ascendant comme on l’a vu à Dwars van Vlaanderen.
LE CHASSEUR DANS LA PEAU DU CHASSÉ

Une dernière occasion pour le Wolfpack de sauver sa campagne de classiques flandriennes ? Assurément la pression est sur les épaules des hommes de Patrick Lefévère. D’habitude l’avantage numérique offre indéniablement un atout tactique dans le final de toutes les classiques. C’est grâce à ce surnombre que le Wolfpack a glané tant de succès sur les classiques pavées. Une pluralité de leaders qui offre une pluralité d’option tactique dans le final. Mais voilà, les belges n’ont pas été épargnés par les chutes et maladies. Tant et si bien, que c’est avec les plus grandes incertitudes qu’ils s’alignent au départ de l’Enfer du Nord.

52 BALLERINI Davide
53 DECLERCQ Tim
54 LAMPAERT Yves
55 SÉNÉCHAL Florian
56 STEIMLE Jannik
57 ŠTYBAR Zdeněk
Patrick Lefévère est un homme d’expérience. Si l’ancien coureur belge n’est plus directeur sportif mais manager d’équipe. Son expérience et sa vision ont une influence indéniable sur ses coureurs, notamment lors des classiques. Depuis 1980, Pat’ officie dans le peloton professionnel pour pas moins de 39 Paris-Roubaix à son actif.
editions | eQuipe dirigée | meilleur coureur sur paris roubaix | Position |
---|---|---|---|
1980 | Marc – IWC – VRD | Jacques Osmont | 20 |
1981 | Capri Sonne – Koga Miyata | Marc Demeyer | 5 |
1982 | Capri Sonne – Campagnolo – Merckx | Gregor Braun | 3 |
1985 | Lotto | Jozef Lieckens | 7 |
1986 | Lotto – Emerxil – Merckx | Marc Sergeant | 7 |
1987 | Lotto – Merckx | Marc Sergeant | 7 |
1988 | TVM – Van Schilt | Noël Segers | 20 |
1989 | Domex – Weinmann – Eddy Merckx | Jan Goessens | 21 |
1990 | Weinmann – SMM – Ulster | Thomas Wegmuller | 7 |
1991 | Weinmann – Eddy Merckx | Carlo Bomans | 3 |
1992 | GB-MG Maglificio | Franco Ballerini | 11 |
1993 | GB-MG Maglificio | Franco Ballerini | 2 |
1994 | GB-MG Maglificio – Bianchi | Fabio Baldato | 2 |
1995 | Mapei-GB | Franco Ballerini | 1 |
1996 | Mapei-GB | Johan Museeuw | 1 |
1997 | Mapei-GB | Johan Museeuw | 3 |
1998 | Mapei – Bricobi | Franco Ballerini | 1 |
1999 | Mapei – Quickstep | Andrea Tafi | 1 |
2000 | Mapei – Quickstep | Musée Johan | 1 |
2001 | Domo – Farm Frites | Servais Knaven | 1 |
2002 | Domo – Farm Frites | Johan Museeuw | 1 |
2003 | Quickstep – Davitamon | Servais Knaven | 7 |
2004 | Quickstep – Davitamon | Johan Museeuw | 5 |
2005 | Quickstep – Innergetic | Tom Boonen | 1 |
2006 | Quickstep – Innergetic | Tom Boonen | 2 |
2007 | Quickstep – Innergetic | Tom Boonen | 6 |
2008 | Quickstep – Innergetic | Tom Boonen | 1 |
2009 | Quickstep – Innergetic | Tom Boonen | 1 |
2010 | Quickstep – Innergetic | Tom Boonen | 5 |
2011 | Quickstep Cycling Team | Sylvain Chavanel | 38 |
2012 | Omega Pharma – Quick-Step | Tom Boonen | 1 |
2013 | Omega Pharma – Quick-Step | Niki Terpstra | 3 |
2014 | Omega Pharma – Quick-Step | Niki Terpstra | 1 |
2015 | Etixx – Quick Step | Zdeněk Štybar | 2 |
2016 | Etixx – Quick Step | Tom Boonen | 1 |
2017 | Quick-Step Floors | Zdeněk Štybar | 2 |
2018 | Quick-Step Floors | Niki Terpstra | 3 |
2019 | Deceuninck – Quick Step | Philippe Gilbert | 1 |
2021 | Deceuninck Quick Step | Yves Lampaert | 5 |
Gardien de quatorze victoires sur l’Enfer du Nord avec ses coureurs, il est le recordman absolu de la maîtrise de la petite Reine. Aucune équipe n’a su égaler son bilan qui s’étale sur les vingt-sept dernières années. Tantôt en jouant sur les egos capables de triompher sur les classiques avec Franco Ballerini et Johan Museeuw dans les années Mapei, tantôt en s’organisant derrière un leader unique comme Tom Boonen dans les années Quickstep – Innergetic.
Pour briller, il faudra nécessairement retrouver les automatismes perdus. Avant toute chose, les classiques préparatoires ont montré un collectif qui abordé les moments clés de manière totalement débordés… Souvent mal placé. Ensuite et surtout, d’avoir les jambes. Il est vrai qu’un coureur comme Florian Sénéchal devrait nécessairement être mis en valeur. Si tenté que le français soit épargné par les ennuis qui n’ont de cesse de le poursuivre. Kasper Asgreen a dû jusqu’ici assumer le rôle de leader unique. Un costume qui ne lui scie guère. Le danois performant à merveille lorsqu’il peut profiter de la tactique qu’offre une puissance collective en sur-représentation. Potentiellement, et sans doute une pensée à contre-courant, Paris-Roubaix est la flandrienne qui lui convient le moins. Ses résultats passés tendent à le démontrer d’ailleurs. Le circuit de la Sarthe a pu rassuré Yves Lampaert sur sa condition qui ne cesse de s’améliorer. Proche du 100 %, le belge est un véritable danger sur la course qu’il rêve de gagner. L’an passé, il aura été auteur d’une performance monumentale tant on se souvient qu’il n’aura pas échappé au nouveau ennui mécanique. Une forme qui ne cesse de monter pour Zdeněk Štybar. Sans nul doute, le plus expérimenté du Wolfpack. L’horizon s’éclaircit pour le Wolfpack, mais de nombreux nuages menaces encore.
UN TRAIN SUR LES PAVÉS

42 KWIATKOWSKI Michał
43 ROWE Luke
44 SHEFFIELD Magnus
45 TURNER Ben
46 VAN BAARLE Dylan
47 WURF Cameron
Tous les regards seront tournés vers la puissance collective des Ineos Grenadiers. Pour cause, au delà d’aller une addition de watts, les britanniques n’ont eu de cesse d’impressionner ces derniers temps. Les déclarations de début de saison font pointer Filippo Ganna en favori ayant fait de Paris-Roubaix l’un de ses objectifs de la saison. Pour se faire, l’italien s’est préparé ces derniers jours sur piste, via des exercices fractionnés à haute intensité pour reproduire les efforts pavés. Pourtant des incertitudes demeurent quant à sa condition. Effectivement, Pippo a du quitter le circuit de la Sarthe selon toute vraisemblance amoindrie… du moins, c’est ce qui se dit. Une bien mauvaise nouvelle pour le double champion du monde de l’effort individuel. Mais qu’à cela ne tienne, l’arme principal des Grenadiers réside dans la façon dont ils peuvent morceller le peloton.
Le Grand Prix de Denain et la Flèche Brabançonne ont été les parfaites illustrations de ce qu’un train lancé à toute vapeur peut faire comme dégâts sur les pavés. A ce petit jeu, une duo se dégage : Ben Turner et Magnus Sheffield. Ce dernier a démontré tout le bien qu’on pouvait penser de lui, à l’ouvrage pour son leader tout au long de la Brabançonne, il n’aura jamais montré un moment de faiblesse. Une performance qui n’est pas sans rappel le mondial d’Harrogate où il avait pris la médaille de bronze, en s’étant sacrifié pour lancer Quinn Simmons vers le titre mondial. Un véritable machine à rouler qui a forme d’une paire redoutable avec Ben Turner. L’anglais est, à n’en pas douter, celui qui a le plus impressionné. Sur toutes les classiques, il aura été l’élément essentiel du collectif, en faisant montre de puissance. Sur Denain, c’est lui qui fait exploser le peloton pour permettre aux Ineos de s’extraire en tête avec Primoz Roglic. Sur l’E3, c’est lui même qui va ramener le peloton sur le groupe qui s’était extrait dans le Taaienberg. Plus récemment, c’est lui qui aura été à l’origine du groupe de tête en plaçant une accélération redoutable dans le Moskesstraat. Si la crainte d’un sacrifice pour leur leader demeure, les deux jeunes peuvent profiter d’une course dynamitée de loin, en profitant du surnombre.
Un surnombre qui a souri à Michal Kwiatkowski qui en renard s’est imposé sur l’Amstel Gold Race. Sa capacité à s’imposer sur Roubaix n’est plus à démonter. Ses attaques sur les secteurs pavés du GP de Denain comme sa septième place sur la difficile étape pavée du Tour de France 2014. Une connaissance des pavés certes limitée mais une capacité illimitée à surprendre son monde.
Les éloges pourraient être les mêmes envers Dylan van Baarle, toujours régulier d’année en année sur les flandriennes, mais Paris-Roubaix est la course qui lui convient le moins.
FINIR EN BEAUTÉ

32 ASKEY Lewis
33 DAVY Clément
34 LE GAC Olivier
35 LIENHARD Fabian
36 MADOUAS Valentin
37 WELTEN Bram
Comme une évidence, la Groupama-FDJ mise sur un tout pour Stefan Küng. Comme ne pas mettre tout en oeuvre pour le coureur helvète tant son printemps est sans aucune commune mesure. Jamais King Küng n’aura grimpé aussi bien, jamais King Küng n’aura été aussi irrégulier. Troisième de l’E3, sixième d’A Travers les Flandres, cinquième du Tour des Flandres et huitième de l’Amstel Gold Race en font nécessairement un des grands favoris. D’autant qu’il ne faut pas s’y tromper, Paris-Roubaix est la course qui lui convient le mieux. Evidemment, beaucoup diront que pour gagner, il est contraint de faire le mieux ce qu’il sait faire le moins bien : surprendre pour finir en solitaire. Mais le vent semble encore une fois souffler du bon côté pour le suisse qui a toutes les qualités pour ne pas miser sur l’attente. Une tergiversation qui lui aura été préjudiciable sur l’Amstel où il aura confié avoir attendu que Mathieu van der Poel attaque. Pour gagner cette fois, il faudra prendre les devants.
PARIS-ROUBAIX NE LEUR VA PAS SI BIEN

62 ARASHIRO Yukiya
63 FENG Chun Kai
64 PRICE-PEJTERSEN Johan
65 SÜTTERLIN Jasha
66 TEUNS Dylan
67 WRIGHT Fred
Il est coutume de dire qu’il faut toujours se méfier de la Bahrain Victorious, mais les pavés du Nord ne vont guère à Matej Mohoric et Dylan Teuns. Fred Wright devrait aller bien, mais gare à ce que la performance du Ronde ne biaise pas un tant soit peu les jugements.
DES SPRINTEURS A ÉVITER
72 HOOLE Daan
73 KIRSCH Alex
74 SKUJIŅŠ Toms
75 STUYVEN Jasper
76 THEUNS Edward
77 VERGAERDE Otto
Le grand objectif de Mads Pedersen qui pourra compter sur Jasper Stuyven chez la Trek Segafredo. Seulement, le danois va devoir composer avec sa chute sur le Circuit de la Sarthe et des leaders qui chercheront à tout prix à ne pas l’emmener sur un plateau. Sur les classiques, le champion du monde 2019 est tantôt blanc, tantôt noir soufflant plus le froid que le chaud.

122 DEVRIENDT Tom
123 PASQUALON Andrea
124 PETIT Adrien
125 PLANCKAERT Baptiste
126 VAN DER HOORN Taco
127 VAN MELSEN Kévin
Une réflexion similaire pour Alexander Kristoff du côté des Intermarché Wanty Gobert Matériaux.
CONTRE VENT ET MARÉE

102 BOASSON HAGEN Edvald
103 BODNAR Maciej
104 OSS Daniel
105 SOUPE Geoffrey
106 TURGIS Anthony
107 VAN GESTEL Dries
La Total Energies pourrait compter sur l’expériece de Niki Terpstra, Maciej Bodnar ou encore Daniel Oss pour porter au plus haut Anthony Turgis, leader naturel sur les classiques pavés. L’ambition est présente chez le frenchy mais pour ne pas mentir, les différentes chutes subies les deux derniers week-end ne sont pas sans inquiéter. Cela étant dit, avec la forme de Milan Sanremo, il est capable d’accrocher un pavé du Nord à son palmarès.
DES NOMS A NE PAS OUBLIER
Paris-Roubaix est souvent un laboratoire à expérience : fourche à suspension ou même tubeless ont été les meilleurs exemples. Cette année devait être une édition marquée par le test d’un dispositif de gestion de la pression des pneus en direct par l’équipe DSM. Il n’en sera finalement rien, et nul ne pourra se faire une idée du potentiel gain que les coureurs peuvent en tirer.
Bora Hansgrohe devra compter sur Nils Politt et Marco Haller pour accrocher un résultat.
Mathis Louvel devrait confirmer tout le bien qu’on peut penser de lui pour les Arkea Samsic. Un peu comme Victor Campanaerts qui a bien préparé son affaire côté Lotto Soudal.
R.A.S chez Bike Exchange Jayco et Astana Qazaqstan.
Paris-Roubaix est une course qui peut se gagner en partant dans l’échappée matinale, beaucoup d’équipes peuvent y prétendre comme les AG2R Citroën, la B&B Hotels KTM, la Bingoal Pauwels Sauces, la Sport Vlaanderen Baloise, la Cofidis, la Israël Premier Tech, mais c’est dans doute la EF Education Easy Post avec un coureur comme Jonas Rutsch ou la Movistar avec Johan Jacobs qui semblent les mieux armés pour cette éventuelle surprise.
Un peu comme des noms qui devront briller en anticipant dans le final à l’image de Matteo Trentin pour les UAE Emirates et Rasmus Tiller pour les Uno-X.
PREDICTION
Sans temps pluvieux, la course ne devrait s’enclencher qu’après le secteur de la Tranchée d’Arenberg. Le vent d’Est favorise des secteurs intermédiaires, notamment entre le 18 et le 15 avec un vent de travers. Les Ineos Grenadiers devraient être la clé de voute de ce Monument. Où vont-ils mettre en route et faire exploser le peloton ? L’audace dira le secteur d’Hornaing, à plus de 80 kilomètres de l’arrivée. Une édition démesurément rapide et marquée par les offensives. Profitant du surnombre et d’un mouvement de course lancée de loin, c’est Ben Turner qui obtiendra les faveurs des Grenadiers. Les attaques fussent et le jeu des Jumbo-Visma est similaire où Nathan van Hooydonck profite de ce coup de poker. Derrière Mathieu van der Poel et Wout van Aert se marquent et s’enterrent. Certains comptent sur les deux monstres pour faire le gros du travail, sauf que si WVA a du monde devant. MVDP ne peut chasser tous les lièvres et faire tout pour tout le monde. Ayant retenu la leçon, Stefan Küng décide de ne pas attendre que MVDP fasse l’effort et s’extrait du groupe des leaders pour fondre sur ceux qui sont partis trop tôt avant de les déposer et voler vers une victoire en solitaire. Le mieux classé de l’échappée matinale est Johan Jacobs qui prend un Top 5. Une juste recompense pour un homme qu’on aura vu constamment à l’avant.
🥇 Stefan Küng
🥈Ben Turner
🥉Nathan van Hooydonck