
Dimanche 3 avril, à 10 h, s’élancera le départ de la 106 édition du Ronde van Vlaanderen.

Antwerpen – Oudenaarde : 272.5 kilomètres à parcourir de la Province d’Anvers à la Province de la Flandre-Orientale. 2281 mètres de dénivelé positif alternant asphalte et pavés entre monts et routes étroites.
Rarement, la « Vlaanderens Mooiste » (la plus Belle des Flandres) n’aura connu pareil cumul d’élévation. Une explication qui trouve sa source dans la distance record depuis l’instauration de l’arrivée à Audenarde, dont la distance moyenne est de 258.12 sur les dix précédentes années. Ajoutons à cela qu’il faut remonter à 1998 pour retrouver plus longue distance que la version du cru 2022 et l’on trouve tous les ingrédients pour une course assurément une nouvelle fois durcie par les organisateurs.
LE VIEUX QUAREMONT, NOUVEAU JUGE DE PAIX ?
En 2012, les organisateurs ont opéré un tournant pour le moins mal accueilli à l’époque. Le mythique enchaînement final « Mur de Grammont – Bosberg » a été remplacé par le duo « Vieux Quaremont – Paterberg ». L’arrivée a dès lors été déplacée de Ninove à Audenarde.
Depuis ce changement, la course s’est jouée par cinq fois sur les dix éditions qui ont eu lieu dans le Vieux Quaremont. Choisissant par quatre fois son dernier passage pour faire l’ultime différence. Du moins, les vainqueurs s’y sont isolés définitivement et s’y sont maintenus hors portée de fusil d’un groupe de chasse désireux d’accrocher le précieux Monument à leur palmarès.
editions | secteur clé pour la victoire | distance de l’arrivée | nombre de coureurs s’y degageant |
---|---|---|---|
2021 | Taaienberg | 37 | 6 |
2020 | Descente Steenbeekdries | 39 | 3 |
2019 | Oude Kwaremont | 17 | 1 |
2018 | Oude Kwaremont | 19 | 1 |
2017 | Oude Kwaremont | 55 | 1 |
2016 | Paterberg | 13 | 1 |
2015 | Sommet du Kruisberg en facteur | 28 | 2 |
2014 | Descente vers Ronce | 31 | 2 |
2013 | Oude Kwaremont | 18 | 2 |
2012 | Oude Kwaremont | 18 | 3 |
Le Ronde van Vlaanderen est souvent une course où le plus fort l’emporte. Il est vrai que contrairement à Paris-Roubaix, le facteur chance n’est pas aussi prononcé. Sans doute, le relief plus « up and down » et la nature du pavé, moins rugueux et plus lisse que ceux de l’Enfer du Nord, y sont pour quelque chose.
secteur pavé | Nom | Distance de l’arrivée | longueur |
---|---|---|---|
1 | Lippenhovestraat | 168.8 | 1200 m |
2 | Paddestraat | 167.3 | 2400 m |
3 | Holleweg | 116.9 | 1200 m |
4 | Kerkgate | 110.7 | 2500 m |
5 | Jagerij | 108.1 | 730 m |
6 | Mariaborrestraat | 40.6 | 500 m |
7 | Stationsberg | 38.7 | 650 m |
Mont | Nom | Distance de l’arrivée | longueur | pente moyenne | Pente maximale | revetement |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | Oude Kwaremont | 136.2 km | 2200 m | 4 % | 11.6 % | 1500 m pavé |
2 | Kortekeer | 125.7 km | 1000 m | 6.7 % | 17.1 % | asphalte |
3 | Achterberg | 119.2 km | 1500 m | 4.5 % | 13.9 % | asphalte |
4 | Wolvenberg | 114.3 km | 645 m | 7.9 % | 17.9 % | asphalte |
5 | Molenberg | 101.8 km | 463 m | 7 % | 14.2 % | 300 m pavé |
6 | Marlboroughstraat | 97.9 km | 2040 m | 3 % | 7 % | asphalte |
7 | Berendries | 93.8 km | 940 m | 7 % | 12.3 % | asphalte |
8 | Valkenberg | 88.5 km | 540 m | 8.1 % | 12.8 % | asphalte |
9 | Berg Ten Houte | 76 km | 1100 m | 6 % | 21 % | 400 m pavé |
10 | Kanarieberg | 70.5 km | 1000 m | 7.7 % | 14 % | asphalte |
11 | Oude Kwaremont | 54.6 km | 2200 m | 4 % | 11.6 % | 1500 m pavé |
12 | Paterberg | 51.1 km | 360 m | 12.9 % | 20.3 % | pavé |
13 | Koppenberg | 44.6 km | 600 m | 11.6 % | 22 % | pavé |
14 | Steenbeekdries | 39.2 km | 700 m | 5.3 % | 6.7 % | asphalte |
15 | Taaienberg | 36.8 km | 530 m | 6.6 % | 15.8 % | 500 m pavé |
16 | Kruisberg/Hotond | 26.5 km | 2500 m | 5 % | 9 % | 450 m pavé |
17 | Oude Kwaremont | 16.7 km | 2200 m | 4 % | 11.6 % | 1500 m pavé |
18 | Paterberg | 13.3 km | 360 m | 12.9 % | 20.3 % | pavé |

44.6 kilomètres de l’arrivée : un temps jugé trop dangereux, le Koppenberg est un incontournable depuis 2008. Des pavés qui ont marqué sa légende, portant jusqu’à son interdiction pour cause de dangerosité. Situé à l’amorce de la dernière heure de course, le raidard mythique invite aux mouvements.

36.8 kilomètres de l’arrivée : renommé « Boonenberg », le Taaienberg est la rampe préférée de Tommeke. Comme un pied de nez, que le sort s’est abattu sur le champion belge et l’ironie du destin l’aura frappé d’un double incident mécanique au pied de « son » ascension. Plutôt générateur d’un écrémage constant, il aura décisif sur la précédente édition. En effet, c’est ici même que Kasper Asgreen a fait implosé le peloton. Et où accompagné de Mathieu van der Poel, Wout van Aert, Julian Alaphilippe et (plus au sommet) Dylan Teuns et que le danois s’est envolé en costaud.

26.5 kilomètres de l’arrivée : le Vieux Kruisberg est le premier mont du tryptique final. Les attaques y sont monnaie courante pour anticiper lorsque l’on se sent trop juste. Une anticipation qui peut s’avérer payante. Niki Terpstra, en 2018, y avait assis son sacre avant de déposer de manière décisive les derniers survivants de l’échappée dans l’Oude Kwaremont.

136.2 – 54.6 & 16.7 kilomètres de l’arrivée : la plus iconique des ascensions de Flandre. Non pas parce que la difficulté est parcourue trois fois au cours de la journée, mais surtout par la dramaturgie qui s’en dégage. Comme en 2017, avec la chute de Sagan et de Greg van Avermaet. Une ascension pavée loin d’être la plus raide, mais nettement la plus longue. À bloc du pied au sommet, c’est ici même qu’Alberto Bettiol à l’instar d’un Fabian Cancellara y ont construit leur victoire finale grâce à des attaques tranchantes.

51.1 & 13.3 kilomètres de l’arrivée : le mur de la dernière chance. Son sommet est si proche et à la fois si loin de la ligne d’arrivée à Oudenaard. Seulement 400 mètres, mais une pente vertigineuse à 21.3 % au plus fort de son inclinaison. Sagan en 2016 n’hésita pas à attaquer Sep Vanmarcke pour se diriger vers une victoire en solitaire. Quand Mathieu van der Poel y a tout tenté pour se défaire de Kasper Asgreen, en vain, l’an passé.
UN REDOUX A VENIR ?

Un vent de Nord-Nord-Ouest de prévu, ce qui n’est pas sans pousser à aller de l’avant dans au moins le Vieux Kwaremont et sans être un obstacle (vent de côté) dans le Koppenberg et surtout le Paterberg.

Selon toutes vraisemblances, la pluie ne devrait pas être au rendez-vous. Si ce n’est des pluies éparses en fin de journée, localisées autour de la boucle finale. Rien de certain somme toute, contrairement aux températures fraiches (7-8 °C, ressenties 6 °C).
UN SEUL ÊTRE VOUS MANQUE ET TOUT EST DÉPEUPLÉ

11
VAN DIJKE Mick NED12 BENOOT Tiesj BEL
13 LAPORTE Christophe FRA
14 AFFINI Edoardo ITA
15 TEUNISSEN Mike NED
16 ROOSEN Timo NED
17 VAN HOOYDONCK Nath BEL
Il est des oppositions qui monopolent l’attention, des coureurs qui cristallisent les tensions et des talents qui répondent à toutes les satisfactions.
La dernière décennie a été marquée par la confrontation entre Fabien Cancellara et Tom Boonen au cours des nombreuses flandriennes. Au crépuscule de cette rivalité, les sous-bois entrevoyaient les premières escarmouches entre Mathieu van der Poel et Wout van Aert aux visages encore juvéniles. Depuis une poignée d’années (qui se comptent sur les doigts d’une seule main), l’antagonisme entre le néerlandais et le belge s’est transposé sur la route pour le plus grand bonheur des suiveurs. Tant et si bien que la mise entre parenthèses de la saison de cyclo-cross par MVDP a désenivré une partie des grandes kermesses hivernales et laissée planer le doute quant à sa reprise printanière. À l’opposé, la domination de son Némésis sur pneus crantés comme lisses n’a fait que porter l’inquiétude de flandriennes dominées grâce à son armada renforcée.
Quelle ne fut pas l’euphorie suscitée d’une bataille au sommet disputée avec le retour d’un duo à son apogée. Hélas, l’enthousiasme n’aura pas duré. Wout van Aert, un temps annoncé malade, est, au grand damne de tous, positif au Covid-19.
Les plans de la Jumbo-Visma élaborés depuis quelques temsp sont totalement chambouillés. La prise en compte des rapports de force rebat totalement les cartes sans la présence de Wout van Aert. Le collectif des Killers Wasps perd sa clé de voute et transforme le visage de la course en une jugstaposition d’individualités en forme. Les stratégies adverses, entièrement construites sur l’éparpillement du collectif néerlandais, libère les Jumbo d’une partie du poids de la course. Attention cependant, l’étreinte d’un collectif surpuissant les enferme dans une stature d’équipe dominatrice.
Christophe Laporte est probablement le nom qui revient à la bouche de la plupart des suiveurs. Rien d’étonnant quand on constate qu’il a été le grand dynamiteur dans la cote de Breuil, à Mantes la Ville (Paris-Nice). Mais c’est surtout en territoire belge que le français a été transcendé. Seul suiveur de Wout van Aert à l’E3 Harelbeke et profitant du surnombre de son équipe dans le final de Gent-Wevelgem. Seulement, le français transfuge de la Cofidis devra nécessairement suivre les meilleurs dans les monts pour espérer les battre dans un sprint où il partira favori. Paradoxalement, la perte de son leader réduit considérablement ses chances. Avec la présence du numéro 3 mondial, le sujet tactique aurait pu lui être bénéfice tandis qu’en son absence, sa marge de manœuvre se restreint, en devenant le Jumbo le plus rapide. Le surnombre de son équipe est primordial pour pouvoir espérer refaire les coups dont il a été auteur jusqu’à présent.
Dans une telle configuration, c’est Tiesj Benoot qui doit tirer les marrons du feu. Transcendé depuis sa reprise, le belge a montré un visage sur-offensif qui a profité à son leader. Mais le poids de la course ne reposait pas sur ses épaules, c’est en second couteau qu’il s’avançait. Un costume qu’il ne pourra enfiler dimanche. La stature de leader lui étant remise contre son gré. Forcément après s’être montré redoutable lors de sa dernière sortie, à Dwars door Vlaanderen (À Travers la Flandre), les yeux seront plus que rivés sur lui. Une ombre qui vient noircir le tableau où d’éventuelles offensives se dessinaient. Condamné à se défaire un à un de ses adversaires, Benoot n’a guère de choix que de tenter de finir en solitaire.
La méfiance étant toujours de mise, Mike Teunissen était dans une équipe à trois têtes sur l’hôtel des sacrifiés. Un rôle qu’il a rempli jusqu’ici à la perfection notamment à l’E3, en luttant corps et âme pour accrocher le groupe de tête et vider tout ce qu’il avait dans le sac avant l’attaque couronnée de succès de ses coéquipiers. Un rôle qu’il pourrait encore revêtir, mais en grimpant un cran dans la hiérarchie. Moins surveillé que son duo de leaders, le néerlandais a une option notamment en cas de sprint en comité réduit. Rapide, on se souviendra de l’année de sa superbe où poisson pilote de Dylan Groenewegen, il avait pris le maillot jaune en 2019 sur l’étape d’ouverture du Tour de France en suppléant son sprinteur. La même année, l’étape finale du Binck Bank Tour, à Geraardsbergen, jugeait trop dure pour lui aura vu une belle performance. Ce qui peut lui laisser une fenêtre dans les monts, à la condition que les jambes soient au rendez-vous.
LE RETOUR DU FILS PRODIGE


82 VERMEERSCH Gianni BEL
83 GOGL Michael AUT
84 DILLIER Silvan SUI
85 MEURISSE Xandro BEL
86 PHILIPSEN Jasper BEL
87 VERMOTE Julien BEL
Qui aurait pu penser que Mathieu van der Poel serait à 100 % pour le Ronde van Vlaanderen, ne serait-ce qu’en février. En l’espace de deux mois, la superstar de la Alpecin Fenix a su se reconstruire et surtout guérir son dos meurtri de sa chute aux Jeux Olympiques de VTT. Sa performance à Milan-Sanremo n’était que le début du signal envoyé par la suite à la Coppi e Bartali. « The King is back » pourrait-on dire. L’étape de Montecatini en est le parfait exemple. Attaquant dans la descente du Goraiolo, MVDP a fondu sur l’échappée matinale. S’octroyant un raid à plus de 70 kilomètres de l’arrivée, le groupe de tête avait été revu par l’avant-garde du peloton. Mais bien que ce dernier ne soit réduit à une quarantaine d’unité, ce n’a pas empêché le « petit phénomène » de remporter le sprint depuis des sprinteurs/puncheurs plus frais. Une victoire autoritaire et une façon de courir loin des standards du cyclisme moderne.

Aucune surprise pour un coureur qui ne fait pas dans la demi-mesure. Mais si MVDP a fait partie des costauds sortis dans le Berg Ten Houte, lors d’À Travers les Flandres. Il est à noter qu’il n’aura pas été à l’initiative. De même que dans les huit derniers kilomètres menant à Waregem, il se sera contenté de suivre et d’annihiler toutes les offensives. Loin de son ordinaire modus operandi. Quoi qu’il en soit, lorsque le vainqueur de 2020 annonce être de retour à 100 %, ses données ne peuvent dire le contraire. Affichant des puissances affichées similaires à sa victoire sur les Strade Bianche 2021. Une édition qu’il aura remporté en déposant littéralement Julian Alaphilippe dans les pentes de Santa Caterina et faisant voler en éclat le groupe de tête dans le Tolfe.
Là où le bât blesse, l’absence de son éternel rival transpose toute l’attention du peloton sur lui. Avec une équipe « faible » autour de lui, rappelons que Gianni Vermeersch de retour de maladie est loin d’être la meilleure version de lui-même. Un ennui de taille tant on sait l’aide qu’il a pu être l’an passé. Michael Golg était en vue jusqu’à présent, mais après sa chute de mercredi, qui de sa résistance à long terme. Une résistance qui sera mise à rude épreuve pour Jasper Philipsen, Silvan Diller ou Xandro Meurisse, qui ne semblent pas avoir l’ombre d’une chance. Globalement, Mathieu van der Poel devra composer seul. C’est d’un bon œil qu’il accueillera une course la plus explosive. Plus elle sera lancée de loin, plus les différents hommes forts se retrouveront esseulés. Et par voie de conséquence, les jeux d’équipe n’auront pas lieu d’être. Ainsi, comme pour l’approche de Waregem, ce seront les adversaires qui devront faire l’effort de bondir sur chaque offensive.
L’INSOLENCE DE LA JEUNESSE


92 ALVES OLIVEIRA Rui Fel POR
93 BRUNEL Alexys FRA
94 TROIA Oliviero ITA
95 GROß Felix GER
96 LAENGEN Vegard Stake NOR
97 TRENTIN Matteo ITA
Il n’y a pas à chercher bien loin pour trouver un potentiel dynamiteur, qui serait content que la course soit lancer de loin. Tadej Pogačar est de ceux-là. L’équipe UAE Emirates qui l’accompagne et loin d’être la plus forte. Si l’expérience de Matteo Trentin, notamment dans l’art du placement aux abords des différents monts, devrait être la bienvenue. L’italien ne semble pas remis totalement de sa chute sur Paris-Nice. Ce qui lui a valu des symptômes post-commotionnel.
Cela dit, « Tauma Pogi » aura montré maintes fois savoir se placer en tête du peloton. Mais comme l’exposait Tom Pidcock en interview : être placé trop tôt, c’est dépenser de l’énergie inutilement. Voilà pourquoi, les flandriennes sont une affaire d’hommes d’expérience. Des coureurs comme Philippe Gilbert (9) ou Niki Terpstra (10) ont mis près de dix ans pour remporter le Monument.

Le placement, c’est justement ce qui aura coûté au double vainqueur du Tour de France de prendre le bon wagon et pouvoir suivre l’offensive menée dans le Berg Ten Houte. Certes, le slovène aura été obligé de mettre pied à terre par la chute qui a eu lieu aux abords de la difficulté. Une excuse en soi, à moitié pardonnable. Avant d’entrer dans le virage où a eu lieu ladit accident, il était alors mal positionné : en quarantième position, plus à l’extérieur qu’à l’intérieur du virage. À titre de comparaison, Mathieu van der Poel a abordé ce virage dans une position tout aussi reculée, mais la prise par l’intérieur lui a permis :
1) d’éviter la chute
2) de remonter en vingtième position en coupant par le trottoir.
L’intérêt d’une course débridée de loin pour Pogačar est simple : compenser son manque d’expérience et la faiblesse de son équipe pour se retrouver naturellement bien placé grâce à l’écrémage opéré. L’enchaînement Berg Ten Houte – Kanarieberg est probablement trop loin de l’arrivée, mais représente un lieu idéal. D’une part, parce qu’il les aura abordé précédemment mercredi et d’autre part, parce que lancer hors du format traditionnel est presque une norme pour le slovène. N’ayant pas hésité à se lancer dans une opération suicidaire sur les Strade Bianche (49.2 kilomètres de l’arrivée) ou même à près de 30 kilomètres de l’arrivée, sur les pentes du col de Romme lors du dernier Tour de France. Une dangerosité qui fait du nouveau Cannibale un des favoris malgré tout. UN SEUL ÊTRE VOUS MANQUE
UN COLLECTIF XLL

112 HEIDUK Kim Alexander GER
113 NARVAEZ PRADO Jhonatan ECU
114 TURNER Ben GBR
115 SHEFFIELD Magnus USA
116 SWIFT Ben GBR
117 VAN BAARLE Dylan NED
S’il est une équipe qui s’est démarquée collectivement, c’est bien les Ineos Grenadiers. Une force collective sur le GP de Denain qui aura mis en évidence des pièces maîtresses sur les pavés. Ben Turner s’est illustré jusqu’à récemment, a-t-elle point que dans les esprits de certains le jeune britannique pourrait se retrouver dans la peau d’un second couteau éventuel. L’E3 Harelbeke a montré son gros moteur pour ramener le peloton avec ses leaders sur le groupe qui s’était extrait dans le Taaienberg. À Dwars door Vlaanderen, le jeune cyclocross man a obtenu un rôle différent en accompagnant les meilleurs. Toute la question maintenant est de savoir comment composer avec Tom Pidcock, Dylan van Baarle et Jhonatan Narváez. Le premier assurément est la tête d’affiche des Britanniques. L’épreuve de mercredi a rassuré sur ses problèmes gastriques, mais l’épreuve était beaucoup plus courte et le temps plus clément, rien ne dit que le champion du monde de cyclo-cross ne subira pas comme cela a été le cas sur Milan-Sanremo. Le deuxième est d’une régularité sans nom lorsque l’on parle de flandriennes mais surtout du Tour des Flandres : quatre Top 10 sur les six dernières éditions. Seulement, le néerlandais est contraint d’anticiper pour espérer décrocher au moins un accessit. Une anticipation qui lui aura réussi l’an passé pour lever les bras à Waregem. Sur les traces de ce qu’il a montré à l’E3, van Baarle ne doit pas être mésestimé. Comme le troisième larron de la bande. En effet, si l’équatorien s’est remis de sa chute à Gent Wevelgem alors il sera nécessairement un client grâce à son aisance sur les pavés et sa pointe de vitesse. Ce qui peut pêcher, c’est son inexpérience du circuit.
Je ne connais pas toutes les pistes. Le directeur sportif a déclaré lors de la reconnaissance : « Faites attention, maintenant vient le Paterberg ». Et je me suis dit : « Oui sympa, mais qu’est-ce que le Paterberg ? » – Jhonatan Narváez, Wielerflits
PRIS DANS LA GUEULE DU LOUP


2 LAMPAERT Yves BEL
3 DECLERCQ Tim BEL
4 STEIMLE Jannik GER
5 SENECHAL Florian FRA
6 ŠTYBAR Zdeněk CZE
7 VAN LERBERGHE Bert BEL
À l’opposé un collectif qui a l’habitude de briller par sa surreprésentation est véritablement invisible sur cette campagne de flandriennes. La Quick Step Alpha Vinyl frappé par les arrêts maladies à répétition montre un visage qu’on ne lui connaissait peu. Pour voir pareille contre-performance des Belges sur ses terres, il faut remonter aux triplés Mapei sur Paris-Roubaix de la bouche de Patrick Lefevère. Une façon de rassurer ses troupes, les triplés Mapei étant accompagné de victoires sur les flandriennes préparatoires. En vérité, la saison 2008 est plus proche du naufrage 2022.
Nous ne sommes pas habitués à courir de manière défensive, nous sommes habitués à courir une course offensive – Patrick Lefevère, Velonews
Si des incertitudes planent sur la condition de Florian Sénéchal, le français ayant accumulé les ennuis divers sur les différentes classiques. Cela n’est pas le cas du tenant du titre, Kasper Asgreen. Le danois, habituellement plus entouré, peut d’ordinaire tirer profit de la sur-domination du Wolfpack. Cette année, la position sera plus délicate. Le leadership unique est affirmé et les résultats n’ont guère convaincu. Hormis, les accélérations de Wout van Aert suivi dans le Kemmelberg sur Gent Wevelgem et des Strade Bianche qui ont laissé une bonne note. Le reste est en demi-teinte. La pression est double pour Asgreen qui a la possibilité de faire un doublé rare et doit sauver les meubles d’un Wolfpack aux aboies.
UNE FORME INDUBITABLE


22 BEULLENS Cedric BEL
23 WELLENS Tim BEL
24 KLUGE Roger GER
25 GRIGNARD Sébastien BEL
26 VAN MOER Brent BEL
27 VERMEERSCH Florian BEL
Qui peut dire que Victor Campanaerts n’est pas loin de la forme de sa vie ? Il est clair que les résultats ne reflètent pas les performances monstrueuses dont il a été auteur. D’abord sur l’Omloop Het Nieuwsblad où victime d’une crevaison, d’un ennui mécanique et d’une chute, il aura glané malgré tout une 5e place au sprint. Des qualités au sprint qu’on a pu revoir à Dwars door Vlaanderen, en rivalisant face au punch de Tom Pidcock. Probablement que le choix d’un 58 comme grand plateau compense son manque d’explosivité. Mais révèle la puissance du recordman de l’heure. Le leader de la Lotto Soudal a un gros problème qu’il devra compenser : sa prévisibilité. Si Mathieu van der Poel a confié à l’arrivée à Waregem ne pas être surpris de la force de Campy, ayant été en stage en sa compagnie. Le néerlandais a relevé le point le plus sensible, le belge attaque toujours et lance la machine en faux plat descendant. Contraint d’anticiper, l’endroit idéal pour voir Campenaerts tenter quelque chose sera sans doute au sommet du Kruisberg. Mais le chemin sera loin surtout avec le vent de face en chemin du Vieux Kwaremont.
Florian Vermeersch sera-t-il remis de sa chute mercredi ? Brent van Moer et Tim Wellens n’ont pas convaincu, mais dans une équipe qui mise sur l’offensive qui sait si l’audace sera payante ?


171 KÜNG Stefan SUI
172 ASKEY Lewis GBR
173 GENIETS Kévin LUX
174 LE GAC Olivier FRA
175 LIENHARD Fabian SUI
176 LUDVIGSSON Tobias SWE
177 MADOUAS Valentin FRA
Mais quelle mouche a piqué la Groupama FDJ ? Sur les manches de Coupe de France, Lewis Askey ne cesse de montrer un visage offensif, sans pour autant être récompensé. Olivier Le Gac, quant à lui, ne cesse d’impressionner par sa forme. Pas à l’économie pour Arnaud Demare sur Gent Wevelgem, le champion du monde juniors 2010 ne cesse d’être à l’offensive (Paris-Nice ou très récemment lors d’À Travers les Flandres). Mais il est évident que la posture de leader revient à Stefan Küng. King Küng a surpris son monde lors de l’étape de Nice avec des capacités d’escalade qu’on ne lui a jamais connu. Et pourtant le Tour d’Algarve, le jour de la victoire de David Gaudu aurait dû aiguiller le plus grand nombre. Mais voilà, le métronome suisse est une nouvelle fois réduit à faire ce qu’il sait faire le moins bien : surprendre dans une attaque au kilomètre.
Le jeu d’équipe pourrait profiter à Valentin Madouas, qui a été particulièrement impressionnant sur sa campagne de classique, notamment à l’E3. Il n’est pas à dire, le français nourrit de grande ambition pour ce week-end comme il l’a révélé à de nombreux médias
Je vais tout miser sur le Tour des Flandres en essayant d’aller faire une meilleure performance que 3e – Valentin Madouas, DirectVélo
Sans doute, en recherche de son profil idéal, il est vrai que les flandriennes et ardennaises collent parfaitement à son style de coureurs comme de courses.


142 MACIEJUK Filip POL
143 TRATNIK Jan SLO
144 MOHORIC Matej SLO
145 SÜTTERLIN Jasha GER
146 TEUNS Dylan BEL
147 WRIGHT Fred GBR
La Bahraïn Victorious n’est jamais à exclure quand elle aligne Matej Mohorič. Indubitablement, sa force sera dans l’anticipation. En effet, le slovène aura montré des lacunes dans certains monts. Mais en cas de comité réduit ou en basculant à proximité, le danger n’est jamais loin pour un coureur qui n’a pas froid aux yeux. À côté Jan Tratnik a montré de belles dispositions récemment, mais il ne faut pas éliminer un coureur explosif comme Dylan Teuns qui aura montré un haut niveau dans les rues de Montjuïc à Barcelone. L’an passé, le belge suivait les meilleurs dans les pentes du Taaienberg et les Bahraïn se retrouvaient les mieux représentés. Si le schéma se répète, son caractère offensif peut être l’élément d’une anticipation réussie, surtout si Mohoric reste en embuscade derrière.
UNE MENACE QUI PEUT VENIR DE PARTOUT
Anthony Turgis effacé sur les dernières flandriennes est nécessairement le plus gros outsider. Le leader de la TotalEnergies voudra continuer sa série sur les Monuments où il ne cesse de tourner autour ;
Tiller Rasmus et Tobias Johannessen peuvent surprendre leur monde du côté des Uno-X, un temps difficile que des vikings doivent nécessaire apprécier ;
Mads Pedersen pour la Trek Segafredo voudra mettre son affection pour les temps difficiles à son avantage. Mais il n’est pas coureur qui souffle plus le chaud et le froid sur les flandriennes que le danois. tandis que Jasper Stuyven sera en question d’une rédemption ;
Soren Kragh Andersen aligné de dernière minute pour la DSM est assurément la meilleure carte n’en déplaise aux plans annoncant John Degenkolb comme leader.
Si Johan Jacobs a impressionné pour la Movistar, Ivan Garcia Cortina a plus rassuré qu’Alex Aranburu dont la forme éblouissante sur le Tirreno Adriatico est à l’opposé de ses courses en Belgique ;
Quelle joie de revoir Nils Politt de retour de maladie retrouver un niveau convenable, mais sans doute lui manque-t-il pour porter haut les couleurs de la Bora Hansgrohe ;
Greg van Avermaet visera un nouveau Top 10 pour la AG2R Citroën ;
Il sera intéressant de suivre les coureurs de la Arkea Samsis avec Matis Louvel, Amaury Capiot et dans une moindre mesure Clément Russo ;
Malheureusement, des équipes comme Bike Exchange Jayco, Intermarché Wanty Gobert Matériaux, EF Education EasyPost, B&B Hôtels KTM, Bingoal Pauwels Sauces WB, Sport Vlaanderen Baloise et la Astana Qazaqstan auront tout le mal du monde à bien figurer vu la forme de certains de leur élément et surtout si la course est lancée de loin.
PRÉDICTION
editions | vainqueur RVV | place à OHN | Place à E3 | place à GWE | place à DDV |
---|---|---|---|---|---|
2021 | Kasper Asgreen | 49 | 1 | / | 30 |
2020 | Mathieu van der Poel | / | / | 9 | / |
2019 | Alberto Bettiol | / | 4 | DNF | 51 |
2018 | Niki Terpstra | 51 | 1 | 39 | 9 |
2017 | Philippe Gilbert | 13 | 2 | / | 2 |
2016 | Peter Sagan | 2 | 2 | 1 | / |
2015 | Alexander Kristoff | 11 | 4 | 9 | / |
2014 | Fabian Cancellara | / | 9 | 38 | / |
2013 | Fabian Cancellara | / | 1 | DNF | / |
2012 | Tom Boonen | 2 | 1 | 1 | / |
2011 | Nick Nuyens | / | 38 | 39 | 44 |
2010 | Fabian Cancellara | / | 1 | DNF | 16 |
2009 | Stijn Devolder | 73 | 6 | 5 | / |
2008 | Stijn Devolder | 69 | 9 | 63 | 61 |
2007 | Alessandro Ballan | / | 10 | / | / |
2006 | Tom Boonen | 13 | 1 | 117 | 5 |
2005 | Tom Boonen | 2 | 1 | / | 80 |
L’absence de Wout van Aert est un crève-cœur pour le spectacle. Si le belge paraissait ultra-dominateur, la course prend en tout autre tournant sans sa présence. Cela dit, la course devait être lancée de loin pour tenter d’éparpiller les Jumbo-Visma et nombreux sont les leaders à vouloir maintenir cette stratégie. Tadej Pogacar sera peut-être (par fougue) celui qui initiera les premiers mouvements. Personne ne peut dire, qui, quand et où ? Mais tentons l’impossible. Une attaque dans le Berg Ten Houte du slovène. Seulement, le chemin est long. Un premier coup d’épée dans l’eau, à l’image de ses attaques vent de face dans le Poggio. Le deuxième passage du Poggio signera comme à l’accoutumé, un premier écrémage. Avant que Mathieu van der Poel ne fasse exploser le peloton dans le Koppenberg. A ce stade, c’est un « sauve qui peut » général. Les Ineos Grenadiers profiteront d’un surnombre pour une offensive réussite de Dylan van Baarle accompagné de Victor Campenaerts dans la transition entre le Kruisberg et l’Hotond. Sans jamais être rejoints malgré le vent de face en chemin du Vieux Kwaremont. Personne n’ayant envie de collaborer avec Mathieu van der Poel. Les groupes se morcellent sur des offensives de seconds couteaux. Et Valentin Madouas vient prendre au sprint la troisième place d’une course éprouvante qui récompensera l’un des meilleurs coureurs de ce printemps.
Favori : Victor Campenaerts
Le second couteau qui anticipe : Dylan van Baarle
La surprise made in E3 : Valentin Madouas