Chatou – Paris Champs Elysées : 108.4 kilomètres pour clôturer la 108e édition du Tour de France. Véritable gala de clôture, le peloton parade sous une neutralisation générale dans les abords de la Capitale, en raison des festivités. Le porteur du maillot jaune y exculte fièrement sa coupe de champagne. Ce n’est pas une étape au format traditionnel comme sur les autres Grands Tours. La 21e étape du Tour est plus une exhibition qu’une vraie course à enjeux. Ce n’est qu’en rentrant sur le circuit final, à savoir le célèbre critérium des Champs que la course se déclenche. Prestigieuse et mythique arrivée, y lever les bras est l’apanage des meilleurs sprinteurs. Il n’est donc pas un hasard de voir les hommes les plus rapides y mettre tout en œuvre pour y triompher sous l’Arc de Triomphe.
une arrivée trop formatée
Pour voir un coureur seul réussir à s’imposer en solitaire, il faut remonter à l’attaque au kilomètre d’Alexander Vinokourov en 2005.
Mais le vainqueur du sprint se décide à l’accoutumée dans les 300 derniers mètres de la ligne droite finale. Dans une très large majorité des cas, virer dans les trois premiers assurent la victoire :
edition | vainqueur | position au dernier virage |
---|---|---|
2020 | Sam Bennett | Deuxième |
2019 | Caleb Ewan | Septième |
2018 | Alexander Kristoff | Troisième |
2017 | Dylan Groenewegen | Deuxième |
2016 | André Greipel | Quatrième |
2015 | André Greipel | Huitième |
2014 | Marcel Kittel | Troisième |
2013 | Marcel Kittel | Deuxième |
2012 | Marc Cavendish | Deuxième |
2011 | Marc Cavendish | Troisième |
2010 | Marc Cavendish | Quatrième |
2009 | Marc Cavendish | Deuxième |
2008 | Gert Steegmans | Deuxième |
2007 | Daniele Bennati | Deuxième |
2006 | Thor Hushovd | Troisième |

Seulement, l’arrivée est déplacée à 700 mètres cette année après le virage de l’Obélisque de Louxor en sortant de la rue de Rivoli. Ce qui modifie considérablement la structure du sprint où le placement est minoré sans être ignoré. Les trains devront modifier leur habitude et repousser le lancement de leur sprinteur sur l’Avenue.
vers un vainqueur historique ?

Mark Cavendish signe un retour en grâce. Après deux années de disette, le sprinteur de la Deceuninck Quick Step est en passe de devenir le recordman absolu de victoires sur le Tour de France. Auteur de 34 victoires tout au long de sa carrière, le Manx Missile partage les honneurs avec le grand Eddy Merckx. Tout au long de la Grande Boucle, son train se sera illustré. Que ce soit à Valence ou à Carcassonne, le travail de Kasper Asgreen aura été étirer le peloton. Son contre-la-montre de Saint Emilion avec une deuxième place derrière Wout van Aert atteste de la fraîcheur du danois. Une fois le relai appuyé sur près d’un kilomètre, le jeune Davide Ballerini entrait en jeu à 800 mètres de l’arrivée ne déposant que Michael Morkov à 200 mètres de la ligne. La clé de la réussite de Cavendish qui en temps normal aurait dû être déposé à 200-250 mètres par son poisson pilote. Seulement les derniers virages dans les 300 derniers mètres ont parachevé les exigeances du placement que ces sprints imposés pour y lever les bras. Un détail qui n’aura lieu dans une arrivée en boulevard. Mais le Cav’ a démontré se débrouiller à merveille dans un boulevard comme sa victoire à Châteauroux. Comme un symbole, c’est sur les Champs que Cavendish pourrait rentrer dans l’histoire.
Je veux essayer de faire le sprint [dimanche], c’est une étape spéciale. Gagner sur les Champs, c’est quelque chose que chaque coureur veut. Je ne veux pas rater ma chance quand elle se présente.
wout van aert au micro de france télévision
Wout van Aert est à une victoire de rentrer dans l’histoire. Mais pour se faire, il faut gagner une étape au sprint. Coincidence fortuite, le plus « beau sprint du monde » est cette occasion. Car il faut le souligner : gagner une étape chronométrée, une étape au sprint et une étape de montagne n’est pas dans les cordes de tout le monde… surtout sur une même édition de la Grande Boucle. C’est à quoi se frottera le champion de Belgique, s’il venait à gagner sur les Champs. Rééditant l’exploit de Bernard Hinault en 1979, c’est dire la taille de l’exploit quand seul Eddy Merckx a réussi pareille performance par deux fois (1970 et 1974).
Mais la participation du coureur de la Jumbo-Visma pourrait être mise en doute. Soulignons d’entrée que son avion en partance pour Tokyo ne sera que quatre heures après l’étape. Ce qui laisse peu de marge de manoeuvres alors qu’une victoire implique tout ce qui est d’ordre protocolaire : contrôle antidopage, cérémonie protocolaire. Auxquels s’ajoutent toutes les problématiques des transports. Mais quand WVA dit, WVA fait. Déjà l’an passé, le belge avait assuré que sa participation au sprint des Champs Elysées n’était pas entachée par ses ambitions pour le mondial d’Imola. Alors qu’on sait qu’un sprint est toujours synonyme de chutes. C’est donc un double vainqueur qui pourrait signer une triplé dont deux victoires d’affilée après son triomphe de la veille dans le vignoble de Saint Emilion. Et à ce jeu, le sprint en léger faux plat montant pavé lui sied à merveille. La forme n’est pas à remettre en cause, au contraire. Il a plus que démontrer être prêt pour les Jeux Olympiques.
L’absence d’un train peut lui faire défaut mais ses qualités de crossman lui font souvent honneur. Passé maître dans l’art du placement, WVA pourra compter à la fois sur le travail des autres trains comme de Mike Teunissen dans le final pour espérer décrocher une victoire de prestique.

Si le maillot vert est sans conteste l’imbattable, Jasper Philipsen a démontré être d’une régularité sans égale. Gardien de cinq podiums, il est sur le papier le sprinteur le plus dangereux pour l’homme de l’Île de Man. A l’instar de van Aert, le sprint des Champs lui va comme un gant. Ce qui en fait assurément une menace. Évidemment, l’absence de Tim Merlier et Mathieu van der Poel dans le train sont un point noir. Mais le train Alpecin-Fenix reste entièrement dévoué à son sprinteur belge qui peut profiter du travail de son compatriote Jonas Rickaert dans les derniers mètres pour filer vers une nouvelle place d’honneur. Si ce n’est mieux.

Michael Matthews 4e à Fougères et 5e à Valence pourrait profiter une concurrence étiolée par les chutes et abandons du gré de Tour. Se défaire du train des Deceuninck sera extrêmement compliqué. Mais la perspective du record augment
Un fond de Top 10 serait optimiste, le Tour est finie.
Sonny Colbrelli a toujours eu du mal dans la bataille du positionnement. La rue de Rivoli devrait le faire reculer.
Passer de poisson pilote à sprinteur n’est jamais aisé. Daniel Oss emmènera probablement Ide Schelling
Voir Alex Aranburu dans la boîte sera surprenant.
Un fond de Top 5 serait déjà bien.
En route pour briser le record de Merckx avec Mark Cavendish
Magnus Cort Nielsen pour profiter lui aussi d’un plateau de sprinteurs décimé.
Une solution : la late attack de Stefan Küng… « Bon chance »
A l’image du Tour, les Grenadiers seront plus spectateurs qu’acteurs.
Boy van Poppel pour emmener son frère Danny vers un Top 10
La dernière de Dédé Greipel sur les Champs. Une page se tourne.
WOUT VAN AERT, rien de plus à ajouter.
Si des coureurs tenteront d’animer les Champs de seront ceux de la Lotto Soudal.
Ivan Garcia Cortina a peu d’espoir
Si Matthews n’est pas présent, Luka Mezgec représentera une nouvelle fois la victorieuse Slovénie.
Le meilleur train derrière celui de la DQS pour le décevant Cees Bol.
La grosse carcasse de Max Walscheid pour un Top 10
Mads Pedersen se sent bien et sera la carte sprint. Mais la question sera après tant de sprint non disputé. Pourra-t-il être dans la boîte ?
L’heure est à la fête pour célébrer main dans la main le second sacre de Tedej Pocar qui en appelle d’autres.
All-in Philipsen
Un super combatif, le Tour est réussi. Cyril Barthe ira mais sans espoir.
Connor Swift pour rattraper un Tour teinté de malchance ?
Un autre Top 10 pour Anthony Turgis
PRONOSTICS
coureurs | type de classement | cote | mise | bookmakers |
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Wout van Aert | Gagnant🏆 | 6.35 | 0.25 % | ![]() |
Michael Matthews | Podium 🏅 | 15 | 0.25 % | ![]() |
