
182.9 kilomètres pour rellier Lorient à Pontivy dans une étape mal plate (1524 mètres de dénivelé positif) mais tout de même extrêmement favorable au premier sprint massif de la 108e édition du Tour de France.
un sprint massif potentiellement réduit
Qui dit occasion pour les sprinteurs, dit que la Lotto Soudal de Caleb Ewan sera parmi les premières équipes à prendre le filtrage et la chasse des échappées à son compte. Avec une équipe construite à la fois de gros moteurs pour aller gagner sur tous les terrains mais aussi pour bichonner Mark Cavendish pour le sprint, la Deceuninck Quick Step devrait une fois de plus mettre Tim Declercq en chasse gardée des fuyards. Cette fois-ci, el Traktor pourra un peu plus se reposer après deux jours où il aura tiré le peloton. La Groupama-FDJ arrive ensuite en tête de liste des équipes qui seront nécessairement intéressées par un sprint massif. Quasi totalement articulée autour d’Arnaud Démare, l’équipe de Marc Madiot fera tout pour que Nono réitère sa domination des sprints comme l’an passé sur le Giro d’Italia. Et évidemment, l’équipe du maillot jaune pourrait ne pas se reposer. En effet, si la Alpecin Fénix possède le maillot de leader du Tour avec Mathieu van der Poel, elle compte aussi dans ses rangs les rapides Tim Merlier et Jasper Philipsen. Tout autre équipe quand bien même un homme rapide soit au sein de l’effectif est composé d’un ou des sprinteurs ne devraient être vu à l’avant. Du moins, pas avant d’aborder le final où la position sera primordial. C’est le cas de la Bahraïn Victorious avec Sonny Colbrelli mais aussi de la Bora Hansgrohe de Peter Sagan. Si la Trek Segafredo emmène une nouvelle fois sa triplette de sprinteur. A savoir Mads Pedersen, Edward Theuns et Jasper Stuyven, l’équipe américaine devrait laisser la tâche de la chasse sur les trains de sprinteurs qui apparaîssent comme les grands favoris de l’étape. Evidemment, on peut inclure dans le lot, la DSM de Cees Bol et aussi la Bike Exchange du polyvalent Michael Matthews, qui porrait tout autant laisser Luka Mezgec allait au sprint.

Pourtant, un sprint massif n’est pas néanmoins assuré. C’est principalement, le temps qui devrait en décider. Des averses, bien bretonnes, sont attendus toute la journée. Ce qui a pour effet de rendre le final encore plus nerveux. La bataille pour une bonne position sera faite avec les équipes de leaders. Ici, on pense aux Ineos Grenadiers, jusqu’ici extrêmement vigilants. Mais aussi aux UEA émirates de Tadej Pogacar et aux Jumbo Visma de Primoz Roglic dont on ne sait si Wout van Aert viendra s’immiscer au sein du sprint. Le belge a effet déclaré au Het Nieuwsblad que « les sprints de lundi (aujourd’hui) et de mardi (demain) pourraient [lui] convenir. Et [qu’il] espérait être un peu plus près que les 31 secondes [qu’il a] perdues maintenant. Mais [il] pense toujours [qu’il va] chercher le maillot jaune au départ du CLM (mercredi). » WVA veut donc se réserver avant de se frotter et de s’immiscer dans les sprints. Au fait de garder le maximum d’énergie possible en vue de mercredi. Seulement, les bonifications pourraient le remettre plus facilement en jeu que de tenter un all-in sur l’effort chronométré.

La bataille de position est souvent amorcée dans le final avec un peloton qui commence naturellement a accéléré l’allure par le jeu des différents trains voulant se placer à l’avant. C’est souvent à près de 20 kilomètres de l’arrivée voire même avant, que la course commence à ne plus débrancher. Les routes étroites de campagne du Morbihan ne devraient pas aider à calmer la nervosité qui en découle, bien au contraire.

Jamais bien droite, le peloton devrait naturellement être étiré. Il faudra être placé tôt pour éviter d’être piégé à cause d’un mauvais placement.

Les traversées de villages ne sont pas sans simplifier les choses…

… et c’est à moins de 10 kilomètres de l’arrivée que le peloton entrera dans une portion descendante vers Pontivy.

Le placement y est rendu vital sur des routes sinueuses…

… et toujours étroites.

La fin de la descente voit l’entrée des trois derniers kilomètres mais aussi l’insertion de mobiliers urbains. Qui n’est pas sans risque dans un final nerveux mais surtout dans une descente humide.

2.8 kilomètres de l’arrivée : un rond point qui aura pour effet de tendre l’élastique…

… pour débouler dans une rue pas vraiment large.

2.3 kilomètres de l’arrivée : l’abord d’un pont qui ne devrait une fois de plus pas aider à un replacement.

Pour immédiatement, prendre la rive opposée en sens inverse.

Et prendre le chemin des Quais faisant un peu plus de place.

1.5 kilomètres de l’arrivée : Un nouveau rond-point avant d’entrée dans la ligne droite finale.

Un terrain idéal pour que les trains ne mettente en marche.

Mais attention notamment à 800 mètres au marquage au sol et plaque métallique sur route humide.

300 mètres de l’arrivée : le peloton arrive lancé dans une portion en faux plat descendant.

200 mètres de l’arrivée : on ne voit guère la ligne d’arrivée, il faudra lancer au bon moment…

… pour jallir à 100 mètres du but et enfin apercevoir l’arrivée en ligne de mire.

Mais gare de ne pas lancer trop tôt son sprint avec le vent de face soufflant.
UN CALEB EWAN ULTRA DOMINATEUR SANS SAM BENNETT ?

S’il est un grand favori en l’absence de Sam Bennett, c’est bel et bien Caleb Ewan. L’australien vient avec une équipe entièrement tournée vers lui. Comme à son habitude Thomas de Gendt aura la tâche de tirer le peloton. Pour l’accompagner Brent van Moer sera assigné à la même tâche comme il le déclaré au Wielerflits. La suite du train est presque déjà entièrement vu : Harry Sweeny, Philippe Gilbert, Roger Kluge, Tosh van der Sande et Jasper de Buyst comme leadout. Un train qui fait nécessairement parler de lui et doit permettre au Pocket Rocket d’être lancé sur orbite.
Sprint intermédiaire de la première étape
Sprint intermédiaire de la deuxième étape
S’il est une interrogation, c’est celle de savoir les objectifs réels de Caleb Ewan sur ce Tour. Connu de tous, son objectif annuel est de remporter au moins une étape sur les trois Grands Tours. Ce qui pose la question de savoir si le sprinteur de la Lotto Soudal ne compte pas abandonner en cours de route comme il l’a fait sur le Giro d’Italia après deux victoires de marque. Sa participation aux sprints intermédiaires remet cette théorie en question. En effet, l’aussie n’est pas connu pour participer à de tels exercices en cours d’étape. Ce qui induirait naturellement un objectif maillot vert. Gardant à l’esprit qu’en 2019 malgré sept podiums dont trois victoires, Ewan pointait au final à 68 points de Peter Sagan au classement par points. Sa prise de points lors des deux premières étapes pourrait le mettre dans la course au précieux maillot tant convoité des hommes les plus rapides. Mais Ewan est aussi connu pour ne gagner que très rarement le premier sprint d’une course par étape. Il faut remonter au Tour de Wallonie pour le voir s’imposer directement. Avant, il faut remonter au Tour de Grande Bretagne. Soit la fin de ses années chez Orica (Mitchelton Scott en 2017). Soit pas moins de 25 courses par étape disputés avec la Lotto pour seulement une victoire d’entrée… Un total bien maigre. La participation aux sprints intermédiaires pourrait-elle être vu comme une mise en jambe. Un déblocage en vue du premier sprint massif ? Peut être, mais il est à souligner que lesdits sprints intermédiaires ont été disputés sur la retenue par tous. Quand bien même, ils auraient été pris par Ewan lors que le peloton se disputait le reste des points.

Gardien de trente victoires sur le Tour, Mark Cavendish pourrait s’approcher du record d’Eddy Merckx (34) en gagnant une ou plus étapes. Loin des années HTC où il était sur-dominateur, le coureur de 36 ans semble retrouver une seconde jeunesse dans une équipe qui l’a porté au sommet entre 2013 et 2015. Une résurrection en 2021 sur le Tour de Turquie où le Manx Missile a retrouvé le chemin de la victoire après 1159 jours sans lever les bras.
Son train n’est pas celui des autres sprinteurs. Quoi que la puissance de Kasper Asgreen compense largement le manque d’Yves Lampaert dans l’approche du final. Tandis que le leadout de David Ballerini suivi de Michael Morkov vaut tout l’or du monde. C’est à raison que ce dernier est reconnu comme le meilleur poisson pilote du monde. Le danois pourrait porter le britannique aux portes de sa 31e victoire sur la Grande Boucle. Une vitesse retrouvée comme on a pu le constater à l’Elfstedenronde mais aussi une importance de Morkov qui a pris tout son sens à Beringen sur la Baloise.

Du chaos d’une entrée dans Pontivy, un rouleur peut tirer son épingle du jeu. Théoriquement en tête de peloton pour tirer pour Mark Cavendish, Kasper Asgreen pourrait être ce scénario late attack que peu verront venir. La Deceuninck Suick Step est passé maître en coup tordu. Le danois apprécie les conditions difficiles mais est surtout dans la forme de sa vie. Un final à la Kuurne – Bruxelle -Kuurne où il ne faudrait pas lui laisser 100 mètres d’avance. Une fois la machine lancée, il est un des coureurs difficile à aller chercher.
Une occasion pour Dorian Godon de s’exprimer et confirmer le résultat de Paris-Camembert. A moins que le temps ne mette en avant Oliver Naesen.
Marc Haller et Fred Wirght pour emmener Sonny Colbrelli, limité dans un sprint massif en ligne droite de plus d’un kilomètre.
Peter Sagan pour un énième Top 5 qui pourrait profiter du chaos ambiant créé par la pluie et les routes étroites pour s’immiscer sur le podium de l’étape.
Une occasion pour Hugo Houle de se montrer.
Christophe Laporte aurait préféré un sprint plus en bosse que plat.
Derrière Mark Cavendish, l’équipe qui maîtrise le mieux les situations compliquées.
Même problématique pour Magnus Cort Nielsen qui doit profiter du leadout de Stefan Bissegger.
L’absence de Ignatas Konovalovas sera un poids pour Arnaud Démare. Véritable artisan du placement (avec Ramon Sindeldam, lui aussi absent) de Nono sur le Giro d’Italie 2020, le champion de Lituanie était un des clés de tant de succès du champion de France 2020.
Objectif survivre.
Danny Van Poppel pour un sprint où le placement est primordiale et dont il n’est pas un amître.
André Greipel profitera d’une équipe entièrement dévouée à sa cause avec la perte d’un objectif au GC, Woods ayant perdu plus de 8 minutes sur chute lors de la première étape.
Malgré ses déclarations, le final sélectif pourrait laisser entrevoir des bonifications à Wout Van Aert que le belge ne peut refuser.
All-in Ewan.
Ivan Garcia Cortina pour un place improbable dans le Top 10 ?
Michael Matthews dans un sprint qui ne lui scie guère.
Joris Nieuwenhuis et Casper Pedersen comme l’an passé auront la tâche de faire briller Cees Bol, capable du pire comme du meilleur. Mais que trop rarement le meilleur malheureusement. Dommag
Le papier laisse penser à Max Walscheid, mais la tête me dit Carlos Barbero.
Quid des effets de la chute lors de la première étape sur Mads Pedersen. Sans ça, un temps de danois implique forcément que le champion du monde sortant doit être un candidat à ne pas négliger. Surtout avec les automatismes pris avec son leadout.
Objectif que Tadej Pogacar s’en sort sans encombre.
Tim Merlier ou Jasper Philipsen, telle est la question. Avec une cuisse contusionnée et une entorse à la cheville pour Merlier, Philipsen a ma primeur mais rien n’est décidé. Ce dernier a déclaré que ce sera décidé avant le départ suivant le ressenti de Merlier. Si Merlier vient à emmener son compatriote alors son sprint long pourrait être un avantage pour Philipsen en étant déposé aux portes des 100 mètres dans un sprint vent de face.
Bryan Coquard a chuté mais quand bien même semble dominé dans un tel sprint.
Nacer Bouhanni pour aller chercher une victoire sur les trois grands tours ?
Faire office de présence avec Edvald Boasson Hagen et Anthony Turgis.
PRONOSTICS
coureurs | type de classement | cote | mise | bookmakers |
---|---|---|---|---|
Mark Cavendish | Podium 🏅 | 2.75 | 0.55 % | ![]() |
Mark Cavendish | Vainqueur 🏆 | 8 | 0.25 % | ![]() |
Jasper Philipsen | Vainqueur 🏆 | 22 | 0.15 % | ![]() |
Kasper Asgreen | Vainqueur 🏆 | 225 | 0.05 % | ![]() |
