Brest – Landerneau : 197.8 kilomètres pour ouvrir le Tour de France avec 2774 mètres de dénivelé positif. Une journée casse-pattes en prise à la pointe du Finistère entre Brest et Quimper pour finir par une conclusion dans la côte de la Fosse aux Loups et désigné le premier porteur du maillot jaune de la 108e édition du Tour de France.
Trop de main d’oeuvre pour que les échappées matinAles aient une chance d’aller au bout
Si on s’intéresse à l’arrivée de cette première étape, la première chose qui saute aux yeux c’est son atypicité. D’oridinaire les premières étapes couronnes un rouleur à l’occasion d’un contre-la-montre / prologue d’ouverture ou un sprinteur dans une arrivée en boulevard. Ici, ce sont les puncheurs, sprinteurs aux capacités de puncheur et les leaders qui auront leur mot à dire. Naturellement certains noms émergent comme le récent champion d’Italie, Sonny Colbrelli dont la Bahraïn Victorious pourrait être une des équipes à mettre en route derrière les échappées. Dans le même type de profil, la Bike Exchange pourrait offrir un premier maillot jaune à Michael Matthews. Dieu sait qu’un Bala des grandes années aurait une arrivée quasi parfaite. Mais il n’est pas à exclure qu’après un Critérium du Dauphiné couronné d’un succès, que la Movistar contribue à cet effort collectif pour Alejandro Valverde. Nombre sont ces sprinteurs/puncheurs présentes sur le Tour, la Astana Premier Tech aligne sans doute l’équipe avec le plus d’armes pour ce type d’arrivée. La cible privilégiée est sans doute Alex Aranburu mais d’autres coureurs peuvent tirer leur épingle du jeu dans un tel final où la tactique peut être payante. Alors Jakob Fuglsang, Alexey Lutsenko, Ion Izagirre ou même Omar Fraile peuvent prétendre à voir la vie en jaune. Fort de la présence du vainqueur sortant, les UEA émirates seront au service de Tadej Pogacar pour le protéger au mieux et bien le placer à l’amorce de la dernière difficulté. Un peu à l’image de la Jumbo-Visma qui aura pour miser de protéger au mieux Primoz Roglic et/ou placer sur orbite Wout van Aert dont l’objectif est le maillot jaune en première semaine. Une situation de protection assez similaire avec les Ineos Grenadiers en protection de son tryptique de leaders capable de dynamiter le final avec Geraint Thomas, Richie Porte, Richard Carapaz et Tao Geoghegan Hart. Quid de Michael Kwiatkowski suffisant rapide mais avec le rôle de véritable baby-sitter. Les français ne sont sens doute pas en reste et sans doute deux noms reviennent plus que les autres avec le champion du monde, Julian Alaphilippe. Dont il est certain que la Deceuninck Quick Step mettra en route pour le meilleur puncheur du monde. Et Benoit Cosnefroy dont AG2R Citroën la Mondiale le breton se verrait bien briller sur ses terres. Des terres que Valentin Madouas et David Gaudu portés par la foule, rêvent de faire trembler. Les coureurs de la Groupama-FDJ arrive avec la pression de vouloit bien faire. Mais surtout de gagner à domicile. Evidemment, il est des incontournables, la Bora Hansgrohe est de ceux-là avec Peter Sagan, se rêvant parer de vert sur les Champs Elysées. Le barême de points à l’arrivée (50) offre le même décompte qu’une arrivée au sprint. Ce qui nécessairement est un avantage certain pour le slovaque dans la quête d’un huitième sacre. Pourtant celui que tout le monde a à la bouche n’est autre que Mathieu van der Poel, dont la victoire ferait vibrer nombre de français. Tant le néerlandais, petit fils de Poulidor, est un prodige apprécié de tous. La Alpecin Fénix sera attendue aux tournants mais surtout aux avants-postes pour placer le quatruple champion du monde de cyclo-cross dans les meilleures dispositions en vue de réaliser ce que le grand-père n’a pas réussi : porter le maillot jaune au moins une fois. L’ajout de la Lotto Soudal pour Caleb Ewan est envisageable mais l’équipe belge attendra plutôt les premiers sprints pour se mettre à la planche. C’est donc un sacrée vivier où l’on peut éliminer sept à huit équipes pour faire le travail. Toutes les autres ont à un moment ou un autre, une fênetre de tir pour condamner, de manière voulue (gain d’étape) ou non voulue (protéger son leader), les chances des échappées.

Les vingt derniers kilomètres surtout sur les premières étapes sont un objet de tension. En effet, la neutralisation des temps à trois kilomètres fait que la totalité des équipes de leaders veulent être placer en tête du peloton. Ce qui ajoute de la nervosité avec les équipes qui souhaitent disputer uniquement le gain d’étape. Plus nerveuses que les étapes suivantes, il n’est pas rare que les premières étapes fassent des dégâts. Cette fois, il ne faudra pas oublier qu’avec une arrivée en côté, la règle de la neutralisation des temps à trois kilomètres n’est plus. Ce qui ajoutera de la nervosité puisque toute cassure avec le vainqueur implique des secondes en moins dès le départ du Tour.

Les abords de Landerneau, à 6.4 kilomètres seront déjà cruciaux avec des splits du peloton à cause de terrre plein-centraux.

6 kilomètres de l’arrivée : une voie ferrée suivi d’un terre plein- central pour ne pas estomper la nervosité ambiante.

5.8 kilomètres de l’arrivée : un rond-point à passer par la droite pour ne pas rétrograder avant les abords de la montée finale.

5.4 kilomètres de l’arrivée : situé en contrebas d’un secteur descendant, c’est-à-dire en arrivant pleine balle, il faudra une nouvelle fois faire avec les aménagements urbains. On ne le souhaite pas mais tous les ingrédients sont réunis pour qu’il y ait chute en pleine milieu du paquet à cet endroit.

5.1 kilomètres de l’arrivée : à droite, t’es bien… A gauche, t’es mort.

En sortie dudit rond-point, une route qui se rétrécit alors qu’elle était déjà peu large.

4.8 kilomètres de l’arrivée : reprise d’une route toujours sans trop laisser de place pour les différents trains du peloton.

3.5 kilomètres de l’arrivée : il n’y a quà se laisser porter par la route principale…

… avant de déboucher sur un rond-point où droite/gauche peu importe.

3.2 kilomètres de l’arrivée : Premier twist and turn final avant d’aborder le pied de la Fosse aux Loups.

3.1 kilomètres de l’arrivée : l’heure de vérité.
La Fosse aux Loups : 3.1 kilomètres à 5.5 %, un final pour puncheurs dont les plus forts pourcentages sont au pied. Un premier kilomètre à 8.5 %…

…dont une portion de 300 mètres à 11 %.
Une montée découverte par le peloton lors du Tro Bro Leon, en mai dernier. Dont vous pouvez retrouver la montée intégrale sur GCN via le timecode : 14:00 (139km de l’arrivée) à 22:45 avec le passage du peloton.

Avec des équipes en chasse gardée, il sera probablement compliqué… Bien que pas nécessaireimpossible de tenter de résister au peloton. Ou du moins ce qu’il en restera après les pourcentages les plus compliqués ou en cas de late attack. Dès lors, le scénario le plus envisageable est celui d’un sprint réduit.

Les modèles météorologiques ne sont pas tous d’accords sur les risques de pluie. Selon la météo agricole, les pourcentages de chance de précipitations sont de 30 % pour 0.2 mm.

Le final s’abordera avec un léger vent trois quart dos, ce qui devrait favoriser les offensives. Mais aussi être un point noir pour certains sprinteurs qui auraient apprécier un vent de face pour calmer les plus véhéments.
UN PREMIER MAILLOT JAUNE DISPUTé

Je suis confiant, je suis ma forme. Normalement, je réagis très bien à un stage en altitude. Les années précédentes, j’ai aussi eu des longues périodes sans courir. Comme la période entre le Giro d’Italia et la Vuelta a España en 2019 ou la période du confinement en 2020.
primoz roglic
Le leader de la Jumbo Visma, Primoz Roglic, après une déconvenue sur le Tour de France précédente, revient avec un esprit revanchard. Son équipe vient achever le travail commencer en 2020, à savoir gagner la plus belle course du monde.
Dans un final ultra sélectif, l’écrémage devrait se faire à l’amorce du final avec la nervosité ambiante et dès le pied de la Fosse aux Loups où la Jumbo ira placer au mieux le slovène. Après sa victoire à Biot lors de Paris-Nice, le vainqueur de la Vuelta a une nouvelle fois une occasion de briller. La victoire justement à Suance peut être prise en parallèle et montre à quel point le slovène est dominateur dans les arrivées punchy. Le problème : le replat au sommet qui vient ajouter au tableau les hommes rapides du peloton. Mais il faut se remémorer Ciudad Rodrigo pour réaliser que Roglic a une petite pointe de vitesse au sprint sur le plat. Battant Valverde ou même Smith Dion, en prenant la deuxième place derrière Magnus Cort Nielsen. Ce qui en dit déjà long.
Mais quand on a Wout van Aert qui se rêverait parer de jaune en première semaine n’est-il pas opportun de l’emmener au sprint ? Un peu à l’image de Saint-Christo-en-Jarez sur le Dauphine 2020 où le belge avait pris le premier maillot jaune. Après sa victoire au sprint sur le champion national, WVA pourrait troquer la tunique tricolore pour la tunique jaune très rapidement. La forme est présente, nulle doute que le belge pourrait continuer sa folle saison avec pas moins de treize Top 10 en quinze jours de courses. Tout simplement phé.no.mé.nal quand on sait en plus que son palmarès 2021 affiche un compteur de neuf podiums hors classements généraux.
Avec David Gaudu et Valentin Madouas, Benoit Cosnefroy peut être considéré commme un des locaux de l’étape. Avec son punch capable à son zénith de rivaliser avec Julian Alaphilippe et sa pointe de vitesse au sprint, il n’est pas sans dire que le français de la AG2R Citroën La Mondiale est en forme. Loin d’être impériale en Suisse et en Mayenne, Cosnefroy a rassuré sur les championnats de France où il aura été à l’offensive derrière l’échappée victorieuse. Ce n’est que dans les deux derniers tours que Benoit aura éclaboussé de tout son panache. Un gage de forme mais s’il est un problème pour le français, ce sont ses douleurs au genou qu’il a annoncé guérit. La vitesse était bonne au Tour du Finistère qu’il a remporté. Le champion du monde espoirs 2017 est en quête de ses jambes de la fin de saison dernière qui lui ont permis d’aller décrocher au sprint parfois punchy comme à la Flèche Wallonne (2e) des podiums sur la Flèche Brabançonne (3e) et Paris-Tours (2e). Des courses au final sélectif et dynamique mais où Cosnefroy a affronté des hommes rapides. Avec deux shots, l’un à Landerneau, l’autre à Mûr de Bretagne, ce dernier pourrait rêver de jaune par le jeu des bonifications. Un rêve jaune qu’il avait fait un objectif l’an passé, qu’il réambitionne cette année. Mais pour cela, il faudra briller lors de ce week-end breton. Au risque de devoir attendre une année plus porpice qui n’arrivera peut être plus de si tôt.
Omar Fraile est à l’esprit de son équipe en chasse d’une étape. La forme est grande lorsque l’on regarde la manière avec laquelle il s’est imposé lors du championnat national de Costa Blanco. Poisson pilote d’Alex Aranburu dès les 500 derniers mètres après le relai de Luis Leon Sanchez, le basque aura fait preuve de tellement de force pour lancer son coéquipier vers la victoire qu’il en aura creusé un trou victorieux. Une victoire en costaud à l’image de son Tour du Pays Basque.

L’intention est d’essayer de m’échapper, comme dans le Dauphiné. On ne sait jamais ce qui est possible.
Brent van Moer
En tant que coureur de la Lotto Soudal, Brent van Moer a un rôle pré-défini pour aller glaner des victoires d’étapes. Dans les étapes que Caleb Ewan peut remporter, le belge sera mis à contribution pour tirer le peloton derrière les échappées. Le ticket de sortie est définitivement permis sur les étapes moins favorable. Ce sera le cas des deux premières étapes.
En forme et en vue ces derniers temps, le Thomas de Gendt bis du peloton est un vrai attaquant dans l’âme. Après un désappointant Tour du Limbourg où il aura été aux portes de remporter la course après une échappée victorieuse faisant la nique au peloton. C’est une erreur de signalement qui lui aura coûté la victoire qui lui tendait les bras. Loin d’être abattu, le gros moteur belge aura retenté le baroude à Issoire lors du dernier Critérium du Dauphiné. Dans une étape casse-patte, van Moer n’aura laissé que des miettes à ses compagnons d’échappée. Vaiqueur des GPM mais aussi du sprint intermédiaire, il se sera envolé vers une victoire en solitaire méritée. Une envie d’escapade qu’il pourrait réitérer. C’est tout naturellement que si le coureur de la Lotto est à l’avant que les sprinteurs eux ne le seront pas. Dès lors comment ne pas le voir en tête du premier sprint intermédiaire de ce Tour de France ? La réponse n’est autre que : s’il n’est pas à l’avant.
Sans doute Greg Van Avermaet est-il le meilleur gage, en cas de défaillance de Cosnefroy. Aurélien Paret-Peintre, Nans Peters, Oliver Naesen et Michael Schär devraient tâcher d’aider Ben O’Connor à ne pas perdre de temps. Quant à Dorian Godon, le parisien devrait profiter de sa forme pour quelques coups d’éclat… Sans doute pas demain.
Tous derrière Sonny Colbrelli mais bien qu’il tienne la forme de sa vie, peut-il se défaire de toute la concurrence ? Adepte des sprints longs, cela purrait lui coûter la victoire.
Une occasion en or pour Peter Sagan de marquer des points précieux face aux sprinteurs du peloton.
Une arrivée taillée pour Alex Aranburu mais sera-t-il suffissamment bien placé ? Nombre sont les prétendants dans l’équipe avec Jakob Fuglsang, Ion Izagirre et Alexey Lutsenko.
Le panache de Guillaume Martin qui doit arriver en solitaire pour espérer gagner contre les qualité de puncheur de Christophe Laporte.
Quand on dit puncheur, on pense à Julian Alaphilippe. L’équipe sera en contrôle pour le champion du monde mais avec un final si long replat, ne vaut-il mieux pas laisser sa chance à Kasper Asgreen pour le coup du kilomètre ? A moins que Davide Ballerini ait la forme de début de saison.
Magnus Cort Nielsen, Ruben Guerreiro, Sergio Higuita, Rigoberto Uran et Michael Valgren ont ce punch pour être les facteurs x. Bien que l’avant-dernier soit là pour limiter la casse.
Valentin Madouas pour samedi, David Gaudu pour dimanche ?
Un train Ineos pour limiter la casse. Si on était pas au Tour, Michal Kwiatkowski aura un shot. Mais ce sont Richard Carapaz pour l’anticipation et Tao Geoghegan Hart pour le sprint qui sont sans doute les meilleures cartes.
Loic Vliegen, Lorenzo Rota ou Georg Zimmermann pour une échappée publicitaire voire un Top 10 optimiste. Mieux paraît utopiste.
Michael Woods pour le Classement Général et une arrivée punchy qui convient tout autant à Daniel Martin.
Soit Wout van Aert, soit Primoz Roglic mais personne d’autres, pas même un Jonas Vingegaard.
Un grand Caleb Ewan serait un sacré obstacle. Mais l’australien ne brille que raremet lors des premières étapes et le vent de dos ne l’avantage pas. Philippe Gilbert n’a malheureusement plus le punch d’antan.
On peut sans doute dire de même pour papy Alejandro Valverde. Qui trouve un remplaçant éventuel en forme, en la personne d’Ivan Garcia Cortina.
Un final qui scie à merveille à Michael Matthews. Simon Yates lui tentera-t-il un coup ?
Tiesj Benoot pour le panache ou Soren Kragh andersen pour la montée en puissance ?
Carlos Barbero -pour réitérer les surprises du Dauphiné ?
Jasper Stuvyen a probablement la préférence sur les sprints plus « punchy » mais n’est-ce pas un poil trop dur ?
Marc Hirschi aurait une occasion franche et nette de montrer toute la classe qu’il a montré en 2020 sur les routes du Tour. Mais le Suisse n’est que l’ombre de sa meilleure version et l’équipe est entièrement centrée autour de Tadej Pogacar.
Mathieu Van der Poel est le favori numéro pour réussir où son grand père a échoué. Son problème maintes fois vu que ce soit au Tirreno Adriatico qu’en Suisse, c’est son placement qui lui a trop fait défaut. Une épine dans le pied qui pourrait fortement l’handicaper et le mettre hors jeu dès le pied.
Montrer le maillot et pourquoi pas espérer avec Quentin Pacher, Cyril Barthe, Frank Bonnamour ou Cyril Gautier ? Cyril Lemoine trop lourd ne passera pas quant à Bryan Coquard, cela semble trop dur pour lui. Là où le final Pierre Rolland ne devrait guère plaire à
Connor Swift pour le clin d’oeil au Tro Bro Leon ? Sans son championnat de France, j’aurais dit que c’était trop dur pour Nacer Bouhanni. Mais allez savoir 🤷
Pierre Latour pour ce panache au kilomètre ? A moins que Anthony Turgis ou Julien Simon dans un final trop dur pour Edvald Boasson Hagen ne fasse parler leur punch. Jérémy Cabot mérite sa mention après son championnat de France mais au delà de se faire violence, il faut éviter de lancer trop tôt.
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