
172,2 kilomètres entre Langeac et Saint-Haon-le-Vieux pour ce qui est sur le papier la seule occasion pour les sprinteurs présents. Une occasion assez franche pour leur équipe d’enfin venir en aide à la Bahraïn Victorious. Mais avec une arrivée en faux-plat montant favorisant une nouvelle fois Sonny Colbrelli, qui pour chasser derrière les échappées ?
une nouvelle chance de faire la nique au peloton ?
Par deux fois, les échappées matinales auront réussi à tromper le retour du peloton avec Brent van Moer et Lukas Pöstlberger. Par deux fois, la Bahraïn Victorious s’est retrouvé groggy en manquant de main d’oeuvre dans le final. Mais surtout en étant guère aidé. Il n’aura bien fallu compter que sur les Ineos Grenadiers pour baisser les écarts. Même les Bike Exchange et les Movistar auront mis la main à la pate. Ils auront trop attendu pour aider et se seront reposés, parfois par peur du sprinteur italien, sur le travail des Bahraïn. Pour qu’il y ait sprint, il faut évidemment que les équipes de sprinteurs prennent leur responsabilité. Mais comment la veille auront-il une nouvelle fois peur de Colbrelli ?
- Trek Segafredo : Mads Pedersen trouve un sprint en faux plat montant qui ne lui scie guère mais Jasper Stuyven peut aisément service de paliatif ;
- Astana Premier Tech : Alex Aranburu est sur le papier le concurrent le plus direct de Sonny Colbrelli lorsque l’on parle de polyvalence dans le sprint ;
- UEA émirates : Alexander Kristoff trouve sa seule occasion de briller du Dauphiné mais l’arrivée semble un tantinet trop dur pour lui ;
- AG2R Citroën la Mondiale : Clément Venturini trouve un sprint qui devrait lui convenir et lui offrir une occasion de briller sur un sprint World Tour, lui qui a du mal à passer ce pallier ;
- Bike Exchange : Kaden Groves survivant de la première étape devrait profiter d’un final moins érintant pour avoir plus de jus en vue du sprint final ;
- Movistar : Alessandro Valverde du temps de sa superbe aurait été le Colbrelli de ce Dauphiné, à savoir un véritable épouvantail ;
- Jumbo-Visma : Timo Roosen souvent réduit à l’étage de la fusée du sprint de Dylan Groenewegen ou Mike Teunissen et en début de saison celui de Wout van Aert, le néerlandais a une occasion de faire parler la poudre ;
- Deceuninck Quick Step : sur le papier Fabio Jakobsen est le sprint tout désigné mais de retour à la compétition depuis peu le rôle sera naturellement attribué à Florian Sénéchal. Dominé plus que dominant pour sa reprise après coupure, le français est en préparation en vue des prochaines échéances. Le succès récents des échappées est sans doute dû à une DQS effacée dans la chasse des fuyards.
Le réservoir est donc grand pour mener la chasse. Encore faut-il prêter main fort. Mais d’autres points viennent noircir le tableau.
Le départ ne sera guère le plus dur… Mais 19 kilomètres à 2.9 % n’est guère une mince à faire pour tenter de juguler au mieux les attaques. Nombre sont ceux qui auront vu la porte s’entreouvrir si la Bahraïn Victorious est livrée à elle-même. D’entrée des sprinteurs comme Mads Pedersen seront mis à rude épreuve et pourrait subir un départ rapide. Ce qui intrinsècquement les usera en vue de l’arrivée. La question sera de savoir comment d’hommes composeront l’échappée du jour ? Un trop plein devrait naturellement complexifier la tâche d’une meute en chasse.

La Bahraïn Victorious doit être mis à l’ouvrage dès le départ pour juguler au mieux les attaques et contrôler un faible groupe s’extirpant du peloton. Certaines équipes de sprinteurs peut avoir un double intérêt à envoyer un second couteau devant :
- Trek Segafredo : mettre Stuyven devant serait assez fou. La marge est réduite avec autant d’hommes bien placés au GC.
- Astana Premier Tech : no way.
- UEA émirates : avec un ITT demain est-ce pertinent de voir Mikkel Bjerg ou Brandon McNulty être dans une situation autre qu’au chaud dans le peloton ?
- AG2R Citroën la Mondiale : l’objectif est de reporter une étape et d’être agressif alors pourquoi ne pas avoir un Oliver Naesen ou un Dorian Godon à l’offensif maintenant qu’ils sont éloignés du GC ?
- Bike Exchange : all-in Groves.
- Movistar : all-in Bala.
- Jumbo-Visma : en ordre resserré auprès de ses leaders, un Jonas Vingegaard peut-il tenter sa chance après son énorme débours de la veille ?
- Deceuninck Quick Step : jusqu’à présent offensive, l’équipe belge ne devrait pas changer son mojo.

Mais c’est surtout le vent qui est un facteur des plus déterminants. Puisqu’il sera favorable toute la journée (15-17 km/h), ce qui en fait un allier pour les fuyards. Mieux vaut ne pas laisser trop de marge à de potentiels rouleurs en puissance. Qui pourraient aisément résister à un retour du peloton. Manager la composition du groupe de tête et sa taille ne sera pas aisé.
Pourtant les Bahraïn Victorious pourraient trouver un allier de circonstance de taille, voire deux avec les Ineos Grenadiers. Mais ce sont sur les Bora Hansgrohe qu’il faudra compter si l’échappée compte un homme du Top 50, c’est-à-dire à moins de 3 minutes. Rappelons que 41 coureurs se tiennent en seulement 24 secondes. Ce qui ouvre des opportunités de maillot jaune à l’issue de l’étape en cas de victoire de l’échappée.

Les deux derniers kilomètres commencent une montée progressive vers la ligne d’arrivée, pour totaliser 3.8 % de pente ascendante. Un sprint qui n’est pas des plus plats.

900 mètres : le placement sera important avec un rétrécissement dû à un rond-point qui étirera le peloton et mettra naturellement dans de mauvaises dispositions tout coureur ne le passant pas en tête.

Un sprint où la pente file jusqu’à 6.4 % dans les 500 derniers mètres.

7% dans les 250 derniers mètres
Il est trois équipes qui se sont distinguées aux avants-postes en ce début de Dauphiné.
D’abord, la Lotto Soudal avec Brent van Moer lors de la première étape et Matthew Holmes lors de la deuxième. Etonnamment, Tim Wellens aura accompagné Brent van Moer, porteur du maillot de leader lorsque ce dernier a décroché du peloton dans l’ascension rythmée de la Côte de la forêt de Pourcheresse. Alors que le belge trouvait un terrain à sa mesure et semblait être un parfait paliatif dans la défense du maillot jaune. Une perte de temps qui lui ferme assurément la porte du GC mais lui ouvre celle de plus de liberté. Avec 3 minutes 38 de retard, le bon de sortie est désormais permis, ce qui offre une arme au belge qui assurément coche beaucoup de cases dans nombre de scénarios. Tim Wellens peut s’échapper dès lors il sera un candidat redoutable sur un tel final si le groupe de tête venait à se disputer la victoire. Une arrivée punchy n’est pas sans convenir à merveille à Wellens qui peut faire parler de son explosivité. Ses capacités de rouleur peuvent tout autant lui permettre d’anticiper comme il l’avait fait en début de saison à Bessèges. Et si Wellens n’est pas du break ? Qu’à cela ne tienne, l’arrivée lui allant comme un gant. Son équipe pourrait le mettre en bonne disposition en vue du sprint.
Ensuite, la Deceuninck Quick Step avec Ian Garrison lors de la première étape et Shane Archbold lors de la deuxième. Le profil suggère que le Wolfpack ira au sprint pour Florian Sénéchal et Kasper Asgreen. Mais ne mettront-ils pas à nouveau un homme à l’avant afin de se libérer du point de la chasse dans une étape où ils ne sont pas les grandissime favori ? A ce jeu, placer un rouleur comme Josef Černý qui pourrait profiter du vent de dos pour résister au peloton sera un coup de poker potentiellement gagnant. Auteur de tel numéro, on se souviendra de son échappée royal en compagnie de son coéquipier Mikkel Honoré à Ondarroa au Pays Basque. Mais surtout de celui d’Asti lors du Giro d’Italia de l’an passé. Une véritable bête à rouler qui une fois lancée est difficile à aller chercher.
Enfin, la Team DSM qui aura placé à l’avant Félix Gall lors de la première étape et aura tenté de dynamiter la dernière difficulté sur la deuxième étape avec Marco Brenner et une nouvelle fois l’autrichien. L’équipe structurée autour de ses jeunes n’est pas avare d’efforts et loin d’être intimidé. Tout l’art étant de savoir qui de l’équipe néerlandaise tentera le baroude d’honneur.
S’il est une certitude, c’est que la Bora Hansgrohe ne sera pas du genre à laisser filer le maillot si facilement. La Bahraïn Victorious trouve donc un allier de taille. Si l’équipe venait à collaborer, Patrick Konrad trouve un terrain à sa mesure pour faire parler toute son explosivité qu’on lui connait. Qui lui a valu la septième place la veille, la cinquième place à Manosque en début de saison mais surtout ses nombreuses places d’honneur lors de la 103e édition du Giro d’Italia.
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