Etape 17 Giro d’Italia 2021

Canazei – Sega di Ala, une étape longue de 193 kilomètres et 3703 mètres de dénivelé positif total à gérer le lendemain d’une journée de repos. La course s’emballera-t-elle du côté des leaders avec un leader subissant le contre-coup de ladite deuxième journée de repos ? Sur le papier, cette étape semble promise aux échappées. Qu’en est-il vraiment ?

UN giro de baroudeurs

Les lendemains de journée de repos sont difficiles à manager. Il n’y a qu’à demander à Thibaut Pinot qui aura subit maintes fois le contre-coup occasionné par la rétention d’eau qu’elle génère sur le corps ; comme sur le contre-la-montre de Rovereto sur le Giro 2018. Mais le leader emblématique de la Groupama-FDJ n’est pas le seul à subir les journées de repos. Il n’y a qu’à prendre exemple sur Davide Formolo, Dan Martin et surtout Remco Evenepoel qui auront été éjectés des prétendants à la victoire finale et même au podium sur l’étape de Montalcino. Quand bien même la nature du revêtement lors de la onzième étape aurait eu une influence.
Les troisièmes semaines sont décisives. C’est pourquoi la deuxième journée de repos peut donner lieu à une sorte de cessez-le-feu en leaders. A l’image d’une étape comme Villard-de-Lans sur le dernier Tour de France où les leaders auront profité de cette journée pour reprendre le rythme de course interrompue et finir à près de 17 minutes des échappées. Une illustration tout autant applicable à l’étape de San Daniele del Friuli sur l’édition précédente du Giro où le peloton des leaders a accordé un crédit de près de 13 minutes aux fuyards.

Pour savoir si les échappées ont une chance d’aller au bout, il convient de se demander : qui a intérêt à chasser et qu’ont-t-ils à y gagner ?

Solide leader du classement général avec 2’24, les Ineos Grenadiers d’Egan Bernal n’ont aucun intérêt à user de l’énergie bêtement.
Les Bahreïn-Victorious n’ont aucun intérêt non plus. L’écart est trop grand entre Damiano Caruso et Egan Bernal pour espérer le bousculer, sauf contre-performance (jour sans) du colombien. D’autant que les abandons de Mikel Landa, Gino Mader et Matej Mohoric ont considérablement allégé l’effectif.
Pointe ensuite les EF Education Nippo de Hugh Carthy. Le britannique est à 1’16 de Damiano Caruso, un écart trop conséquent pour tenter de bousculer l’italien est lui ravir la deuxième place du GC sur une telle étape.
Les Astana Premier Tech d’Aleksandr Vlasov ne sont pas mieux lotis.
Les Bike Exchange de Simon Yates doivent faire avec l’inconstance de leur leader capable du pire comme du meilleur sur les pentes du Monte Zoncolan entre-autre.
Que ce soit la Trek Segafredo de Giulio Ciccone ou la DSM de Romain Bardet n’ont montré une quelconque envie de prendre la chasse à leur compte jusqu’ici. Le caractère offensif de leur leader pourrait être mis en exergue. Mais avec seulement 4’31 et 5’02, jamais un bon de sortie ne sera accordés à ces deux leaders.
Sept des vingt-trois équipes sont d’or et déjà éliminés des prétendants à la chasse, que l’on retombe sur les Ineos Grenadiers avec Daniel Felipe Martinez qui reste en position de soutien à Egan Bernal. Un dernier rempart qui joue aussi une défense d’une Top 10 au GC.
La Jumbo-Visma est dorénavant tourner vers l’attaque. Si Tobias Foss a un crédit de 8’20 pour tenter un baroude d’honneur. L’équipe du norvégien, vainqueur du Tour de l’Avenir 2019 est tourné pour le tester sur trois semaines. Le voir à l’avant serait donc surprenant.
Les réels trouble-fêtes du classement général sont les hommes déjà vu à l’avant à Cortina d’Ampezzo. Mais leurs équipes sont désormais portées sur l’offensive, à faire partie de l’échappée et non la chasser.
C’est pourquoi Joao Almeida de la Deceuninck Quick Step à carte blanche pour se porter à l’avant. Son débours de 10’01 n’est pas un frein et le portugais n’a surtout plus à se muer en chien de garde de Remco Evenepoel.
Davide Formolo (12’45) des UAE Emirates n’est pas sans être un acteur actif depuis Montalcino. Cherchant à être de tous les coups. Et Dan Martin (15’10) des Israel Start Up Nation trouvera une arrivée à Sega di Ala taillé pour lui. La question demeure sur les intérêts de son équipe en début d’étape qui auront tout intérêt à chasser le sprint interrmédiaire pour Davide Cimolai. En effet, l’italien ne compte que 22 points de retard sur Peter Sagan, actuel détenteur du maillot ciclamen. Porter le maillot ciclamen rapporte 750 € par jour, franchir en tête le sprint intermédiaire rapporte 500 € mais c’est surtout l’aspect financier du classement qui importe. En effet, remporter le classement par points à Milan rapporte 10 000 € quand la deuxième place elle n’en rapporte que 8 000. Un intérêt toutefois supérieur qu’il convient de défendre face à Fernando Gaviria puisque l’actuelle 12e place de Dan Martin ne rapporte que 2 863 €. Il faudrait remonter à la neuvième place, soit combler 7 minutes pour trouver un intérêt économique supérieur à Davide Cimolai. Tout en chassant la rente de 11 010 € offerte au vainqueur de chaque étape de cette 104e édition. Avec tout l’aspect publicitaire qu’une victoire offre aux sponsors de l’équipe. L’équilibre de l’équipe israelienne se trouve donc dans le fait d’au moins envoyer Dan Martin pour la victoire d’étape et Davide Cimolai pour le sprint intermédiaire de Trento à l’avant.

C’est là qu’en vérité, les chances des échappées reposent. Sur le travail de la Bora Hansgrohe, qui doit réussir à filtrer l’échappée pour que ni Davide Cimolai, ni Fernando Gaviria n’y figure. Si Peter Sagan est dans l’échappée, alors l’équipe allemande ne prendra pas la chance à son compte. Mais si le slovaque n’est pas présent alors son équipe se mettra en ordre de rang pour chasser que dans une hypothèse. Celle où Peto n’est pas représenté aux avants-postes mais que ses adversaires directes au ciclamen le sont. L’abandon d’Emmanuel Buchmann, leader de l’équipe a recentré totalement l’équipe vers la défense du maillot ciclamen et les gains d’étapes.

A l’image de ce Giro exceptionnel, les échappées ont encore de très grandes chances de se batailler pour la victoire d’étape à Sega di Ala. Mais quel profil de coureur peut s’immiscer dans l’échappée matinale ?

Avec 55 premiers kilomètres à – 1.1 %, soit en faux-plat descendant, la bataille devrait être accharnée pour prendre le large. Toutes les équipes devraient être intéressées pour être portées à l’avant. C’est donc une lutte sans relâche qui attend les coureurs sur la première heure de course où une équipe sera toujours là pour relancer derrière. Mais attention, les récentes étapes n’ont pas été sans enseignemement. Si l’on pouvait s’attendre à une lutte acharnée à Montalcino, l’échappée s’est formée à vitesse grande V, tout comme à Gorizia. Avec des gros rouleurs appliquant la technique du départ canon en équipe. A l’image de Victor Campenaerts et Maximilian Walschied qui auront d’abord creusé un trou sur le Ponte Figariola au dessus du Canal di Belvédère juste avant une neutralisation sur chute. Et de refaire de même sur les routes de Terzo d’Aquileia, emmenant les mêmes coureurs qu’avant ladite neutralisation.

La météo devrait être clémente à l’amorce de la troisième semaine. Le peloton selon toute vraisemblance sera épargné par la pluie.

Le seul obstacle en apparence est le vent défavorable toute la journée durant. Mais les apparences sont parfois trompeuses puisqu’il ne sera guère plus forts que les 5 km/h, soit quasiment inexistant.

Une aubaine pour les gros rouleurs, mais une mauvaise nouvelle pour les poids plume du peloton qui ont du mal à sortir sur le plat. Vers une échappée de « pim-pim » ? C’est probable, il convient donc de se tourner vers deux types de profil :

  • des rouleurs passant bien les difficultés grâce à la métronomie du lissage de l’effort ;
  • des grimpeurs ayant des aptitudes de rouleurs.

Si l’échappée n’y est pas formée, ce n’est sans doute pas au mur de Sover que l’échappée partira.

2.7 kilomètres devraient en théorie être suffisant à 9.8 % pour se détacher du peloton.

Mais ce sont les 31 kilomètres de portions descendantes vers Trento (- 2,8 %) et son sprint intermédiaire qui y seront alors un frein. Cependant au vue de la force du vent, ce scénario n’est pas le plus prévilégié et sans doute faut-il se tourner vers des rouleurs réussissant à vite faire le trou.

Le final commence avec le Passo di San Valentino : 14.8 kilomètres à 7.8 %. Une montée régulière sur des routes nécessairement peu larges.

Dans un décor splendide, que les leaders n’auront guère le temps de savourer. Il faut s’attendre à une course dans la course. Des équipes comme les EF Education Nippo ou probablement plutôt la Astana Premier Tech y tenteront un coup de force.

17.6 kilomètres de descente à – 6.6 % avec toute une portion technique entre San Giacomo et Brentonico. Une occasion pour certaines équipes de tenter un coup de force. Sans doute pour celle que les kazashs figurent en tête de liste des équipes qui joueront à faire vasciller les autres leaders du classement général.

Une conclusion à Sega di Ala : 11.2 kilomètres à 9.8 %, une montée comparable au Monte Zoncolan où les différences peuvent être faite. Et surtout où des coureurs comme Hugh Carthy et Aleksandr Vlasov sont forcément attendus dans de tels pourcentages.

Dans une montée serpentant…

… sur des routes tout aussi peu larges que la montée précédentes, Egan Bernal devrait encore être chahutté. Tous espéreront un moment de faible. Mais quand même bien, la bataille pour le podium final sera enclenché dans des pentes moyennes frôlant les 25% au maximum.

Le final est plus simple : 1.75 kilomètres à 5.3 %, sur des routes plus ou moins rectilignes toujours dans un secteur boisé. L’impact du vent y sera donc nul, les attaques ne devraient y être que plus encouragées.

Pour être honnête, je ne m’attendais pas à ce que Sega di Ala soit si difficile. Il y a des passages très raides, c’est une montée qui peut faire des différences. La précédente ascension vers San Valentino doit également être gérée avec précaution, et elle va peser sur les jambes pour le final

simon Yates en reconnaissance du final de la dixième étape avec les organisateurs du tour des alpes

Si une course des leaders est attendue dans le final, c’est bel et bien l’échappée matinale qui devrait se disputer la victoire finale. Deuxième au Monte Zoncolan, Jan Tratnik de la Barhain Victorious coche l’ensemble des cases pour aller cueillir une nouvelle victoire pour l’équipe après celle de Gino Mäder à San Giacomo. Le slovène d’1m73 pour 67 kilos est plus connu pour ses qualités de rouleur que de grimpeur. C’est pourquoi il est un candidat idéal pour un départ rapide avec l’abandon de Matej Mohoric parmi les siens.
L’an passé à la sortie de la deuxième journée de repos, c’est d’ailleurs lui qui s’était imposé sur l’étape de San Daniele del Friuli après être parti en solitaire sur le plat et fait parler ses qualités dans l’effort individuel. Avant de rester à tout un groupe de chasse et n’être rejoint que par Ben O’Connor au sommet de Monte di Ragogna (3 kilomètres à 9 %).
Une fois de plus toute sa polyvalence parmi les rouleurs pourraient être mis en exergue à Sega di Ala pour aller chercher une nouvelle victoire sur un Grand Tour après celle de l’an passé.
Sa place au côté de Damiano Caruso n’est pas une obligation. Les Bahrain Victorious ont été beaucoup porté à l’avant. Sans doute, son leader n’aura besoin d’être entouré que par le friable Pello Bilbao et Rafael Valls.

Si Davide Formolo faisait partie des attaquants à Cortina d’Ampezzo et sera la figure locale de l’étape (Regrar n’étant qu’à 32 kilomètres de l’arrivée), Antonio Pedrero mérite tout autant de faire partie de la liste des favoris du jour. Il est vrai qu’au cours de l’étape du Monte Zoncolan, l’espagnol était la carte numéro 1 des Movistar avec Einer Rubio. Le rôle de Nelson Oliveira sera une nouvelle fois le même : emmener Rubio ou Pedrero le plus loin possible. Seulement si le colombien est sans doute trop léger pour partir sur un départ si violent avec des rouleurs. Ce n’est pas le cas de l’espagnol. Dernier survivant de l’échappée rattrapé par Egan Bernal sur les pentes du Passif Giau. La mission sera cette fois simple : refaire de même sur une ascension similaire au Passo Giau sans se faire rattraper.

Sega di Ala est une arrivée quasi-inédite, la montée n’aura été empruntée, sans doute à tort, qu’une fois dans l’histoire : lors du Giro del Trentino, en 2013. Une étape remportée par Vincenzo Nibali. Cette année le requin de Messine pourrait doubler la mise. Animateur de l’échappée matinale de l’étape 16, Nibs commence à retrouver de sa superbe après sa blessure à la main. Bon dans tous les domaines, Nibali coche toutes les cases et devrait une nouvelle fois profiter du travail sans doute de Gianluca Brambilla pour s’extirper du peloton et s’envoler sur les pentes les plus escarpés.

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PRONOSTICS

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