
Une étape de 165.7 kilomètres pour un dénivelé positif total de 3305 mètres. Une étape exigeante dont le final n’est pas sans rappeller l’étape 2 du Tour de Romandie 2015.
Ce jour-là, une échappée de deux coureurs fut autorisée à prendre le large dès le kilomètre 0 sur un départ nettement plus plat sur 40 kilomètres entre Apples et Yverdon-les-Bains. Avec sept minutes d’avance, l’écart passa sous les deux minutes à l’entame de l’avant-dernière difficulté de la journée : Les Pontins. Qui marque le début d’un copier-coller avec le version 2021. L’échappée fut reprise dans la-Vue-des-Alpes où Geraint Thomas alors leader du classement général sera victime au pied d’une crevaison. Malgré une aide de Peter Kennaugh, G. ne pu jamais faire la jonction et le maillot de leader s’en alla de ses épaules. Le final fut marqué par une attaque de Rein Taaramäe au sommet qui compta jusqu’à 25 secondes d’avance. Avant de se faire rattraper à 2.4 kilomètres de l’arrivée, par un groupe de 48 coureurs dont la chasse fut mener par le Kaiser Penzer Tony Martin. Le classement de l’étape est disponible ici : https://www.procyclingstats.com/race/tour-de-romandie/2015/stage-2
Aura-t-on droit à une nouvelle explication entre leaders à l’arrivée dans un groupe plus ou moins conséquent que l’édition 2015 ? Une late attacker réussira-t-elle là où l’estonien de la Astana a échoué ? Ou bien l’échappée a-t-elle des chances d’aller au bout ?
Dans une journée où du fait du profil escarpé, l’étape devient outrement plus difficile à contrôler qu’une étape conclue par un sprint. Les échappées ont une chance réelle d’aller au bout. Il ne fait guère de doutes que la bataille pour prendre l’échappée pourrait être longue. Ce qui pose un problème lorsque l’on sait que les 18 premiers kilomètres sont plats avant d’heurter la première difficulté. Avec 1.85 kilomètres à 9.9 %, la cote de Neuveville, marquant le pied des Prêles, est nettement plus sélective. C’est l’endroit idéal pour que les fuyards prennent la poudre d’escampette.
Problème notable, filtrer ces derniers se révèle plus compliqué avec des grimpeurs patentés. Nombre sont ces derniers à figurer dans les 78 premiers du GC. Un GC qui se tient sous la minute. Les Ineos Grenadiers auront une nouvelle fois fort à faire pour maintenir l’écart d’une échappée de costauds.
Avec ses 4 kilomètres à 8.3 %, le col des Pontins est la difficulté la plus complexe du final.
Seulement y espérer du mouvement semble vain. Entre un sommet situé à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée et une partie de vallée reliant Boudevilliers avec un vent défavorable, les éléments sont réunis pour une explication dans la dernière difficulté.
C’est une nouvelle fois dans le Col de la Vue des Alpes qu’il faudra compter sur des attaques au sein du GC. Mais comme en 2015, les leaders se neutraliseront-ils les uns les autres ? Avec son effectif, l’équipe Ineos Grenadiers a de quoi imprimer un tempo pour juguler les attaques, du moins sur le papier.

Sur des routes protégées du vent et larges, il est difficile à la fois de surprendre comme d’annihiler toutes les offensives. Si 7.7 kilomètres à 6.8 % est exigeant, le fait est que le col est régulier. Ce qui a permis en 2015 à Michael Albasini de lisser plus facilement son effort et de s’accrocher au groupe de leaders.
La descente qui s’en suit est sans doute un lieu clé par plusieurs éléments. D’abord, sa technicité rendue plus délicate par le temps pluvieux.

Ensuite, si la descente se fait sur de la trois voies lors des 2.5 premiers kilomètres. La route se rétrécisse par la suite.

Une largeur de route qui reste étroite et non favorable à une chasse jusqu’à Renan situé à 7.2 kilomètres de l’arrivée.

Enfin, le vent qui dans le final poussera les coureurs vers l’arrivée. Ce qui n’est pas sans jouer sur l’offensive, qui verrait d’un bon oeil la bonne opération.
Un final somme toute chaotique où le surnombre jouera indubitablement un rôle. A ce jeu nécessairement trois équipes pointent le bout de leur nez.
Les Ineos Grenadiers s’alignent avec les trois premiers du GC. Deux d’entre-eux auront déjà parcouru l’étape en 2015. Le malheureux Geraint Thomas qui aura subit une crevaison au pied du Col de la Vue des Alpes et Rohan Dennis qui en avait terminé dans le groupe de tête. Tout deux ont les mêmes aptitudes. Que ce soit dans un raid solitaire par leur aptitude dans l’effort individuel. Mais les laissera-t-on attaquer si facilement ? Il est évident qu’ils seront marqués à la culotte. Pourtant une autre qualité et pas des moindres est à souligner : celle de la vitesse au sprint. Tous les yeux semblent rivés sur G. mais c’est sans doute Rohan Dennis dont il faut se méfier. En 2018, à Sion, l’autralien aura régler un groupe de 27 coureurs. Mais c’est notamment sur le Tour des Alpes 2017 que Dynamite Dennis s’est illustré. 3e à Cles derrière Matteo Montaguti et Thibaut Pinot dans un groupe de 48 coureurs. Vainqueur à Innervillgraten d’un véritable peloton de 67 coureurs dans un sprint pour puncheur. Une explosivité confirmée tout autant sur le Tour de La Provence cette même année.
Bien sûr quelques ombres pointent au tableau. Rohan peut très bien être mis au service du collectif comme il l’a été hier. Et ce malgré son maillot jaune, le co-leadership revenant à son compatriote Richie Porte et le gallois Geraint Thomas. C’est d’ailleurs ce dernier qui peut profiter du travail de Rohan Dennis. Sur les sprints du Tirreno-Adriatico 2017, G. y a battu l’australien. La grande interrogation demeure sur ses capacités actuelles au sprint. Il est vrai que le Tirreno de l’an passé à démontrer que le gallois a perdu de sa superbe.
S’il est une leçon retenue de la veille, c’est que les UAE émirates peuvent prétendre tout autant à ce surnom. L’équipe se verrait sans doute bien profiter du surnombre pour que son coureur local et transfert le plus médiatique de l’année s’impose. Il est vrai que Marc Hirschi a posé un oeil sur cette étape. Le super-combatif du Tour 2020 arrive en grande forme. Après un Tour de Catalogne et un Tour du Pays Basque au service de ses leaders, le transfuge polémique de la Team Sunweb a montré être en forme que ce soit ce week-end lors de Liège-Bastogne-Liège ou même lors du prologue d’ouverture. Hirschi a montré maintes fois sur les deux dernières années qu’il était parmi les plus rapides lorsque l’on parle de sprint réduit. Que ce soit sur le Binck Bank Tour, sur la Klasikao San Sebastian ou sur le Tour de France, le champion du monde espoir 2018 a maintes fois fait parler de lui.
Mais l’équipe peut tout autant profiter de la présence d’un Rui Costa, pour tenter de dynamiter le groupe de tête et forcer les autres équipes à rouler. 5e ici même en 2015, le portugais est rapide au sprint mais techniquement moins que son coéquipier.
Evidemment, un coureur a coché toutes les cases du côté des Astana Premier Tech pourrait être Alexey Lutsenko qui a le bénéfice d’avoir perdu du temps hier. Le kasahks peut tant aller dans l’échappée et triompher aisément que de finir dans le groupe des leaders, profiter d’être sous les radars pour une late attack comme d’attendre un sprint réduit où il est l’un des plus rapides. Wilco Kelderman du côté de la Bora Hansgrohe fait partie de ses leaders rapides mais n’est-il pas finalement plus intéressant de se tourner vers une cote plus aguicheuse ? Il est vrai qu’un Lucas Hamilton aura démontré au Tirreno-Adriatico de l’an passé et surtout sur le récent Paris-Nice de belles aptitudes lorsque la route s’élève et avoir une petit pointe de vitesse au sprint.
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