
189.2 kilomètres reliant Gasteiz à Hondarribia, avec un total de 2646 mètres de dénivelé positif. L’étape du jour ressemble à une occasion parfaite pour l’échappée d’aller se disputer la victoire d’étape. Mais qu’en est-il vraiment ?

Le classement général à l’issue de la veille permet plus de marge de manoeuvre pour la Jumbo-Visma. Maintenant le Top 10 se tient en 1’09 et les coureurs au delà du Top 20 possèdent un débours de plus de deux minutes.
Le départ se fera avec un vent estimé à 20 kilomètres par heure sur une portion roulante : 48 kilomètres à -0.7 %. Avec un vent si favorable, si l’étape s’y forme, ce sera nécessairement une échappée de gros moteurs. Mais nombre sont les équipes qui désireront être représentées à l’avant. Ce qui augure une bataille d’une bonne heure jusqu’au pied de la première difficulté.
En tournant à Vergara, les coureurs adoreront les premières rampes de Deskarga. La première difficulté du jour (3 kilomètres à 7.7 %) offre le terrain parfait pour qu’un groupe puisse s’extraire du peloton.

Ici même, le vent tournera en défaveur.

Sur des portions découvertes, cela ne peut que favoriser une échappée de grimpeurs costauds avec des rampes allant jusque 12 %. La question des espoirs de ladite « bonne du jour » reposera sur deux aspects concomittants :
- les hommes qui la compose sont-ils dangereux au classement général ? Si tel est le cas, alors la Jumbo-Visma sera obligé de rouler et maintenir l’écart avec les hommes de tête de crainte de ne perdre le maillot de leader.
- combien d’équipes sont représentées à l’avant ? Il va de soi que certaines équipes ont les clés des chances des fuyards. Si aucun Movistar n’est à l’avant, alors l’équipe espagnole roulera pour Alejandro Valverde qui a de bonnes chances en cas d’arrivée de leaders. Si aucun Astana Premier Tech n’est aux avant-postes, alors les kazashks rouleront pour le gain d’étape comme ils l’ont fait lors de la deuxième étape. Avec l’envie, les EF Education Nippo auront la veille étaient mis à contribution pour favoriser un retour du peloton et accroitre les chances de Sergio Higuita. Le colombien est rapide sur le papier, en cas d’arrivée de leaders, le petit gabarit est un des plus rapides. Les chances de victoires d’étape avec son champion national sont accrues pour l’équipe américaine. Une logique tout autant applicable avec la Bora Hansgrohe avec Maximilian Schachmann s’ils n’ont pas Patrick Konrad devant.

Dossard 161 : Michael Woods pouvait avoir un coup à jouer dans le final. Sans doute du fait de ses blessures faut-il éliminer le canadien et les Israel Start-Up Nation des équipes prétendantes à la chasse. Quoi qu’il en soit, la main d’oeuvre potentielle et le risque d’un homme bien placé au GC à l’avant reste présente. Ce qui ne garantie en rien le succès de l’échappée.
Le Jaizkibel (7.9 kilomètres à 5.5 %), montée traditionnelle de la Klasikao (Clasica San Sebastian) pourrait être le théâtre des premiers écrémages à l’arrière. Le pourcentage moyen ne rend certes pas honneur à la montée de deuxième catégorie mais c’est essentiellement dû à ses 800 mètres à -1% en son milieu et son replat sur le dernier kilomètre. Un sommet à 41.5 kilomètres de l’arrivée qui ouvre le champ des possibles.
Une descente rapide qui ne devrait pas offrir de répit où les Astana pourrait encore une fois en tirer profit.
Le mur d’Erlaitz (3.8 kilomètres à 10.6 %) ressemblerait presque au final de la veille. Bien que les pourcentages maximums y soient moins abruptes, « seulement » 13 %. Un profil qui offre des possibilités de course dans la course, tout comme de bataille entre les leaders si jonction il y a eu. A ce jeu, les UAE émirates ont un coup à jouer avec Tadej Pogacar à 20 secondes de Primoz Roglic mais aussi Brandon McNulty à 30 secondes.
Une descente peu technique et roulante pour remonter vers Irun.

Une fois dans Hondarribia, le final chaotique peut commencer avec une succession de carrefours giratoires.

A 1.5 kilomètres, un rond-points à prendre par la droite pour…

… déboucher dans une rue à sens unique. Un lieu idéal pour une late attack si une équipe est représentée en surnombre, pouvant faire barrage aisément et laisser filer leur comparse avant que la chasse ne soit prise en compte par les autres membres du groupe de tête. Une situation d’autant plus propice lorsqu’un équipe dispose de plus d’éléments que les autres qui auront possiblement plus de mal à collaborer dans l’immédiat.

A la flamme rouge, la route retrouve de la largeur.

Avant de déboucher sur un rond point à 700 mètres de la ligne.

Lui même débouchant sur une route coupée par un terre plein central.

300 mètres : un dernier rond-point qui oblige à virer dans les premiers pour espérer viser le gain d’étape.

Sortie de rond point : des aménagements urbains qui ont visiblement l’air modulable. Donc potentiellement de la deux voies sur les 200 derniers mètres.

Et débouler sur la ligne d’arrivée vent de dos (13km/h).
Très indécise, il est une certitude. Les Astana après leur démonstration sur le final de Sestao pourrait encore une fois sortir une « Astanasterclass ». L’équipe a les éléments pour aller chercher la victoire dans l’échappée, tout comme avec les leaders en profitant du surnombre et du tumultueux final. « Number… number… number » comme rabâcherait Patrick Lefévère. Détenteur du KOM Strava de la montée d’Erlaitz chez les amateurs : Oscar Rodriguez pourrait être la carte échappée des Astana. Intrisècquement bon dans les murs, l’espagnol a la marge de manoeuvre adéquate pour prendre le large sans être inquiété. Pointant à 18’46 du leader. Mais l’équipe compte aussi dans ses rangs des coureurs en forme en chasse d’étape dont Alexey Lutsenko, brillant sur le GP Indurain et déjà très en vue depuis le début de saison. Ainsi qu’Omar Fraile venant sur ses terres en conquête d’une victoire d’étape.
Si leader, il devait y avoir. Les UAE émirates ont toutes les cartes pour faire vasciller Primoz Roglic et l’esseuler. Jonas Vingegaard aura fort à faire pour contrer les offensives de Brandon McNulty. Qui pourrait profiter du chaos pour sortir comme il l’a déjà fait à Tortoreto sur le dernier Giro. En profitant du marquage des deux slovènes et ainsi rebattre les cartes du GC mais surtout de faire peser encore plus une double menace sur les épaules de Primoz Roglic.
Une étape assurément à livebet, au vue de l’évantail des possibles multiplier les picks n’est pas une mauvaise option mais pas celle que je choisis de privilégier avec l’inconnu de l’issue qui rend la loterie encore plus incertaine.
PRONOSTICS
Omar Fraile ou Alexey Lutsenko vainqueur : 6.5 – 0.5 % (Unibet)
Brandon McNulty podium : 18 – 0.25 % (Betclic)
Oscar Rodriguez vainqueur : 125 – 0.1 % (PMU)
Oscar Rodriguez podium : 30 – 0.15 % (Winamax)