
154.8 kilomètres pour 2518 mètres de dénivelé positif reliant Zalla à Sestao, pour une étape promise à un sprint des puncheurs au sein du peloton ; du moins, sur le papier. Si l’étape est parfaitement contrôlable, le final l’est-il pour autant ?
DE L’ORAGE DANS L’AIR POUR UN FINAL CHAOTIQUE

Un temps exécrable : de la pluie, du vent et moins de 10°C. Des conditions climatiques que certains vont adorer et que d’autres vont assurément détester.
La Asturiana (7.4 kilomètres à 6.5 % de moyenne – max : 14 %) mais une difficulté majeure dans sa première moitié. Les 2.8 premiers kilomètres étant à 10.5 % de moyenne.

La route se prête aux mouvements très tôt dans Asturiana d’une part avec une météo favorable : vent de dos. D’autant que la zone est pour une bonne partie couverte, ce qui n’est pas pour freiner les attaques.

Des mouvements d’autant plus favorisés par des routes peu larges.

Sans offrir un visuel conséquent. La chasse n’est pas favorisée dans ces conditions, quand bien même un train serait en marche. Bien inspiré seront les mouvements tant contrôler les attaques devrait y être compliqué,
Une descente technique menant à 3.6 kilomètres de l’arrivée. Un endroit idéal pour maintenir l’écart et même l’amplifier. Impossible de ne pas être tenter d’y aborder Asturiana en tête, le sommet n’est qu’à 14.3 kilomètres de l’arrivée. Ce qui offre 11 kilomètres de descente.

Un point crucial où l’organisation de la chasse est quasi impossible. Surtout dans un peloton n’y prenant pas tous les risques dans les virages humidifiés par la pluie contrairement aux hommes de tête désireux d’aller décrocher le gain de l’étape (si tenté qu’ils n’aient pas le skill de Zakarin).

1.9 kilomètres de l’arrivée : un premier rond-point qui doit nécessairement étirer le peloton ou un groupe de tête conséquent si regroupement il y a.

La flamme rouge commence une nouvelle fois par le second rond-point de ce final.

Avant d’entamer le début du final à 600 mètres de la ligne d’arrivée…
… dont les 300 premiers mètres sont à pas moins de 11.5 %

Les premières rampes collent au bitume avec des pourcentages à près de 16 %.

Sur des routes normales..

Il conviendra de prendre la droite de la route pour éviter les ralentisseurs au sol…

… avant d’entammer le dernier kick à 300 mètres…

… et d’aborder les 200 derniers mètres totalement plat qu’il faudra aborder dans les trois premières places pour espérer décrocher la victoire d’étape à Sestao.
UNE CHANCE POUR LES SECONDS COUTEAUX
La montée d’Asturiana implique que les risques d’attaques seront omniprésentes. La Jumbo-Visma possède le maillot de leader sur les épaules de Primoz Roglic. Le slovène a seulement deux secondes d’avance sur Brandon McNulty. Mais aussi et surtout dix-huit et vingt-quatre secondes sur ses coéquipiers : Jonas Vingegaard et Tobias Foss. Les killer Wasps ont ainsi une belle carte à jouer. Le final scie parfaitement au récent vainqueur de la Vuelta. Son équipe devrait être au tempo dans Asturiana pour le porter vers les dix secondes de bonifications accordées au vainqueur. Dans un final rappelant celui de Suances, l’ancien sauteur à ski à montrer qu’il était l’un des meilleurs sur ce type de finition. Un final qui tend à montrer que virer en tête aux 200 mètres est important. Les trois premiers (Primoz Roglic, Andrea Bagioli, Félix Grosschartner) ayant viré en 2, 3 et 4 derrière un Guillaume Martin s’écrasant. Récemment, l’arrivée de Biot lors de Paris-Nice n’a fait que confirmer l’impression ressentie en Espagne.
Cependant, la position du danois est excellente. Vingegaard a tout intérêt à suivre les mouvements pour obliger les autres équipes en prendre en compte la chasse et forcer un regroupement. Si le final est cousue main pour Primoz, il l’est tout autant pour Vingagaard qui se sera révélé d’abord sur les pentes du Jebel Jais, crucifixiant Alexey Lutsenko à 50 mètres de la ligne. Mais surtout à la semaine Coppi e Bartali en s’adjuvant deux victoires d’étape (Sogliano al Rubicone et l’arrivée punchy de San Marino) ainsi que le classement général. La dernière étape de Forli aurait pu être coché à son compteur tant il a semblait l’offrir à son dauphin Mikkel Honoré, le GC étant assuré.
Roglic devrait se contenter de rester au marquage de l’américain des UAE Emirates et principalement de Tadej Pogacar. Son compatriote au caractère offensif n’est plus à démontrer ne pointant qu’à vingt-huit secondes. Là encore, les UAE Emirates avec Marc Hirschi à trente-huit secondes ont une autre carte stratégique pour tenter de dynamiter le final et esseuler au maximum Primoz Roglic en le forçant à sauter sur le plus de coups possibles. Le suisse vainqueur de la Flèche Wallonne a montré, l’an passé, en forme, qu’il est le puncheur du moment capable de rivaliser avec Julian Alaphilippe. Ses talents de descendeur ne sont plus à démontrer. L’ombre au tableau réside dans sa forme du moment, en construction pour les ardennaises. Aura-t-il le bon de sortie ? Ou devra-t-il travailler pour Tadej Pogacar qui a une occasion à l’arrivée de combler son retard sur Roglic ? Des chaines qui pourrait le contraindre dans un final avec les deux slovènes à lancer son leader et tester sa condition en étant mis au service du collectif tourné vers le vainqueur du Tour UAE et du Tirreno-Adriatico.
Trois ans en arrière, le final pointerait directement vers Alejandro Valverde. Le leader de la Movistar pointe à 43 secondes de Roglic. Si le UAE Tour n’augurait rien de bien, le Tour de Catalogne semblait montrer un Valverde sur une courbe ascendante. Mais c’est réellement sa victoire ce week-end, au GP Miguel Indurain, qui redore le blason du vétéran espagnol. La Movistar, fidèle à elle-même, pourrait être d’une grande aide à la Jumbo-Visma pour favoriser un sprint en comité réduit de leaders/puncheurs. Tentant d’imprimer un tempo, l’équipe locale pourrait faire le travail pour Roglic qui n’aurait jusqu’à son rôle de marquage.
Si l’on parle de Suances et d’hommes offensif, forcément Guillaume Martin fait partie des dynamiteurs qui seront intéressés pour durcir le final. Le français de la Cofidis Solutions Crédits a montré sa forme sur les routes de Paris-Nice et nul doute qu’il participera à la fête. Le problème du français résidant principalement dans son anticipation… Toujours trop tôt.
Dans la même position que la Movistar, les Bora Hansgrohe eux devraient miser sur une montée moins explosive pour ne pas faire rompre Maximilian Schachmann dès le pied. Passé les passages les plus raides, l’allemand est en position de disputer la victoire étant un excellent puncheur et descendeur. Le seul qui a pu tant bien que mal rivaliser face à Roglic sur Paris-Nice. Sans doute, l’équipe Astana Premier Tech a plus ce rôle avec Alex Aranburu qui sera privilégié pour le gain de l’étape comme il l’était à Suance. Mais s’il n’est pas présent, Omar Fraile qui lui avait servi de pilote pour durcir la montée pourrait disputer ses chances ; tout comme un Jakob Fuglsang. Mais à 1 minute 03, si attaque il y a dans Asturiana, Alexey Lutsenko pointe en tête des hommes avec une marge de manoeuvre plus importante.
La liste de prétendants est longue, une vingtaine d’hommes coche un certain nombre de cases pour remporter la victoire d’étape. Deux équipes pourraient cependant être à l’offensive et miser sur des coureurs qui excellent sousmauvais temps. D’aborrd, la Deceuninck Quick Step semble avoir un coup à jouer avec Mauri Vansevenant. Mais c’est probablement vers Mikkel Honoré qu’il convient de se tourner. Deuxième du Général de la Coppi e Bartali, le danois est en forme. Quand on parle de temps pluvieux, on pense forcément aux danois qui y excelle. A 46 secondes au GC, la marge dde manoeuvre est permise. Le jeune de 24 ans désire à se tester sur les classements généraux quand il en a l’opportunité. L’occasion est parfaite pour la DQS qui peut miser sur Mattia Cattaneo et Vansevenant en plus pour mettre le feu au pétard. En face, les Ineos Grenadiers ont un intérêt au chaos. Adam Yates est en bonne position pour un podium au GC (28 secondes de Roglic). Mais les britanniques seront forcément intéressés à faire vasciller les slovènes. Richard Carapaz pourrait être utiliser en artificier comme sur les pentes de Vallter 2000. A ceci près que, la marge de manoeuvre est plus importante. L’équipe désire tester des coureurs en phase de course. L’équatorien pourrait l’être dans un cadre offensif. Bien placé à Suances, les finaux punchy lui conviennent. En démontre Fracasti où Carapaz avait fait la nique à Caleb Ewan et Diego Ulissi.
PRONOSTICS
Jonas Vingegaard vainqueur : 40 – 0.25 % (Winamax) / podium : 14 – 0.25 % (Unibet)
Mikkel Honoré vainqueur : 30 – 0.25 % (Unibet) / podium : 9.5 – 0.25 % (Unibet)
Richard Carapaz vainqueur : 35 – 0.25 %(Winamax) / podium : 12 – 0.25 % (Unibet)