
De Ronde van Vlaanderen version 2021 ressemblera à s’y méprendre au parcours 2020. Avec ses 254.3 kilomètres qui seront à parcourir, la 105e édition évite cependant l’amputation d’une quizaine de kilomètres de l’an passé. Mais cette année encore l’abandon du Mur de Grammont se poursuit. Plus symbolique que décisif, le Mur de Grammont n’était guère l’endroit clé du parcours étant situé beaucoup trop loin de l’arrivée depuis le changement de parcourir opéré en 2012.
Par rapport à l’édition 2019/2020, le final reste le même avec l’enchainement mythique (Kruisberg, Vieux Quaremont et Paterberg) suivi des treize derniers kilomètres sans difficultés menant à Audenarde.
LE VIEUX QUAREMONT, NOUVEAU JUGE DE PAIX DEPUIS LE FINAL A AUDENARDE ?
editions | secteur clé pour la victoire | distance de l’arrivée | nombre de coureurs s’y degageant |
---|---|---|---|
2020 | Descente Steenbeekdries | 39 | 3 |
2019 | Oude Kwaremont | 17 | 1 |
2018 | Oude Kwaremont | 19 | 1 |
2017 | Oude Kwaremont | 55 | 1 |
2016 | Paterberg | 13 | 1 |
2015 | Sommet du Kruisberg en facteur | 28 | 2 |
2014 | Descente vers Ronce | 31 | 2 |
2013 | Oude Kwaremont | 18 | 2 |
2012 | Oude Kwaremont | 18 | 3 |
Depuis le remplacement en 2012 du final Mur de Grammont – Bosberg par le Vieux Quaremont – Paterberg, la course s’est jouée par cinq fois sur les neufs éditions qui ont eu lieu dans le Vieux Quaremont (par quatre fois dans son dernier passage). Du moins par cinq fois, les vainqueurs s’y sont isolés définitivement et s’y sont maintenus hors portée de fusil d’un groupe de chasse désireux d’accrocher le précieux Monument à leur palmarès.
Mont | Nom | Distance de l’arrivée | longueur | pente moyenne | pente maximale | revetement |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | Kattenberg | 152.1 km | 800 m | 6 % | 11 % | asphalte |
2 | Oude Kwarement | 133.1 km | 2200 m | 4 % | 11.6 % | 1500 m pavé |
3 | Kortekeer | 122.6 km | 1000 m | 6.7 % | 17.1 % | asphalte |
4 | Eikenberg | 114.9 km | 1200 m | 5.2 % | 10 % | pavé |
5 | Wolvenberg | 111.8 km | 645 m | 7.9 % | 17.9 % | asphalte |
6 | Molenberg | 101.9 km | 463 m | 7 % | 14.2 % | 300 m pavé |
7 | Marlboroughstraat | 97.9 km | 2040 m | 3 % | 7 % | asphalte |
8 | Berendries | 93.9 km | 940 m | 7 % | 12.3 % | asphalte |
9 | Valkenberg | 88.5 km | 540 m | 8.1 % | 12.8 % | asphalte |
10 | Berg Ten Houte | 76.1 km | 1100 m | 6 % | 21 % | 400 m pavé |
11 | Kanarieberg | 70.6 km | 1000 m | 7.7 % | 14 % | asphalte |
12 | Oude Kwarement | 54.6 km | 2200 m | 4 % | 11.6 % | 1500 m pavé |
13 | Paterberg | 51.2 km | 360 m | 12.9 % | 20.3 % | pavé |
14 | Koppenberg | 44.6 km | 600 m | 11.6 % | 22 % | pavé |
15 | Steenbeekdries | 39.2 km | 700 m | 5.3 % | 6.7 % | asphalte |
16 | Taaienberg | 36.7 km | 530 m | 6.6 % | 15.8 % | 500 m pavé |
17 | Kruisberg/Hotond | 26.5 km | 2500 m | 5 % | 9 % | 450 m pavé |
18 | Oude Kwarement | 16.7 km | 2200 m | 4 % | 11.6 % | 1500 m pavé |
19 | Paterberg | 13.2 km | 360 m | 12.9 % | 20.3 % | pavé |
A franchir par trois fois, le deuxième passage du Vieux Quaremont est souvent un passage charnier dans la course. Mais c’est évidemment sa longueur notamment ses 1.5 kilomètres pavés qui en font un secteur clé et privilégié pour s’isoler.
editions | vainqueur RVV | place à OHN | Place à E3 | place à GWE | place à DDV |
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2020 | Mathieu van der Poel | / | / | 9 dans le groupe pour la victoire | / |
2019 | Alberto Bettiol | / | 4 dans le groupe pour la victoire | DNF | 51 |
2018 | Niki Terpstra | 51 | Victoire en solitaire | 39 | 9 |
2017 | Philippe Gilbert | 13 | 2 dans le groupe pour la gagne | / | 2 |
2016 | Peter Sagan | 2 dans le groupe pour la gagne | 2 dans le groupe pour la victoire | 1 | / |
2015 | Alexander Kristoff | 11 | 4 dans le groupe pour la troisième place | 9 | / |
2014 | Fabian Cancellara | / | 9 dans le deuxième groupe | 38 | / |
2013 | Fabian Cancellara | / | Victoire en solitaire | DNF | / |
2012 | Tom Boonen | 2 dans le trio pour la gagne | Vainqueur du sprint du peloton | Vainqueur groupe des leaders | / |
2011 | Nick Nuyens | / | 38 dans le cinquième groupe | 39 | Vainqueur du sprint du peloton |
2010 | Fabian Cancellara | / | Vainqueur d’un trio | DNF | 16 dans le peloton pour la deuxième place |
2009 | Stijn Devolder | 73 | 6 dans le deuxième groupe pour la quatrième place | 5 dans le troisième groupe | / |
2008 | Stijn Devolder | 69 | 9 dans le troisième groupe pour la septième place | 63 | 61 |
2007 | Alessandro Ballan | / | 10 dans le deuxième groupe pour la sixième place | / | / |
2006 | Tom Boonen | 13 dans le cinquième groupe | Vainqueur d’un duo | 117 | 5 dans le peloton pour la deuxième place |
2005 | Tom Boonen | 2 dans le peloton pour la deuxième place | Vainqueur d’un duo | / | 80 |
Placé plus tôt dans la saison, briller à l’Omloop Het Nieuwsblad n’a guère bien réussi pour qui désire gagner le Tour des Flandres. Cependant, nombre de vainqueur ce sont illustrés au cours de leur saison de sacre. A l’image d’Alexander Kristoff qui n’aura certes pas accroché une autre flandrienne mais aura au départ du Ronde affiché un compteur de dix victoires en 2015.
Mais s’ils l’on compare les différentes flandriennes du calendrier qui ont eu lieu, c’est très nettement le Grand Prix E3 Saxo Bank Classic qui est le plus révélateur. Depuis 2005, hormis Nick Nuyens en 2011, tous les vainqueurs du Tour of Flanders ont figuré dans le Top 10. Une statistique qui en dit long mais Wout van Aert, 11e de la course et grand favori pour dimanche dira que « si les hommes mentent, pas les chiffres ; cependant les hommes peuvent faire mentir les chiffres« .
Le Berg Ten Houte est certes situé à 76 kilomètres de l’arrivée, ce qui le place loin de l’arrivée. Mais sa complexité avec 21 % en font un secteur où la course peut clairement imploser. C’est le secteur qu’a choisi Dylan van Baarle pour s’isoler et s’envoler vers une victoire en solitaire sur Dwars Door Vlaanderen (A travers la Flandre).
Moins pentu que le Berg Ten Houte, attention au Kanarieberg qui pourrait permettre d’accentuer l’avance prise dans le mont précédent. La course ne s’y gagne certainement pas, mais elle s’y perd assurément.
A 50 bornes de l’arrivée, les choses sérieuses commencent bel et bien réellement. La course ne débranche plus. Rare y sont les répits.
Le Koppenberg, un temps jugé trop dangereux, est un incontournable depuis 2008. 500 mètres à 13,3 % pour une pente maximale à 21.6% sur des pavés qui ont marqué sa légende en l’interdisant pour sa dangerosité. Le sommet étant à 45 kilomètres de l’arrivée, le raidar mythique invite aux mouvements.
Pas un secteur où la course se joue. Quoi que, c’est en facteur en faisant un trou dans la descente qui s’en suit que Julian Alaphilippe suivi de Mathieu van der Poel se sont extirpés l’an passé. Avant d’être rejoint par Wout van Aert et de filer vers une victoire certaine.
Le Taaienberg est une ascension de 600 mètres à 6.8% pour une pente maximale à 14,8%. Renommé en Belgique, Boonenberg le raidar est la rampe préférée de Tommeke. Tout le monde aura en souvenir l’ironie du destin qui a frappé le champion belge avec son double incident mécanique au pied de « SON » ascension. Peu décisive mais génératrice d’un écrémage constant, le Taaienberg n’échappe jamais à la règle avec un sommet situé à 37 kilomètres de l’arrivée.
Le Kruisberg ou le premier du tryptique final. 500 mètres à 8.2 % et une pente max à 10.5 %. Situé à 27 kilomètres, les attaques y sont monnaie courante pour anticiper le final. Une anticipation qui peut s’avérer payante comme celle de Niki Terpstra en 2018 qui y avait assis son sacre avant de déposer de manière décisive les derniers survivants de l’échappée dans Oude Kwaremont.
Mais c’est en général et à l’instar des grandes classiques dans le final que tout se joue.
Le vieux Kwaremont est l’ascension iconique du Flandre. Parcouru trois fois au cours de la journée, il aura marqué l’année 2017 avec la chute de Sagan et de Greg van Avermaet. 2.5 kilomètres à 3.7%, la pente maximale est tout de même à 12.3%. L’ascension du vieux Kwaremont est faite à bloc. C’est ici même qu’Alberto Bettiol à l’instar d’un Fabian Cancellara y a construit sa victoire finale grâce à une attaque tranchante.
Le Paterberg ou le mur de la dernière chance. Son sommet n’est qu’à un petit 13 kilomètres de la ligne d’arrivée à Oudenaard. 400 mètres à 13.1% et une pente vertigineuse à 21.3%, l’ascension est parfaitement pour les puncheurs. Sagan en 2016 n’hésita pas à attaquer Sep Vanmarcke pour se diriger vers une victoire en solitaire.
Reste les 13.5 kilomètres de plat menant à Audenarde…

… avec une dernière ligne droite finale pour un sprint impérial en comité réduit ou pour savourer une victoire en solitaire comme il se doit.
Un triumvirat si friable
A l’entrée des classiques, après un Strade Bianche autoritaire et un Tirreno-Adriatico tyrannique, le trio Mathieu van der Poel, Wout van Aert et Julian Alaphilippe était attendu pour écraser les flandriennes et ne laisser que des miettes à leur adversaire. Mais seulement Gent-Wevelgem s’est offerte au belge de la Jumbo-Visma. Même Milan san Remo a échappé aux trois champions. Une aubaine pour les opposants qui peuvent se réjouir d’un duel fratricide qui a fini harakiri.
Pour certains, la victoire de Wout van Aert à Wevelgem est teinté d’une baisse de forme, n’ayant réussi à faire la différence dans les monts. Mais avec un coéquipier dans le final et surtout 35 kilomètres à parcourir en solitaire, deux jours après un E3 éprouvant. Marqué par des bourraques et une course dynamitée très tôt. En avait-il l’intérêt ? Des trois, Wout van Aert semble être le plus fort du moment. Lâché dans les derniers kilomètres menant à Harelbeke, le double vice-champion du monde 2020 avait subi une crevaison au pire moment et avait dû payer les efforts consentis pour rentrer sur le groupe de tête après un contre dont il ne pu répondre. C’est à A travers la Flandre que Mathieu van der Poel a déçu en lâchant dans le Knokteberg. Là où Julian Alaphilippe l’a rejoint alors que le champion du monde était distancé de long date.
Pourtant, si MVDP et WVA n’ont pas autant brillé que prévu, c’est le Wolfpack qui s’est mis en avant. D’abord, en gagnant l’Omloop Het Nieuwsblad avec Davide Ballerini mais surtout en s’adjuvant à la manière l’E3 Saxo Bank Classic avec Kasper Asgreen. Une véritable masterclass dont seule l’équipe de Patrick Lefévère est capable. Mais les récents indicateurs obcurcissent l’horizon de la Deceuninck Quick Step. D’abord, le Wolfpack a subi la bordure initiée par les Ineos Grenadiers sur Gent Wevelgem. Ne pouvant appliquer la tactique : isoler, être en surnombre, esseuler. Une invisibilité du collectif sur Dwars Door Vlaanderen. Qui n’est jamais de bon ton à cinq jours du Ronde.
L’effectif du Wolfpack aligne l’armada : Julian Alaphilippe, Florian Sénéchal, Kasper Asgreen, Yves Lampaert, Zdenek Stybar, Bert van Lerberghe, Tim Declercq. Evidemment, les deux derniers sont au service du collectif tandis que les cinq autres sont des cartes diverses pour la gagne. Un grand Davide Ballerini serait sans doute cité parmi les leaders mais les récentes courses l’ont mis sur la touche. Sa présence est justifiée par l’absence de dernière minute de Zdenek Stybar. Dans une course mouvementée, Julian Alaphilippe est le leader naturel. A l’image d’un Tommeke champion du monde, la superstar français a une aura au sein du collectif où il est attendu pour faire la différence soit dans le Vieux Quaremont, soit dans le Paterberg. Comme il l’a déjà fait dans des finaux au profil similaire où Loulou s’est imposé au cours des trois dernières années :
- Poggio -MSR 2019 (3.3 km à 3.7 % – max : 8 %) : 5.4 kilomètres de l’arrivée
- Cote de Mutigny – TDF 2019 (900 m à 12.2 %) : 16 kilomètres de l’arrivée
- Cote de la Jallière – TDF 2019 (1.9 km à 7.9 %) : 12.5 kilomètres de l’arrivée
- Col des Quatre chemins – TDF 2020 (3.6 km à 7.6 %) : 11 kilomètres de l’arrivée
- Gallisterna – Mondiale 2020 (2.7 km à 6.4 %) : 12 kilomètres de l’arrivée
Toutes les interrogations demeurent sur sa forme. Le français est sorti d’un Tirreno-Adriatico exténuant où il a réussi à remporter une étape. Ayant observé une période de repos d’une semaine, sa course de mercredi n’a pas donné de vrais bons indicateurs. Mais ne s’est-il pas réserver pour dimanche alors qu’il a une revanche à prendre avec le Tour des Flandres après sa chute de l’an dernier ?
L’effectif aligne en co-leader Florian Sénéchal, très en vue depuis le début de saison. Poisson pilote de Davide Ballerini dans le final de l’Het Nieuwsblad. Le vainqueur de Paris-Roubaix chez les juniors il y a 10 ans s’est montré tout autant à son avantage sur Bredene Koksijde (3e), l’E3 (2e) et A travers les Flandres (9e). Sa pointe de vitesse en fait un coureur redoutable en cas d’arrivée en petit comité. Ayant battu au sprint Mathieu van der Poel à Harelbeke.
Je suis bien évidemment très déçu du report de Paris-Roubaix 2021, même si je comprends les contraintes sanitaires. C’est une situation frustrante pour moi comme pour tous les nombreux fans de cette course. À titre personnel, je comptais me mettre en évidence sur ces routes mythiques, montrer tout mon potentiel. En général, les contrats professionnels se négocient à partir de mai jusqu’en juillet. Un report en octobre pénalise un coureur comme moi. Néanmoins, je serai sur La Vuelta pour préparer les Mondiaux. Si Paris-Roubaix a lieu la semaine après les Mondiaux, je serai prêt à 100%, vous pouvez me faire confiance.
florian senechal – 1er avril 2021 sur Twitter (tweet supprimé)
La période est charnière pour Séné, qui joue gros sur le Tour des Flandres avec le report de Paris-Roubaix. Si le talent du français est indubitable et que beaucoup aimerait signé un tel coureur. C’est surtout le poids d’un Monument dans le palmarès qui pèserait sur l’aspect financier de la négociation. Une envie de briller qui transcenderait le frenchy mais qui a aussi un poids négatif : l’aspect mental. De mauvaises décisions peuvent en découler, s’il considère qu’il joue son va-tout sur le Monument pavé des Flandres. Une potentielle épine dans le pied de la DQS, qui peut en subir les conséquences tactiques. Evidemment, rien n’est réellement perdu d’avance. Paris-Roubaix sera reporté juste après le Mondial dans les Flandres où il place son second pic de forme. Le français y sera tout autant en condition qu’actuellement.
A l’instar de l’E3, Kasper Asgreen tout comme Yves Lampaert ont un coup à jouer sur une attaque lointaine comme d’une late attack (attaque au kilomètre). Si le danois peut être mis à contribution plus facilement que le rouleur belge tôt dans la course. La forme de Lampaert malgré ses résultats est édifiante sur les récentes courses. Nul doute que si Lampy n’avait pas creuvé dans le final de l’E3, avec le raid solitaire d’Asgreen, il aurait probablement été la première carte late attack dans le final. Cette dernière a été exécutée avec brio par la danish dynamite. Que ce soit Paris-Roubaix 2019 où Lampaert aura joué le rôle d’équipier de luxe et pris la troisième place ou du Ronde l’an passé en accrochant une cinquième place. Le champion de belge 2018 est dans sa maturité, jamais bien loin de décrocher la plus belle victoire de sa carrière.
Evidemment face au Wolfpack, les deux grands favoris sont les éternels rivals dans les sous-bois. Mathieu van der Poel pourrait être à la fin de son pic de forme qu’il avait prévu de maintenir jusqu’à dimanche. Mercredi n’a pas été pour rassurer. Mais le champion du monde de cyclo-cross 2021 a-t-il subi un jour sans ? Les premières chaleurs lui ont-elles couper les pattes ? L’équipe pour emmener le tenant du titre n’est pas la plus forte sur le papier mais compétitive. Mais c’est véritablement, Gianni Vermeersch qui sous les radars fournis un travail qualitatif. 14e des Strade Bianche, 9e de l’E3 et 10e de Gent Wevelgem sont des placettes plus qu’honorifique. Si la Alpecin Fenix est inspirée, l’équipe aurait tout intérêt à avoir un plan B à MVDP. Mais si le néerlandais est en forme, il ne serait pas inopportun de placer un pion devant. Voire tout au moins d’envoyer un coureur dynamiter la course soit dès le Berg Ten Houte ou dans le deuxième passage du Vieux Quaremont. C’est ici que Vermeersch peut tirer son épingle du jeu et profiter éventuellement du marquage à l’arrière pour être dans le haut du panier. Sa pointe de vitesse au sprint comme nombre de cyclo-crossmen est rapide, ce qui lui confère une certaine confiance en arrivée en petit comité.
Mais avant cela, il faut se défaire de Wout van Aert qui apparait comme le grand favori. Dans une forme qui ne semble que se bonifier malgré un Tirreno-Adriatico toujours sur les devants de la scène. Le belge arrive en confiance après sa victoire à Gent-Wevelgem. L’équipe est forte pour mener la chasse. Toute la question est de savoir si l’équipe pourra l’accompagner le plus loin possible pour contrer le surnombre de la DQS avec un Nathan van Hooydonck qui aura annihiler toutes les tentatives dans le final de la dernière flandrienne disputée et remportée par son leader. La stratégie du belge se résumera sans doute à durcir de loin. Dès le Berg Ten Houte dont les rampes sont difficiles pour esseuler au mieux les équipes les plus sur-représenter et tenter un écrémage plus conséquent tôt dans la course. En arrivée groupée, le coureur polyvalent de la Jumbo-Visma a montré être l’un des plus rapide du peloton. Allant jusqu’à faire la nique à Caleb Ewan. Les erreurs de son sprint à l’arrêt, lancé aux 200 mètres sont retenus. Avec Paris-Roubaix de décaler, son calendrier est revenu mais l’objectif Tour des Flandres demeure.
Derrière ces pourfendeurs de classiques, l’équipe AG2R Citroën La Mondiale aligne son duo d’amis inséparables : Greg van Avermaet et Oliver Naesen. Les deux belges de l’équipe français ont tout d’un duo de choc mais n’ont pas réussi à trouver la clé jusqu’à présent.
Exit, la mise en quarantaine la semaine dernière pour cas de Covid-19. La Trek-Segafredo aligne son trio de sprinteurs : Jasper Stuyven, récent vainqueur de Milan San Remo, Edward Theuns et Mads Pedersen dont l’énorme potentiel n’est plus à démontré. Quinn Simmons découvrira le Monument, comme beaucoup de grandes courses World Tour. 19 ans mais un véritable phénomène qui n’a pas hésité récemment à mettre le feu au poudre dans le peloton. Potentiellement, la distance sur une course si compliquée peut poser un problème quand à sa durabilité. Mais l’américain aura sans doute, le rôle de dynamiteur au sein du peloton afin d’agiter le final.
Si l’on parle de mise à l’écart à cause du coronavirus, on peut tout autant mentionner la Bora Hansgrohe qui emmenera son triple champion du monde, Peter Sagan et Nils Politt en fer de lance sur le Ronde. Le slovaque en préparation jusqu’à présent arrive dans la partie de son calendrier avec des objectifs en tête et annoncé. L’allemand lui transfuge de la Israel Start Up Nation est un coleader qui a tout autant son mot à dire au vue de la forme affichée sans doute plus convaincante que Peto. Un candidat assurément redoutable si les jambes de 2019 sont présentes.
Une équipe agichante sur le papier mais terriblement décevante dans les faits. La EF Education First aligne le vainqueur 2019, Alberto Bettiol qui n’est pour l’heure que l’ombre de lui-même… Abonné aux abandons.
Que penser de Sep Vanmarcke ? Si les résultats sont en mi-teintes, le belge est à ne pas s’y méprendre en forme. Et le leader de la Israel Start-Up Nation a toujours bien figuré dans le final du Ronde.
Mais si l’on regarde les éditions précédentes, Dylan van Baarle est un coureur toujours présent. Le vainqueur de mercredi a obtenu une victoire à la manière après un raid solitaire de 50 bornes. Problème pour le néerlandais des Ineos Grenadiers, il est réduit à reproduire le même schéma et d’arriver en solitaire. S’il faisait partie des coureurs à marquer par Wout van Aert. Sa victoire l’a mis dans une position un peu plus délicate pour le Ronde. Mais les Ineos ont le prodige Thomas Pidcock pour y remédier. Le britannique est la star montante depuis les rangs amateurs où sa progression bien que spectaculaire est linéaire. Dans le final de Milan San Remo, il aura montré qu’il n’était pas avare d’efforts. Prenant en main la descente du podium, avant d’immédiatement tenter de faire le jump sur l’attaque de Stuyven et ne pas compter sur les autres. Le défaut majeur actuellement du british est son placement qui lui coûte de l’énergie en replacement. Mais les monts flandriens imposent une vigilance de tous les instants.
Un problème de placement dont Stefan Küng ne souffre pas. La bête à rouler de la Groupama-FDJ est en démonstration sur les classiques, en étant très souvent en vue dans les groupes de tête. L’épine dans le pied du suisse : son sprint. A l’image de nombre de coureurs, King Küng est réduit à une late attack mais sait-il surprendre dans un exercice où il est attendu ? Gent-Wevelgem a montré que non.
Wout van Aert en interview ciblait deux coureurs sous les radars dont il faut se méfier par leur régularité. Anthony Turgis était le second. Toujours présent dans les Top 10 (15 en vérité) des flandriennes actuellement, le français de la Total Direct Energie est en vue en ce moment. 15e de l’Het Nieuwsblad dans un sprint assez décousue ; 2e de Kuurne-Bruxelles-Kuurne derrière le très rapide Mads Pedersen ; 12e de l’E3 ; 9e de Gent-Wevelgem en ayant loupé le coup par erreur, le français aura animé le final en s’extirpant du groupe de contre (qui avait course perdu) pour aller chercher une placette et 8e d’A Travers les Flandres. Le français est un coureur offensif, malin et rapide. Ce n’est pas étonnant de l’avoir vu prendre la quatrième place l’an passé.
Mais il faudra pour ça se défaire de coureurs rapides, tout autant en vue dernièrement : Tiesj Benoot pour la Team DSM avec une option attaque lointain ou late attack de Soren Kragh Andersen, Michael Matthews pour la Bike Exchange, Matteo Trentin pour la UAE Emirates, Michael Gogl en dynamiteur pour la Qhubeka Assos, Christophe Laporte pour la Cofidis Solutions Crédits, Sonny Colbrelli pour la Bahrain Victorious qui pourra compter sur un Heinrich Haussler vieillissant mais toujours aux avants-postes, Arjen Livyns toujours présents dans les groupes de tête et même un surprenant Warren Barguil plus qu’alaise sur les pavés.
Pronostics
Wout van Aert vainqueur : 4 – 1 % (Winamax)
Florian Sénéchal vainqueur : 20 – 0.15 % (Betclic)
Florian Sénéchal podium : 6.25 – 0.3 % (NetBet)
Yves Lampaert vainqueur : 25 – 0.15 % (Betclic)
Yves Lampaert podium : 7.25 – 0.3 % (NetBet)
Gianni Vermeersch podium : 45 – 0.1 %(NetBet)