Etape 3 Tour de Catalogne 2021 Preview

3753 mètres de dénivelé positif pour 208.1 kilomètres avec en prime une montée sèche au sommet de Vallter 2000. Un col dont le sommet culmine à 2125 mètres.

Annéevainqueurdeuxiemetroisiemequatriemecinquième
2019Adam YatesEgan Bernal +0.00″Dan Martin +0.00″Nairo Quintana +0.00″Miguel Angel Lopez +0.02″
2014Tejay van GarderenRomain Bardet +0.00″Alberto Contador +0.03″Joaquim Rodriguez +0.04″Nairo Quintana +0.05″
2013Nairo QuintanaAlejandro Valverde +0.06″Joaquim Rodriguez +0.06″Bradley Wiggins +0.06″Thibaut Pinot +0.09″

Historiquement, on peut voir que Vallter 2000 s’est disputé entre sud-américain et meilleur puncheur parmi les grimpeurs. Les écarts y sont faibles, personne n’ayant réussi à y faire des différences. En 2013, la montée marquée par le vent de face. Le groupe mené par la Sky n’a été attaqué sérieusement qu’à lors de l’attaque de Jurgen van den Broek à 4 kilomètres de l’arrivée (lorsque de la phase de replat de l’ascension), puis de Tom Danielson à 2 km avant une attaque de Wiggins à la flamme rouge. Mais l’attaque victorieuse de Quintana n’a eu lieu qu’à 300 mètres de la ligne. En 2014, les conditions climatiques étaient dantesques (brouillard, neige et température glaciale : -4°C). En 2019, les trains de la Movistar et de la Sky ont annihilié toute attaque. A 5.4 kilomètres, Bernal suivi de Quintana attaque le groupe dont Valverde avait lâché. Le duo voit le retour d’Adam Yates un peu plus d’un kilomètres plus loin. A la faveur de la portion de replat, Lopez et Martin recolle avant les pourcentages les plus abruptes. Le groupe ne cessera de se contrer et regarder jusqu’au sommet, favorisant le retour à chaque fois d’un Dan Martin au rupteur. Ce dernier lancera le sprint au même endroit que Quintana en 2013 mais sera dépassé par Yates à 150 avant le dernier virage final.

Dès Ripoll, le peloton entame une longue ascension : plus de 43 kilomètres.

Mais le pied de Vallter 2000 est compté à 11.3 kilomètres du sommet pour une pente moyenne d’un peu plus de 7 %.

La première des questions qu’il faut se poser, ce sont les chances des échappées d’aller au bout. Avec un départ si plat, il est aisé pour le peloton de contrôler une échappée et de la filtrer. C’est premièrement, un groupe réduit de coureurs qui devraient constituer la bonne du jour. Avec le maillot de leader sur les épaules de Joao Almeida, la Deceuninck Quick Step est attendue d’ordinaire pour garder la maîtrise du peloton. Mais avec un maillot ne tenant qu’à 0.32 centièmes de Brandon McNulty et globalement qu’en guère plus de 7 secondes sur Steven Kruisjwijk (5), Richie Porte (6) et Adam Yates (7), le leader du GC a tout intérêt à laisser filer l’échappée. Pas moins de trente-sept coureurs se tiennent dans la minute, ce qui laisse un nombre trop dangereux d’hommes au GC pour qu’il n’y ait pas un risque que la DQS prenne le manche du contrôle du peloton. Mais quand bien même, la Ineos Grenadier est sans doute attendue pour prendre le relai avec deux coureurs voire trois si l’on compte Geraint Thomas (8e à 19 secondes). Comme à l’accoutumé, la Movistar devrait être aussi des leur. A domicile, l’équipe espagnole tenante du titre voudra nécessairement montrer le maillot comme elle l’a déjà fait lors de la première étape et replacer ses leaders. Marc Soler pointant à 39 secondes, Alejandro Valverde à 46 secondes et Enric Mas à 51 secondes.

La météo n’est pas sans jouer une légère influence. Si le vent sera léger, il sera de dos. Ce qui invite à l’offensive.

Sur des routes totalement boisées, le vent n’a que peu d’impact. Ce qui explique les mouvements plutôt lointain en 2013 malgré un vent de face.

La partie plus exposée n’intervenant que dans les lacets finaux soit à 2 kilomètres de l’arrivée.

Les INEOS Grenadiers s’affiche en grande favorite pour remporter l’étape, avec plusieurs cartes maîtresses. Richie Porte, Adam Yates et Geraint Thomas sont extrêment bien placé. Le train de la Ineos devrait se mettre en route sur les pentes de l’ascension de Vallter 2000. Afin d’asphyxier au plus les adversaires, d’empêcher toute attaque en imprimant un rythme trop soutenu et d’isoler aux plus les leaders adversaires afin qu’ils ne trouvent pas ou peu d’aide dans le final. G. devrait faire partie de cet étage d’hommes sacrifiés. La forme en début de saison a montré que le gallois est en pic ascendant mais n’est pas au top. Avec un tel collectif, le vainqueur du Tour de France n’aura pas l’occasion d’attaquer comme il l’a fait au pied du Prati di Tivo. La véritable interrogation demeure plutôt sur le rôle qu’aura Richard Carapaz qui fait sa rentrée sur la course catalane. L’équatorian punchy et au tempérament offensif trouve un terrain à sa mesure avec un long col au dessus des 2000 mètres. Mais si sa position au GC, à 52 secondes de Joao Almeida lui permet quelques manoeuvres que ces deux équipiers n’ont pas. Son rôle peut tout autant être réduit à celui d’équipier se sacrifiant. La main d’oeuvre manquant après le sacrifice de Jonathan Castroviejo, Luke Rowe et Rohan Dennis. Deux voies semblent s’ouvrir :

  • soit après le relai de ses trois rouleurs, la Ineos dynamite de loin avec une attaque de Richard Carapaz
  • soit Richard Carapaz est sacrifié pour continuer le tempo avant une attaque d’un des membres du trio

En tout état de cause, Richard Carapaz est voué à s’employer tôt ou se découvrir tôt à la faveur d’une attaque à la Warren Barguil. Au vue du chrono de Yates, le britannique ressemble à une excellente carte qu’il sera compliqué d’aller chercher.

L’équipe la plus à même à faire dérailler le train des britanniques est la Jumbo-Visma. L’équipe vient elle aussi avec un trident à l’image des british et de la Movistar. Steven Kruijswijk à seulement 5 secondes d’Almeida, le néerlandais peut rêver du maillot de leader qu’il convoite en l’absence de Primoz Roglic. Mais si l’équipe affiche un nombre record d’hommes forts sous la minute. Koen Boowman, Robert Gesink et Chris Harper seront réduits au rôle d’équipiers. Ce sont sur les épaules de George Bennett (28e à 51 secondes) et Sepp Kuss (32e à 55 secondes) que la tâche de dynamiter le groupe devrait reposer. Techniquement, la montée correspond mieux aux caractériques de l’américain. Seulement, aura-t-il la permission d’attaquer ? Sans doute que oui, une stratégie qui permettrait à Kruisjwijk de la jouer défensive.

Le coureur le plus sur la défensive sera forcément Joao Almeida. Le coureur de la Deceuninck Quick Step n’espèrera qu’une chose. Que les groupes se neutralisent et que les attaques elles aussi. Si le portugais réussi sa mission de s’accrocher le plus longtemps possible et profite d’un groupe désorganisé. Alors en cas d’arrivée en petit comité de leaders, il est sur le papier le plus rapide et pourrait bénéficier de 10 secondes de bonifications bienvenues. Mais le portugais a montré quelques signes de friabilité sur les pentes du Jebel Hafeet et du Prati di Tivo sur le territoire des frères Yates en leur concédant du temps à chaque fois. Si James Knox à 41 secondes pourrait être sacrifié au côté de son leader. Fausto Masnada a seulement 20 secondes au GC, soit une marge plus importante que sur le UAE Tour pourrait être un plan B efficace en vue de l’enchaînement de deux étapes de montagne qui peuvent être pénalisante pour le leader de l’équipe belge. Un grimpeur de classe lors qu’il a sa carte à jouer en atteste ses Giro chez DQS comme la Androni Gioccateli mais aussi de ses performances sur le Tirreno Adriatico comme du Tour des Alpes.

Bien que Brandon McNulty au GC, l’ascension de Vallter 2000 devrait montrer les lacunes que l’américain des UAE Emirates a encore quand la route s’élève comparé aux autres leaders.

Du Top 10, deux coéquipiers sont dans un mouchoir de poche et pourrait profiter de la cacophonie entre les différentes formations. En effet, les deux leaders de la Bora Hansgrohe : Lennard Kämna (10e à 24 secondes) et Wilco Kelderman (11e à 27 secondes) navigue probablement légèrement sous les radars. Le premier au tempérament plus offensif devrait adorer porter une attaque. Quand le second, qui semble fort bien remis de sa blessure du 17 janvier, devrait attendre patiemment en attendant un sprint réduit où il est l’un des plus rapides.

Afficher trois leaders n’est pas gage de réussite, la Movistar en a souvent fait les frais sur les Grands Tours. Une fois n’est pas coutume, si le nombre est la force des deux autres équipes. L’aspect stratégique autour du trident basque pêche souvent. Bien que Marc Soler et Alejandro Valverde pointent respectivement à 39 et 46 secondes, l’affaire semble entendu qu’Enric Mas est la meilleure chance de victoires. La question est de savoir si le deuxième de la Vuelta 2019 est en suffisamment en forme. Lui qui n’a pour l’heure rien montrerau Tour de la Provence.

Les attentes sont probablement plus grandes vers le dauphin d’un Grand Tour, du dernier Giro d’Italia pour être exact. Si Jai Hindley pointe en compagnie de son coéquipier et compatriote Michael Storer à 1’24 ». Son retard lui offre une liberté de mouvements, beaucoup plus importante que tus les autres leaders cités. Après un travail impressionnant pour Tiesj Benoot à Paris-Nice que ce soit à Chiroubles qu’à la Colmiane où l’autralien est apparu visiblement en forme. Sans nul doute, les meilleurs chances de la Team DSM.

Après sa performance sur le Prati di Tivo où Simon Yates était le seul au niveau de Tadej Pogacar. Le britannique est attendu notamment dans un combat fratricide. Si la montée lui convient tout autant qu’à Adam. Il convient de se demander si Lucas Hamilton, qui partage le leadership au sein de la BikeExchange, n’a pas son mot à dire. Sur un terrain que l’australien maîtrise, il fait partie de ces coureurs rapides au sprint.

Nombre de coureurs en vue en ce début de saison ont tout intérêt à passer à l’offensive. C’est le cas de Hugh Carthy pour la EF Education Nippo, comme de Giulo Ciccone et Kenny Elissonde pour la Trek Segafredo ou même Clément Champoussin pour les AG2R Citröen La Mondiale.

Toujours présents dans le groupe de tête au sommet de Vallter 2000, Nairo Quintana s’affiche une nouvelle fois comme un prétendant sérieux sur un col pour sud américain. A l’offensive avec Egan Bernal en 2019, il s’envolait vers un podium s’il avait d’abord collaboré avant le retour de Yates et si le groupe étaient moins désorganisés. A 1’07 » au GC, le leader de la Arkea Samsic a lui aussi un bon de sortie sur une attaque.

Robert Power de la Qhubeka Assos comme Harold Tejada de la Astana Premier Tech ou Santiago Buitrago de la Bahrain Victorious sont des leaders en formation qu’il convient de laisser mûrir. Quant aux deux leaders de la Israel Start Up Nation, Michael Woods et Dan Martin trouveront des pentes à leur convenance mais pourront-ils suivre le rythme ? J’en doute.

Comment ne pas conclure par le leader de la Groupama-FDJ, Attila Valter qui a laissé son leadership à Sébastian Reichenbach. Seulement il manque quelques chiffres à Valter 1998 pour aller glaner la victoire demain.

PRONOSTICS

Adam Yates vainqueur : 3.2 – 1 % (Winamax)

Hugh Carthy podium : 5 – 0.25 % (Betclic)

Nairo Quintana podium : 5.5 – 0.25 % (Unibet)

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