Une étape d’ouverture gravée dans le marbre du Tour de Catalogne. Une étape ouverte tant le profil s’offre à une explication entre sprinteurs ou une offrande pour les baroudeurs de la première heure. L’historique va en ce sens avec quatre bien qu’on puisse dire cinq sprints sur les sept dernières éditions.
EDition | VAINQUEUR | TYPE DE VICTOIRE | Nombre d’échappée | Spécificité |
---|---|---|---|---|
2019 | Thomas de Gendt | Solitaire | 6 | Départ difficile avec un premier catégorie |
2018 | Álvaro José Hodeg | Sprint | 6 | Profil sans difficulté + vent défavorable |
2017 | Davide Cimolai | Sprint | 4 | Profil similaire à celui de 2020 avec Coll Formic à 55 kilomètres de l’arrivée |
2016 | Nacer Bouhanni | Sprint | 3 | Multiples attaques dans le final |
2015 | Maciej Paterski | Échappée | 3 | Echappée tardive (plus de 50 km) qui comptera jusqu’à 13’15 » |
2014 | Luka Mezgec | Sprint | 2 | Multiples attaques dans le final |
2013 | Gianni Meersman | Sprint réduit | 2 | Montée et descente rythmée de Alt de Collsacreu par la Sky Team |
2012 | Michael Albasini | Échappée | 5 | Première heure de lutte |
L’ECHAPPEE A-T-ELLE UNE CHANCE D’ALLER AU BOUT ?
C’est la question qui se pose légitimement lorsque l’on jete un coup d’oeil à la startlist. Peu d’équipe emmène un sprinteur : Peter Sagan pour la Bora Hansgrohe, Juan Sebastián Molano pour les UAE Team Emirates, Max Kanter pour la Team DSM, Smith Dion pour la BikeExchange, Clément Venturini pour la AG2R Citroën La Mondiale, Reinardt Janse van Rensburg pour la Qhubeka Assos, Daryl Impey pour la Israel Start-up Nation. Rien que de mentionner ces noms et la pauvreté du plateau apparait. C’est pourquoi dans l’esprit collectif, peu d’équipes ont d’intérêt à chasser. A raison, d’ailleurs. Sauf que… Quelques ombres au tableau demeure.
D’abord, le départ qui contrairement à la victoire de Thomas de Gendt ne comporte aucune difficulté avant les Guilleries. Tandis qu’en 2019, un col de première catégorie s’ériger au bout d’une trentaine de kimomètres. En 2015, l’échappée a mis plus d’une heure de lutte avant de se former et comptait jusque 13 minutes d’avance. Un scénario hautement improbable actuellement.
Ensuite, si le départ est plus simple. Cela signifie qu’il est beaucoup plus simple pour les équipes intéressées par un sprint de contrôler l’échappée et de la filtrer en accordant un bon de sortie à peu de coureurs.
Enfin, si malgré tout un trop plein de coureurs intéressés se dégagent. Alors les échappées ont de grande chance d’aller au bout. Les équipes de sprinteurs se résignant. Mais entre en jeu alors, les équipes de leaders qui auront un intérêt au classement général à chasser l’étape.
La bataille pour prendre le large devrait une nouvelle fois être longue. Beaucoup d’équipes ont affiché leur ambition de prendre l’échappée matinale au vue des chances des échappées. Mais certaines équipes comme la Deceuninck Quick Step devrait rallonger la manoeuvre. Avec un sprint intermédiaire à Tossa de Mar à seulement 25,1 kilomètres, les coureurs de Lefevere devraient mettre en route pour que Joao Almeida aille y faire les bonifications. Jusqu’au kilomètre 40, le peloton aura un vent favorable. Dès lors, à seulement 10 kilomètres sera placé le second sprint intermédiaire de la journée. Il faut donc s’attendre à ce que les équipes de leaders bataillent elles-aussi pour les bonifications qui y sont attribués. A l’image du Tour UAE, il n’est pas improbable que la DQS soit de celles-ci. Ce qui favorise une échappée tardive et potentiellement plus facile à contrôler.

Le vent nécessairement pas favorable dans le final n’est pas sans être à l’avantage de la chasse dans les parties ascendantes qui se feront avec un léger vent de face.
La grande chance des sprinteurs, c’est qu’une échappée bien filtrée leur parmettra de franchir les difficultés plus aisément.
Des difficultés longues et roulantes qui avec le vent de face favorise les sprinteurs avec un train moins élevés et surtout des offensives annihilées par le vent.
Sur les éditions passées, les écarts ont parfois fondus drastiquement dans la descente qui suit Montseny. Un schéma tout à fait reproduisible comme en 2017 où l’échappée y a été reprise avec le pied de la dernière difficulté.
Reste le final favorables aux offensives de dernières minutes et qui est marqué à chaque édition par des late attacks pour la grande majorité stoppée. Mais à ce jeu, les équipes de sprinteurs doivent s’employer.
Le Collsacreu es extrêmement roulant mais les écarts peuvent y fondre comme neige au soleil comme en 2013 où sous le train de la Team Sky, l’écart de près de 3 minutes a été combler.
Avant que le peloton ne se scinde dans la descente. Un scénario sans doute moins facilement reproduisible cette fois avec un vent moins favorable.
Si les 10 derniers kilomètres sont souvent marqués par des attaques à cause des nombreux repechos qui offrent un terrain idéal pour les tentatives tardives.

Le dernier kilomètre nécessite un placement constant.

Afin d’aborder en tête, le dernier rond-point situé à 500 mètres de la ligne d’arrivée.

Dans cette optique, il est raisonnable de penser que la Bora Hansgrohe mise sur Peter Sagan. Après un Milan San Remo plus que convaincant, il serait probablement illogique de ne pas rouler vers une victoire d’étape. D’autant que rien ne garantie une bonne place au GC de Kämna. L’équipe allemande est attendue et répondra sans doute présente pour anéantir les chances des échappées.
Toujours en forme en début de saison, Daryl Impey est un habitué des assessits en Catalogne et pourrait profiter du travail de la Bora à laquelle son équipe pourrait se joindre. Auteur de quatre podiums sur la course dont un sur l’étape du jour en 2016. Année marquée par la supériorité de Nacer Bouhanni sur les sprints ici-même. Rarement mal placé à Calella, le sud africain pourrait profiter du faible plateau de sprinteurs pour faire parler sa pointe de vitesse en cas de comité réduit.
Mais il faudra faire face aux nombreuses late attack dont Joey Rosskopf pourrait faire partie. Le coureur de la Rally Cycling a été vu à de nombreuses reprises sur Strava depuis une semaine faire le tour du final. Avec un vent plus favorable dans les 5 derniers kilomètres, un rouleur pourrait se faire la malle et réussir là où Keldermann a échoué il y a quelques années.
Tout en se débarassant des sprinteurs plus polyvalents dont Gianluca Brambilla fait partie. Vainqueur en solitaire à Blausasc, l’italien de la Trek Segafredo arrive en forme avec une équipe boostée par la récente victoire de Jasper Stuyven sur le premier Monument de la saison. Une spirale positive qui devrait porter l’équipe au plus haut et tenter des coups afin d’user les trains présents. Une attaque de Guilo Ciccone dans le final n’est pas à écarter, Brambilla pourrait en profiter pour marquer un peu plus ses adversaires et profiter du travail des autres pour aller glaner une victoire au sprint où la position est primordiale.
PRONOSTICS
Gianluca Brambilla vainqueur : 80 / podium : 20 – 0.15 % (Betclic)
Daryl Impey podium : 3.75 – 0.25 % (Betclic)
Joey Rosskopf vainqueur : 150 – 0.1% (Betclic)