Etape 7 Paris-Nice 2021 Preview

Si le coronavirus a eu raison du week-end de clôture de l’édition précédente. Cette année, les organisateurs étaient préparés. Les Alpes Maritimes se voient confinés les week-ends, ce qui a contraint le maire de Nice, Christian Estrosi a interdire le passage de Paris-Nice dans la ville éponyme.

L’étape du jour est en format raboté de l’étape prévue initialement. Hormis la zone de départ, la quasi-intégralité de l’étape depuis le col de la Sigale est un copier-coller du final de l’étape originelle longue de 166,5 kilomètres. Ce sont donc 119,2 kilomètres reliant Le Broc au sommet de La Colmiane qui attendent le peloton et un dénivelé positif de 3127 mètres, ce qui en fait une journée tout aussi décisive malgré l’absence du col de Vence.
Si l’étape du dimanche est sous un format fixe chaque année. Depuis 2017, la Colmiane s’affiche comme un juge de paix sur Paris-Nice. D’abord, abordé en avant derrière ascension. En 2018, elle signait la victoire de Simon Yates devant Dylan Teuns et les frères Izagirre. Laissant place au Col de Turini, l’année suivant. La Colmiane signe un retour fracassant l’année dernière avec une victoire à la manière de Nairo Quintana devant Tiesj Benoot et Thibaut Pinot.

Le départ à la Gilette ne peut qu’être musclé. Pas certain que de nombreux sprinteurs prolongent le calvaire. Primož Roglič siège avec 41 secondes d’avance sur Maximilian Schachmann et sur les deux coureurs d’Astana (Ion Izagirre et Aleksandr Vlasov). L’assisse est confortable tant le slovène de la Jumbo-Visma paraît intouchable. L’opportunité des échappées est ainsi de fait amplifiée. C’est vers un départ ultra-offensive qu’il faut se pencher. Un élément qui amène à douter quant à leur chance d’aller au bout. Y voir un membre du Top 25 y figurer n’est pas sans y être envisagé. Ce qui placerait naturellement un homme dangereux sous la barre des deux minutes et contraindrait les Killer Wasps à chasser. Mais surtout à trouver des alliés de circonstances, dans la défense d’un podium sur la course au Soleil.

Avec un vent quasi inexistant, la voie est permise à une multitude d’attaques.

Si tel est le cas, alors l’enchainement Col de la Sigale…

… cote de Saint Antonin est plus propice à ce que l’échappée du jour puisse prendre le large.

La descente qui s’en suit permettant de prendre quelques risques et de prendre de l’avance sur un peloton plus mesuré. Mais une fois de plus, le format court de l’étape n’est pas sans influence puisqu’à ce point, seulement un peu plus d’une quarantaine de kilomètres la sépare du pied de la montée finale. Possiblement, les plus puncheurs des coureurs du Top 10 voir du Top 15 pourraient être intéressés par les bonifications du sprint intermédiaire de Tournefort.

Sans surprise, si tant de puncheurs en 2020 et 2018 ont réussi à s’accrocher. C’est que la Colmiane est suffisamment roulante. Située à 6,1 kilomètres de l’arrivée, la bonification à La Roche est une incitation aux attaques, comme Nairo Quintana l’an passé avait su en tirer profit pour s’envoler vers la victoire d’étape. Qui démontre quand même que sur ces pentes régulières, les grimpeurs conservent néanmoins l’avantage sur les premiers cités.

Avec un podium au sein du Top 10 se jouant en 42 secondes, les victoires bonifiées sont les bienvenues. Pourvu de dix secondes au vainqueur d’étape et de trois secondes au premiers franchissant un sprint intermédiaire, la Montée de Colmiane peut offrir trente secondes supplémentaires. Si le leader actuel semble intouchable, la deuxième place de Maximilian Schachmann est potentiellement atteignable, comme en atteste l’édition la 78e édition où l’allemand est apparu friable sur les pentes du sommet de la Colmiane. Les Astana Premier Tech ont un énorme coup à jouer, avec Ion Izagirre à 9 secondes de ce dernier et Aleksandr Vlasov quant à lui à 10. Les espoirs sont permis. Il faudra compter principalement sur l’équipe kazakh pour animer la course et mener la chasse derrière les échappées avant d’entamer une montée émoussante de la Colmiane où un coureur comme Alexey Lutsenko qui pourrait avoir un bon de sortie (pour servir de relai et/ou de plan B pour la victoire d’étape) sera d’une aide précieuse. Seulement, se débarrasser de Primož Roglič semble ardue dans un tel cas où même isolé, le slovène fait figure d’épouvantail et pourrait rafler aisément sa troisième victoire sur cette 79e édition. Ne laissant que les miettes à ses adversaires. En cas d’arrivée en petit comité de leaders, il est assurément le grandissime favori. Tout la question est de savoir dans quelle mesure se contentera-t-il de défendre son maillot. En marquant ses adversaires jusque la ligne d’arrivée pouvant laisser filer quelques petites bonifications au profit de ne pas y ajouter une cassure ? Ou en appliquant l’adage, « la meilleure défense c’est l’attaque » satisfaisant un appétit vorace de victoires ? Les questions demeurent en suspens.

Des coureurs sous les radars parce qu’ayant une marge un peu plus importante peuvent bénéficier d’un bon de sortie sur une attaque plus facilement. Ou du moins peuvent voir une réaction à leur attaque avec un peu plus de latence. Ce qui leur donnerait un avantage dans un final où un groupe peut se regarder. Deux français qui se sont illustrés actuellement sur et en dehors de la Course au Soleil sont en tête de liste.
D’une part, David Gaudu pointant à 1’25 » du vainqueur de la Vuelta 2020. Vainqueur de la Faun-Ardèche Classic. Le leader de la Groupama-FDJ ne fait que grimper dans le standard mondial. Malchanceux sur l’étape de Chiroubles, il a tout de même fini à la 7e place après avoir lâché beaucoup de jus afin de revenir sur le peloton à la suite de sa chute dans la descente du Mont Brouilly. Sur la retenue dans un final marqué par deux murs, l’actuel 5e du classement du meilleur jeune a confié n’avoir pas osé de craintes d’exploser à la suite des efforts concédés. Excellent grimpeur, rapide et punchy, le français des bleu-blanc et rouge a toutes les qualités pour briller au cours de cette étape.
D’autre part, Guillaume Martin pointant à 1’41 ». Toujours en recherche d’une première victoire World Tour, le leader de la Cofidis Solutions Crédits a prouvé maintes fois qu’il n’était pas avare d’efforts. A l’attaque sans cesse, il aura secoué le cocotier dans le final de la veille à 200 mètres de l’arrivée. 3e à Chiroubles, son sprint est loin d’être le meilleur mais son anticipation est sa force. A l’image du Grand Colombier sur le Tour de l’Ain ou d’Orcières-Merlette sur le Tour de France. Un coureur mésestimé à ne surtout pas sous-estimer.

S’il doit y avoir une mention honorable, cette dernière se dirigera vers Lucas Hamilton. Loin des standard de Lewis, l’australien a montré que la forme était présente. Deux fois 6e, le leader de la BikeExchange est en forme. Vainqueur l’an passé sur le Tirreno Adriatico, les attentes sont là autour du jeune coureur qui faisait ses 25 ans, il y a de cela un mois. Avec une petite pointe au sprint et la confiance, tout est permis.

PRONOSTICS

David Gaudu ou Guillaume Martin podium : 2.08 – 1 % (Betclic)

Lucas Hamilton podium : 7 – 0.5 % (Betclic)

Mattia Cattaneo > Dylan van Baarle : 2

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