Etape 4 Tirreno Adriatico 2021 Preview

Après une victoire pour chaque membre du « Rainbow Gang », la course au trident se dirige vers son étape reine. Une étape riche d’enseignements au sujet de Wout van Aert qui sera sous l’œil de tous les observateurs. Combien de temps va-t-il tenir ? Ira-t-il jusqu’au bout en compagnie des leaders ? S’il plie va-t-il rompre ? Tant de questions pour le leader de la Jumbo Visma qui se présente avec un cumul de 20 secondes de bonifications à l’entame d’une arrivée au sommet presque décisive pour le classement général.

148 kilomètres pour 3023 mètres de dénivelé positif, une journée usante mais dont toutes les attentes seront sur le Prati di Tivo.

A l’origine, il ne faisait presque guère de doutes que l’échappée n’aurait que peu de chance d’aller au bout. L’équipe UAE Team Emirates devant avoir un œil sur cette étape pour Tadej Pogacar. L’appétit vorace de Wout van Aert pour les bonifications pouvait être anticipé. Sa victoire lors de la première étape, sans doute moins. Cette dernière a fait basculer le cours des choses et Prati di Tivo s’en retrouve comme une ascension primordiale où les dix secondes de bonifications au sommet sont cruciales. Les adversaires de WVA en ayant plus que besoin et l’équipe de ce dernier désireux de les offrir volontier à l’échappée matinale. D’autant plus crucial que c’est désormais la Team Ineos Grenadiers qui devrait être l’instigatrice majeure de cette étape. Egan Bernal pris dans une chute hier, à 3.2 kilomètres de l’arrivée n’a pu bénéficier de la neutralisation des temps à partir des trois derniers kilomètres. C’est désormais à la 27e place du classement général que le colombien pointe, à 38 secondes du leader. Plus faible dans l’effort individuel, le vainqueur du Tour de France 2019 est contraint de reprendre du temps… beaucoup de temps en montagne.

Le Passo Capannelle pourrait voir le monstrueux train des britanniques se mettre en marche. Sans doute trop loin de l’arrivée mais dans une nouvelle dynamique l’équipe n’est pas sans bousculer ses propres codes. Problème cependant à ce scénario, la montée finale est suffisamment longue pour faire des dégâts.

D’autant que si la descente qui suit est longue. Cette dernière n’est absolument pas technique et ne permettra donc pas de générer des écarts.

Un véritable boulevard à ciel ouvert.

14.6 kilomètres à 7%, loin d’être le plus pentu des cols des Abruzzes.

Le Prati di Tivo offre une majorité de ses pourcentages au dessus des 7% qui permettront à un train bien huilée d’émousser les coéquipiers les plus robustes et d’isoler le plus tôt possible WVA.

La montée se fera vent de face. Fort heureusement, le vent s’est pas fort et aura peu d’influence dans un col majoritairement boisé.

Que ce soit en son pied…

…. qu’en son sommet.

Les portions les plus exposées étant à 4 kilomètres de l’arrivée étant les zones les plus exposées. Fort heureusement, pas de quoi décourager les attaques avant un vent si faible (7.2 km/h).

Après son UAE Tour, Tadej Pogacar est le favori de cette étape. Quand on note le travail de chasse au cours de la deuxième étape dans la montée de Chiusdino, l’équipe pourrait imprimer le même tempo que dans le Jabel Hafet et propulser le vainqueur du Tour 2020 vers la victoire. Mais un obstacle de taille se dresse devant l’équipe émirate : la Ineos Grenadiers. Il n’y a qu’à citer les noms autour d’Egan Bernal pour se rendre compte de la puissance de feu de l’équipe qui a écrasé les cols du Tour de France par le passé. Jonathan Castroviejo, Filippo Ganna et Salvatore Puccio devraient être les premiers grands artificiers d’une chasse et d’un train asphyxiant. Michal Kwiatkowski déjà vu à son avantage sur le Tour de Bessèges devrait prendre la suite. Avant que le travail ne soit achevé par Pavel Sivakov et Geraint Thomas qui ont tous les deux montrés une forme certaine sur la deuxième étape avec un énorme relai de G. pour reprendre Joao Almeida. Lancé le colombien est le meilleur grimpeur du monde, il n’y a juste qu’à se remémorer son ascension de l’Iseran où il a assommé le Tour de France, il y a de cela deux ans. Revenant d’une blessure au dos qui a entaché sa saison 2020, Bernal est de retour au sommet. D’abord, coéquipier de luxe de son coéquipier et compatriote Ivan Sosa sur les pentes du Mont Ventoux menant au Chalet Reynard. Son Trofeo Laigueglia à l’offensive a signé les prémices d’une très belle troisième place au Strade Bianche. Dont il ne faut qu’être à moitié surpris, le colombien ayant commencé sa jeune carrière par le VTT dont il a été multiple médaillé dans les catégories jeunes aux championnats du monde.

S’il est un enseignement du passé, c’est que les pentes du Prati di Tivo, dont les pourcentages n’excèdent pas les 11 % en son pied, ne permet pas vraiment de faire des écarts monstrueux. Il n’y a qu’à voir l’édition de 2013 pour voir qu’un profil comme Michal Kwiatkowski y a concédé que 13 secondes sur Christopher Froome. Le cas Mauro Santambrogio pouvant connaître la même similarité mais étant écarté puisqu’il sera suspendu pour un contrôle positif à l’EPO sur le Giro de la même année. Mais on peut tout autant tiré la même conclusion de l’édition 2012. C’est pourquoi, l’espoir réside pour Wout van Aert. Qui a monté en stage que ce soit l’an passé que cette saison qu’il vole en montagne. La présence et la forme affichée à Tenerife de Tobias Foss sera d’une précieuse aide pour le belge. Il est vrai que le vainqueur du Tour de l’Avenir 2019 a tout d’un très grand et aurait pu être une carte pour la victoire d’étape du côté de la Jumbo-Visma mais le vainqueur de l’étape de Lido di Camaiore sera à protéger coûte que coûte. Ultra résistant sur un relai qu’il aurait pu prolonger jusqu’à l’arrivée d’Orcières-Merlette, plus long relai sur le Grand Colombier faisant exploser Bernal et Martin et s’accrochant sur l’étape non moins mouvementé de La Roche aux Faucons. Le multiple champion du monde de cyclo-cross passe une épreuve test qu’il a à cœur de réussir. Et dont le succès changerait considérablement sa dimension.

Mais s’il est des coureurs dangereux dans un tir groupé de leaders pointant un 20 secondes, c’est Nairo Quintana qu’il convient de nommer en premier lieu. Contraint à l’attaque pour récupérer du temps en vue du contre-la-montre de San Benedetto del Tronto où il perdra avec certitude trop de temps. Si l’on pouvait douter de sa forme en raison de sa double opération aux genoux, le colombien de la Arkea Samsic a rassuré. Aux avants-postes sur le GP Industria & Artigianato, Quintana s’était déjà montré à Blausasc. Moins attentiste ces derniers temps, en début de saison Nairo vole. Bis repetita que l’année passée ? C’est tout à fait possible.

PRONOSTICS

Egan Bernal vainqueur : 4.1 – 0.5 % (PMU)

Wout van Aert podium : 5 – 0.25 % (Unibet)

Quintana Nairo podium : 6 – 0.25 % (Betclic)

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