Fort de sa troisième place sur le chrono de Gien, Primoz Roglic s’installe en première position du côté des prétendants à la victoire finale et confirme sa stature de favori de la course.

Chalon sur Saône – Chiroubles : 188 kilomètres pour un dénivelé positif total de 3540 mètres. 10 difficultés dont 7 répertoriées, une journée clé dans la quête du maillot jaune et de la victoire finale.
QUI POUR COMPOSER L’ECHAPPEE ?
Sur le papier, l’étape peut apparaître comme une occasion en or pour les baroudeurs de s’imposer au sommet de Chiroubles. Seulement, plusieurs petites ombres pointent au tableau pour voir une échappée de costauds partir dès le départ.

Il est à noter que le vent sera défavorable sur le chemin du circuit final (vent de SSO). Mais n’entrera guère en jeu au vue de sa puissance (jusqu’à 7.2 km/h en moyenne).
C’est essentiellement, sur le travail de filtrage qu’il faut se concentrer et savoir quelle équipe à intérêt à chasser. La première qui vient à l’esprit est la Jumbo Visma. Avec Primoz Roglic grand favori de cette édition, l’équipe néerlandaise ne peut se permettre de laisser filer une échappée d’hommes dangereux mais aussi une échappée trop conséquente dont les éléments seraient plus difficiles à faire rentrer dans les rangs. Les étapes de sprint ont été peu dynamitées par le vent, les occasions de bordures étant vouées à l’échec et le contre-la-montre était trop courts pour que de véritables différences ne se fassent. Seulement 3 minutes séparent Stefan Bissegger du 148 e du classement général. C’est d’ailleurs l’équipe de ce dernier qui pourrait être le premier soutien des Killer Wasps. Mais le circuit final avec de véritables aux forts pourcentages ouvrent le champ à nombreux de coureurs appréciant le caractère punchy de ces courtes ascensions. Dès lors, la Team DSM pour Tiesj Benoot, les Astana Premier Tech pour Aleksandr Vlasov, les Bora Hansgrohe pour Maximilian Schachmann, dans une moindre mesure les Groupama-FDJ pour David Gaudu ainsi que les UAE Team Emirates et les Ineos Grenadiers peuvent venir en aide s’ils ne sont pas représentées à l’avant.
Le circuit final offre maintes possibilités de prendre la poudre d’escampette qu’il est peu probable que l’échappée matinale soit la bonne échappée du jour.

Deux doubles ascensions du Mont Brouilly et du Col de Chiroubles qui devraient assurément voir du mouvement.
Le Mont Brouilly n’a été visé qu’à l’occasion de trois éditions passées de Paris-Nice. Dernière difficulté presque escamotée en 2014 avant de descendre pour un sprint dans Belleville. La montée n’a servi de lieu d’arrivée d’à deux occasions. Du moins, c’était l’ambition en 2016. Jusqu’à ce que l’étape 4 soit arrêtée en cours de route et annulée, à cause de la neige. Qu’à cela ne tienne, en 2017 les organisateurs sont revenus sur place pour un contre-la-montre dont tous les aficionados se souviendront avec la victoire de Julian Alaphilippe sur Alberto Contador. Malheureusement, aucun replay n’étant disponible dudit chrono. La vidéo ci-dessus servira aux plus profanes pour se faire une idée du caractère punchy et casse-pattes de la montée. La vidéo ci-dessous commençant par ladite montée afin de se faire une idée précise de comment elle se passe en course.
Le Mont Brouilly est une montée courte mais en escalier. 3.1 kilomètres à 8.2 % et des pentes maximales à 15.4 %. A l’image du circuit, les routes n’y sont guère large. Ce qui incite à être d’autant plus vigilant et à l’avant du peloton. Le premier passage au sommet est situé à 65.8 kilomètres de l’arrivée, ce qui le place un peu loin pour y voir toute action. Le second passage, lui est plus intéressant avec seulement 20 kilomètres à parcourir.


Le pied de la descente est vraiment peu large, ce qui dans une course de mouvement est propice aux cassures.

Le problème majeure dans une attaque dans le Mont Brouilly réside dans le fait que les routes qui séparent son sommet du pied du Col de Chiroubles sont plus larges donc plus favorables à un groupe de chasse.

C’est très probablement vers la dernière difficulté que tous les yeux se tourneront. Des bonifications y sont allouées à 48 kilomètres de l’arrivée. On peut douter qu’elles y soient disputées si l’échappée n’est pas reprise avant. Mais surtout à seulement 3 kilomètres du sommet, les organisateurs ont donc tout fait pour qu’un véritable feu d’artifice ait lieu.
La montée commence par le Mur de la grosse pierre, un passage de 700 mètres à 14.5 % et des pentes maximales à pas moins de 20 %.

Sur des routes étroites, le placement y est capital.
L’autre partie, la plus intéressante pour les leaders est le segment ci-dessus. 1.2 kilomètres à 9.6 % en font une section particulièrement exigeante. C’est en son sommet que les bonifications seront attribuées.

Et les routes y sont encore plus étroites, ce qui n’est pas sans donner une prime aux attaquants.

Qui auront qui plus est un léger vent favorable. A peine 8 km/h, mais on le sait avoir un vent de dos même presque nul incite aux attaques.
La fin de course est fournie de gradients moins élevée que précédemment mais tout aussi exigeant.

La première partie toujours sur des routes étroites n’offre guère un véritable panorama favorable à une chance. Le visuel y est réduit par la végétation et les routes tortueuses.

C’est seulement à la flamme rouge que les coureurs devraient trouver une route plus large.
Une étape somme toute difficile à contrôler mais qui scie parfaitement aux qualités de Primoz Roglic. Le défi pour la Jumbo Visma sera de réussir à contrôler l’incontrôlable dans un circuit qui favorise indubitablement les offensives. L’équipe sortant de stage en altitude à Ténérife semble être au top. Roglic est au rendez-vous mais à la fois Steven Kruijswijk et George Bennett qui pourtant a chuté lourdement la veille ont montré de très bonnes jambes sur le contre-la-montre de Gien. Le train de la Jumbo doit être suffisamment soutenu pour annihiler toute attaque. Si tel est le cas, le scénario déjà vu du Tour de l’Ain l’an passé devrait se reproduire avec un ogre slovène finissant le travail. On le sait sur ce genre d’arrivée en petit comité, Roglic est un des meilleurs coureurs du monde. Il n’y a qu’à river son œil que ce soit au Grand Colombier, à Orcières-Merlette ou à Suances pour s’en convaincre.
Le vainqueur sortant de la Vuelta est assurément le nom qu’il faut cocher pour cette étape mais pas seulement. Les routes sont si escarpées et si explosives que les mouvements y sont favorisés. S’il n’avait pas déçu dans le chemin de la crépinière lors du chrono où il n’a pas semblé si aérien et explosif que ça, Maximilian Schachmann serait à logique comme chez les bookmakers, le grand favori derrière Roglic.
Après les David Gaudu, Tiesj Benoot, Dylan Teuns, Ben O’Connor est le premier homme qui semble venir à l’esprit. D’une part grâce à son caractère offensif, remarqué l’an passé. Un goût de l’offensive qu’il a répété que ce soit sur le Tour de la Provence que le Tour du Var où il a semblé en jambes. 7e à Fayence font de lui un nom que l’on doit nommé quand on repense à l’arrivée punchy du sud de la France. Après un contre-la-montre décevant de Bob Jungels, les AG2R Citroën La Mondiale sont moins dangereux au classement général. Le transfuge a sa carte et un bon de sortie plus favorable que les autres leaders mentionnés puisqu’à 1’01 » de Bissegger. Et aura pour autre avantage de bénéficier du conseil des régionaux de l’étape dans son équipe.
Avec un Tao Geoghegan Hart qui ne semble pas le plus en jambe et moins bien positionné, les Ineos Grenadiers pourrait être contraint à l’offensive. L’équipe se réinventant, cela ne serait pas surprenant. A la fois, Van Baarle et De Plus sont les mieux placés au Général. Si Tao est contraint au mouvement pour se replacer. Le néeerlandais et le belge ne sont pas en reste lorsque l’on parle de terrains punchy. Si les britanniques sont aussi offensifs, ils ont la main d’œuvre pour à la fois dynamiter la course mais aussi jouer un grand jeu d’équipe.
PRONOSTICS
Primoz Roglic vainqueur : 2.55 – 0.5 % (Unibet)
Ben O’Connor gagnant/placé : 45 – 0.25% (PMU)
Miser en gagnant/placé sur PMU revient à un podium à 12
Dylan van Baarle ou Laurens De Plus podium : 23.86 – 0.25% (Unibet)
prendre les cotes de 35 pour LDP et de 75 pour DVB
