Etape 2 Tour des Alpes Maritimes et du Haut Var 2021 Preview

Fayence – Fayence : 177,47 kilomètres pour 3090 mètres de dénivelé positif. Une nouvelle occasion pour les puncheurs de faire la nique au peloton de grimpeurs sur le Tour 06 – 83.

Profil Étape 2 du Tour des Alpes-Maritimes et du Haut Var ©️ Groupe Nice-Matin

Si Draguignan est inscrite dans le patrimoine du Tour du Haut Var (sous son ancienne appellation). Fayence est depuis la décennie passée, un classique des courses du Sud-Est où Paris-Nice et le Tour des Alpes Maritimes et du Haut Var se partagent les cinq arrivées qui y ont eu lieu depuis 2009.

Long de 20 kilomètres, le col de Mons sera la plus longue difficulté de la journée. Mais n’aura que peu d’impacts si ce n’est aucun. La montée trop douce (3% de moyenne) ne permettant pas de faire un écrémage suffisant et son sommet situé trop loin de l’arrivée (un peu plus de 91 kilomètres) n’incitant pas aux mouvements.

La course devrait naturellement se jouer sur le circuit final. Deux boucles de 33 kilomètres où les coureurs seront confrontés au Mur de Fayence par deux fois dont une première à 34 kilomètres. Une distance qui peut favoriser les tentatives d’attaques lointaines.

Multimodèle météo à Fayence ©️ Meteoblue

Avec un vent d’Est léger, la météo devrait être des plus clémentes. Une douzaine de degré et un soleil rayonnant, le temps ne devrait pas jouer un rôle important en ne favorisant pas un final dynamité par des coups de trafalgar. D’autant que les Israël Start-Up Nation devraient veiller au grain. Avec Michael Woods et Dan Martin, l’équipe a deux des meilleures cartes à jouer pour le final du jour. Le canadien vainqueur à Saturnia après une attaque victorieuse dans le Poggio Murella (1.6 km à 10.8%), a une arrivée qui lui convient parfaitement. 3e de la Flèche Wallonne en ayant porter la première attaque à 200 mètres de la ligne d’arrivée (2min15 de la vidéo ci-dessous), Rusty Woods affectionne les pourcentages excécrables. Indubitablement, quand on parle du Mur de Huy, son coéquipier irlandais est le coureur présent sur le Tour des Alpes Maritimes et du Haut Var qui y a le plus beau palmarès : dix Top 6 en dix participations finies (c’est-à-dire sans abandon) dont deux places de 2 derrière Alejandro Valverde et une place de trois derrière les deux meilleurs puncheurs de ce siècle : « Bala » et Julian Alaphilippe. Dan Martin ayant retrouvé de sa superbe au cours de La Vuelta a Espana passée après une année 2019 plutôt décevante. L’arrivée de Cullera (2 km à 8%) au Tour de la Communauté de Valence ayant signé les prémices d’un retour au sommet pour celui qui s’était vu triompher au sommet du Mûr-de-Bretagne (1 km à 7.4%) sur le Tour de France 2018.

Après la démonstration du train des Ineos Grenadiers dans la Montée de Gourdon, il ne serait pas étonnant de revoir les britanniques aux commandes pour mettre en orbite soit Jhonatan Narvaez si les jambes répondent mieux que la veille. Le colombien 2e derrière Andrea Bagioli à Sogliano al Rubicone a démontré plus d’une fois ses qualités de puncheurs sur ce type de final. Porteur d’attaques tranchantes dans la cote de Cheratte (1 km à 8.4%) ou dans la cote de Beffe (1.6 km à 8.7%). Des qualités déjà vu à Burgos en 2019. Soit Thomas Pidcock qui avec son gabarit léger aime ce genre de rampes abruptes. Pour l’illustrer, le britannique a cumulé un temps de 5’03 » sur le pont du mondial d’Ostende proposant une pente à 21%. Signant en conséquence le meilleur temps devant un Mathieu van der Poel désinvolte. Une affection pour les forts pourcentages qui n’a rien de bien étonnant pour celui qui s’est imposé à la Planche des Belles Filles au Tour d’Alsace 2019 ou qui a bien figuré à Whinlatter Pass. Doté qui plus est d’une certaine pointe de vitesse au sprint, le replat au sommet lui est tout autant favorable.

Malheureux sur la première montée du Gourdon, Tao Geoghegan Hart a goûté au goudron. Cependant, la chute est rapportée comme mineure. Une aubaine pour le vainqueur du Giro d’Italia sortant qui y avait montré de belles dispositions à Monselice sur les pentes du Caline (2 km à 9.9 %) suivant l’attaque du puncheur Ruben Guerreiro. Dans une arrivée qui pourrait être bonifiée avec des petits groupes au compte-goutte, TGH pourrait refaire un peu du retard non rédhibitoire (14 secondes) de la première étape avant l’étape fatidique. Et si aucune des options pré-citées ne répondent présentes, Geraint Thomas et Pavel Sivakov peuvent l’un comme l’autre faire office de plan B. Cependant, le gallois a pour habitude de performer plutôt vers mi-juin avec ses objectifs sur le Tour de France. Mise à la planche dans le final de la veille, tout comme dans le final de Bellegarde à l’Etoile de Bessèges. Là où le franco-russe paraissait plus à la peine à l’arrivée à Gourdon (14s sur la vidéo ci-dessous) contrairement à un Tao plus décontracté (20s).

Plaçant quatre coureurs dans le Top 10 du jour et en prenant à son compte la chasse de Quentin Pacher dans les cinq derniers kilomètres de la montée finale de Gourdon, la Groupama-FDJ ne devrait elle aussi pas avoir envie de laisser filer l’étape. 3e du jour et 11e de la Flèche Wallonne 2020, Valentin Madouas pourrait être un client sur l’arrivée au Mur de Fayence.

Mais il faudra compter aussi sur David Gaudu, 9e de la Flèche Wallonne 2017 qui a posé son dévolu sur l’arrivée à Fayence. En préparation pour la Flèche Wallonne, le vainqueur de Romont en Romandie (1 km à 8%) a toutes les qualités pour décrocher une victoire sur cette deuxième étape.

Évidemment, il faudra compter sur les Trek-Segafredo qui pourrait doubler la mise avec Bauke Mollema vainqueur la veille. Il n’est pas sans rappeler que le néerlandais est gardien de pas moins de six Top 10 en dix participations au Mur de Huy (neuf Flèche Wallonne et étape 3 du Tour de France 2015). Mais l’équipe américaine peut aussi compter sur Guilio Ciccone qui ne peut qu’être pris au sérieux après sa formidable deuxième place à Manosque et sa 5e place à Gourdon.

Avec tant d’équipes World Tour, la main d’œuvre est fournie pour dompter le peloton et annihiler les chances des fuyards. Quand bien même des équipes comme AG2R Citroën La Mondiale tenterait de lancer quelques attaques dans le dernier tour.

La bataille de positionnement devrait avoir lieu peu avant 6 kilomètres de l’arrivée puisque les routes rétréciront par endroit avant des enchaînements de ronds-points.

A 5.5 kilomètres du but, un premier carrefour giratoire qu’il faudrait mieux passer à gauche.

Une bataille pour tenir les rangs avant un virage à gauche pour rejoindre Fayence.

De grands bouts droits où la nervosité sera ambiante et où les risques de chute seront intensifiés : raison de plus pour être à l’avant.

Un nouveau rond-point à 4 kilomètres du but : passage à droite primordial.

A 500 mètres de la flamme rouge, le dernier rond point de la journée à passer par la gauche et le morceau le plus difficile de dressera devant le peloton.

https://veloviewer.com/segments/946500

En tournant à droite, le peloton à la flamme rouge entamera le Mur de Fayence qui se passe en pallier.

Dont la distance, les pourcentages (maximum et moyen) et les 100 derniers mètres plus plats rappellent à raison le Mur de Huy.

https://veloviewer.com/segments/9321805

Une première entame qui devrait voir les meilleurs commencer à se battre pour être dans les 10 premiers du groupe.

Près de 400 mètres à 7.4% où les pourcentages restent forts en s’adousissant avant de tomber sur le Chemin du Terme qui signe les pourcentages les plus élevés du Mur.

Un maximum à 21% en tournant vers l’Eglise de Fayence. 400 mètres à 14% qui se font en apnée.

La course se gagne en virant en tête à l’épingle à cheveux menant au Boulevard de Tourrettes pour rejoindre la Place Léon Roux.

L’arrivée du jour sera la même que lors de l’édition 2012. Un dernier kilomètre à revoir au timecode : 18min51.

Une arrivée différente sur les éditions de Paris-Nice 2017 remporté par Simon Yates et 2014 qui avait vu la chute d’Alexis Vuillemoz dans l’extension au sommet où les coureurs, au lieu de filer tout droit vers la Place Léon Roux, tournaient à droite dans une nouvelle épingle à cheveux en direction de l’Avenue René Cassin.

L’attaque de Richie Porte à l’entrée du Chemin du Terme démontre qu’il est nécessaire de ne pas anticiper trop tôt. De crainte de se retrouver comme Julien Simon en 2012 à l’arrêt à 200 mètres du but.

L’attaque d’Alexis Vuillemoz dans la première rampe démontre quant à elle qu’il est sans doute optimiste d’anticiper si tôt et de profiter, si ce n’est d’un travail d’équipe (où en surnombre les coéquipiers peuvent juguler les attaques ou imprimer un faux tempo), d’un groupe qui se regarde.

Les spécialistes du Mur de Huy attendus ?

Jumeau français du célèbre Mur belge, le Mur de Fayence devrait faire la part belle à une joute entre les spécialistes de la classique ardennaise.
Les coureurs, comme Jakob Fuglsang qui a failli y triompher en 2019 battu d’un rien par Julian Alaphilippe, mettront sans doute un point d’honneur à bien y figurer. Une excellente occasion pour le danois de se tester avant d’aborder sa campagne de classiques. Nul doute que le placement sera bon avec l’armada des Astana Premier Tech.

Seulement le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège 2019 dit avoir une préparation moins importante que les années passées. Comment ne pas voir Dan Martin ne pas titiller les premières places tant le Mur de Fayence ressemble à son homologue hutois ?

Et si on devait parier ?

🥇 Dan Martin
Un Top 5 presque inévitable ? Une victoire à 15 alléchante, un podium à 4.5 par le biais du each/way appréciable.
🥈 David Gaudu
Ne pas décrocher un accessit pour celui qui pourrait accrocher le Mur de Huy à son palmarès serait une déception ? Un grand requiem qui donnerait le « la » en vue des étapes de La Fosse aux Loups mais surtout du Mûr de Bretagne sur le prochain Tour de France. Le panache du jeunot qui a osé attaqué Valverde à 250 m sur sa première montée de Huy est à 12 pour un podium à 4.
🥉 Tom Pidcock
A l’attaque sur les pentes de la montée de Gourdon, le jeune phénomène applique sa philosophie : celle d’un cyclisme offensif. Une philosophie que l’équipe tend à reproduire depuis le dernier Giro. Sur une étape moins exigeante et dans un final où il faut voler, le british peut déjà éclabousser de toute sa classe le peloton World Tour. Le podium est à 9.25 par le jeu du each way et qui sait une victoire à 34 pour une petite surprise ?

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