Cassis – Manosque : 170,6 kilomètres pour 2403 mètres de dénivelé positif. Au lendemain de la première étape remportée par Davide Ballerini (Deceuninck Quick Step), le peloton professionnel retrouve Manosque qu’il n’avait plus fréquenté depuis Paris – Nice 2007. Sur les onze arrivées au cours de l’histoire, la dernière remonte à pas loin de deux décennies en arrière et la victoire de Yaroslav Popovich, parti à neuf kilomètres de l’arrivée et seul rescapé de la bonne échappée.

Une inspiration pour les late attackers ? Une source de motivation pour les baroudeurs ? Ou un espoir tant pour les puncheurs, que les sprinteurs et même les grimpeurs ? Le circuit final est ouvert à toutes les éventualités.
A l’instar de la veille, le départ sera musclé. Dès le départ réel, les coureurs aborderont le sommet du Pas de Belle Fille pour grimper le Pas d’Oullier. Un départ à 5.6 % sur 3.32 kilomètres qui devrait voir une échappée comme la veille se former rapidement.

Le problème majeur pour les fuyards résident dans le double fait que la Deceuninck Quick Step possède le maillot de leader sur les épaules de son sprinteur italien et les ambitions du champion du monde, Julian Alaphilippe qui garde un œil sur le final.

D’autant que l’équipe Groupama-FDJ, sur qui a reposé la majorité du poids de la course la veille et qui a une arrivée où Arnaud Demare peut sur le papier bien figuré, a annoncé ne pas prendre la chasse à son compte. La DQS devrait donc trouver des alliés de circonstances plutôt du côté des équipes UAE Team Emirates et Lotto Soudal majoritairement.

La course devrait ainsi avoir lieu sur le circuit final autour de Manosque.

Le Col de la Mort d’Imbert pourrait voir les premières escarmouches. Cependant avec un sommet situé à 34,1 kilomètres de l’arrivée, toute tentative semble optimiste si ce n’est vouée à l’échec.

Le Col de Montfuron devrait sans doute nettement plus inspiré les velléités au sein du peloton. Avec un sommet situé à 16,9 kilomètres de l’arrivée, l’endroit semble idéal pour éviter au minima un sprint réduit. D’autant qu’en son sommet, 8-5 et 2 secondes de bonifications sont attribuées. Là où le col précédent n’offrait aucune bonification si ce n’est en son pied sur le premier passage de la ligne d’arrivée (soit à 39,6 kilomètres du but). Le col connu aussi sous la dénomination de la montée de Saint Martin les Eaux a de quoi inspirer les candidats au Général par le biais des bonifications, dont le cumul avec celles de l’arrivée (10-6-4 aux trois premiers) offre un crédit intéressant pour les grimpeurs patentés avant l’étape du Mont Ventoux le lendemain.

L’entreprise pourrait être vaine ou ressembler à un coup d’épée dans l’eau. Les routes autour de Manosque offrent un terrain de chasse favorable à un peloton organisé et nombre sont les équipes pouvant prétendre à la victoire d’étape. Si des équipes comme la Lotto Soudal pourrait tenter de refaire le même coup qu’à Bessèges, d’autres devraient s’organiser pour faire briller leurs sprinteurs les plus polyvalents voire leurs puncheurs.

Les trois derniers kilomètres font placer à un sprint en bosse en trois temps.

Une première section de 1,27 kilomètres à 4,2 %. Trois dos d’âne, un à l’entrée et deux en toute fin de secteur à l’approche d’un rond point qu’il faudra passer par la gauche.

S’en suit 600 mètres de replat avec encore une fois foule de cassis (3) et surtout des terres pleins centraux qui devrait allongé le peloton puisqu’ils se passent par la droite de la route. Ce qui devrait accentuer la bataille de position.

Un virage à droite pour rejoindre la dernière partie grimpante. Attention l’embranchement est pavé, gare aux pavés humides.

1,1 kilomètres à 3,8 %, sur le papier rien d’insurmontable pour certains sprinteurs. Un dernier virage à droite à 700 mètres de la ligne d’arrivée.

A 300 mètres de la ligne d’arrivée, deux terres pleins centraux encore où la voie de droite est la plus courte.

Pour un sprint en faut plat où il faudra faire preuve de puissance pour s’imposer.

Niveau météo, le vent ne devrait avoir que peu d’impacts, si ce n’est qu’il devrait être de face sur le retour vers Manosque dans la descente. Ce qui devrait décourager les plus vaillants suivant la sélection opérée dans le Col de Montfuron.

Les coureurs au départ devrait échapper à la pluie, mais non au froid. Petit bémol autour de Manosque où des risques d’averses peuvent être présents suivant la moyenne horaire.
Arnaud Demare parmi les favoris ?
A l’aube du départ de la première étape, le champion de France apparaissait comme le gros candidat à la victoire d’étape à Manosque. Mais après avoir été lâché la veille dans la Montée du Brûlat et avoir été battu par Davide Ballerini dans un sprint vent de France, on peut raisonnablement émettre des doutes pour les capacités du frenchie à aller s’imposer dans une arrivée qui a vu en 2007 puncheurs (Samuel Sanchez, Davide Rebellin ou Joaquim Rodriguez) et sprinteurs (Francisco Ventoso ou) Samuel Dumoulin) figurer dans le Top 10.
Avec la perte de temps de Tim Wellens, les espoirs d’une victoire au classement général semble envolés. Mais la Lotto Soudal a fait montre de tactique jusqu’à présent. Bien placé pourtant à l’entame des kilomètres finaux, l’équipe belge a subit la cassure au sein du peloton. Les conditions difficiles parlent pour les belges. Mais c’est sans doute le lieu qui parle le mieux à Philippe Gilbert. Sur ces terres d’entrainement, le belge aime à s’entrainer dans les cols du coin. Détenteur des KOM environnants comme le col de la Mort d’Imbert. Le final technique peut lui convenir comme les journées difficiles. Si les chaines Wellens le libère, le fauve peut être lâché.
Et si on devait parier ?
🥇 Philippe Gilbert
Une victoire à 80, un podium à 22 comment ne pas dire non à un coureur qui connait ses routes par cœur. Les conditions difficiles l’affectent et la forme est là comme le démontre Bessèges. Une étape à gros coups avant une étape plus formater ?
🥈 Clément Venturini
Fort dans le peu de sous-bois auxquels il a participé, le sprinteur au petit gabarit de la AG2R Citroen La Mondial est toujours en forme en début de saison dû à son hiver. Sa 4e place à l’arrivée à Six Fours les Plages en témoigne. Fort dans le placement, l’arrivée est taillée pour lui. Un podium à 6 pour une carte sprinteur polyvalent crédible.
🥉 Julien Simon
6e à Suances, 8e à Sabinanigo sur la Vuelta 2020, l’arrivée est taillé pour le coureur de Total Direct Energie. Sa cote podium à 40 pour un gros coup qui en vaut la peine.