
Un Tour Down Under annulé mais remplacé par le Santos Festival of Cycling réservé aux seuls coureurs australiens. Une Volta a la Comunitat Valenciana qui devait avoir lieu le 7 février mais dont l’organisation est pour l’heure reportée à une date inconnue. Des mesures sanitaires à venir en France et partout en Europe. L’ombre du printemps 2020 plane au dessus de la tête du peloton professionnel. Le nouveau variant du Covid-19 menaçant chaque organisation. C’est dans ce climat délétère que la saison européenne va s’ouvrir dans le Grand Prix La Marseillaise, première manche de la Coupe de France et traditionnelle course d’ouverture sur le territoire français. Une course qui voit son maintien avec les annonces de Jean Castex, vendredi soir. Attention cependant, le monde du cyclisme professionnel marche sur des œufs et rien ne garantie que les prochaines courses échappent au joug du coronavirus.

Un parcours de La Marseillaise classique. Avec les traditionnelles difficultés des Termes, du Pas de la Couelle, du Plateau de la Sainte-Baume, du Col de l’Espigoulier, des Bastides, de la Route des Crêtes et du Col de la Gineste. A ceci près que la 42e édition est longue de 171 kilomètres soit un ajout de 26 kilomètres avec une boucle à effectuer autour de Fuveau. Les organisateurs désireux de redorer le blason perdu de la course d’ouverture depuis la prédominance du peloton dans l’hémisphère sud au moins de janvier, en se rapprochant des distances des semi-classiques printanières.
Un rallongement du parcours inopportun
Le rallongement de la distance du Grand Prix est loin de faire l’unanimité au sein du peloton, à raison. Placé en début de parcours, il ne changera pas la donne tactique de la fin de course où la course devrait comme sur les éditions précédentes se décanter dans les deux dernières difficultés. Un changement qui devrait s’opérer principalement par le biais de la fatigue des organismes. Rares sont les courses usantes de plus de 150 kilomètres à la reprise de la saison.

Une fatigue d’autant plus marquée par les conditions météorologiques prévues dimanche dans le sud de la France. Un vent fort d’une trentaine de kilomètres par heure soufflant de face dans les deux dernières difficultés et trois/quarts face dans les 3 derniers kilomètres.

A l’instar de l’édition précédente, la route des crêtes se présente comme l’un des deux juges de paix de la course. En 2020, c’est ici que le peloton a fait la jonction avec les échappées avant que les hommes forts ne réussissent à s’en extraire.

4.1 kilomètres à 7,5%, la route des crêtes est la plus dure difficulté de la journée. Rien d’étonnant donc d’y voir le plus gros écrémage. Monté en 2018 à près de 23km/h par le groupe qui se disputera la gagne, c’est la difficulté idéale pour mettre les sprinteurs hors jeu. Une opération sans doute compliquée cette année de par la puissance et la direction du vent, véritablement défavorables aux attaques. Permettant dès lors une montée au train et aux sprinteurs de rétrograder au fur et à mesure de la montée.

La descente vers Cassis est courte, peu technique et rapide (approximativement un peu plus de 3 minutes).

7.4 kilomètres à 3.1%, rien de bien méchant. Mais sur les dernières années, c’est l’endroit préféré des puncheurs/grimpeurs pour tenter d’éliminer les hommes les plus rapides du peloton. Une montée sur le Tour de La Provence en 2017 à 37.6 km/h par Mattia Cataneo. D’autant qu’il ne reste guère qu’une dizaine de kilomètres pour rallier Marseille dont la majorité du parcours est en descente. Un écart qui peut tantôt tout de même se combler lorsque le vent souffle et que le peloton est en chasse comme en 2019 où Anthony Turgis accompagné de Romain Combaud comptaient encore 2 minutes d’avance dans le col de la Gineste sur le peloton mal organisé qui finira à 23 secondes des deux échappées matinaux à l’arrivée dans la cité phocéenne. Tantôt ne pas se combler comme l’an passé où les relais au sein du groupe de chasse étaient coupés par les AG2R et n’étaient pu assurés par les Cofidis Solution Crédit qui avaient roulé pour placer Jesus Herrada avec le trio de tête. Et ce malgré un écart de 15 secondes au sommet de la Gineste.

Sans l’ombre d’un doute, la ligne droite finale après un dernier rond-point à 2 kilomètres de la ligne d’arrivée offre un billard pour les hommes les plus rapides. Mais aussi une ligne de mire visuelle pour un peloton en chasse des derniers fuyards.
Un plateau plus relevé pour une course plus attrayante ?
https://www.directvelo.com/actualite/86286/grand-prix-la-marseillaise-les-partants
C’est sans doute l’élément qui saute aux yeux lorsque l’on regarde la startlist. Avec des grands noms bien entourés, à l’image de Matteo Trentin et sa chasse gardée chez UAE-Team Emirates, des Lotto Soudal avec Philippe Gilbert (récent papa), Tim Wellens et John Degenkolb en tête d’affiche, d’une équipe Total Direct Energie hétérogène pouvant peser sur la course à tous les étages. Les trois équipes sur qui devraient reposer le poids de la course afin d’emmener au mieux leurs sprinteurs. Avec de telles armadas et un tel mistral, la tache des grimpeurs et des puncheurs semblent ardues pour faire la nique au peloton. C’est pourquoi, la résurgence des sprinteurs n’en est que plus favorisée.
Les débuts de saison signent souvent beaucoup d’incertitudes quant à la forme des uns et des autres. Il s’agit d’être prêt à démarrer la saison avec une solide base de foncier mais de ne pas être en forme trop tôt de peur d’aborder la saison des classiques en ayant passer son pic de forme.
A ce titre, parmi les équipes qui semblent aller sur un va-tout de leur sprinteur, la B&B Hôtels p/b KTM a un bon train pour concurrencer les équipes World Tour. Bryan Coquard qui selon ses propres mots, et avec l’expérience, a l’habitude d’être en forme à l’ouverture de chaque saison. A l’image de ses victoires en 2016 et 2019 lors de ses courses de reprise sur les premières étapes de l’Etoile de Bessèges ou même ses accessits au Moyen-Orient en 2017.
J’arrive à vite remettre en route et à directement retrouver un bon niveau. Je suis assidu à l’entraînement, ça paie directement.
https://www.directvelo.com/actualite/86272/bryan-coquard-l-impression-d-avoir-retrouve-mon-meilleur-niveau
Cyril Barthe et Jonathan Hivert (vainqueur ici-même en 2010) auront la tâche d’emmener au mieux le Coq dans la dernière ligne droite. D’autant que le vent est l’atout du sprinteur passe-partout qui a eu l’habitude de commencer ses saisons amateures par les plages vendéennes marquées par son vent marins.
Et si on devait parier ?
🥇 Bryan Coquard
Sans doute le meilleur gage parmi les sprinteurs d’un E/W bien côté où la victoire est aux alentours de 17 et donc un podium à 5
🥈 Alexys Brunel
La Groupama-FDJ affiche une belle équipe capable du pire comme du meilleur. Parmi les hommes qui en amateur ont eu l’habitude de se mettre en route vite, le français est un bel exemple. Sa victoire sur l’étoile de Bessèges l’an passé en est une démonstration formidable. Véritable rouleur, tenter le baroude pourrait être la clé de sa victoire (34) ou d’une place (9.25) qui le rassurerait quant à ses possibilités de rester chez les professionnels après 2021 (date de la fin de son contrat).
🥉 Kenneth Van Roy
Parmi les Pro-Conti, les équipes belges ont bien souvent des coureurs en forme très tôt dans la saison. Le vent, facteur d’une course durci est à l’avantage des hommes du plat pays. Van Roy en guise de sprinteurs surprises pour une belle cote placé (49.5) en est la parfaite illustration.