Rares sont les étapes qui ne profitent pas d’un final mouvementé : l’arrivée à Suances en fait partie. Après un déclassement de Sam Bennett sur l’arrivée remporté aisément la veille, la Deceuninck Quick Step pourrait avoir l’envie de rectifier le tir dans une arrivée où elle peut l’emporter avec nombre de coureurs différents.

Sans grande difficulté, l’étape du jour est, tout de même, contrairement aux apparences plutôt vallonnée. Avec un cumul de 2254 mètres de dénivelé positif, la journée est plus casse pattes que le profil ne le laisse penser. Cependant, rien vraiment d’insurmontable pour les purs sprinteurs… du moins jusqu’au final.

Si les 10 premiers kilomètres sont totalement plats, l’enchainement des deux bosses de El Pontarròn et Liendo devraient permettre à la bonne échappée de se dégager et c’est un groupe sans doute de gros rouleurs qui devraient réussir à s’extraire du peloton.

Situé dans la zone côtière de la région de Cantabrie, le vent du littoral Atlantique pourrait avoir une influence sur un final à découvert.
D’autant qu’en plus du panorama, le final n’est jamais plat.

Hélas, Eole le Dieu du vent a fait grâce d’une journée de congé au peloton en disparaissant des radars. Mais cela ne sera sans doute pas sans incidence sur le final. Puisqu’on sait qu’un vent défavorable a tendance à annihiler les attaques. Dès lors, le final pourrait être plus mouvementé et des sprinteurs même polyvalents pourraient en subir les conséquences. Alors qu’un vent de face aurait eu tendance à leur permettre d’être plus aisément dans l’emballage final.
Les échappées iront-ils au bout ?
C’est sans l’ombre d’un doute, la question qu’il convient de se poser. A l’image de Toledo, l’an dernier ce sont les rouleurs qui pourraient réussir à s’extraire le plus facilement. Il est vrai que le groupe composé de 10 coureurs dont Grmay, Dillier, Arnaud, De la Cruz, Cavagna, Craddock et Armirail avait du répondant. Un scénario vu aussi à Oviedo où le groupe de six coureurs dont Pibernik, Puccio, Dillier et Rossetto avait tout autant de qualités. Mais c’était sans compter sur la Bora Hansgrohe, la Deceuninck Quick Step, la UAE-Team Emirates, la Jumbo-Visma, la Mitchelton-Scott et la Trek Segafredo s’entendant de concert pour un final groupé.
Dans un final siant comme un gant à Sam Bennett et Alex Aranburu, la Deceuninck Quick Step comme les Astana apparaissent comme les équipes qui ont le plus intérêt à ce que l’étape aille au bout. D’autant qu’en leur sein que ce soit Andrea Bagioli ou Zdenek Stybar pour la première et Omar Fraile, Luis Léon Sanchez et les frères Izaguire pour la seconde. Le vivier est grand. Alors oui, l’option d’envoyer un homme à l’avant est envisageable mais il est préférable de garder la maîtrise du final avec plusieurs éléments travaillant main dans la main, qu’un homme contre tous les autres en échappée. Les Astana ayant sans doute en mémoire, le loupé de Villanueva de Valdegovia. Une équipe comme la EF Pro Cycling pourrait se joindre à la faite si Michal Woods mais surtout Magnus Cort Nielsen envisage la gagne de cette étape sereinement. Ainsi que la Movistar qui a en son sein Alejandro Valverde qui a montré de belles jambes et qui malgré son statut de doyen du peloton de cette Vuelta a une revanche à prendre à Suances. Pour rappel, une seule arrivée a eu lieu ici même, c’était en 2008. L’espagnol y avait chuté lourdement finissant 56e à 3’23 ». Un débours qui lui coûtera le podium final. La montée de Suances est sur le papier dans les cordes de Bala. Papy pourrait très bien y avoir jeté son dévolu.
Difficile dans ce cas, avec autant de viviers et d’équipes solides de donner beaucoup de crédit à l’échappée.

Comme à l’accoutumé, sur les 5 derniers kilomètres aura lieu inévitablement une guerre de placement. Les leaders cherchant à éviter une cassure et les sprinteurs les plus puncheurs à ne pas être rétrogradé hors de la tête du peloton.

Car ce sont les 1.4 kilomètres finaux qui seront l’objet de toutes les attentions. À 5.9%, la montée ne convient guère aux purs sprinteurs mais ceux qui ont des profils plus puncheurs, si. Ce n’est pas un hasard si le quatuor de puncheurs italiens (Paolo Bettini, Davide Rébellion, Damiano Cunego et Alessandro Ballan) y ont caracolé en tête en 2008.

Moins longue qu’Oviedo, elle est plus simple que Toledo où Sam Bennett y avait pris respectivement la première et deuxième (derrière Cavagna, seul rescapé de l’échappée matinale).

C’est ici dans les plus forts pourcentages à 400 mètres que tout se jouera pour les sprinteurs/puncheurs.

Au bout les 200 derniers mètres dont la dernière ligne droite finale, d’un peu plus de 100 mètres menant à la ligne d’arrivée.

Qui impose de virer parmi les cinq coureurs et même les trois pour espérer lever les bras.
Si tout semble pointer vers un boulevard pour Sam Bennett, le final invite aux attaques. La DQS a plusieurs cordes à son arme. Comme à Guadalajara, l’irlandais ne rompt pas nécessairement et mais peut plier. C’est surtout la Deceuninck Quick Step qui peut miser sur plusieurs chevaux comme en 2019. A ce jeu, une des options serait encore que Stybar lance les hostilités et que Bagioli profite du chaos créer pour tirer son épingle du jeu comme Philippe Gilbert avait su le faire. Lors de l’étape de Sogliano al Rubicone a la Coppi e Bartali, l’italien avait su tirer profiter d’un final pour puncheur. Sa pointe de vitesse est rapide dans un final du même genre remporté à Ceyzeriat sur le Tour de l’Ain. Des qualités de puncheurs que l’on pouvait lui reconnaître chez les amateurs à la ronde de l’Isard.
A vrai dire, l’obstacle principal repose sur Alex Aranburu. Avec la forme que l’espagnol a montré sur les pentes du Puerto de Orduña, le coureur d’autant fait figure d’épouvantail en cas d’arrivée au sprint. La forme est incontestablement au vue de ses performances sur Tirreno-Adriatico notamment à Loreto où dans une étape marquée par l’attaque de Mathieu Van der Poel, Aranburu a su aller chercher une belle 5e place. Rien de vraiment étonnant après sa campagne de classiques italiennes. Que ce soit à Bilbao comme à Igualada, l’an passé, ce qui a toujours pêché avoir l’ancien coureur de la Caja Rural c’est le sens de la course. Mais ses victoires à Burgos en 2019 ou au circuit de Getxo en 2018 prouve indéniablement ses qualités sur un tel final et en font indubitablement un candidat très crédible.
Quand on parle de la 7e étape de ce cru 2020 de la Vuelta, on ne peut que mentionner Rui Costa qui a un final tout autant à sa mesure et qui aura battu au sprint Aranburu dans le groupe des battus. A l’ouvrage en ce début de Vuelta, le portugais est en grande forme. En atteste, sa 3e place à Formigal. Vainqueur de l’arrivée punchy de Jaww en début de saison, les jambes répondent encore présentes. Il apparaît comme une carte sans doute plus convaincante que Alexandr Riabushenko du côté des UAE Team Emirates. Tant malgré sa 3e place à la Coppa Sabatini n’est en rien en gage rassurant sur la forme du biélorusse.
PRONOSTICS
Alex Aranburu podium : 3.5 – 0.75% (Winamax)
Andrea Bagioli vainqueur : 22 – 0.125% (Unibet) / podium : 8 – 0.125% (Winamax)
Rui Costa vainqueur : 40 – 0.125% (Zebet) / podium : 15 – 0.125% (Winamax)
tu mérites au moins un com 😉 Belle analyse 👍👍
J’aimeJ’aime