Après une étape mouvementée au lendemain d’une journée de repos, le peloton du Tour d’Espagne se dirige vers une arrivée au sommet exigeante et inédite.

Guère plus de 3000 mètres de dénivelé positif sur la deuxième partie de parcours. Les leaders sont attendus pour une explication sérieuse dans l’ascension finale du jour.

Un départ « facile » de quoi rentre la première heure de course complètement folle comme on a pu le voir que ce soit en première semaine que sur le Giro d’Italie. Nombre sont les équipes avec un effectif mixé. Les équipes ayant misé à logique sur le Tour de France en envoyant leurs meilleurs éléments. Sans doute le poids d’une saison condensée a une influence sur la hargne des échappées et la faiblesse des équipes de leaders à chasser les bons coups. Ce qui explique pourquoi des coureurs comme Alejandro Valverde, George Bennett, Mikel Nieve ou même Kenny Elissonde ont réussi à s’extirper hier et forcé les Ineos Grenadier à partir en chasse.
Une fois n’est pas coutume, le groupe qui devrait s’extraire du peloton sera conséquent.
De quoi complexifier la chasse ?
Éventuellement mais le risque qu’un membre du Top 25 y soit présent et puisse se replacer est omniprésent surtout avec un Guillaume Martin ultra-offensif. Ce qui obligerait les équipes de leaders dont les Ineos Grenadier à prendre en main le peloton et maintenir un écart insuffisant au pied de l’Alto de Moncalvillo pour que la bonne échappée puisse avoir une once d’espoir.
Un écart nécessairement faible avec une première difficulté dont le pied est situé au bout de 113 kilomètres.
Si la Ineos Grenadier dans les conditions pré-citées est l’équipe qui devrait prendre en main le peloton. La Movistar jusqu’à présent vorace devrait une nouvelle fois prendre les reines du peloton pour mener la chasse gardée de l’échappée. D’autant qu’avec Enric Mas 5e du Classement Général a 1’07 », Marc Soler 7e à 1’42 » et Alejandro Valverde qui a réussi à se replacer en 9e position à 2’03 », l’équipe espagnole a un gros coup à jouer. En profitant de ce trident si atypique au sein du peloton.

La montée finale est indigeste : 8.2 kilomètres à 9% avec un maximum à 13.6%. Ce qui fait de la montée, une ascension exigeante et régulière.

Le dernier kilomètre se radoucie, ce qui impose pour tout homme moins rapide que ses adversaires d’avoir fait la différence avant la flamme rouge.
Mais l’explication pourrait être tardive au vue de la complexité de la Moncalvillo dont les attaques ne devraient être légions à cause du vent de face dans cette dernière.
Si la montée finale semble pointée vers une explication entre favoris, la passe d’arme devrait avoir lieu entre les Ineos Grenadier et le train de la Jumbo-Visma qui avec l’abandon de Tom Dumoulin devrait laisser la chasse à leurs adversaires en vue d’imprimer un bon tempo dans la montée finale et éviter les attaques que l’ont a pu voir à Aramon Formigal qui ont causé la perte du maillot de leader de la course à Primoz Roglic. Les forts pourcentages sieds à merveille au slovène, à l’instar d’une montée comme Mas de la Costa ou surtout Los Machucos de la Vuelta 2019.
Cependant, il sera compliqué de se débarrasser de Richard Carapaz. 2e à Arrate, 4e le lendemain et 3e à La Laguna Negra de Vinuesa, l’équatorien a su profiter des circonstances pour ravir le maillot rouge de leader à Primoz Roglic. Désormais sur la défensive, le temps presse avant mardi prochain et le contre-la-montre qui ne lui convient guère et où Roglic peut refaire aisément les 30 secondes de retard. La meilleure défense étant l’attaque, le leader des Ineos Grenadier est très certainement contraint si ce n’est à l’attaque, au moins à tester le leader de la Jumbo-Visma. Cela dit que ce soit sur le Tour de France en septembre ou sur le Giro 2019, l’équatorien ne s’est jamais montré avare d’efforts.
PRONOSTICS
Richard Carapaz podium : 2.05 – 1% (Unibet)
Richard Carapaz et Primoz Roglic podium : 4.1 – 0.5% (Unibet)