Etape 7 La Vuelta a España 2020 Preview

Une étape le lendemain d’une journée de repos n’est jamais anodine. Si le tracé de la première étape de la deuxième semaine invite à une journée pour les échappées. La perte de temps de Primoz Roglic lors de l’arrivée maudite de Formigal va-t-elle pousser les Jumbo-Visma à l’offensive ?

2657 mètres de dénivelé positif pour 159.7 kilomètres, rien de bien insurmontable mais le Puerto de Orduña dont le sommet du second et dernier passage est situé à 18 kilomètres pourrait inviter à créer du mouvement au sein des leaders.

Quelles sont les chances des échappées ?

D’abord, il faut s’intéresser à qui a intérêt à chasser et pourquoi ? La Ineos Grenadier est maintenant leader du classement Général avec Richard Carapaz. Et si Dave Brailsford a confié que l’équipe allait désormais plus se tourner vers un cyclisme offensif pour coller avec le temps et cette année 2020 marquée par la réussite des échappées. Notamment des échappées victorieuses pour son équipe sur le Tour avec la victoire de Michal Kwiatkowski mais surtout sur le Giro avec les victoires de Filippo Ganna et de Jhonatan Narvaez, en étant aux portes d’ajouter d’autres bouquets avec Salvatore Puccio, Jonathan Castroviejo et Ben Swift. Toute l’équipe s’est montré à son avantage au moins une fois avec plus ou moins de réussite. Cependant, avec un maillot de leader à défendre, le retour à la réalité pourrait frapper le manager de l’équipe britannique. Chasser le naturel et il revient au galop comme dirait l’autre. Dans une étape qui offre des bonifications à l’arrivée dans un sprint réduit si l’étape venait se jouer entre leaders, la Ineos a tout intérêt à laisser filer les hommes de tête dans un final qui ne sied guère à Richard Carapaz.

Dans ce cas, l’équipe qui arrive en tête de liste en second lieu est la Movistar qui en début de première semaine aura été l’équipe qui dicte la pluie et le beau temps. Cependant, plusieurs ombres viennent noircir le tableau. Leur meilleure chance de victoire en sprint réduit repose sur Alejandro Valverde. Mais les 40 ans de « Papy Bala » se font sentir. Le poids de l’âge se faisant, le champion du monde 2018 n’est plus aussi sanguin qu’à son zénith et il ne compte pour l’heure aucune victoire en 2020. Toujours dominé, la super star de l’équipe espagnole n’a plus de sa superbe. Sans doute, l’équipe doit-elle se recentrer sur un de ses deux autres leaders. Les positions se rapprochant entre Enric Mas et Marc Soler, ce dernier apparaît comme la meilleure carte sur le long terme pour la Movistar après la débâcle de Mas sur les pentes du Formigal. Dès lors en se replacant au GC, Soler a de moins en moins de liberté de mouvement comme il a pu en avoir sur l’étape de Lekunberri qu’il a remporté. Dans ce genre d’étape typiquement pour les échappées, la stratégie des espagnols ne serait-elle pas plutôt d’envoyer des hommes à l’avant pour conforter leur première place au classement par équipe. On sait que la Movistar a dans ses gênes d’aller chercher ledit classement surtout sur son Tour national. Avec 3’37 » sur la UAE-Team Emirates et 8’09 » sur les Ineos Grenadier, l’équipe a une occasion en or de faire un énorme bon en avant. Avec une dotation de 12 500 euros, ce qui équivaut à une 5e place au GC, l’option de facilité semble de défendre le classement en allant chercher des étapes sur tous les terrains.

La Jumbo-Visma apparaît donc comme étant la dernière option de chasse. Mais le final avec les conditions exposées ci-après invite à ne pas tenter le diable qui se résulterait à un probable coup d’épée dans l’eau.

Avec un départ facile, la bataille pourrait s’annoncer encore une fois longue et une équipe ayant loupé le coche, à l’instar de la Education First samedi qui cherchait à tout prix à mettre Michael Woods aux avants-postes, pourrait relancer la chasse sans permettre au peloton de faire rideau facilement.

Le fort vent trois quarts dos ne devrait pas arranger les choses en invitant à une scission tardive. Pas impossible dès lors que la bonne se créer dans la première ascension du Puerto de Orduña qui se fera vent de face. Il faudra être costaud et bon grimpeur pour s’extraire du peloton. Cela devrait d’autant plus faciliter le travail de filtrage des Ineos Grenadier.

Répertorié à 7.8 kilomètres à 7.7%, j’ai pour ma part préféré prendre son pied à la sortie du rond point entre la BI-2625 et la A-2625.

Sa première partie avec ses lacets se fait à l’abri dans la forêt, un avantage pour les purs grimpeurs qui voudront sans doute profiter de cet endroit pour larguer les moins bons grimpeurs mais meilleur sprinteur du groupe.

Cependant, s’en suit une route totalement découverte avec un fort vent de face qui n’incite pas à l’attaque. Les plus forts pourcentages auront lieu dans l’avant-dernier lacets mais le sommet reste loin. Sans doute l’endroit privilégié pour une attaque du désespoir.

Car le chemin reste long jusqu’au sommet avec un tel vent.

Et la descente loin d’être technique, n’est ni la plus pendue, ni la moins exposée. Avec un véritable champ visuel pour un groupe de chasse.

La ligne d’arrivée finale n’offre que peu de surprise. Sur un terrain si plat, il convient d’avoir une belle point de vitesse.

Le constat est sans appel. Avec un final qui n’encourage pas à la scission et invite aux attaques les plus tardives, peu de chance de voir une équipe prendre les responsabilités d’une chasse qui n’offrirait que peu d’avantages.

C’est l’heure de la LOTERIE.

Troisième dimanche, Rui Costa apparaît en tête de liste des favoris de l’étape. D’une part, parce qu’avec les leaders ou en échappée, il fait partie des hommes les plus rapides. D’autre part, parce que l’étape correspond à ses caractéristiques. Le portugais sait grimper et le vent de face dans la montée invite à une montée où il peut s’accrocher en profitant de mouvements tardifs. En bonne position, dans l’alto Elgeta mardi dernier. Sous l’impulsion des leaders, il aura plié dans l’alto de Arrate. Encore une fois, le lendemain c’est sous l’impulsion des leaders qu’il aura plié dans la montée finale pour prendre une belle 13e place du groupe sprintant pour la 12e. Ce qui démontre ses qualités au sprint. Samedi, il aura été longtemps à l’avant en prenant l’échappée du départ chassait par la EF. Mais c’est au bout de 100 kilomètres que la bonne s’est dessinée avec seulement trois éléments et un portugais manquant. Qui aura eu l’occasion de se racheter le lendemain en allant chercher une troisième place honorable au sommet du Aramon Formigal. C’est donc un ancien champion du monde en forme et entreprenant que nous avons pu croiser jusqu’à présent sur la première semaine de la Vuelta. 36e du GC à 24’27 » de Richard Carapaz, le coureur de UAE a son bon de sortie évident. Solide vainqueur d’un sprint punchy à Jaww en Arabie Saoudite en ouverture de saison. Costa s’est montré solide sur les pentes de l’Alto da Fóia au Tour d’Algarve. Gagner à Jebel Hafeet est forcément un indicateur pour les profanes, d’un homme qui grimpe plus que correctement. Mais qui en douterait après ses victoires au sommet en 2017 et ses échappées en montagne sur le Tour l’année dernière.

Sans doute s’il fallait se pencher du côté des Movistar dans le but de garder la tête du classement par équipe, il faudrait compter sur les seconds couteaux. D’emblée un homme rapide comme Imanol Erviti est sans doute à éliminer, tant il est devenu un homme à tout faire sauf briller d’exploits personnels, comme Jorge Arcas. Carlos Verona lui n’a aucune chance en cas de sprint en petit comité. Le Puerto de Orduña semble trop compliqué pour Nelson Oliviera. La meilleure carte semble reposait sur les épaules de José Joaquín Rojas. Véritable expert des échappées, c’est un nom que l’on voit souvent aux avants-postes des Grands Tours. Sa pointe de vitesse parle pour lui et dans un final favorable à un sprint réduit l’espagnol a toutes ses chances. Offensif sur des terrains similaires, il aura il y a de cela trois ans claqué trois podiums sur son Tour national. Un gage de motivation lorsque l’on court dans son pays. Gardien de 83 podiums au cours de sa carrière pour 16 victoires, Rojas est assurément un client s’il fait partie des hommes qui auront pris la bonne.

Parmi les hommes extrêmement incisifs, Rémi Cavagna a été un des hommes maintes fois vu en tête de course. Dans un départ rendu difficile par le vent, un groupe de costauds peut se dégager. Véritable bête à rouler, le français n’a peur de rien et sûrement pas du vent. Loin d’être un piètre grimpeur, rappelons qu’il a maintes fois bien figuré dans des étapes vallonnées comme à la Faun-Ardèche Classic qu’il a gagné en début de saison ou à Morgan Hill en Californie l’an passé. Le français est un showman. C’est dans une attaque en solitaire face au vent comme à Toledo sur la Vuelta de l’an passé que le coureur de la Deceuninck Quick Step s’exprime le mieux. Nul doute que le final roulant ne lui fera pas peur malgré le vent de face s’il survit à Orduña.

PRONOSTICS

Rui Costa vainqueur : 17 – 0.25% (PMU) / podium : 5 – 0.25% (Unibet)

José Joaquín Rojas podium : 51 – 0.125% (Unibet)

Remi Cavagna vainqueur : 70 – 0.125% (PMU)

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