Etape 8 Giro d’Italia 2020 Preview

1/2/4, à deux doigts d’un perfect bien senti et d’une étape marquée par les bordures comme espérées. Mais sur ce dernier point qui en doutait ? L’étape du jour apparaît comme une nouvelle étape dont l’issue est difficilement prévisible. Ce dont nous allons nous atteler.

Profil Etape 8 Giro d’Italia 2020 ©️ RCS

2191 mètres de dénivelé positif pour 200 kilomètres à parcourir, loin d’être une étape exigeante mais le lendemain d’une étape marquée pour une bordure (faisant de ladite étape, l’étape la plus rapide de l’histoire du Giro) et à la veille d’une étape de montagne pour les leaders du GC, serait-il bienvenu de jouer à l’économie ?

Avec un maillot cyclamen consolidé par Arnaud Demare, l’opération remontada est lancée pour Peter Sagan. 25 points crédités pour le vainqueur de l’étape du jour, de quoi permettre au slovaque à seulement 30 points du champion de France. Et ma foi, Diego Ulissi qui en avait fait un objectif pourrait revenir à portée de fusil à un petit mais tout 🤏 107 points. Lui qui en avait fait un objectif. Il est temps pour l’italien de revoir les objectifs à la baisse et se concentrer sur les victoires d’étape.

Profil Etape 8 Giro d’Italia 2020 ©️ RCS

Comme un air de déjà-vu ? Hasard ou non du calendrier, l’étape du jour est une réplique de l’étape 2017 tant dans son positionnement (le WE clôturant la première semaine) et par son profil (près de 68% du parcours est un copier-coller de 2017). Une étape qui avait vu une échappée victorieuse après une bataille de plus de 50 km pour prendre le large et guère plus de 1’30 » accordé aux fuyards. La Deceuninck Quick Step à l’époque était porteuse du maillot rose et du cyclamen (Fernande Gaviria). Un leader fébrile, en la personne de Bob Jungels dont l’avance n’était que de six secondes au Classement Général. Et pourtant, si de prime abord on pourrait penser que dans ses conditions, l’équipe avait tout intérêt à laisser filer une échappée. La DQS a pris les choses en main dans l’espoir que Gaviria y glane la victoire.

Est-ce que l’équipe récidivera ? Cette fois-ci, le leader semble plus solide que Bobby. Hors de question de jouer la carte Ballerini. L’intérêt est de laisser filer et laisser le contrôle au main des équipes intéressées par la victoire d’étape.

Qui pour chasser les échappées ?

Les années passent mais ne se ressemblent pas vraiment. Avec Peter Sagan dans ses rangs, la Bora Hansgrohe est la candidate logique à ce rôle. Contrairement à l’étape 6, hors de question de laisser la DQS endormir le peloton et laisser filer 9′. Compréhensible au vue du profil plus escarpé à partir de la Montée Saint Angelo et de l’absence de vent de face comme c’était le cas pour aller à Matera.

Est-ce que la Sunweb se joindra à la Bora ?

Avec désormais deux podiums en deux étapes, Michael Matthews semble offrir de plus en plus de garanties. Pourquoi quoi donc ? Même si j’en doute, le Général restant la priorité et Sagan ayant montré tout de même sa supériorité sur l’aussie. Hormis à partir des abords du circuit final, il n’est que peu probable de voir la Sunweb aidait à la chasse. Même si ce ne serait pas une surprise de voir un effort conjoint des deux équipes dès l’échappée formée.

Est-ce que la Montée Saint Angelo sera escamotée ? Avec ses passages raides, elle permet d’établir un premier écrémage comme le Portella Mandrazzi l’avait permis l’autre jour. Piéger quelques sprinteurs polyvalents ne seraient pas de trop. Encore une fois, la UAE-Team Emirates pourrait être la première victime. Malheureusement pour Gaviria, de Brandon McNulty au GC oblige l’équipe a laissé que peu de supports dans une étape où le colombien n’a que peu de chance de briller.

La nature du terrain menant au circuit final à partir de la descente de Saint Angelo n’est pas vraiment propice à la chasse dans une succession interminable de twist and turn. C’est pourquoi comme en 2017, le crédit accordé aux échappées ne devraient laisser que peu d’espoirs aux baroudeurs.

Circuit final dans Viesta ©️ RCS

Un circuit où il faudra se coltiner le mur de la Chiesola non pas une mais DEUX FOIS. Et la première fois ne devrait pas être escamotée. Le sommet étant situé à 24.7 km de l’arrivée. Une manière de tester et d’user les sprinteurs.

Mais si l’action doit avoir lieu, c’est bel et bien dans son dernier passage. Les 10.1 kilomètres de plat restants et le vent de face qui soufflera vrrs 17h dans les 4 derniers kilomètres semblent induire à un sprint… Ce qui explique pourquoi Demare est le favori des bookmakers.

Répertorié en tant que mur de 900 m à 9.3% pour un maximum de 15.7%, le mur ne devrait faire peur à Arnaud Demare tant sa forme en 2020 est sublime. Le coureur de la G-FDJ a en effet prouvé que sur des pentes courtes et parfois raides qu’il pouvait tenir. On se rappellera ses exploits en Wallonie dans les cotes de Cheratte (1km à 8.6%, max à 13%) et de Beffe (1.6km à 8.7%, max à 15.6%). Seulement les obstacles demain sont de taille. On l’a vu dans le raidar de Matera rétrograder au sommet sur une route très large. Cela semble être un détail. Mais…

La Chiesola s’aborde sur des routes étroites. Un facteur qui favorise les attaques et surtout va intrinsèquement étirer le peloton. Les Ineos et Matteo Fabbro pour Peter Sagan comme sur le raidar de Matera y sont attendus pour faire exploser le peloton.

Les forts pourcentages sont un véritable trompe l’œil. Une sommet en ligne de mir, vous dites ?

Que nenni, c’est long…

Beaucoup trop long…

Véritablement interminable ! Du pain béni pour les late attackers. Évidemment de par sa courte distance, les écarts ne seront pas conséquents et un regroupement peut avoir lieu… Mais n’offrera qu’un sprint réduit où malheureusement Arnaud Demare ne devrait pas être de la partie. Cette fois, la montée est belle et bien rendue trop compliquée par sa nature propice aux mouvements que le champion de France ne peut suivre. Et le groupe qui devrait s’en dégager ne sera pas composé de seulement 4 éléments comme en Wallonie. Ce qui complique un retour des G-FDJ. Les coéquipiers de leaders et des puncheurs travaillant de concert.

4 derniers kilomètres vent de face et un dernier kilomètre sans aucun virage : du pain béni pour les hommes les plus rapides du peloton.

Peter Sagan est sans doute le candidat dans toutes les bouches une fois de plus. Ne plie et ne rompt pas dans de telle montée… Sans Arnaud Demare, il apparaît être l’homme le plus rapide du peloton. Coureur le plus régulier sur les Grands Tours au XXIe siècle. Quatre Top 10 en sept prouve encore ses capacités à toujours être bien placé et sa polyvalence. Gardien de trois place de 2, le slovaque tourne autour sans pour autant mettre la balle au fond. Quoi qu’il en soit peu importe la situation, le triple champion du monde sur route est un véritable gage de podium quand on le mentionne parmi les favoris.

La pédagogie est l’art de la répétition. Vous le savez déjà et si vous ne le savez pas, maintenant vous le saurez. Sans Geraint Thomas, les coureurs de la Team Ineos Grenandier ont champ libre. Quand on se remémore le Tour de Wallonie et les cotes de Beffe et de Cheratte, on se rappelle forcément Jhonatan Narvaez en véritable dynamiteur. Il est vrai que le mur de Chiesola colle parfaitement à son profil et dans un sprint réduit, il est parmi les plus rapides du peloton. Mais le colombien se remet doucement d’une allergie contractée en Italie. La carte Ben Swift devrait être préférée. Au porte du podium à Brindisi, il apprécie ce genre de mur. Il devrait être dans l’emballage final. Son coéquipier devrait être utilisé en potentiel dynamiteur mais le chemin est long jusque l’arrivée. Le plan B comme Ben sera mis alors en marche en cas de regroupement. Avoir potentiellement Filippo Ganna pour étirer le peloton mais surtout Narvaez en poisson pilote lui procure un avantage.

Enfin aussi régulier que Matthews sur les deux dernières étapes, Enrico Battaglin a fait moins bien certes mais figuré dans les Top 10 à chaque fois. Membre de l’échappée de 2017, il connaît ces routes comme sa poche. Un sérieux client si les jambes de 2018 sont de retour pour celui qui possède à la fois les aptitudes pour passer les difficultés et la pointe de vitesse au sprint. Son positionnement a l’abord du mur devrait lui assurer de basculer en tête en étant en protection de ses leaders Pello Bilbao et Hermann Pernsteiner.

PRONOSTICS

Peter Sagan podium : 2.15 – 0.5% (Winamax)

Ben Swift vainqueur/ podium : 30 / 8 – 0.25% (Betclic/Unibet)

Enrico Battaglin vainqueur/ podium : 50 / 13 – 0.25% (Betclic/Unibet)

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