Que de déception accumulée sur les dernières étapes… Mais bien malin celui qui aurait vu Ganna et ses 82 kilos sur la balance s’imposer en montagne en faisant le travail de coéquipier de Puccio.

L’étape du jour part de Castrovillari pour 189 kilomètres pour une étape qui semble promise aux sprinteurs les plus puncheurs. Mais le départ en bosse semble donner une chance aux fuyards.
Qui Matera le peloton ?

Avec de face au départ et à partir de la zone de ravitaillement jusqu’à Matera + un vent trois quart face toute le reste de l’étape, rares seront les téméraires à vouloir tenter le suicide squad.

Exit la Deceuninck Quick Step en tête du peloton, les équipes intéressées par une arrivée au sprint seront en ordre de repos pour offrir à l’équipe belge un peu de repos. Dans une étape intéressant principalement Peter Sagan et Michael Matthews, la Bora Hansgrohe et la Team Sunweb devraient être les équipes jouant les premiers plans dans une arrivée qui scie comme un gant les deux coureurs. Mais au cours de l’étape menant à Villafranca Tirrena, la Sunweb n’a pas collaboré dans la montée du Portella Mandrazzi. Un indice qui semble indiquer que l’étape conserve l’énergie pour le Général de Wilco Kelderman. Un leader pointant d’ailleurs à la deuxième place du Général. La Bora serait-elle inspirée de faire péter les purs sprinteurs dès le départ en vue de prendre des points gratuit pour Sagan au sprint intermédiaire en début d’étape ?
N.O.N, Sagan en interview pré-course de la 4e étape a confié que l’équipe doit gérer à logique avec le GC. Point de gaspille d’énergie comme sur le Tour de France avec un coup à la Millau donc. Une comparaison d’autant plus inappropriée que l’équipe sur le Tour de France avait dit adieu au Général et ne visait plus que le maillot vert et les victoires d’étape.

D’autant qu’à une trentaine de kilomètres de l’arrivée, le Millotta s’érige en véritable purgatoire pour les purs sprinteurs comme Gaviria. La journée devrait aller piano où le peloton sera maîtrisé par la Bora et à surprise… la Groupama-FDJ. L’équipe a tout intérêt à montrer la force de son sprinteur. Tel un coq bombant le torse pour démontrer la force du champion de France et sa confiance. Marc Madiot sur le plateau de l’EquipeGiro a d’ailleurs que les coureurs sont 100% derrière Arnaud Demare. Ainsi lors des étapes montagneuses, les grimpeurs de l’équipe ont la consigne de ne pas s’échapper pour faire du jus en vue des étapes où Demare a des chances de lever les bras une seconde (une première fois de manière factuelle ayant remporté sa première sur un jeté de vélo se jouant à la photo finish pour un demi boyau de section 25mm).
Pourquoi la G-FDJ aurait intérêt à rouler ?
Pour imprimer un tempo et faire sauter Gaviria qui sera accompagné de Maximiliano Richeze et Mikkel Bjerg comme lors de l’étape 4. Point un problème pour la UAE-Team Emirates. Deux épines dans le pied demeurent pour le final : Juan Sebastiàn Molano, le sprinteur de rechange plus polyvalent que son compatriote mais aussi (et surtout) Diego Ulissi qui dispose d’un Valerio Conti pour dynamiter comme lors de l’étape d’Agrigento, dimanche.
Le mouvement le plus intéressant serait de le faire en début d’étape. G-FDJ n’ayant pas de leader au GC à défendre et obliger Molano et Conti à sauter pour aider le colombien à revenir dans le peloton au minima après les deux difficultés d’entame de parcours et au maxima à rallier l’étape dans les délais. Enlevant des épines dans le pied pour Démare qui n’aurait juste qu’à se préoccuper du tempo de la Bora dans le final. Un rêve très certainement vain en vue du vent annoncé toute la journée et du programme favorable à Demare vendredi et samedi.
Mener le tempo dans le Millotta aura au moins pour bénéfice de placer Demare en tête de peloton et de lui permettre de reculer dans la ventre moue du peloton au fur et à mesure de l’ascension qui se fera vent de face. Un vent moins favorable pour une ascension rapide. Un lueur d’espoir, un sursi potentiellement salvateur pour les purs sprinteurs avant la montée finale vers l’arrivée.

12 kilomètres en faux plat montant qui seront mené tambours battants entre les équipes de sprinteurs placant leur élément en tête et les équipes de leader replaçant leur leader.

Mais c’est véritablement sur les 750 mètres à 6.7% à moins de 3 kilomètres qui s’avère être l’endroit clé du final. Où les late attackers doivent anticiper pour ne pas arriver au sprint avec le porteur du maillot cyclamen.
Une montée que vous pouvez analyser de vous-mêmes via ce GIF que j’ai créé à partir de 68 screenshots de Google Maps 🥵.

A partir de la flamme rouge, vent de dos pour les hommes les plus rapides. Attention de virer dans les premières positions à 250m pour espérer l’emporter.
Dans une telle étape et un final étriqué, avec la forme affichée, il est plus que logique que Peter Sagan soit le favori des bookmakers. A un demi boyau de la victoire mardi à Villafranca Tirrena, le slovaque a confirmé ses jambes de dimanche où il avait aussi pris la deuxième place. Son excellent placement pourrait lui assurer de suivre toutes les attaques dans le raidars non loin de l’arrivée. Le replat en son sommet et nécessairement à son avantage. Rares sont les coureurs à pouvoir rivaliser au sprint avec le triple champion du monde.
Malgré les apparences, Arnaud Demare est très certainement son principal adversaire. Non lâché dans le Portella Mandrazzi, le champion de France a confirmé sa grande forme et sa stature en restant celui qui a glané le plus de victoires en 2020 (11). Dans un final faisant penser au Tour de Wallonie, le sprinteur de la G-FDJ peut résister et être en définitive la plus grosse menace. Il y a juste à se remémorer sa résistance dans le final de Grand Champ pour s’en convaincre ou même sa victoire à Meudon sur Paris-Nice 2018 voire à Bois d’Arcy en 2017.
Quand on parle du Tour de Wallonie, on ne peut oublier le coureur de la Ineos : Jhonatan Narvaez. Qui a l’avantage de coché à la fois celle du sprinteur en comité réduit, celle du sprinteur en bosse. Mais aussi celle du late attacker qu’il avait adopté en Belgique. C’est précisément cette position qui pourrait être privilégié par la carte blanche des Ineos Grenadier. Ayant Ben Swift en sprinteur pour le final. Pour rappel, ce dernier a chuté l’étape 4 mais à rassurer sur l’étape 5 en figurant bien. Ce qui laisse à penser que la chute n’est que superficiel. Mais si le britannique n’est pas présent, le colombien sera répondre aux attentes en endossant le rôle principal. Avec sa forme à l’issue de la Coppi e Bartali et notamment une très belle deuxième place dans un final similaire à Sogliano al Rubicone. La voie est ouverte chez les Ineos pour une carte personnelle et faire un deux à la suite après la victoire de Filippo Ganna hier.
Enfin, si on pense sprint en faux plat. On doit nécessairement penser à Andrea Vendrame qui aura montré toute sa superbe à Villafranca Tirrena. La voie est libre du côté AG2R, pas de leader à protéger dans le final. Encore une équipe qui a tout à gagner et plus rien à perdre. Ce qui en fait nécessairement un danger plus qu’un Matthews qui peut être mis à contribution d’un Kelderman ayant un problème dans le final par exemple.
PRONOSTICS
Peter Sagan ou Arnaud Demare vainqueur : 2.88 – 0.5% (prendre la cote boostée Winamax à 4.5 et Demare à 8 sur Betclic)
Jhonatan Narvaez vainqueur/podium : 30/8 – 0.25% (Betclic)
Andrea Vendrame podium : 5.4 – 0.25% (Winamax)