Après un chrono remporté sans grande surprise par Ganna par une marge de plus de 20″ sur son Dauphin comme espéré et une étape remportée par Ulissi sur une arrivée pour sprinteur/puncheur. Il est temps de se diriger vers sans l’ombre d’un doute un final au sommet.

Une étape de 150 kilomètres initialement prévue au printemps en guise de 5e étape. Mais le Covid passé par là, l’étape intervient plus tôt. Ce qui pose des interrogations légitimes quant à une première explication entre leaders.
Avant de s’intéresser à la composition de l’échappée, il convient de se poser la question de ses chances d’aller au bout. D’emblée, on peut se dire que l’étape intervient trop tôt pour voir de grandes manoeuvres de leaders dès maintenant.
Combien d’équipes ont intérêt à chasser les échappées ?
Très peu. La première qui vient à l’esprit est la Ineos porteuse du maillot de leader avec Ganna. Cependant, il est très peu probable que le champion du monde de l’effort solitaire puisse le conserver. Rouler derrière les échappées en les chassant implique de placer G. Thomas en leader de la course dès la troisième étape. Or, la Ineos verrait sûrement d’un bon œil de laisser le poids de la course si tôt à une autre équipe. L’objectif de l’équipe est de filtrer au mieux l’échappée avec des hommes peu dangereux au classement général final.
La deuxième équipe qui pourrait avoir un intérêt est celle du deuxième grand candidat annoncé sur ce Giro. Le vainqueur sortant de Tirreno-Adriatico : Simon Yates. Cependant gardant à l’esprit son Giro 2018, le britannique devrait jouer plus malin et ne pas s’épuiser et épuiser son équipe dès les premières étapes. On se souviendra de son maillot rose pris à la 6e étape ici aussi au sommet de l’Etna et perdu sur une débâcle à la 18e étape. Pas certain donc que cette fois-ci, Yates et la Mitchelton Scott mettent les deux meilleurs lieutenants à l’avant.
La troisième équipe qui vient forcément à l’esprit est la Deceuninck Quick Step puisque Joao Almeida pointe à la deuxième place du GC, à seulement 22″ de Ganna et avec 1″ d’avance sur Geraint Thomas. Seulement au vue de la composition d’équipe, on peut raisonnablement douter des capacités de l’équipe à assumer ce rôle sur l’étape du jour et sur la durée du Giro.
Reste les Jumbo-Visma, mais Kruisjwik est pour l’heure hors jeu et s’il veut bien figurer au GC , il convient de se replacer avant tout chose. L’équipe a tout intérêt a miser sur un Tobias Foss. Véritable espoir du cyclisme norvégien, vainqueur sortant du Tour de l’avenir, ayant toutes les qualités pour briller au Général.

Les chances des échappées au sommet de l’Etna sont grandes. Et on se souviendra que Chaves à 2018 dans une étape au départ similaire dans son profil avait levé les bras en étant le dernier survivant de l’échappée matinale de 18 coureurs (bien que repris par Simon Yates). Le départ sera nécessairement rapide avec une dizaine de kilomètres descendant. Dur de faire rideau dans une telle portion. C’est dans la montée vers Leonforte que l’échappée devrait se composer à la fois dd rouleurs et de grimpeurs. Dès lors, une équipe semble évidemment : les UAE.

La complexité de la montée finale de l’étape ne laisse que peu de place aux doutes : un grimpeur s’y imposera.
L’étape a tout de l’étape avec un leader de transition comme San Giovanni Rotondo l’an passé. C’est pourquoi un coureur comme Valerio Conti est encore une fois une cible de choix. Pointant à 1’19 » de Ganna, il dispose à la fois d’une marge pour le maillot rose et reste un homme qui ne contrarie pas les plans des hommes du Général. L’an passé, il avait été le grand de l’étape 6 remportée par Masnada en revêtant le maillot rose de leader. Cette année, la forme est tout aussi présente. 3e d’une étape du Tour de l’Ain avec un plateau relevé derrière Roglic et Bernal, cela est forcément évocateur. L’italien a d’ailleurs confirmé avec une victoire au Trofeo Matteotti. Veritable bon grimpeur, Conti est sûrement la meilleure carte des UAE. Mais l’équipe emirate peut aussi compter sur d’autres éléments comme Joe Dombrowski. Si Diego Ulissi et principalement Brandon McNulty auront difficilement un bon de sortie en étant sous la minute, il en est tout autre pour l’ancien coureur d’EF. Dombrowski est un très bon grimpeur comme le montre ses faits d’arme l’an passée sur le Giro aux étapes de Courmayeur et de Ponte di Legno avec les leaders. L’américain était d’ailleurs annoncé en temps que leader de son équipe cette année sur le Giro. Mais si loin déjà, les objectifs devraient se recentrer. A moins d’un replacement inespéré.
Dans les habitués des échappées sur le Giro et dans une équipe qui laisse une certaine liberté à ses coureurs : Sam Oomen est un grimpeur à ne pas mésestimer. C’est simple dans toutes les étapes que j’ai pré-cité tant pour le maillot rose de Yates que de Conti, le néerlandais futur coureur de la Jumbo était présent. Sa forme semble bonne, adepte des bonnes places il ne reste plus qu’à confirmer son bon Tirreno. Mais quoi qu’il en soit les jambes sont là.
Quand on parle d’une étape montagneuse, on parle forcément de points pour le classement. Récent vainqueur de ce classement à la Vuelta 2019, Geoffrey Bouchard semble une nouvelle fois intéressé. Ayant perdu 4’53 » hier, la marge de manœuvre est désormais plus qu’intéressante pour le frenchy.
PRONOSTICS
Valerio Conti vainqueur/Top3 : 27/7 – 0.20% (Winamax/Betclic)
Joe Dombrowski vainqueur/Top3 : 225/70 – 0.1% (Winamax/Unibet)
Sam Oomen vainqueur/Top3 : 180/50 – 0.1% (Winamax/Unibet)
Geoffrey Bouchard vainqueur/Top3 : 65/20 – 0.15% (Winamax/Betclic)