Merci à tous d’avoir été et d’être toujours plus nombreux à suivre et/ou lire ce que je peux écrire. A l’instar du Tour de France et de la saison cyclisme, mon Tour se finit mais la fête va continuer avec les mondiaux d’Imola au cours de la semaine prochaine.

L’arrivée aux Champs Elysées est le final traditionnel du Tour de France où se déroule le désormais célèbre critérium des Champs (8 tours de 6.8km). Contrairement aux autres Grands Tours, une large partie de la course du jour est neutralisée en raison des festivités. La 21e étape du Tour est plus une exhibition qu’une vraie course à enjeux. Prestige des Champs Élysées, arrivée mythique y lever les bras est l’apanage des meilleurs sprinteurs. Il n’est donc pas un hasard de voir les hommes les plus rapides y mettre tout en œuvre pour y triompher sous l’Arc. Seul Vinokourov en 2005 a réussi à s’extraire de la meute pour s’y imposer grâce à une attaque au kilomètre.

Mais le vainqueur du sprint se décide à l’accoutumée dans les 300 derniers mètres de la ligne droite finale.

Dans une très large majorité des cas, virer dans les trois premiers assurent la victoire :
- 2019 : Ewan vire en 7e position
- 2018 : Kristoff vire en 3e position
- 2017 : Groenewegen vire en 2e position
- 2016 : Greipel vire en 4e position
- 2015 : Greipel vire en 8e position
- 2014 : Kittel vire en 3e position
- 2013 : Kittel vire en 2e position
- 2012 : Cavendish vire en 2e position
- 2011 : Cavendish vire en 3e position
- 2010 : Cavendish vire en 4e position
- 2009 : Cavendish vire en 2e position
- 2008 : Steegmans vire en 2e position
- 2007 : Bennati vire en 2e position
- 2006 : Hushovd vire en 3e position

Le sprint des Champs Elysées est donc souvent une affaire de train.
L’an passé, j’avais ces mots : « sur un final en léger faux plat montant pavé, j’aurais tendance à éliminer Caleb Ewan pour une raison simple : quand il développe toute sa puissance le petit australien se penche énormément en avant sur son guidon. Une position peu commune mais surtout une position qu’il ne pourra pas tenir sur les pavés des Champs sans se mettre à la faute et risquer la chute. J’ajouterais tout de même que l’aussie finit exténué en terminant pour la première fois une course de trois semaines« . Si le premier point est totalement revenu avec un Ewan beaucoup moins penché en avant. Cette année, je ne commettrais pas la même erreur de l’éliminer sur son manque de fraîcheur présumé. Cependant, l’an passé il a su trouvé la fail alors qu’il était enfermé. Les coureurs devant lui était moins puissants. Ce qui ne risque pas d’être le cas cette année. Pour réussir la passe de deux, l’australien de la Lotto devra virer cette fois en meilleure position.
Une fois n’est pas coutume, Alexander Kristoff bien que n’ayant pas de train est toujours placé dans les six premiers des Champs avec quatre podiums en six participations. En enlevant l’an dernier où il n’a pas pris part. Ce qui pourrait être encore le cas pour cette édition, en participant à la photo finale de l’équipe franchissant la ligne avec le vainqueur du Tour et coéquipier Tadej Pogacar.
Le sprint des Champs Elysées sera encore une fois une bataille entre deux trains : celui de la Deceuninck Quick Step et celui de la Sunweb. Ascendant à celui de l’équipe du maillot vert qui est rôdé pour ce type d’arrivée si spéciale où les hommes de l’équipe belge excelle. L’an passé, l’équipe est sorti en tête du tunnel débouchant en bonne position sur la Rue de Rivoli. Morkov déboulant en tête place de la Concorde. Mais cette fois, Sam Bennett devrait être dans la roue d’un des meilleurs poisson pilote du monde contrairement à Viviani qui n’avait pas accroché la roue de Richeze parfaitement emmené par Morkov. Permettant à l’argentin de décrocher un magnifique podium. Avec un tel train et un Morkov qui n’a pas failli sur ce Tour, l’irlandais est très certainement le gros client pour la victoire sur les Champs Elysées.
Sur Sporza, Wout van Aert avouait que sa participation au sprint des Champs Elysées n’était pas entachée par ses ambitions pour le mondial d’Imola. Avec la chute du maillot jaune lors du chrono d’hier, sa participation ne devrait faire guère de doute. L’équipe pouvant gommer à défaut d’effacer cet affront par le biais d’une bonne note finale sur les Champs. Le Tour des Jumbo-Visma a été parfait jusqu’à hier et ce renversement totalement inattendu et spectaculaire. Un grand moment de sport qui va marquer l’Histoire. Nul besoin de rappeler les qualités du belge au cours des sprints. Vainqueur à Privas en profitant du train des Sunweb parfaitement huilé. Le belge avait récidivé à Lavaur dans un sprint marqué par la bordure et la disparition des purs sprinteurs. Troisième à Poitiers dans un sprint vent de face. Le belge avait une énième fois montré toute sa puissance mais aussi son principal défaut. Celui de lancer ses sprints beaucoup trop tôt comme nous avions pu l’analyser pour l’étape 1 : https://atomic-temporary-154287695.wpcomstaging.com/2020/08/28/etape-1-tour-de-france-2020-preview/
Wout van Aert a pour habitude de lancer de trop loin. Si son positionnement est de mieux en mieux au fil des étapes au sprint. Le sprint des Champs est un sprint spécial où les grosses cylindrées peuvent se permettre de lancer plus loin qu’à l’accoutumée si ces dernières virent en tête. Sprint en faux plat montant… sprint pavé, tous les ingrédients réunis pour que WVA comme Tadej Pogacar opère la passe de trois sur cette 107e édition. Malgré son travail pour son leader, le belge finit en grande forme inscrivant le 3e meilleur temps de la montée de la Planche des Belles Filles, ce qui indique que son temps moyen sur la section plate était due à une gestion trop prudente.
PRONOSTICS
Sam Bennett ou Wout van Aert contre les autres : 2.4 – 0.5% (Winamax, ne pas prendre la double chance vainqueur qui est à 2.3)
Wout van Aert podium : 2.1 – 0.5% (Betstars)