5166 mètres de dénivelé positif attendent les coureurs du Tour pour la dernière des trois étapes alpestres. Un menu gargantuesque avec des batailles à tous les échelons qui semble offrir un véritable feu d’artifice potentiel.

Et si Peter Sagan voyait rouge que Sam Bennett voit la vie en vert ?
Le premier duel apparaît à seulement 14 kilomètres du départ avec la lutte pour le maillot vert au sprint intermédiaire. 200 points sont encore à distribuer sur ce Tour de France. Mais en réalité seulement 180 puisqu’il semble peu probable que les sprinteurs soient dans les premiers à l’arrivée du chrono de la Planche des Belles Filles. Peter Sagan possède actuellement 47 points de retard D’emblée, on peut émettre l’hypothèse que Bennett prendra les 70 points maxi de l’étape de clôture du Tour aux Champs Elysées. Ce qui porte sont totalement de points à 348 points. Admettons toujours qu’à la fois, la même logique se répète : Morkov réussi à s’intercaler entre l’irlandais et le slovaque à l’intermédiaire de Paris mais que le septuple vainqueur du classement par points réussisse à prendre la deuxième place sur les Champs. Sagan possède un débours de 72 points virtuels. Ceci dit dans l’une des meilleures hypothèses. Et pour les combler, il ne lui reste guère que 90 points accessibles (les 40 points des sprints intermédiaires du jour et de demain ainsi que les 50 points de l’arrivée de Champagnole). Le constat est sans appel pour gagner le maillot vert, Sam Bennett doit être mis hors course.

L’étape du jour offre un relief plus favorable au slovaque qu’à l’irlandais qui peine plus en montagne. Crédité d’un coefficient 4, les délais estimés pour l’étape du jour sont tout de même favorables au porteur du maillot vert actuel. Mettre Bennett hors délai aujourd’hui s’annonce donc compliqué pour la Bora si l’équipe se lance dans cette entreprise.

Sur le profil officiel, un court raidard semble jaillir de nul part. Mais détrompez-vous, rien de bien méchant. Ce n’est qu’un faux plat où il sera quasi-impossible décrocher Bennett sauf incident pour ce dernier. Surtout que le départ fictif sera rapide descendant de 1949 m à 483 m d’altitude. Si tout le monde s’attend à un départ rapide de la Bora au regard du classement par points actuel et du profil officiel trompeur, le tempo devrait être dicté par la Deceuninck Quick Step qui devrait museler toutes les attaques jusqu’au sprint intermédiaire pour permettre à Sam Bennett d’accroître son avance et de pousser Peter Sagan à la résignation.
Et si Pogačar tapait du pois sur la table ?
Un maximum de 59 points est encore disponible pour le Grand Prix de la montagne. Tadej Pogačar est le leader du classement avec 66 points. Nous asmettrons que son adversaire principal le plus sérieux est Richard Carapaz. Le jeune prodige slovène possède 34 points d’avance sur l’équatorien. D’emblée, on peut se dire que les leaders feront parti des plus rapide ssur le chrono de la Planche des Belles Filles. 10 points seront alloués à sa montée la plus rapide. Carapaz devra y avoir pour stratégie la même que Ciccone à San Luca sur le Giro : faire la partie la première partie plane en dedans et faire la montée à bloc pour prendre le KOM. Mais avant toute chose, il convient de faire une véritable razzia aujourd’hui pour maintenir l’espoir lors de l’effort individuel de samedi.
Si Carapaz prend tous les points de la journée et que Pogačar n’en prend pas, l’équatorien aura une avance de 13 points sur le porteur actuel du maillot à pois.
Globalement, Carapaz peut avoir un matelas de 25 points sur Pogačar s’il va chercher le maximum de points lors des quatre dernières étapes. La tâche s’annonce rude mais pas impossible.

En effet le barème de points au sommet des cols de première catégorie offrent 10-8-6-4-2-1 tandis que les cols hors catégorie offrent quant à eux 20-15-12-10-8-6-4-2-1 aux huit premiers classés au sommet.
Pogačar pourrait avoir un intérêt à chercher des points au sommet du Cormet de Roseland puisque se faisant même en y finissant deuxième derrière l’équatorien, il n’aurait que 17 points à combler dans la pire des situations. A la fois, la Montée des Glières et le chrono lui donne les possibilités de combler cet écart si une explication de leaders vient à s’y dérouler.
Et si vous ne l’en croyez pas capable. Deux signes ne trompent pas. Le premier verbal par son interview d’hier après-course.
J’ai vu que dans la Madeleine, il y avait 10 points gratuits (en réalité 8), j’y suis allé et à la fin je savais que j’avais beaucoup de points donc pourquoi pas. Si je suis en position de le prendre, je le prendrais. J’en serais très heureux. L’objectif, c’est le classement général mais si je ne peux pas le prendre. Je prendrais le KOM.
Tadej Pogacar, au micro de Eurosport le 17 septembre 2020

Le second est son masque totalement personnalisé avec le sponsor de l’équipe dessus. Ce qui implique que l’équipe avait prévu de le récupérer. Rien n’est laissé au hasard.
Le départ pourrait être rapide et dans ces conditions il n’est pas impossible de voir un départ très rapide et même une échappée qui a des difficultés à sortir avec un peloton totalement écrémé dès le Roseland à l’instar de ce que l’on a vu sur l’étape de Laruns où le col de la Hourcère a vu un peloton ne pas débrancher. Les espoirs donc de Carapaz repose une échappée d’au moins six unités dans le col de Roseland pour que le slovène ne prenne pas de points. Avec pour idéal, une échappée victorieuse. La question que l’on peut se poser, les UAE peuvent-ils tenter de jouer sur les deux tableaux : maillot jaune et maillot à pois ? On a vu hier que la Bahreïn avait émoussé le peloton des leaders sans pour autant faire vasciller le train de la Jumbo et en se tirant même une balle dans le pied. La question demeure en suspens. En toute honnêteté, je n’ai pas la réponse tant l’actuel dauphin de Roglic à semble agressif, avec un appétit insatiable mais tout aussi friable sur les pentes du col de la Loze.
Et si les coureurs du Général tentaient leur va-tout ?

5 coureurs se tiennent en seulement 1’13 » pour la 4e place du Général. Roglic ne dispose que de 57″ sur Pogacar et 1’26 » sur Miguel Angel Lopez. Le matelas est satisfaisant compte tenu de ses aptitudes en chrono mais pas pour autant confortable pour prévenir d’une défaillance ou de tout incident comme cela avait été le cas au Giro 2019. Au final, le podium est encore à porter de fusil pour le Top 8 du GC. Ce qui pourrait inciter à une course de mouvement où la meilleure solution semble de placer des pions à l’avant. Au-delà du Top 10, les coureurs peuvent être inspirer de rattraper leur Tour par une victoire d’étape. Un coureur comme Guillaume Martin pourrait très clairement être offensif. D’autant qu’il n’est pas réputé pour exceller dans l’effort solitaire. Bien mal lui en prendrait. Si avec 10’35 », il n’est plus une menace pour la Jumbo-Visma. Ce n’est pas le cas pour la dizième place de Valverde pointant à 1’04 ». Par le jeu désormais connu de la défense d’un Top 10, les Killer Wasps pourraient trouver des alliés de circonstance pour se mettre en tête du peloton. Ce qui favorise encore plus une étape à la fois rythmée et désert les chances des échappées sur une étape qui semble pourtant leur tendre les bras.

La montée du plateau des Glières devrait être le point d’orgue des tentatives des leaders. Pogačar devrait être inspiré de tenter de reproduire le même schéma qu’à la plateforme de Gredos lors de sa troisième victoire lors de la Vuelta de l’an passé. Les pourcentages sont abruptes devrait permettre de faire le tri comme dans Mary Blanque, Puy Mary/Pas de Peyrol et même que dans la Loze.

Cependant, le sommet offre une partie plus favorable pour qu’un groupe revienne si les écarts sont faibles.

Une belle partie de chemins de terre qu’Alaphilippe avait franchit en tête 2018 lors de sa première victoire sur le Tour et du passage alors inédit au Plateau des Glières.

S’en suit, la descente rapide vers le col de Fleuries.

Puis le col de Fleuries, trop roulant pour faire des écarts.

Et la descente vers La Roche sur Foron menant à un sprint en faux plat montant.

Dans ces conditions, où la course est assez indécise avec des enjeux partout de miser sur la doublette d’Ineos. En effet, Carapaz devrait tenter un baroude d’honneur pour aller chercher le maillot à pois. On le sait la Ineos a dans ses gènes de chercher des assessits lorsqu’elle n’a plus rien à jouer au Général. On se souviendra d’un Landa très remuant sur le Giro 2017 pour le maillot de meilleur grimpeur. Pour se faire, il aura en appui Kwiatkowski qui s’est réservé dans le grupetto dans l’étape d’hier. Si Carapaz venait à manquer de jus, le Pole a une excellente pointe au sprint. Puisqu’il est tout aussi raisonnable de voir des bons grimpeurs tenir le groupe des leaders pour un sprint réduit.
Dans une course où le GC va se marquer à la culotte, il n’est pas inenvisageable de voir un groupe de leaders ne pas arriver à se départager dans le Plateau des Glières. Encore une fois, la fougue de Pogačar est la clé de l’étape. Il tentera sûrement. Sa jeunesse de vététistes font de lui un bon descendeur et sa pointe au sprint n’est plus à prouver. Le slovène coche donc toutes les cases. Reste à régler le sprint du groupe des leaders où Alejandro Valverde est sûrement le plus rapide. Le Slovène l’a déjà battu à Cullera. Mais que ce soit à Burgos qu’à Saint Christophe en Jarrez, Papy Bala a montré qu’il n’avait pas totalement perdu de sa superbe.
PRONOSTICS
Sam Bennett vainqueur du sprint intermédiaire : 3.5 – 1% (Winamax)
Richard Carapaz ou Michal Kwiatkowski vainqueur d’étape : 6.67 – 0.25% (prendre les cotes 12 et 15 sur Winamax)
Tadej Pogačar vainqueur / Top 3 : 13 / 4 – 0.5% (Unibet/Betstars)
Alejandro Valverde Top 3 : 5.75 – 0.25% (Betstars)