Etape 14 Tour de France 2020 Preview

Sagan rugira-t-il comme un Lyon ? Passera-t-il au vert sur ce Tour de France ? L’étape du jour devrait nous apporter une réponse sur ces ultimes chance de ramener le maillot sur les Champs Elysées pour la huitième fois.

Profil Etape 14 du Tour de France 2020 ©️ A.S.O.

Avec 66 points de retard, 20 points distribués au meilleur du sprint intermédiaire et 50 à l’arrivée, il apparaît très clairement que Sagan devrait être intéressé par cette étape. Ayant montré une grosse envie de placer Sagan dans l’échappée en faisant sauter les sprinteurs dans la cote de Chateaugay la veille, la Bora n’a pas pu emmener son sprinteur au sprint intermédiaire de par le rythme trop élevé dans le col de Ceyssat. Bennett pouvant adresser ses remerciementsvau Jumbo-Visma qui ont chassé après une échappée composée d’hommes peu dangereux au Général. Cependant, le col de Béal devrait rapidement devenir un cauchemar pour les sprinteurs comme Sam Bennett. La Bora y imprimera un gros rythme avec certitude pour tenter de mettre par la fenêtre le maillot vert. L’espoir de garder le maillot vert à la sortie de cette étape demeure tout de même puisque le deuxième de l’étape ne prend que 30 points. Sagan est donc contraint de gagner et de finir dans les deux premières places du sprint intermédiaire sans que Bennett ne soit devant lui pour lui ravir la tunique du meilleur sprinteur.

La stratégie de la Bora peut-elle être de mettre hors délai Sam Bennett ? Bien que le profil du jour soit vallonné constamment, le dénivelé positif total le démontrant en affichant pas moins de 2646 mètres. La plus grosse difficulté réside dans le Col de Béal. Il apparaît tout de même peu probable de mettre hors délai, un Sam Bennett bien entouré sur les parties les plus planes. Asgreen, Cavagna, Declercq, Jungels et Morkov ayant montré une très grande force individuelle et collective pour maîtriser le groupe de gros rouleurs au cours de l’étape de Poitiers et ayant maintenu à flot, Sammy Be au cours de l’étape de la bordure de Lavaur (14’32 » du groupe de tête). Pourtant cela n’empêche tout autant pas l’inévitable : la Bora doit rouler. Cela n’empêche pas l’inéluctable : la Bora va rouler.

La question se pose de savoir qui aura envie de tenter de sortir quand on sait que la Bora devrait avoir la main sur cettr étape toute la journée. Pouvant trouver des alliés de taille en cours de route avec en premier lieu : la CCC puisque Trentin est toujours intéressé par le classement par points. Quid des équipes comme la Mitchelton qui ont une carte à jouer avec Mezgec ? Des Sunweb qui ne jouent plus que les victoires par étapes avec Hirschi et Soren Kragh Andersen qui ont un bon coup à jouer aujourd’hui. Ou encore des AG2R qui ont perdu Bardet et seront en électron libre sur toute la fin de ce Tour. Il en va de même pour les Groupama-FDJ. Les Deceuninck auraient tout intérêt à mettre la zizanie dès le départ, en allant chercher le sprint intermédiaire non pas pour Bennett mais pour enlever des points à Sagan. Sortir les gros rouleurs sur le plat s’avérerait être une option pour prendre les gros points du sprint intermédiaire au slovaque et sauver une journée de plus le maillot vert. C’est pourquoi, je m’attends à voir des Cavagna ou Asgreen attaquer d’entrer. Accompagné de Küng et Naesen dont les équipes sont maintenant intéressées que par le Général. Un groupe de rouleurs difficile à dompter.

Avant le sprint intermédiaire, deux difficultés devaient permettre à la Bora de faire reculer Sam Bennett au fond du peloton. D’abord la cote de Barrioux, courte (seulement 1 kilomètres) et relativement taillée pour l’irlandais.

Ensuite la cote répertoriée du Château d’Aulteribe (1 km à 8.2%) mais c’est en réalité 1.6 km à 5.9% puisqu’elle se poursuit en son sommet. Le pied est l’endroit parfait pour asphyxier Bennett.

Evidemment, même si Sagan est bon descendeur, le danger qu’un Alaphilippe en défenseur attaque, pour faire la descente dont le sprint intermédiaire est jugé à son pied, n’est pas à écarter. Exit donc les Sagan vainqueur du sprint intermédiaire à 2.3. Avec le risque d’une échappée de gros rouleurs et d’attaques dans la cote du château pour anticiper la descente.

Evidemment, avec certitude la Bora mènera le tempo du Col du Béal pour faire sauter les Bennett, Ewan et consorts en vue de l’arrivée à Lyon.

Que ce soit à Courreau …

… qu’au col des Brosses non répertoriées. Une longue journée attend le groupe des sprinteurs pour être dans les délais.

Mais pour la Bora, c’est le final casse-pattes dans Lyon qui devrait mobiliser le plus d’énergie.

La cote de la Duchère est sûrement la plus dure des deux cotes qui jalonnent le final. Durcir la course dedans est envisageable. Le sommet est jugé à 10 kilomètres de l’arrivée.

Seulement la descente menant à la Cote de la Croix-Rousse par la rocade est favorable à un groupe chassant étant extrêmement roulante.

La Cote de la Croix-Rousse est moins dure que la Duchère avec ses quatre lacets, le peloton devrait s’allonger et les attaques devraient fuser puisque son sommet est situé à 4.5 kilomètres de l’arrivée.

Un final sinueux qui devrait inspirer plus d’un late attacker. Mais il faudra être costaud pour résister à un peloton réduit en chasse. Un final qui somme toute devrait se courir à la façon d’une classique.

Mes culpa sur la descente, mes premières indications à domicile me disaient que la descente de la Croix Rousse était propice au écart mais ce n’est que la montée de cette dernière en fin de compte avec ses lacets (dans le sens inverse). Encore une fois, la seconde descente qui compose le final est un vrai billard menant aux quais.

La Bora ne roulant pas pour Sagan, Schachmann aurait un terrain de jeu à sa mesure. Même Postlberger pour une attaque au kilomètre. Seulement l’équipe mise sur le maillot vert et à raison. Pour rappel, une victoire d’étape est gratifiée de 11 000€. Tandis que le port du maillot vert de 6 000€ par jour porté et de 25 000€ pour son porteur sur les Champs Élysées. Autant dire que le jeu économique vaut plus la chandelle de se battre pour le Vert. D’autant que à la fois Lyon et à la fois Champagnole sont des occasions pour Sagan de lever les bras et donc de gratifier l’équipe de la rente offerte pour la victoire d’étape. Exit donc la carte Schachmann, aujourd’hui c’est un all-in sur le slovaque pour ne pas le priver de points précieux.

Un sprint avec un léger vent, de dos qui devrait favoriser les hommes rapides. Avec une Bora et une CCC fortement intéressée, dans un final malgré tout favorable à une chasse difficile d’échapper à un sprint réduit.

Comparatif final 2020 / 2013 du Tour de France à Lyon

Dans la tentative d’échappée hier avec Sagan, Matteo Trentin a montré être l’un des adversaires les plus redoutables de Peter Sagan. Emmener tant sur l’Île de Ré qu’à Poitiers par Greg van Avermaet, il serait logique que l’italien soit la carte de la CCC aujourd’hui. Le gros point d’interrogation étant sur l’organisation de l’équipe qui a montré en interne qu’en course être désorganisée et à contre-temps. Cependant, Trentin a un sacré coup à jouer dans un final qu’il connaît désormais puisque si l’arrivée ne se joue pas sur la rive est mais cette fois sur la rive ouest du Rhône. En effet, le sprinteur y avait inscrit sa première victoire sur le Tour en 2013.

Evidemment si on parle d’une Bora travaillant toute la journée et d’un final façon classique, Sagan ne peut être que parmi les favoris. Ses équipiers ont pour l’heure abattu un travail monstre pour une poignée de points. Pourtant son sprint à l’Île de Ré a montré qu’il avait une pointe de vitesse redoutable. Sa faiblesse de points dans sa récolte est surtout dû aux circonstances. A Lavaur, le slovaque déchausse en plein sprint, à Poitiers il finit déclassé et hier la Jumbo a sapé ses espoirs en chassant pendant une heure un groupe qu’elle aurait pu laisser filer.

Tactiquement et collectivement, une équipe ressort : la Sunweb. Dans un final taillé pour Hirschi, le suisse pourrait être la carte de l’équipe pour décrocher son second succès sur la Grande Boucle. Beaucoup d’efforts ont été consentis pour le jeune qui découvre son premier Grand Tour. Le final convient tout autant à son coéquipier SKA. Il ne serait pas étonnant que le petit suisse déguste en tête du peloton dans le final pour jouer l’option danoise et ainsi rendre la pareille. SKA a montré de belles jambes à Sarran finissant 3e malgré le travail abattu pour Hirschi. Une tout aussi belle carte en cas de late attack pour le récent 3e de l’Het Nieuwblad.

PRONOSTICS

Peter Sagan podium : 2.88 – 1% (Betstars)

Trentin vainqueur : 15 – 0.25% (Winamax – cote boostée)

Soren Kragh Andersen : 21-6 – 0.25% (Unibet-Winamax)

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