En posant son regard sur l’étape reliant l’Île d’Oléron à l’Île de Ré, une évidence s’imposait. A la sortie l’ouverture d’une deuxième semaine, la tension devrait être palpable tant l’étape en bord de mer est propice aux bordures. Toute la question est de savoir si le vent de septembre le permet et où devrait-elles avoir lieu ?

Longue de 168.5 kilomètres, l’étape semble promise aux sprinteurs tant le profil ne fait guère de place aux difficultés. Même pas 600 mètres de dénivelé positif devrait être parcouru. Une journée facile sans nulle doute. Cependant, quiconque a déjà couru les plages vendéennes en février/mars chez les amateurs sait que la région peut rapidement devenir un enfer. C’est pourquoi le facteur x ne reposera pas sur la composition du parcours mais sur les conditions météorologiques.

Parcourant les marais de la région ainsi que des villages pavés comme la citadelle de Brouage, l’étape du jour offrira un panorama bien souvent découvert. Ce qui est déjà un des éléments constitutifs d’une tentative de bordures où le peloton doit parcourir une zone exposée.

Le vent en début d’étape devrait offrir un point de tension notamment sur le Pont d’Oléron et l’arrivée sur le continent. Cependant, si le vent est fort. Sa direction n’est pas idéale, en étant de côté sur la remontée vers La Rochelle. Ce qui devrait refroidir toute tentative de bordures.

Mais le vent va s’intensifier au fil de la journée.

Et la tension devrait réapparaître vers l’Houmeau où les routes seront peu larges en direction du Pont de Ré.

Le secteur clé de cette étape est sans nulle doute le Pont amenant à l’Île de Ré.

Long de 2 926,5 mètres, il monte jusqu’à 42 mètres au dessus de la mer. Si on se fit au plan, ce dernier monte durant les 1759,7 premiers mètres. Ce qui dont un pente de 2.27%. Le Pont est donc en faux plat montant et fortement exposé aux vents marins qui souffleront puissamment. On le sait les vents marins sont tournants. Si bordure il y a, le Pont est le meilleur endroit pour faire la sélection. D’autant que les routes dans l’Île sont peu larges ce qui laissent peu de place à une équipe mal placée de remonter. La tension augmentant à l’Houmeau, il est fort probable que le peloton casse sur le pont.

Avec un vent de face dans les kilomètres finaux et des routes qui laissent peu de places. L’importance des trains et leur placement seront primordiaux. Le dernier virage à 300m doit inciter à virer en tête avec son poisson pilote tout en ne lançant pas de trop tôt.
D’office, il convient d’éliminer Wout Van Aert. Après ses deux succès la tentation peut-être belle de miser sur lui. Seulement, son succès à Lavaur est à tempérer. Le belge paraît sur une journée de bordures mais nul ne se doutait que la Bora ne débrancherait jamais. La bordure était anticipé dans le final. Et le multiple champion du monde de cyclo cross partait dans le but de protéger Roglic et nullement de faire le sprint. Qui s’est décidé en cours d’étape. Dès lors WVA n’a plus roulé. Aujourd’hui il en sera tout autre avec deux succès et un maillot jaune à protéger.
La Deceuninck revancharde d’avoir subi pour la première fois depuis longtemps la bordure devrait être l’équipe qui devrait secouer le cocotier sur le Pont, voire même avant. Cependant, Sam Bennett n’est absolument pas un gage en cas de bordure. Ayant subi toutes celles de 2020 et n’ayant pas été victorieux sur celle de la Vuelta.
C’est pourquoi pour les mêmes raisons que pour le sprint de Lavaur, je me dirigerais encore vers Bol qui a le meilleur sprint et nous a montré une pointe de vitesse aussi redoutable que celle de Wout Van Aert à Privas. Casper Pedersen a fait un travail formidable vent de face et le sprint décollé du sprinteur néerlandais de la Sunweb à Privas était sublime.
PRONOSTICS
Cees Bol podium : 2.5 – 1% (Winamax)
Cees Bol vainqueur : 7 – 0.25% (Betclic)