Une étape menant à Mont Aigoual logiquement remportée par les échappées. Située juste avant un week-end promis aux mouvements, l’étape de Lavaur a tout de l’étape de transition. Le peloton nous surprendra-t-il avec une nouvelle étape sans la moindre échappée ?

En effaçant la première partie, la seconde partie du circuit ne fait guère de doute : Lavaur est promis au sprint et devrait voir un sprint.

Le début d’étape en ses vingt premiers kilomètres offrent un terrain parfait pour filtrer l’échappée et faire rideau derrière. Évidemment dans une étape promise au sprint, les plus téméraires ne sont pas légion. Enfin sprint, mais rien ne dit que celui-ci sera massif.

Comme exposé par la direction de course un « vent d’antan » du Sud/Est soufflera toute la journée, avec des pointes entre 30 vers Lavaur et 40 km/h vers Castres.

A la sortie de Castres, la zone est exposée et clairement la plus propice à une scission (Dieu que c’est long 43km de Google Maps). Le vent sera trois-quarts dos, le risque de bordure y sera accrue. Un cumul de situation propice aux bordures (zone exposée au vent, vent fort et vent soufflant dans le dos des coureurs). La tension dans le peloton devrait se faire sentir. Il est d’ailleurs très probable de voir le peloton accélérer de lui-même entre Roquecourbe et Castres. Les équipes de leaders voulant à tout prix se replacer pour éviter d’être piégées. Si la Groupama-FDJ a l’occasion de nous lire : PRENEZ LA ROUE DES DECEUNINCK ! Et au cas où, en sortie de Castres pour prendre la D-112, un enchaînement de deux carrefours giratoires se fera : le premier par la droite, le second par la gauche… juste au cas où.

L’approche du sprint est sans difficulté et encore une fois l’importance des trains sera cruciale.
BORDURES OU PAS BORDURES ?
Selon toute vraisemblance, les bordures devraient avoir lieu. Evidemment, ce sont les coureurs qui en décident. On se souviendra de la bordure annoncée sur les réseaux sociaux par Terpstra en 2018 sur l’étape reliant Fougères et Chartres. La montagne avait accouché d’une souris. Cette année, il semblerait que ce soit Oliver Naesen qui l’ait annoncé dans l’émission Vive le Vélo. Et nul doute que si tel est le cas, il aura bien révisé son sujet auprès de Geniez, originaire du coin. Le coup de force a déjà été tenté par les Ineos Grenadier dans le final à Privas avant-hier. Menant à une scission qui n’a pas été maintenue. Une tentative de bordure qui n’aura duré qu’une poignée de kilomètres dans les 10 derniers de l’étape. Castres sera cette fois à 43 kilomètres de l’arrivée. Ce qui pourrait contrarier, de prime abord, toute tentation de t’étirer le peloton, au regard de mercredi. Mais voilà, le vent cette fois sera de dos, ce qui poussera le peloton. Et il n’est pas sans rappeler qu’un vent puissant de dos est le vent le plus propice aux bordures.
L’équipe qui pourrait en foutre partout est comme à l’accoutumée : la Deceuninck Quick Step qui est coutumière du fait. La perte du jaune par Alaphilippe par le biais de pénalité à laisser un goût amer au français. Si l’on était tenté de penser que ce ravitaillement à 17 bornes de l’arrivée était fait exprès en vue de se décharger du point du Général. Le fait même qu’il n’ait pas perdu de temps dans l’ascension vers Mont Aigoual et son attaque au sommet en vue de récupérer une poignée de secondes est une démonstration que ledit ravito interdit était bel et bien la conséquence d’une erreur. Tenter un coup de bordures aurait pour double avantage de remettre potentiellement Alaphilippe dans de meilleure disposition au Général et d’évincer des sprinteurs en vue du sprint pour Bennett à Lavaur. Il conviendra néanmoins pour l’irlandais de ne pas faire comme à Paris-Nice et ne pas subir les bordures.
Mon œil se portera sur un homme en particulier. Cees Bol, le sprinteur de la Sunweb possède actuellement le meilleur train. Casper Pedersen et Nikias Arndt ont montré que la machine était parfaitement huilée et le sprint de Privas était un récital. Bien que le sprinteur de la Sunweb concède la victoire à Wout Van Aert pour une vingtaine de centimètres (si « Cees pas de Bol »). L’équipe n’a rien à regretter tant elle a démontré une masterclass dans l’art du placement et du lancement. Le train n’a failli qu’une seule fois à Sisteron dans un sprint décousue vent de face où la Bora lançant trop tôt a désorganisé la Sunweb. Toujours bien positionné dans l’étape de la Châtre, le néerlandais a su anticipé les risques de bordures au cours de Paris-Nice. Est-ce étonnant pour celui qui est originaire d’un pays où le vent est une religion. Mesurant 1m94 pour 83 kilos, son gabarit est assurément un avantage lorsqu’une bordure est initié avec un vent trois quarts dos. Le sprint plat à Lavaur sans difficulté majeure hormis un rétrécissement devrait lui permettre de développer toute sa puissance. Le profil pourrait presque rappeler sa victoire de Pasadena. Ne reste plus qu’au géant néerlandais qu’à concrétiser.
PRONOSTICS
Cees Bol podium : 2.15 – 1.5% (Unibet)
Cees Bol vainqueur : 6 – 0.5% (Winamax)