Qui peut s’asseoir à la table d’Alaphilippe et lui dire : « j’ai une plus grosse pancarte que toi » ? Quelque soit les attentes, le frenchie répondra toujours présent là où on l’attend et trouvera toujours un moyen de répondre. C’est donc avec le maillot jaune sur les épaules que le Tour se dirige pour ce qui ressemble à un sprint royal.

Une première grosse moitié du parcours (59%) irrégulier et sinueux mais sans aucune difficulté particulière dans les 80 derniers kilomètres, ce qui ouvre une arrivée royale pour les sprinteurs. Les occasions étant rares pour les hommes rapides, il ne fait guère de doutes que leur équipe maîtriseront le peloton et ce malgré les un peu plus de 2970 mètres de dénivelé positif.

Avec un vent de face / trois quarts face toute la journée, un départ avec la cote de Gattière a franchi, ils ne seront pas nombreux à vouloir tenter le baroude d’honneur dans une étape qui n’a guère de chance de leur revenir. Cependant, le principal risque pour le peloton demeure dans les risques de bordures avec un fort vent. Passer Barrême, le terrain s’y prêtera parfaitement. Vigilance est de mise, la nervosité devrait s’intensifier dans les 65 derniers kilomètres du parcours. Mais le vent sera parfaitement de côté après le sprint intermédiaire de Digne-les-Bains. Il ne restera que 37 kilomètres et c’est sans doute l’un des moments clé pour le peloton quant au devenir une tentative de bordures ou non.

Quoi qu’il en soit, avec un sprint en léger faux plat montant, une journée compliquée tant par le cumul du dénivelé que par le vent de face. Il convient de se pencher sur les hommes aux gros cuisses, les plus puissants des sprinteurs. A ce jeu, Sam Bennett est la tête d’affiche. Contrairement à Ewan qui a perdu deux coureurs pour l’emmener dans le final, Bennett a le meilleur train du peloton. Ce qui est un point clé dans un final vent de face, il faut être tout à la fois bien positionné et déclencher son sprint le plus tard possible. L’irlandais a d’ailleurs prouvé qu’il a une capacité a bien résisté tant aux journées difficiles. Sa victoire récente à Visé le démontrera. Mais on pense aussi à ses deuxièmes places lors des étapes ventueuses de la Vuelta comme celle avec un vent de face à Toledo et celle de la désormais célèbre bordure de l’étape la plus rapide de l’Histoire (Guadalajara). 4e à Nice, le sprinteur de la Deceuninck Quick Step monte en pression et a pour habitude s’imposer dans les premiers sprints de Tour auquel il participe. Faire partie de l’équipe du maillot jaune n’est pas un défaut comme on l’a vu l’an passé puisqu’au lendemain de la prise du maillot jaune à Epernay, Lampaert était mis à l’ouvrage avec Tony Martin (Jumbo-Visma) pour emmener le peloton sur un sprint royal à Nancy. D’un sprint remporté par le sprinteur (Viviani) de l’équipe d’Alaphilippe. Nul doute que Declercq sera encore mis à contribution pour revenir sur les fuyards.
Au final, dans une toute nouvelle disposition avec les abandons de Gilbert et Degenkolb, malgré le fait de ne disposer que de peu d’éléments, le train de la Trek apparaît comme le deuxième plus fort. Après sa deuxième lors de l’étape d’ouverture Pedersen pourrait apparaître comme le sprinteur tout désigné. Mais attention pré-Tour, il avait annoncé que les décisions avec Theuns et Stuyven se ferait au jour le jour. Chacun ayant la prétention de s’imposer. Après une journée difficile, Theuns sera probablement plutôt mis à contribution. Tout l’art étant de trouver qui de Pedersen et Stuyven aura son mot à dire et au vue de la démonstration de forme sur l’étape 1 et 2, la carte Stuyven est sans doute une très bonne option. D’autant qu’on se rappellera l’étape de Chalette sur Paris-Nice où Stuyven était allé cueillir une troisième après une journée marquée par les bordures et un travail de titan de Pedersen.
Enfin, quand on parle de grosses cuisses rapides. On ne peut éluder Wout Van Aert, qui semblait encore hier en mesure de suivre Alaphilippe sur son attaque tranchante. Mais étant cantonné à un rôle d’équipiers. Si bordure, l’étape d’Albi nous a montré que le belge est un client dans les sprints des journées compliquées et stressantes. Le placement de ses leaders en tête avant les trois derniers kilomètres fatidiques devraient lui permettre de bénéficier d’un bon placement et de prendre la vagues du train le plus imposant
PRONOSTICS
Sam Bennett vainqueur : 4.3 – 0.5% (Betclic)
Jasper Stuyven vainqueur : 80 – 0.25% (Unibet)
Jasper Stuyven podium : 20 – 0.25% (Winamax)
Wout Van Aert podium : 5 – 0.5% (Winamax)