Les Strade Bianche ou littéralement « chemins blancs » ont tout d’une Classique qui rythme le printemps du peloton professionnel. Et pourtant, il n’en a pas toujours été. Bien que son existence remonte à 1997, la course n’était qu’une cyclosportive qui ne se professionnalise que dix ans plus tard. Initialement placé en octobre, elle y avait toute sa place compte tenu du contexte des dernières années. D’une part, parce qu’elle est dans le prolongement de l’enchainement des courses pre-Lombardie dans le nord transalpin (exception faite des Calabre avec le Giro dell Emilia) ; en Lombardie avec les Coppa et Tre Valli Vaserine, dans le Piemont avec la classique Milan-Turin et en Emilie-Romagne avec les GP. Et d’autre part, parce qu’elle emprunte les chemins vignobles du Chiante (qui n’est pas inconnu tant pour les amateurs de vins que d’Hannibal Lecter), on peut noter une certaine similitude avec le nouveau final de Paris-Tours et ses chemins de terre dans le vouvrillon.


Fait de chemins de terre, il n’est pas étonnant de voir les coureurs de classiques dominer les Strade Bianche. Des flandriens les plus assidus aux cyclocrossmen, tous font bonnes figures en Toscane et animent la course menant à Sienne.
Pourvu d’un plateau tant quantitatif que qualitatif d’année en année, la classique d’ouverture signe les prémices d’une campagne de classique aboutie pour tout coureur y brillant. En témoigne le triplé ardennais de Gilbert en 2011 ou même le printemps exceptionnel d’Alaphilippe et Fulgsang l’an passé. Voir tout bonnement une année couronnée de succès au plus haut rang mondial ; le Pole étant sacré champion du monde en 2014, Spartacus champion Olympique par deux occasions en 2008 et 2016 ou même Alafpolak porteur du maillot jaune durant 14 jours sur le Tour de France.


Le parcours 2020 reste inchangé à celui de l’an passé. Près de 63 kilomètres de routes blanches répartis en 11 secteurs sur les 184 km que jalonnent le tracé de la course.
Avec un dénivelé positif total de 3073 mètres, le parcours est tout aussi exigeant physiquement que techniquement.
En raison du contexte de Covid-19, cette année la Piazza del Campo sera interdite aux spectateurs tandis que des barrières spécialement conçues pour la distanciation sociale seront mise en place dans la montée de Santa Caterina.


Situé à pas moins de 50 kilomètres de l’arrivée, c’est le secteur qu’avait choisi Moser en 2013 pour prendre la poudre d’escampette du peloton et revenir sur l’échappée. Tandis qu’en 2018, ce sont Bardet et Wout Van Aert qui se sont extraits de l’échappée de favoris pour s’envoler vers une victoire promise avant d’être rejoint par Tiesj Benoot juste avant le dernier secteur.
Secteur graviers numéro 8, il est le secteur où la course se décante, à chaque édition, une fois passé le Ponte del Garbo. Plus long que le secteur qui le précède : San Martino in Grania, il n’est pas comme ce dernier totalement en montée. Long de 11.5 kilomètres, Monte Sante Marie permet de faire les premiers écrémages et/ou de porter les premières estocades au sein du peloton, qui n’en est plus un à la sortie dudit secteur. Il est vrai que mêlant courtes descentes parfois très raides et montées tout aussi abruptes, la sélection se fait naturellement entre techniciens, hommes encore frais et les coureurs plus mal placés. Pas moins de 3162m à plus de 7.5% dont 1155 à plus de 12.5% montre l’exigence de ce secteur et son importance.
La première partie montante à la sortie d’Asciano allonge considérablement le peloton qui se scinde dans la partie descente qui s’en suit. Sa technicité est rendue d’autant plus complexe de par la nature de son revêtement. C’est pourtant dans sa dernière moitié, grimpant de manière inexorable et irrégulière durant 7km vers le hameau de Torre del Castello, que la sélection est définitivement établie.

Secteur graviers numéro 9, c’est un secteur très court (seulement 800 mètres) mais raides avec ses 7.2% de moyenne.
De par sa faible longueur, rares sont les mouvements qui s’y opère. Fuglsang y décida pourtant de s’extraire du groupe d’échappée en compagnie d’Alaphilippe sur l’édition précédente. Là où Kwiato lui en 2014 porta son attaque sur la partie asphaltée au sommet.

Secteur graviers numéro 10, long de 2.4km, il est le secteur le plus décisif des dernières années. Avec ses 500 premiers mètres d’une particulière difficulté, il offre une rampe de lancement parfaite en étant situé qu’à une petite quinzaine de kilomètres de l’arrivée.
Stybar, Cancellera ou Kwiatkowski y ont construit leur sacre tandis qu’en 2018, Benoot s’échappa du groupe de contre pour revenir en costaud sur les deux échappées.

Secteur graviers numéro 11, un secteur court qui commence en descente mais dont la partie montante est extrêmement rude (400 m à 11.6% de moyenne et un maximum à 18%)
En 2018, Benoot lança son attaque victorieuse sur les premières rampes tandis que Cancellara y fit preuve d’une puissance monstrueuse pour revenir et déposer Greg Van Avermaet ayant attaqué dans la partie descendante.

La Calle Santa Caterina, une montée finale terrible dont la dernière rampe (500m à 12.5% – max : 16%) menant à la Piazza del Campo. Si la montée finale ne met pas à l’arrêt les coureurs usés comme WVA qui y mis pied à terre en 2018, les 300 dernières mètres sont eux plus sans difficulté puisqu’en descente. Et le dernier virage dont la sortie n’est située qu’à 100 mètres de l’arrivée impose à toute arrivée en comité réduit de virer en tête (au risque de faire comme Mühlberger à Bagnères-de-Bigorre). Bien que dans une large majorité, arriver au sommet de Santa Caterina c’est s’assurer une victoire presque certaine.
Arrivé en groupe, Iglynskyi et Löftvist y construit leur sacre sur une attaque tout en punch. Tandis que Cancellara, Gilbert et Alaphilippe ont tout deux anticipés le dernier virage à 100 mètres de la ligne d’arrivée en attaquant Ballan pour les deux premiers et Fuglsang pour le second.
L’approche du dernier virage de Cancellara face à Stybar est un parfait exemple. Son entrée se prend rapidement, ce qui oblige les coureurs à le prendre par son extérieur. En 2016, le suisse a coupé la trajectoire du tchèque qui n’a pu lui faire le déborder par sa gauche. Les 100 derniers mètres à près de -7% redonnent une impulsion où il est quasiment impossible de doubler le coureur qui nous precède. Le triple vainqueur des Strade Bianche avec une tactique hors pair et un sens des trajectoires digne de sa maîtrise des chronos va lui fermer la porte à l’intérieur au 50m.

Placé en août comporte un défaut majeur : peu de chance que la météo fasse des « Sienne ». Plus le temps est mauvais, plus le peloton a tendance à se morceler rapidement dès l’entame de Monte Sante Marie. Plus le temps est clément, plus les chances de voir un petit comité se disputer la victoire dans Sienne sont grandes ; le groupe à la sortie du secteur 8 étant un peu plus conséquent. Pinzuto ou le Tolfe ne permettant pas de faire une sélection suffisante. L’inconvénient majeur d’une classique durant l’été en Toscane, les chances de pluie sont presque nulles. A 3 jours du départ, ces dernières sont de moins en moins probable du fait que la période soit la plus sèche en Italie.
Avec le passage à 10 puis 11 secteurs graviers, plus aucune arrivée dans Sienne n’a vu un groupe de plus de quatre coureurs se disputer la victoire. Gardons à l’esprit cependant que seule 2017 et 2018 ont vu une victoire en solitaire durant cette période. Qui ont pour point commun d’avoir connu un Strade Bianche pluvieux, ce qui a rendu le revêtement non pas poussiéreux mais boueux (principalement en 2018 qui rappelait sans nul doute le passage du Giro dans les parages en 2010 lors de la désormais célèbre étape Carrara – Montalcino).

La météo de samedi ne laisse que peu de doute. Après avoir annoncé des pluies possibles mardi et mercredi, les averses semblent désormais bien loin au cours de l’après-midi de samedi et les prévisions sont plus proches de celles d’y il a dix jours. Une journée ensoleillée, possiblement couverte mais des températures extrêmes. Jusqu’à 39°C, ce qui implique qu’avec un vent de 5km/h et une humidité de 25%, la température ressentie serait de 44°C. Autrement dit, une véritable fournaise. On le sait en cas de forte chaleur s’hydrater est important dans ses conditions. A la sortie du secteur de Monte Sante Marie, les équipes sur-représentées auront un avantage où les coéquipiers pourront ravitailler leur leader. Mais en période caniculaire, il ne faudra pas non plus négliger l’alimentation pour éviter toute fringale. Au cours des fortes chaleurs si la soif se fait ressentir, la faim elle est parfois totalement absente tout comme l’envie. De plus avec un vent de O/N/O, les 36.5 derniers kilomètres se feront de face voire trois quarts face. Ce qui devrait plutôt inciter les attaques dans les deux derniers secteurs. Toutes les conditions tendent à un Strade Bianche traditionnel avec une arrivée de 4/5 coureurs avant d’entamer la montée finale.
Tour de Sibiu comme Tour de Burgos ont montré une tendance à la reprise, les équipes courent de façon standard. Tout repose sur le fait d’anticiper les coureurs les plus en forme à l’entrée de cette période post-confinement et ceux qui devraient le plus souffrir de la chaleur.
Pour ce dernier élément, Wout Van Aert est probablement un des favoris (deux fois 3e en deux participations) à éliminer. Si nous avons peu de référence sur route pour ce dernier, on se souviendra de ses cyclo-cross aux Etats-Unis où il aura souffert de la chaleur et subit jusqu’ici ses plus mauvais résultats en CCX. Par cette chaleur tiendra-t-il le coup, il n’est pas incohérent de penser que non. D’autant que manquant de punch, WVA est contraint d’arriver en solitaire au risque de se faire déposer comme l’an passé. Un second couteau comme Alexey Lutsenko, toujours très fort à la reprise pourrait être un homme à citer. Costaud derrière Yates et Pogacar au UEA Tour, il aura confié avoir subi la chaleur sur l’étape la plus chaud dudit Tour. Ce jour-là, il finit à pas moins d’1min30 du premier cité. Ou encore un leader aussi en excellente forme en mars à l’aune des premières classiques : Tiesj Benoot. Splendide vainqueur 2018, le belge semblait prêt pour accrocher une nouvelle fois sa course préférée à son palmarès. Cependant, le leader de la Sunweb excelle lors que le temps est exécrable et le nouveau placement de la classique tant aimée ne semble pas à son avantage. La canicule pourrait avoir raison de ses ambitions. C’est en tout cas un gros point d’interrogation et une épée de Damoclès au dessus de sa tête.
Pour ce qui est de la forme des coureurs, il apparaît opportun d’éliminer d’entrée les coureurs ayant prévu un pic de forme et d’être à 100% pour le Tour et de ce fait de privilégier les coureurs visant des objectifs plus lointain. Dès lors, un nom nous vient immédiatement à l’esprit. En effet, le tenant du titre, Julian Alaphilippe a prévu d’axer sa saison sur le Tour en visant des victoires d’étapes, le Mondial et les classiques d’octobre. Ses déclarations à l’Equipe vont en ce sens :
[…] je sais que je n’ai pas la condition de l’année dernière. Ma priorité n’est pas d’être au sommet de ma forme sur les premières courses.
https://www.lequipe.fr/Cyclisme-sur-route/Article/Julian-alaphilippe-j-ai-fait-ce-qu-il-fallait/1156220
Dans une course où le plateau sera relevé et des coureurs dans une grande forme dès l’ouverture, tout manque de forme se paye cash. A l’inverse, d’autres coureurs ont prévu d’être au top dès la réouverture de la saison. Comment ne pas citer dans ses conditions le favori de tous les bookmakers : Mathieu Van der Poel.

Véritable bête à rouler, quand on pense aux Strade, on pense forcément aux cyclocrossmen. Et le triple champion du monde, auteur de 35 victoires consécutives dans le domaine n’est pas en reste. Brillant sur VTT, vainqueur de trois manches de coupe du monde devant le maître Schurter désormais contesté en la matière, le néerlandais est un champion tout terrain. Les Strade Bianche sont sûrement la course qui lui correspond le mieux en fin technicien qu’il est sur les chemins de campagne. Pas de problème de punch, quand on voit les ascensions de l’Amstel Gold Race et du Tour des Flandres qu’il a pu faire, l’an passé. Cependant sur route, il n’a pas encore totalement prouvé sur les courses World Tour. Il ne faut pas oublier qu’il a gagné par la force des choses, parce qu’Alaphilippe et Fulgsang se sont trop regardés. A la Flèche Brabançonne, il gagne mais Matthews (le seul a pouvoir rivaliser en pointe de vitesse) se fait serrer contre le trottoir et sa roue frotte ce dernier. A À Travers la Flandres, il règle un groupe sans opposition. Dès que l’opposition est un peu plus corsée, MVDP bûche à l’instar de Gent Wevelgem. En condition extrême, le petit-fils de Poulidor, nous a montré qu’il peut subir. En témoigne sa fringale lors du Mondial 2019 au Yorkshire où il apparaissait être le plus. Saura-t-il gérer son alimentation sous de telle température ? Saura-t-il anticiper les attaques et suivre tous les mouvements ? Avec possiblement aucun coéquipier dans les derniers secteurs, si une poignée de coureurs sort, tout porte à croire que la chasse reposera sur ses épaules, en étant la bête noire de la course. Personne ne voulant emmener un Van der Poel sur son porte-bagage. La tâche s’annonce rude sur un circuit exigeant dans des conditions compliquées.
Les coureurs avec des objectifs en octobre peuvent se permettre d’être au top dès la reprise. C’est le cas des coureurs qui feront le Giro mais avant vise le mondial. Il est donc logique de voir un coureur comme Jakob Fuglsang parmi les favoris.

Déjà dans une grande forme pre-confinement en remportant deux étapes et le Général de la Ruta del Sol, le dauphin des Strade Bianche 2019 apprécie ses routes. Rappelons que le danois est un vttiste de formation. Mais, bien qu’ayant fini deuxième de la Flèche Wallonne, le leader d’Astana semble condamné à finir en solitaire pour pouvoir lever les bras n’ayant ni le même punch, ni la même pointe de vitesse nécessaire. Et ce au risque comme l’an passé de ne pas réussir à lâcher son principal rival dans Santa Caterina et à aborder le dernier virage au moins en deuxième position. En cas d’arrivée en petit comité, Fuglsang est donc astreint à pas mieux que la deuxième place.
Parmi les coureurs aux objectifs lointain, on pense nécessairement aux classics riders. Comment dans ses conditions ne pas pointer directement et obligatoire un belge ? Il faut rappeler que la Belgique a instauré un régime plus clément que certains pays pour les sportifs notamment les cyclistes lors du confinement. Il n’est donc pas surprenant de voir des coureurs en grande forme et cumulant un total de 20 000 bornes comme Oliver Naesen et de comprendre pourquoi ces coureurs ont parfois excellé sur les courses virtuelles. Greg van Avermaet en tête de liste.

GVA n’est jamais en reste quand on parle de classique et encore moins des Strade. Adepte des courses d’usure, il coche tous les cases pour aller chercher la gagne. Habilement placé, il est rarement piégé. Disposant d’un bon punch, il est un client dans les arrivées explosives. Ayant une bonne pointe de vitesse, il est tout autant un client lors des arrivées en petit comité. Champion olympique en 2016 à Rio, il a montré que la chaleur n’était pas un facteur qui le dérangeait. Ce n’est pas un hasard de le voir présent sept fois en neuf participations dans le Top 10 des routes de Toscane. Deux fois deuxième, il ne manque plus que la gagne au leader de CCC. Les ambitions sont claires, Greg vient pour animer la course.
Les Strade Bianche sont une de mes courses préférées. C’est spécial d’en faire ma course de reprise. […] J’ai toujours bien couru ici et j’espère que ce sera encore le cas. J’ai pu rester motivé pendant le confinement et après le stage à Livigno, je sens maintenant que ma forme est là où elle doit être. Bien sûr, les circonstances seront un peu différentes et la chaleur jouera un rôle important samedi, mais je suis prêt
https://cccteam.eu/race-preview/van-avermaet-restarts-season-eyeing-return-to-strade-bianche-podium/
Enfin, il y a d’autres coureurs qui ont des objectifs annoncés très tôt. Comment ne pas penser à Milan San Remo et les ambitions de Philippe Gilbert

Double vainqueur du Tour de Lombardie, vainqueur du Tour des Flandres, de Liège-Bastogne-Liège et depuis 2019 de Paris-Roubaix, il ne manque plus qu’au récent ruban rouge d’afficher Milan San Remo à son palmarès. Et de rentrer ainsi dans le club très fermé (Merckx, de Vlaeminck et Van Looy) des vainqueurs des cinq Monuments. La Primavera étant le 8 août, soit une semaine après les Strade Bianche, le belge doit être à 100% immédiatement. Mais a-t-il intérêt à se découvrir lors des Strade ? N’a-t-il pas à laisser la pression sur ces concurrences pour éviter un trop gros marquage le long de la Mer de Ligurie ? La composition de la Lotto Soudal va d’ailleurs en ce sens en envoyant de jeunes (25 ans de moyenne) et relativement inexpérimentés sur les classiques (Vermeersch, Oldani, Goosens, Holmes). L’objectif de cette course de reprise qui semble se dessiner est donc de prendre du rythme avant la course d’une vie.
Inévitablement, on ne peut conclure un article sur les Strade Bianche sans mentionner Simon Clarke comme un outsider sérieux.

Si en tant qu’australien, le coureur d’EF Pro Cycling est en forme tôt, ses origines à Melbourne ne sont pas un désavantage dans une telle course. Habitué des chemins, on comprend aisément pourquoi le leader d’EF noue un sentiment particulier envers les Strade dont il en avait fait son objectif de la saison en début d’année. Bis repetita ? L’an passé, il était l’un des coureurs les plus offensifs du groupe des leaders et apparaissait comme l’un des plus forts avec le malheur Maximilian Schachmann qui manqua de chance en crevant au plus mauvais moment. Mais avait malheureusement loupé le bon coup par hésitation s’obligeant à fournir moultes efforts qui lui sont restés dans les jambes dans le final. En cas d’arrivée en petit comité, il faudra pouvoir le lâcher car il est l’un des plus rapides et peut rivaliser avec les meilleurs. Après une première partie de saison réussie en France (une victoire et deux podiums), la reprise sur les Strade Bianche est une bénédiction. Une chose est certaine, son excitation est à son paroxysme et il sera un animateur de cette édition 2020 : https://twitter.com/SimoClarke/status/1288190013054824453?s=19
PRONOSTICS

Greg van Avermaet gagnant : 25 – 0.5% (Winamax)
Greg van Avermaet podium : 8.25 – 0.5% (Unibet)

Simon Clarke podium : 13 – 0.5% (Unibet)